Root Letter est le dernier jeu du studio Kadokawa Games, sorti en juin dernier au Japon. Quatre petits mois plus tard, le titre arrive en Europe avec l’aide de l’éditeur PQube. Si vous avez déjà joué à Steins;Gate ou Ace Attorney, vous ne serez sans doute pas surpris par ce nouveau titre. Le soft est un sublime visual novel rempli d’énigmes et de mystères. L’histoire est-elle cependant plutôt banale ou très recherchée ? La réponse dans notre test.
Les souvenirs d’une enfance oubliée
L’histoire de Root Letter se déroule au Japon dans des lieux qui existent réellement. Vous incarnez un jeune homme que vous appellerez comme bon vous semble. Un jour, notre héros retourne dans sa chambre d’adolescent et retombe sur des vieilles lettres oubliées. Celles-ci furent l’oeuvre d’une correspondance, il y a plus de quinze ans, avec une jeune fille nommée Aya Fumino. Cependant, une lettre que l’intéressé n’avait jamais reçue s’était glissée sur le dessus du tas de courriers. Cette dernière missive est très énigmatique et tourmente notre héros. En effet, la demoiselle fait ses adieux en lui expliquant avoir tué quelqu’un. Face à ce mystère, le protagoniste tente de retrouver son amie d’enfance et part immédiatement à l’adresse où habitait la jeune fille. Une fois sur place, celui-ci remarque qu’il n’y a plus personne car la maison a brûlé il y a quinze ans, peu de temps après la réception des dernières lettres.
On se prend rapidement au jeu, le titre s’appuyant sur des personnages charismatiques et un scénario riche en rebondissements. Aussi, l’intrigue se veut surprenante avec sa multitude de fins possibles. En effet, suivant les choix effectués tout au long du jeu, la fin ne sera pas la même. Ainsi, on prend plaisir à relancer une partie.
Un gameplay très complet
On ne peut pas dire que les visual novel disposent d’un gameplay des plus poussés, puisqu’il faut généralement se contenter de lire un texte et de valider un choix, et ce, jusqu’à la fin du jeu. Root Letter est un peu différent. En effet, même si 80 % du soft repose sur les dialogues, le gameplay essaye tout de même de faire dans l’originalité. Dans un premier temps, vous avez la possibilité de poser des questions aux gens qui se trouvent autour de vous. C’est en effet la chose la plus utile lorsqu’on enquête pour récolter les premières informations et ainsi pouvoir avancer dans vos recherches. Vous pouvez interroger les personnes sur de nombreux sujets et même leur montrer des objets récupérés auparavant pour les aider à vous en dire plus. Parfois, vous aurez des échanges un peu plus difficiles où il faudra répondre avec rapidité, et surtout en faisant le bon choix de dialogue. Mais pas de panique si vous échouez, vous avez la possibilité de relancer l’interrogatoire. De plus, il existe dans le menu une option qui permet de fouiller l’environnement avec une loupe, à l’instar de nombreux point and click d’enquête. Une fois l’objet identifié, vous aurez un tas d’informations récoltées dans le menu pour d’approfondir vos thèses.
Il est possible également d’avoir une fin de partie un peu prématurée. Lors de certaines séances d’interrogatoire vous devrez poser les bonnes questions aux interlocuteurs. Si ce n’est pas le cas vous perdez des points. Une fois le compteur à zéro le « Game Over » apparaîtra et vous devrez alors recommencer la scène.
Les déplacements sont cependant très limités, puisque vous ne pouvez naviguer que d’une pièce à une autre afin de récolter les informations. N’hésitez pas à fouiller chaque lieu de fond en comble. Une fois cela fait, il faut penser à remettre toutes vos idées dans le bon ordre pour pouvoir accéder à la suite de l’aventure. Cela ressemble énormément aux jeux Sherlock Holmes, dans lesquels il faut valider les indices pour pouvoir avancer. Toutes ces phases de gameplay différentes permettent de varier le rythme du jeu et faire en sorte que le joueur n’ait pas le temps de s’ennuyer. Probablement l’un des meilleurs visual novel de cette année au niveau de la jouabilité.
Une histoire bouleversante
Comme bon nombre de visuel novel, les images sont souvent statiques avec des dialogues. Ici, les dessins nous rappellent fortement les animes japonais, un peu à la manière de Steins;Gate, ce qui devrait ravir les amateurs du genre. Ils sont d’ailleurs très bien travaillés et les décors sont très précis. De plus, il y a eu un bel effort de la part des développeurs avec la présence de doublages pour les personnages. Malheureusement, comme la plupart des visual novel provenant du pays du soleil levant, Root Letter ne bénéficie d’aucune traduction française. Il faudra se contenter de la version sous-titrée anglais. Cela met un frein à l’avancée du genre en France, et c’est bien dommage. Enfin, le soft possède une musique qui colle extrêmement bien avec le thème du jeu, au travers d’une mélancolie prononcée.
Verdict
Root Letter vous fera vivre une histoire émouvante avec des personnages auxquels vous vous attacherez rapidement. Plus l’enquête avance et plus vous aurez envie de connaitre la fin, d’autant plus que celle-ci changera suivant les choix que vous effectuerez. On retiendra également un gameplay simple et facile à appréhender, tandis qu’on regrettera que le titre ne bénéficie pas d’une traduction française. Quoi qu’il en soit, le studio Kadokawa games a un bel avenir dans le genre du visual novel.
Test effectué à partir d’une version éditeur sur PS4
Delgesu
31 mars 2018 at 14 h 29 minOui, ce « Root Letter » est donc un peu plus qu’un ‘roman visuel’ puisqu’il y a du gameplay. Il est intéressant parce qu’il nous fait découvrir une région du Japon de manière originale. Il n’est pas très long et les fins sont multiples, ce qui donne envie de le recommencer. Les dessins transmettent pas mal de détails sur les lieux visités, et des textes expliquent leur intérêt touristique. En outre, l’histoire se révèle originale. Vraiment, jeu à recommander ! (à condition de comprendre l’anglais …)