Grandir dans un cadre tel que celui d’Annecy, avec ses belles pistes enneigées et ses spots de sports extrêmes, donne forcément des idées. Après le très fameux STEEP, les développeurs du studio Ubisoft Annecy reviennent cette année pour proposer de nouvelles sensations fortes grâce à Riders Republic. Ayant binge-watché les nombreuses émissions de Riding Zone, platiné STEEP et rêvant de se rendre au FISE de Montpellier depuis plusieurs années, votre fidèle servante a cédé à l’appel de la glisse et prolongé son expérience sur le jeu après avoir participé aux différentes bêtas et le free week, grâce à la version finale du titre.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
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STEEP 2.0 ?
La première question que les joueurs se posent, et ce à juste titre depuis l’annonce officielle du jeu, est la suivante : « Riders Republic est-il une copie de STEEP ? Ou simplement son successeur spirituel ? ». La réponse nécessite forcément un développement plus complexe qu’une simple locution affirmative ou négative, vous vous en doutez. Dans l’idée, Riders Republic reprend bien évidemment les codes et les bases de gameplay de son prédécesseur mais il fait bien plus, voire beaucoup mieux. À commencer par la possibilité de paramétrer son style de jeu : premièrement, nous utilisons les touches (Carré, Croix, Rond, Triangle sur PS4/PS5 en l’occurrence) pour effectuer des figures. À l’inverse, le mode Trickster exige de bouger les joysticks dans une direction bien spécifique afin d’effectuer ladite figure. Cela peut sembler dérisoire mais ce paramètre est important en réalité tant il peut faire basculer le titre vers un style arcade, à la Tony Hawk’s, ou une dimension plus technique comme dans les opus Skate (pour prendre un parallèle exemplifié avec les jeux de skateboard). Et si vous connaissez un tant soit peu votre fidèle servante, vous savez d’ores et déjà qu’elle a opté pour le mode Trickster qui offre bien plus de sensations à l’ensemble. Un choix que l’on a absolument pas regretté, tout au long de nos heures de jeu. Dans la même idée, les joueurs auront le choix entre l’option d’atterrissage automatique, l’ordinateur modulant les rotations pour retomber à la perfection, ou bien le manuel, laissant ainsi le joueur maître, apportant plus de difficulté mais plus de points de figures au final. Chacun pourra ainsi y trouver son compte. À travers ces deux aspects modulables, on sent déjà qu’Ubisoft Annecy a davantage personnalisé Riders Republic, afin de l’adresser à un public encore plus large que le genre ne le veut normalement.
Par ailleurs, on retrouve certaines disciplines sportives déjà présentes dans STEEP, telles que le snowboard/ski ou encore le wingsuit/rocksuit. Mais les développeurs ne se sont pas contentés de celles-ci. Riders Republic va un peu plus loin en proposant notamment du VTT/vélo de course ainsi que des équipements plus funky, à l’image d’une planche de surf pour dévaler les pistes enneigées de la carte. Gros coup de cœur pour le downhill, de notre côté. Quelques collectibles, dont 11 reliques (guide à ce sujet à cette adresse), vous permettront de débloquer ces équipements dits funky. D’ailleurs, à propos de l’espace de jeu, on peut compter sur une carte plutôt grande, possédant plusieurs types d’environnements (désert, neige, forêt, etc.) qui s’enchaînent successivement sans temps de chargement additionnel. À l’inverse de celle de son prédécesseur, la map de Riders Republic se déploie ainsi sur une seule et même page. Exit donc les aller-retours entre différents massifs, et bienvenue dans la Republic, un territoire qui se donne sans concession aux riders. Autant dire que cet aspect nous a franchement plu tant il pouvait être frustrant de devoir changer de massif pour accéder à une activité particulière sur STEEP. L’exploration est d’ailleurs encore de mise puisqu’il est tout à fait possible de parcourir les vastes contrées américaines en toute impunité, en VTT, snowboard/ski, wingsuit/rocketsuit et même en moto neige.
