Déjà paru sur PS4, Xbox One et PC à la fin de l’année 2020, la 4ème mouture de la licence Ride vient tout juste de débarquer sur PS5 et Xbox Series. Jeu vidéo de course à l’aspect très simulation, Ride 4 parvient-il à corriger les défauts de son aîné ? Milestone ont-ils peaufiné la recette pour proposer toujours plus de challenge et de réalisme aux amateurs de jeu de course à deux-roues ? La rédaction s’est bien évidemment penchée sur la question, quitte à faire crisser les pneus sur l’asphalte.
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Du contenu, il y en a !
Si nous commençons traditionnellement un test par un récapitulatif scénaristique, au vu du titre, vous aurez compris que cela risque d’être difficile avec Ride 4. Il vaut mieux se plonger directement dans le cœur du sujet en mentionnant le contenu de ce quatrième opus. Et sur ce point, il n’y a pas à dire, Milestone a bien fait les choses et a vu en grand. Tout d’abord, et assez simplement mais efficacement, on peut compter sur un éditeur afin de personnaliser l’apparence de la combinaison de son pilote, du casque ou bien de sa moto en changeant les couleurs, en ajoutant des stickers et autres formes. D’ailleurs, il y a réellement un grand choix quant aux motos disponibles à l’achat au concessionnaire et on se plaît à retrouver des constructeurs de renom (Yamaha, Triumph, KTM, etc.) et d’autres. Il est d’ailleurs tout à fait possible de personnaliser son deux-roues (moteur, transmissions, freins…) dans le garage. Bien sûr, pour s’entraîner, on peut lancer des courses simples : uniques, d’endurance ou contre-la-montre.
Mais revenons-en à ce qui nous intéresse le plus, à savoir le contenu du jeu en lui-même, en dehors des à-côtés cités précédemment (même s’ils sont tout à fait significatifs et importants). Ce sont plusieurs modes qui sont proposées aux joueuses et aux joueurs. Il y a bien évidemment une expérience multijoueur disponible (salons publics ou privés) mais seulement en ligne, et non en écran scindé. Dommage, cela aurait été un atout signifiant pour le titre.
Du côté du solo, nous ne sommes pas en reste. A commencer par le mode Carrière. Dans celui-ci, nous sommes amenés à façonner notre pilote selon un système de personnalisation tout de même restreint et lui donner un nom. Il s’agit d’un pilote professionnel. Chacun devra d’abord choisir une ligue pour débuter. Les choix sont les suivants : ligue européenne, asiatique ou d’Amériques. Dans celle-ci, vous devrez remporter des épreuves diverses dont le défi varie entre contre-la-montre, essai de circuit, journée circuit etc. Dans certains cas, il vous faudra passer dans un checkpoint avec la vitesse adéquate et sans subir de pénalités (vitesse en dessous de celle demandée, non passage dans le check-point) ou tout simplement finir le circuit dans le temps imparti. Mais ce n’est pas tout, une fois les premières épreuves débloquées, vous pourrez optez pour celles de la Coupe Rookie Britannique, Coupe 600 de série, Trophée Naked Européen ou la Coupe 1000 série pour ne citer que quelques exemples, tirés de la ligue européenne. Un mode Exhibition avec le Motorfest 600 Europe, le Naked sur le Circuit et les Premiers pas en compétition sont aussi disponibles. Pour le coup, et nous y revenons plus bas, il est impératif de réussir une épreuve d’une section avant de passer à la suivante pour espérer débloquer la catégorie Série ou Exhibition pour la ligue européenne par exemple.
De ce fait, c’est seulement en ayant accompli toutes les épreuves de la ligue européenne que vous accéderez aux suivantes (mondiale et les finales). Autant dire qu’il faudra effectuer un important parcours avant de pouvoir compter parmi les plus grands riders du monde. Une ascension qui sera bien méritée, qu’on se le dise ! Autant cela révèle un souci des développeurs de fournir une expérience plutôt complète, autant la progression du mode Carrière est très contraignante.
De bonnes sensations avec du challenge
Ce qui se dégage principalement de notre expérience sur Ride 4 est l’aspect plus poussé vers le réalisme, que ce soit au niveau graphique que des sensations manette en main ou bien au sujet des mécaniques du jeu en lui-même. Si les premières épreuves (et encore) peuvent se faire avec la configuration de la moto de base, on se retrouve très vite à plonger le nez dans les options « Aides au pilotage » ou dans les options de personnalisation de la bécane. D’ailleurs, on ne peut que vous recommander de désactiver certaines options d’aide au pilotage, notamment en ce qui concerne les freinages. En plus de vous offrir plus de récompenses à l’issue de la course, que l’épreuve soit réussie ou ratée, cela vous octroiera des sensations plus justes et une plus grande souplesse. Oui, certaines épreuves, notamment quand il s’agit de passer dans des points à une certaine allure et dans des virages, nous ont semblé beaucoup plus difficiles avec l’aide au freinage que sans. Par ailleurs, vous pourrez également modeler votre moto à votre guise et opter par exemple pour une transmission plus agressive que souple si cela vous correspond davantage. Des aspects somme toute minimes mais qui peuvent faire la différence et rendent le jeu plus modulable en fonction du joueur/joueuse et de sa manière de jouer. Il faudra également faire attention à l’usure de ses pneus et son essence.
