Oeuvre culte ayant traversé les âges au même titre que Dragon Ball Z, Saint Seiya fait partie de ces licences qui ont bercé l’enfance de beaucoup d’entre nous, que l’on soit friand de culture japonaise ou pas. Arrivé en France dans le très célèbre Club Dorothée à la fin des années 80, l’animé a tout de suite su conquérir son public. Depuis, plusieurs arcs, spin-off et séries dérivées ont vu le jour. Sans oublier les différents jeux sortis sur PS2 et PS3, sans parvenir à convaincre les fans. Ainsi, ce Soliders’ Soul parviendra t-il à briller de tout son cosmos pour venir balayer les déceptions des précédents opus ?
Pegasus Fantasy
Si la série de Masami Kurumada fait partie des oeuvres les plus reconnues dans le vaste monde des animes/mangas, force est de constater qu’elle n’a jamais pu bénéficier d’un traitement de faveur digne de ce nom lors du développement des quelques jeux dont elle a accouché. C’est une triste réalité, une sorte de fatalité, un sort réservé à 90% des adaptations vidéoludique de bande dessinées japonaises. Nous ne sommes pas ici pour nous pencher sur la mystérieuse malédiction (ou sur la paresse des développeurs/producteurs) qui plane sur ces titres dont la médiocrité n’a d’égal que les propos dithyrambiques qui viennent embellir des campagnes marketing pompeuses. Mais vu le sujet abordé aujourd’hui, il convient de rappeler que rares sont les véritables adaptations de qualité. Il serait bien difficile de définir le pourquoi du comment. Malheureusement, nous nous sommes vite aperçus que Saint Seiya Soldiers’ Soul jouait dans la cour de ces trop nombreux titres…
Bon, en réalité il nous faut nuancer le propos car autant le dire tout de suite, tout n’est clairement pas à jeter ici. Le jeu possède même de sérieux atouts mais traine derrière lui les lourds fantômes des précédents jeux sortis sur PS2 et PS3. Le gameplay par exemple, est une redite de Saint Seiya Brave Soldiers qui avait peiné à convaincre sur la grande soeur de la PS4 : Une touche d’attaque moyenne, une touche d’attaque forte, une touche pour utiliser les attaques rafales ainsi que l’attaque Big Bang, un système de protection/esquive et des projections. Grosso modo, voilà un récapitulatif bête et méchant des mécaniques de combat. Malgré sa grande banalité et son manque de profondeur, ce dernier s’avère néanmoins efficace et facile à prendre en main. Ce choix se comprend tout à fait si l’on prend en compte le fait que l’adaptation vidéoludique d’une telle licence se doit d’être accessible au grand public.
L’argument de l’accessibilité doit-il forcément être une excuse valable pour justifier d’un gameplay qui commence à prendre la poussière ? Clairement non, et d’autres productions de Bandai Namco l’ont prouvé par le passé, comme Jojo’s Bizarre Adventure All Star Battle ou encore la longue série des Naruto Ultimate Ninja Storm. Reste qu’il parviendrait presque à retranscrire toute l’intensité des plus grands combats tirés des aventures de Seiya et ses amis. Presque. C’était sans compter sur la présence d’une caméra un peu douteuse qui permet au joueur de se trouver au fin fond de l’arène avec la caméra située derrière l’épaule de l’adversaire. On regrette également la grande rigidité dans le mouvements des chevaliers. Que ce soit dans les déplacements, comme dans les attaques/contres, le tout manque de fluidité. Attention cependant, ne confondez pas cela avec le framerate, qui lui, tient parfaitement la route. Et c’était le moins que l’on puisse attendre sur PS4, malgré ce que l’on constate trop souvent sur les titres cross-gen…
« Brûle mon cosmos ! »
Pour ce qui est de l’aspect visuel, pas de (bonne) surprise avec Soldiers’ Soul donc, puisque l’on savait déjà à quoi s’attendre grâce aux différents trailers dévoilés avant la sortie du jeu. Là où un titre d’une telle envergure devrait briller grâce à son univers haut en couleurs, il ne parvient pas à faire ressortir les lieux extraordinaires créés par Kurumada. Et c’est fort dommage car les affrontements auraient pu gagner en immersion. Tout au plus sympathiques, on ne prêtera guère attention aux stages, trop dépouillés, vides et manquant de précision.