[…] On finit par ne plus avoir envie de lâcher la manette et avant de terminer sa session de jeu, on se dit souvent : « allez, encore une épreuve de plus ! »… deux heures plus tard, on y est encore. Une déferlante, certaine et bien fun, de sensations qui fait du bien en cette fin d’année ! […]
Pour chaque discipline, nous avons le droit à plusieurs types d’activités : des courses ou des sessions de tricks, par exemple. Evidemment, ces activités se dessinent en plusieurs épreuves dont les objectifs principaux et secondaires sont tout à fait différents. Dans certains cas, il nous est demandé de finir un parcours en X temps. Dans d’autres, il conviendra de faire un maximum de tricks pour gagner l’épreuve. Les objectifs secondaires, permettant de gagner encore plus d’étoiles (une unité importante pour progresser dans le mode Carrière), sont tout aussi intéressants et divers que les principaux. Ils pimentent l’expérience globale et exigent parfois de monter le niveau de difficulté (Standard, Expert, Elite, etc) pour ladite épreuve. Ne vous inquiétez pas, même en mode expert, les épreuves ne nous ont pas semblé insurmontables pour autant. La variété se révèle encore plus infime quand on sait, à titre d’illustration de nos propos, que des défis de tricks devront être réalisés dans des snowpark désignés et essentiellement composés de rails alors que dans d’autres cas, le tout se déroule en hors-piste. Dans la même idée, toutes les courses ne proposent pas les mêmes modalités de victoire : elles peuvent exiger de passer dans des checkpoints ou non, finir dans un temps imparti ou simplement passer la ligne d’arrivée en premier. De la diversité, il y en a dans Riders Republic, soyez en sûr. Nous avons aussi remarqué que les développeurs d’Ubisoft s’étaient amusés à proposer des épreuves un peu plus originales, comme les défis des Shacks Daddys. On ne vous en dit pas plus pour vous garder la surprise entière mais deux mots nous viennent à l’esprit : fun assuré ! Sans compter sur les épreuves secondaires, telles que les stunts, soient des parcours assez techniques, entre autres. Avec Riders Republic, les amateurs de sports extrêmes ou nouveaux venus sur le genre passeront de nombreuses heures sur le soft et trouveront toujours leur plaisir via telle ou telle épreuve, tel ou tel mode de jeu. Il y en a pour tous les goûts, si vous aimez ne serait ce qu’un tantinet les sports de cet acabit.
« A Hell of a Rider »
Ne l’ayant pas mentionné précédemment, indiquons maintenant qu’effectuer toutes ces épreuves sportives et extrêmes vous permettra de gagner des étoiles. Ces unités symbolisent votre avancée au sein de la progression globale du soft. Notez tout de même que le dernier palier est fixé à 7 000 étoiles. En sachant que vous en gagnez une par épreuve, voir 3-4 en moyenne par objectif secondaire rempli. S’il l’on fait rapidement un petit calcul, on prend conscience du nombre d’heures nécessaires pour atteindre ce palier final et surtout de la patience nécessaire. Ubisoft Annecy a vu grand là-dessus, peut-être un peu trop grand.
Néanmoins, le tout sert à un but bien précis : dans Riders Republic, les joueurs incarnent un jeune rider, qu’ils personnalisent selon leurs choix et goûts, devant faire ses preuves devant la Republic et le monde entier. L’objectif ultime étant d’atteindre le Ridge Invitational. Il s’agit du mode Carrière. Celui-ci est régulé par des niveaux, faisant office de grades. Comme pour signifier votre niveau de maîtrise du sport en question. À chaque niveau passé, les joueurs débloquent de nouveaux équipements (boards, vélos, suits, etc.) plus performants que les précédents ainsi que de nouvelles épreuves. Dans l’onglet concernant notre rider, dans le menu principal, on se rend alors vite compte que le contenu du jeu est assez vaste : par exemple, pour le snowboard/ski tricks, on compte pas moins de 30 défis avec 5 big events (compétitions). Oui, parce que c’est bien drôle de réaliser les défis de la Republic, mais c’est encore mieux de se lancer dans des épreuves un peu plus coriaces et compétitives, telles que les big events. D’ailleurs, pour vous donner un exemple, en ce qui concerne le snowboard/ski tricks, nous avons le droit à une compétition des X-Games comme épreuve finale. Celle-ci, en l’occurrence, nous a semblé un peu courte alors qu’elle devait être le bouquet final de notre carrière dans cette discipline. De manière générale, on aurait apprécié avoir accès à encore plus de compétitions/big events. Ajoutons tout de même à cela tous les autres sports proposés, dont le nombre d’épreuves est pratiquement égal à celui mentionné plus haut (image ci-dessous) et on se rend ainsi compte que Riders Republic n’est pas en avare en contenu, loin de là.
