Déjà à l’E3 2017, les studios de Reikon Games, en collaboration avec Devolver Digital pour l’aspect édition, avaient présenté Ruiner, un shooter façon cyberpunk qui faisait très clairement saliver. Ses chromatiques particulières, en nuance de rouge et de noire, avaient très clairement su attirer l’œil de nombreux joueurs et bien évidemment celui de votre fidèle servante. Après plusieurs années d’attente, Ruiner vient de s’offrir un portage sur Nintendo Switch. L’occasion rêvée pour aller tuer des malfrats punks dans la mégapole de Rengkok en 2091 et vous rapporter toutes nos impressions.
Test réalisé sur Nintendo Switch grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Punk Attitude
Considéré comme un jeu d’action et de tir, Ruiner invite les joueuses et les joueurs à incarner un jeune homme casqué quelque peu mystérieux, habitant dans la mégapole Rengkok. La firme nommée HEAVEN n’hésite pas à utiliser les habitants pour les envoyer dans la Virtualité et ainsi remporter une liasse conséquente de billets pour chaque passage. Le protagoniste va bien évidemment leur mettre des bâtons dans les roues avec un objectif précis en tête : retrouver son frère, précédemment enlevé par la compagnie à la morale plus que douteuse, vous l’aurez compris. Pour ce faire, il faudra passer sur le corps de nombreux malfrats aux allures punks dans des quartiers lugubres et surtout au style cyberpunk qui sont un véritable délice pour les yeux (nous y reviendrons plus tard). Et cela suffit amplement, au niveau du fil narratif, pour se plonger dans cette aventure musclée tant le scénario se veut tout de même quelque peu anecdotique.
Un plaisir !
Si les premiers visuels attiraient déjà très clairement l’œil, une fois le soft en main, la direction artistique fait toujours autant d’effet. Adoptant un style très cyberpunk, la mégapole est composée de différentes salles, couloirs et ruelles aussi glauques qu’attirantes avec des traits typés néons. On se plaît aisément à naviguer dans les niveaux et découvrir ce que chacun d’entre eux a à nous faire voir en terme d’architecture et d’environnements. On en redemande toujours un peu plus et c’est ce qui nous pousse à rester davantage sur le titre. Par ailleurs, la bande originale aux accents électro et de ce fait très rythmique colle parfaitement à ce qui se passe sous nos yeux ou bien aux actions entreprises. Nos sens prennent vraiment un plaisir à parcourir le soft durant les quelques heures nécessaires pour le terminer. Par contre, il ne faut pas s’attendre à une grande rejouabilité.
Mais Ruiner ne se contente pas seulement de briller sur ces deux aspects techniques et artistiques. Le gameplay est tout aussi bien pensé : à travers les différents niveaux, nous devons nous équiper d’armes plus ou moins redoutables, dont l’arsenal est assez diversifié, afin d’éliminer tous types d’obstacles. Qu’il s’agisse de malfrats punks, de robots, de tourelles ou autres, on enfonce la gâchette sans cesse et frénétiquement pour tirer sur tout ce qui bouge et qui pourrait nous faire du tort. On ressent l’intensité voulue originellement par les développeurs à de multiples reprises. C’est en nettoyant une salle que l’on accède à la suivante et ainsi de suite jusqu’à atteindre la zone du boss, vous l’aurez compris. On peut d’ailleurs tout aussi bien se servir de l’architecture des salles pour les fights.
Si la difficulté monte crescendo, le soft permet aux débutants du genre de prendre leurs marques en toute tranquillité puisqu’un tutoriel nous accompagne à chaque nouvelle action débloquée. A ce sujet, on peut également compter sur un panel de compétences que l’on peut activer ou désactiver en fonction des situations rencontrées, et encore une fois ce système répond à un timing progressif. Par exemple, après seulement quelques minutes dans le premier niveau, les joueurs et joueuses pourront se plaire à dasher à plusieurs reprises pour éviter les salves de balles ou avancer plus vite. Par la suite, on pourra notamment débloquer un bouclier énergétique, à recharger sur des plateformes disposées dans les zones. Et encore, on vous garde quelques surprises qui devraient plaire aux futurs possesseurs du titre. Ainsi, on ne se retrouve pas noyé sous une myriades d’informations dès les premières heures de jeu et on en découvre toujours un peu plus au fur et à mesure que la difficulté se veut plus présente. Ça, c’est plaisant ! Oui, ce n’est pas révolutionnaire mais cela fonctionne bien dans le cas présent. Attention quand même, il vous arrivera bien évidemment de mourir mais c’est une composante essentielle au jeu, bien qu’elle ne soit pas aussi punitive que dans un Dark Souls pour nommer le titre le plus emblématique dans le genre Die & Retry. Le tout reste d’ailleurs plutôt instinctif bien qu’il demandera peut être un petit temps d’adaptation… et encore plus pour ceux sévissant sur Nintendo Switch.
Approuvé sur Switch ?
Ayant déjà approché le titre sur une autre plateforme dans les derniers mois, à savoir sur PC, autant dire d’emblée que nous avons nettement préféré notre expérience ailleurs. Pour autant, il convient de rendre à César ce qui appartient à César : Ruiner est plutôt agréable sur Nintendo Switch et le dernier bébé de la firme japonaise ne souffre pas tant que cela avec ce titre. Contrairement à des softs comme The Witcher 3: Wild Hunt ou bien The Outer Worlds, le downgrade n’est pas aussi frappant qu’on aurait pu l’imaginer et la direction artistique ne perd pas tant que ça de sa superbe que ce soit en mode docké ou en portable. Nous n’avons d’ailleurs pas noté de bugs visuels, aliasing ou clipping sur cette version du jeu. Par contre, c’est du côté du gameplay que le portage nous a semblé malheureusement moins convaincant.
En effet, devant déplacer le personnage et la caméra en même temps (comme dans beaucoup d’autres titres, allez-vous nous dire), les joysticks asymétriques de la Nintendo Switch nous ont dérangé à plusieurs reprises. Nous nous sommes littéralement retrouvés, de nombreuses fois, dans un axe complètement différent entre celui du regard et celui de la direction des balles. C’est bête à dire mais ce fut rebutant. Et pourtant, on a l’habitude de la console, selon la configuration portable, à en juger nos centaines d’heures sur The Legend of Zelda: Breath of The Wild pour ne citer que celui-ci. On ne pourrait ainsi que vous conseiller de favoriser le mode docké pour profiter pleinement du jeu, et ce de façon confortable, avec une manette plutôt que d’utiliser les deux Joycons. Cela vous permettra d’avoir une meilleure précision et une meilleure maniabilité générale. Ce qui semble tout à fait nécessaire quand on progresse dans un niveau difficile avec des vagues d’ennemis importantes, vous demandant alors une grande réactivité pour ne pas voir la barre de santé chuter à zéro.
Verdict : 6/10
Si Ruiner a tout pour plaire sur le papier, il ravit tout aussi bien une fois le soft en main notamment grâce à sa direction artistique, sa bande sonore et son gameplay maîtrisé. D’ailleurs son prix rend l’argument de l’absence de véritable rejouabilité intéressante tout à fait acceptable. En revanche, le portage sur Nintendo Switch nous a clairement semblé moins convaincant que les autres versions et nous ne pourrions que vous conseiller de profiter de Ruiner sur une autre plateforme ou sinon avec une manette plutôt que les Joycons. Il reste un indépendant à découvrir mais la question de la version envisagée se doit d’être soupesée, sachant qu’il est également disponible sur PlayStation 4, Xbox One et PC.
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