Le constat est un peu différent en ce qui concerne les personnages et leurs armures. L’aspect cel-shading employé pour la modélisation des protagonistes ressort parfaitement et donne un aspect très proche du dessin animé. On pourra lui reprocher un manque de finesse mais l’ensemble reste acceptable. Quant aux armures, elles brillent de mille feux et sauvent une réalisation plutôt médiocre. Rien d’exceptionnel dans les faits mais la gestion des reflets est relativement bien assurée, ce qui offre un rendu pertinent et qui ne nous a pas choqué outre mesure. Il faut bien avouer que lorsque l’on joue avec un chevalier d’or, on pense immédiatement aux sublimes Myth Cloths, ces figurines adulées par les aficionados et qui viennent sublimer les collections en tous genres.
Le jeu offre une multitude de modes de jeux, comme ce fut le cas pour Brave Soldiers et les précédents titres, mais ceux qui ont retenu notre attention furent bien évidemment les modes Légende du cosmos et Bataille d’or. Le premier retrace les événements des arcs Sanctuaire, Asgard, Poseidon et Hades à travers des combats entrecoupés de cut-scenes. Le second est sensé retracer les événements de Saint Seiya Soul of God. Malheureusement, soit la communication n’est pas le fort des japonais, soit les développeurs se sont perdus lorsqu’ils travaillaient sur le jeu. En effet, ce mode ne consiste qu’à enchaîner des combats en incarnant les chevaliers d’or parés de leurs armures divines sans une once de narration. Et cerise sur le gâteau, pour profiter de ce mode, il faudra acheter des flambeaux dans la boutique. Une véritable déception.
Dans les faits, le jeu possède une durée de vie relativement importante pour peu que l’on souhaite débloquer tous les éléments du jeu, et il y a de quoi passer de très nombreuses heures sur sa console. Dans le cas contraire, une fois les arcs bouclés et les autres modes essayés, on ne reviendra sur le titre que pour affronter ses amis, en ligne ou en local. Soldiers’ Soul est l’archétype même du jeu paresseux, le jeu dont on attend énormément et qui ne parvient finalement qu’à amuser sur le court terme. Pourtant, de bonnes idées sont disséminées ici et là : le nombre de personnages jouables est largement satisfaisant (plus de 70 protagonistes, possédant tous plusieurs costumes), les arènes sont elles aussi nombreuses et les musiques, bien que non tirées de l’animé, collent parfaitement à l’ambiance et donnent un côté épique aux combats. Mais il en faudra plus aux chevaliers d’Athena pour atteindre l’excellence sur consoles.
Verdict : 6/10
Le vent semblait avoir tourné pour cette série malheureusement trop mal représentée sur consoles. Si au premier abord, Saint Seiya Soldiers’ Soul semble réussi, on constate bien vite, et à notre grand désarroi qu’il fait partie de ces jeux qui manquent de générosité là où justement, il y a de quoi offrir un jeu comblant les attentes des fans. Sympathique dans son gameplay, on se lasse très vite de son mode Légende du cosmos ennuyeux, rythmé par des cut-scene qui manquent de dynamisme et de qualité. Nous passerons sous silence le mode Bataille d’or, un total manque de respect envers les fans qui attendaient la possibilité de retrouver le scénario de Soul of God. On gardera néanmoins le jeu sous le coude le temps de quelques combats entre amis, ou pour s’adonner au tournoi intergalactique.
ThePapyGeek
11 octobre 2015 at 10 h 08 min3/20 pour le carnage de la licence. Les auteurs méritent un météore de pégase sur le coin de la tronche.
routier
16 octobre 2015 at 17 h 30 minou sont les chevaliers d acier et noirs ,argent