Concernant le mode Carrière, nous avons apprécié l’ajout des sponsors (mécanisme non disponible dans STEEP, pour rappel). Tout au long de l’aventure, nous sommes ainsi amenés à signer avec des marques, telles que Picture (pour Picture Clothing), Jones, Nitro, Ford et bien d’autres. Cela aboutit sur des contrats, exigeant de terminer telle ou telle activité ou d’effectuer cette action plutôt qu’une autre. Par exemple, la marque Picture exigera de terminer 3 épreuves de stunts, en plus d’autres éléments. En respectant les termes du contrat, on récolte de nouveaux vêtements et équipements pour notre rider, en plus d’une poignée d’étoiles. C’est un ajout qui a tout a fait sa place au sein de l’expérience Riders Republic mais qui nous a semblé un tantinet timide. On aurait aimé que l’emphase soit vraiment mise sur les sponsors afin d’insuffler en nous un réel sentiment de responsabilité envers la carrière et l’évolution de notre rider. Néanmoins, on comprend leur approche, Riders Republic n’a pas la prétention d’être une simulation de sports extrêmes et ne l’a jamais eu.
Riders Republic se veut donc évolutif : plus on joue, plus on maîtrise le gameplay. Plus on effectue les défis, plus nous avons accès à du nouveau contenu. Cette progression graduelle n’est en rien originale, tant elle est commune aux jeux vidéo en général mais elle fonctionne plutôt bien sur le titre d’Ubisoft. En effet, elle sert le propos principal du mode carrière : faire évoluer son rider amateur en véritable star des sports extrêmes. On finit par ne plus avoir envie de lâcher la manette et avant de terminer sa session de jeu, on se dit souvent : « Allez, encore une épreuve de plus ! »… deux heures plus tard, on y est encore. Une déferlante, certaine et bien fun, de sensations qui fait du bien en cette fin d’année !
Un ride en MMO
Dans tous les cas, les joueurs devront s’affronter les uns et les autres puisque la Republic est un monde ouvert incorporant une forte dimension multijoueur. À chaque épreuve ou à chaque descente libre en exploration, vous rencontrerez d’autres personnes à vaincre, selon les modalités du défi lancé. Riders Republic n’est donc pas une simple affaire de sports extrêmes à parcourir de son côté, sans interaction avec d’autres joueurs, comme pourrait l’être un Tony Hawk’s ou un Skate en dehors de leur mode multijoueur. Riders Republic est captivant et vivant grâce à sa communauté. Via son côté MMO, le challenge est toujours au rendez-vous. D’ailleurs, peut être encore plus via la Mass Race et la Tricks Battle.
En plus de la myriade d’épreuves à terminer, on peut également compter sur des modes multijoueur qui embarquent les joueurs dans de grandes courses ou dans des affrontements de tricks. En effet, Riders Republic propose des défis à effectuer à plusieurs, via la Mass Race et la Tricks Battle. Dans le premier cas, ce sont 60 joueurs (encore plus sur PC, PS5 et Xbox Series) qui s’affrontent dans une grande compétition : se déroulant sur plusieurs manches (3 au total), les riders doivent faire la course via diverses disciplines et atteindre la première place à chaque fois pour espérer monter sur le podium final. Bien souvent, c’est au cours d’une même manche et d’un même parcours que l’on alterne entre les sports. On peut tout aussi bien commencer en snowboard/ski, puis continuer en VTT pour du downhill et terminer sur du wingsuit. De ce fait, la Mass Race, activité qui se déroule toutes les 30 minutes sur les serveurs, met en exergue les capacités des joueurs à s’adapter et met en avant leur maîtrise des sports extrêmes proposés. Bien souvent, les départs sont assez chaotiques et les autres joueurs chercheront à vous faire sortir de la piste. Un point que l’on a peut être un peu moins aimé… mais peut-être est ce notre mauvaise foi qui parle. Autant dire que c’est très challengeant et que vous vous verrez agripper votre manette, sans quitter l’écran des yeux, pendant de longues minutes tant l’activité demande une bonne concentration. De notre côté, nous en avons effectué plusieurs (d’ailleurs, nous vous proposons un aperçu via la vidéo ci-dessous) et nous avons apprécié l’activité. Mais notre cœur a toujours balancé pour les tricks. Heureusement, on a été servi sur ce point, aussi.
À l’inverse, la Tricks Battle est un tout autre concept mais qui a notre préférence : deux équipes de riders (bleue ou rouge) doivent cumuler un maximum de points grâce à des figures dans un park, mêlant fun-box, rails, corners, rampes, spines. Là dessus, rien à redire le snowpark proposé est bien fun et propose des modules variés. Malheureusement, seuls 2 sont disponibles pour le moment. On espère que les développeurs agrandiront le choix de parks pour cette activité par la suite. Notez qu’en effectuant un scoring élevé sur un module, l’équipe en question marque l’élément architectural de sa couleur. Ce qui permet de bénéficier de bonus plus ou moins conséquent, au fur et à mesure. Evidemment, les joueurs adverses peuvent à tout moment récupérer le module et le faire passer dans leur couleur. C’est comme une partie de capture de drapeau, en somme, mais version sports extrêmes. C’est bien pensé et on a passé de très belles sessions dessus (vidéo dans le lien en haut de l’article).