- Acheter sa première moto est un plaisir (qui coûte cher, oui)
- Un catalogue de constructeurs ample
- Des options pour plus de personnalisation de conduite
Du côté des sensations apportées par le titre, nous reviendrons bien évidemment sur la question du portage sur PS5 par la suite. Avant de passer à un point négatif, bien qu’il soit là pour pimenter l’expérience de jeu, il convient de rappeler que Ride 4 profite d’un système de météo dynamique contrairement à son aîné. Dans certains modes et certains cas, vous pourrez d’ailleurs vous-même choisir l’heure de départ et le temps durant votre épreuve. Autant dire, et vous vous en doutez déjà, Milestone a fait dans le réalisme : concourir sur une piste avec de nombreux virages en temps de pluie se révélera bien plus ardu que par météo clémente. Là encore, il faudra bien connaitre sa bécane et avoir regardé du côté des options de celle-ci afin de s’en sortir. Encore une fois, si le désir des développeurs est de pousser vers davantage de réalisme, se faisant ils apportent également plus de difficulté au soft.
Bien que la licence Ride soit connue pour proposer une expérience typée simulation, ce quatrième opus nous a semblé un tantinet plus ardu du fait de sa progression au coup par coup. Expliquons nous sur ce point : si le titre fourmille d’épreuves avec différents défis et modes divers, il ne reste que le mode Carrière est très cloisonné. Même à l’intérieur d’une ligue (celle de votre choix au début de l’aventure), vous ne pouvez pas choisir n’importe quelle épreuve. Il est impératif de finir la première pour faire la deuxième, la deuxième afin de se lancer sur la troisième et ainsi de suite. Ce qui est relativement dommage surtout quand on se retrouve en difficulté sur un défi sans pouvoir s’essayer à la suite. Cela a le don de stimuler le joueur et de le forcer à s’essayer à des épreuves tout en prenant le risque de le frustrer et de le démotiver. Les aficionados de la licence et du genre sauront très certainement y trouver leur plaisir, à essayer et réessayer une course pour avoir un résultat sans accrocs et regrets, alors que les nouveaux venus peineront probablement un peu plus avec ce système de progression.
Une version PS5 qui satisfait ?
La véritable question est de savoir si Ride 4 parvient à tirer réellement profit des innovations techniques apportées par la PS5 ? Force est de constater que oui, c’est bel et bien le cas. On mentionnera en premier les effets grâce aux gâchettes haptiques de la DualSense qui permettent davantage d’immersion et de sensations sur la piste, notamment au moment des accélérations ou bien des freinages. D’ailleurs, on notera un effet de vibration bien net lorsque l’on passe les vitesses sur la bécane, que vous soyez en semi-automatique ou en manuel. Autant dire que la DualSense donne fière allure aux courses et promet une immersion un peu plus poussée grâce à ses gâchettes.
Par ailleurs, on notera bien évidemment le point d’orgue des nouvelles consoles qui frappe là encore : le SSD permet bien des temps de chargement réduits, voire très rapides. Que vous soyez encore dans le menu principal du jeu ou bien que vous relanciez votre course après un échec, tout est très rapide et fluide. Cela peut sembler redondant de stipuler cela dans chaque test de jeu PS5, mais se retrouver au plus vite de l’action sans devoir attendre de longues minutes avant de rejoindre les pistes, ça fait réellement du bien et favorise l’immersion ainsi que la motivation de chacun à continuer malgré l’échec. D’autant plus que, comme nous l’avons dit précédemment, Ride 4 est loin d’être un jeu facile.
Bien entendu, on ne pourrait pas conclure sur ce test sans même parler de la qualité visuelle. Encore une fois, la PS5 fait des merveilles et on se rend très vite compte du souhait de réalisme plus poussé des développeurs sur cet opus. Rien qu’à flâner dans le garage/concessionnaire et regarder les différentes motos proposées, on en prend conscience. La modélisation générale des deux-roues est franchement bien maîtrisée et on se plaît à admirer certains détails ci et là. D’ailleurs, mention spéciale aux plans de coupe sur la dite bécane tout juste achetée qui rendent le tout encore plus attrayant à l’œil. On peut d’ailleurs compter sur une résolution graphique pouvant aller jusque 4K et du 60 FPS. Point également à noter : la version PS5 de Ride 4 augmente le nombre de motos selon les courses, pour encore plus de réalisme et de défi.
En revanche, nous avons été un peu plus déçu quant aux pistes en elles-mêmes : elles sont relativement vides et ne bénéficient pas d’un réel travail pour donner un peu plus d’épaisseur aux épreuves et les rendre véritablement vivantes. Certaines fois, le défilement des bas côtés de la piste nous a semblé plus lent que ce que cela aurait dû être au vu de notre vitesse. En ce qui concerne la bande sonore, vous ne pourrez écouter des pistes musicales que dans le menu du jeu. Lorsque vous êtes sur le circuit, vous n’aurez alors que les effets sonores de la moto dans les oreilles.
Verdict : 6/10
Il va sans dire que Ride 4 se veut beaucoup plus réaliste que son aîné et qu’il fourmille de contenus, que ce soit au niveau du garage ou bien sur les pistes avec les différentes ligues, épreuves et défis. Par ailleurs, la PS5 et sa DualSense rendent l’expérience de jeu d’autant plus immersive grâce à une qualité graphique au rendez-vous et surtout les effets proposés via les gâchettes haptiques de la manette. Pour autant, on ne peut se détacher d’un point qui rend le tout quelque peu frustrant et surtout moins abordable pour les nouveaux venus : bien qu’il s’agisse d’un jeu de simulation, se voulant alors nettement plus difficile qu’un jeu de course simple, Ride 4 propose une progression cloisonnée dans le mode Carrière, nécessitant de remporter chaque épreuve avant de passer à la suite. Un choix de gameplay qui rend malheureusement l’expérience très vite plus frustrante… à moins d’avoir de la bouteille dans ce type de jeu et surtout les reins solides.
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