« Ça glisse bien ! »
On l’a vu, rien qu’avec les nombreuses vidéos de présentation du jeu et les trailers officiels : Ubisoft a misé sur un aspect très fun et cool, voire déjanté, pour Riders Republic, encore plus que pour STEEP. On pense notamment aux nombreux cosmétiques qui peuvent être achetés avec différentes monnaies dans la boutique. Ou encore aux équipements funky, précédemment mentionnés. Pour autant, il n’en oublie pas d’être sérieux et de vouloir représenter les disciplines le plus justement possible. Il suffit de se rendre compte que plusieurs athlètes se sont joints au processus marketing du jeu, soit par exemple le MTB Pro Rider Fabio Wibmer, pour saisir le caractère sérieux du jeu. D’ailleurs, son gameplay semble être une bonne représentation virtuelle des sports et offrent de belles sensations manettes en main. Peut être un peu plus que son prédécesseur spirituel, STEEP. On pense notamment au downhill, pour lequel il est possible de passer en caméra subjective et de ressentir ainsi davantage la piste (attention, à la motion sickness, tout de même). Comme si l’on y était, en somme. Contrairement à STEEP, on a trouvé la gestion des chutes et des déséquilibres du rider beaucoup plus juste et à propos. Sur STEEP, il pouvait arriver de rester de longues minutes en déséquilibre, à cause de la vitesse ou de l’enchaînement des figures. C’est moins le cas avec Riders Republic, et ce fort heureusement.
Visuellement, Riders Republic est d’une grande qualité. Les environnements sont très bien représentés et proposent une belle variété de paysages. Certains d’entre eux sont à couper le souffle, tant les jeux de lumière sont maîtrisés. À ce sujet, il nous est arrivé de passer de longues minutes sur le mode photo pour capturer les paysages ou nos figures. Les couleurs sont éclatantes et appuient le côté très fun, et en même temps sérieux, du titre. D’ailleurs, on aurait pu s’attendre à du clipping, de l’aliasing et des problèmes d’affichage du fait de la dimension multijoueur en temps réel, mais il n’en est rien en réalité. Le tout est très fluide et ne présente pas de bugs visuels. Mention spéciale à la bande sonore qui arrive à rythmer à merveille les descentes et sessions de tricks, grâce aux compositions musicales de groupes/artistes connus tels que The Offspring, Wiz Khalifa et bien plus. On ne s’attendait pas à être époustouflé de ce côté-là, tant STEEP était déjà très bon sur la partie BO, mais Ubisoft Annecy parvient à maintenir la qualité sonore que l’on connaît à ses jeux. Bien joué. Un plaisir pour les yeux et pour les oreilles, à n’en pas douter.
Le constat est sans appel et ce après plusieurs heures de jeu : Riders Republic tourne très bien sur PS5. Sur notre chaîne YouTube, ou en cliquant ici, vous pourrez notamment vous rendre compte des temps de chargement quasiment inexistants sur la version de la dernière console Sony. Ils sont infiniment courts lorsque l’on se téléporte d’un point A vers un point B sur la carte du jeu et ne durent que 2 secondes quand on se lance dans une épreuve. Ce fut assez surprenant, et autant dire que nous avons souvent dû poser notre tasse de café à la hâte tant le timer de début de défi apparaissait vite. Rappelons d’ailleurs que le titre de Riders Republic propose un monde ouvert et a une dimension MMO, du fait de la présence constante de nombreux joueurs in-game. Ainsi, voir un soft de cet acabit avec des temps de chargement aussi courts, c’est un exploit et le plaisir en découle, nécessairement. Par contre, nous avons été victime de plusieurs crashs d’application de jeu sur la PS5. C’est toujours embêtant, surtout quand on est au milieu d’une épreuve mais le retour sur les serveurs du jeu est assez rapide.
Verdict : 9/10
Depuis la licence SSX et Skate, les fans de sports extrêmes ont peu de choses à se mettre sous la dent. Heureusement, Ubisoft a repris le flambeau et réitère l’essai après STEEP, avec Riders Republic. Offrant une grande variété d’épreuves et plusieurs disciplines de sports extrêmes d’hiver ou de toutes saisons, le dernier titre d’Ubisoft ne se contente pas de reprendre les codes préétablis de son prédécesseur spirituel et va plus loin de manière générale. Avec son mode Carrière plutôt complet et surtout sa dimension multijoueur en temps réel, Riders Republic propose de très belles sensations manette en main et ravira les amateurs de sports extrêmes comme les nouveaux venus sur ce type de jeux. Sensationnel ! Riders Republic, une référence pour le genre.
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