Sorti en 2001 sur Dreamcast et PlayStation 2, Rez est un ovni vidéo-ludique créé par Tetsuya Mizuguchi et édité par SEGA. À l’époque, le titre a fait beaucoup parler de lui – aussi bien de manière positive que négative – pour sa direction artistique pour le moins originale. Près de quinze années plus tard, le titre se classe pour beaucoup comme un classique du genre. Bénéficiant d’un remaster HD sur Xbox 360 en 2008, l’opus est revenu aujourd’hui en force sur PS4, avec une mise à jour technique et surtout, une compatibilité totale avec le PlayStation VR. Serait-il alors LE titre du lancement du casque de Sony ?
- Se joue sur : TV ou PlayStation VR
- Contrôleur de jeu : DualShock 4 ou PlayStation Move
- Position de jeu : Assise ou debout
- Motion sickness (nausées) : Faible
Hackerman
Dans Project-K, un futur « super-réseau » informatique, des milliards de données transitent tous les jours par l’intermédiaire d’Eden, une intelligence artificielle. Très performante, l’IA s’est retrouvée au fil des années surchargée par la quantité massive d’informations, au point de commencer à douter de son existence et à vouloir entrer dans une séquence d’arrêt. Pour empêcher ce potentiel désastre, vous avez pour mission d’infiltrer différentes zones du système, afin de ramener Eden à la raison et ainsi la redémarrer. Sous la forme d’un avatar virtuel, vous allez devoir pirater Project-K, en détruisant des virus et en déjouant la sécurité des pare-feux.
Derrière cette histoire à première vue plutôt intéressante sans être transcendante, se cache en réalité un jeu de type « rail shooter ». Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le terme, sait-on jamais, le concept se résume à détruire un maximum d’éléments tout se déplaçant automatiquement (comme sur un chemin de fer). C’est donc le mix entre action et adrénaline qui prime avant tout dans ce genre de jeux, et Rez maîtrise ce mélange explosif à la perfection.
L’opus joue également sur une ambiance unique. En effet, là où bon nombre de titres se limitent à des sonorités – disons – basiques, la création de Mizuguchi aborde des thèmes technos synchronisés avec les tirs du joueur. Et il faut avouer que le rendu n’a pas du tout vieilli après toutes ces années, le rythme étant d’autant plus prenant avec les vibrations de la manette et des écouteurs dans les oreilles. À la manette ou au PlayStation Move, les instructions sont on ne peut plus claires : verrouiller les ennemis avec une touche puis appuyer de nouveau dessus pour tirer. La jouabilité est moins complexe qu’elle ne le parait en vidéo, puisqu’une fois en jeu, l’ensemble se suit naturellement à l’aide de la bande-son.
L’objectif consiste donc à survivre dans des niveaux divisés en dix zones. Une fois la salve d’intrus détruite, une transition dans des phases de plus en plus intenses s’effectue pour tomber à la fin sur un boss. Les affrontements avec ces derniers sont d’ailleurs bien plus longs et corsés, et certains pourront même laisser transparaître sur votre front quelques gouttes de sueur. Heureusement, plusieurs objets pour augmenter son statut (sa vie) ou lancer une bombe sont à dénicher en pleine partie. Une fois la tâche accomplie, les pourcentages de précision ou encore d’analyse se dévoilent à l’écran.
Is this real life ?
Rez Infinite reste un jeu pour les amoureux de challenges, à défaut de posséder une durée de vie solide. Terminer l’intégralité des 5 « aires » de la création original ne demande en effet qu’environ 1h30-2h de temps au total. Ceci dit, un score final est comptabilisé, et il peut extrêmement varier selon le joueur : verrouiller plusieurs ennemis en même temps est gratifiant mais aussi plus risqué. D’où une potentielle rejouabilité selon les attentes de chacun, même si aucun classement en ligne n’est présent pour se comparer au reste du monde. Outre ceci, un tout nouveau secteur ainsi que des modes bonus à débloquer sont présents pour prolonger l’aventure.
Nous en parlions juste au-dessus, l’Area X est l’ajout le plus marquant dans Rez Infinite. Développée sous Unreal Engine 4 pour l’occasion, cette zone se distingue du reste du contenu sur quelques points. Tout d’abord, la jouabilité est cette fois-ci manuelle, donnant la liberté à l’utilisateur de contrôler sa vitesse d’accélération et ses mouvements. Ensuite, le changement du moteur graphique est immédiatement visible, grâce à des effets plus prononcés ainsi que des explosions de particules assez jouissives, sur une nouvelle piste sonore bien entendu. S’étalant sur une vingtaine de minutes, la zone est divertissante au point de nous donner qu’une envie : voir un jour une véritable suite à Rez, accompagnée d’un rendu qui aurait absolument sa place sur les consoles actuelles.
En 1080p/60fps sur un téléviseur, Rez Infinite bénéficie d’une compatibilité complète avec le PlayStation VR, comme mentionné au début de ce test. Il est d’ailleurs possible de switcher entre les deux modes depuis le menu principal. Et autant le dire tout de suite : il s’agit actuellement d’un des meilleurs softs compatibles avec le casque. Le concept même de l’opus, décrit précédemment, se marie en effet à merveille avec la réalité virtuelle, et prouve que d’excellents graphismes ne sont pas forcément nécessaires pour s’immerger pleinement dans un univers. Une fois plongé dans ce type d’affichage, il est possible d’observer l’intégralité de l’environnement autour du personnage et de viser les ennemis directement en dirigeant le curseur avec la tête. La profondeur de champ, l’intensité de l’action ainsi que l’expérience sont donc renforcées pour un résultat immanquable. C’est à se demander si Rez n’a pas été pensé au final pour cette technologie.
Verdict
Qu’il est difficile de décrire précisément Rez Infinite ! Classique intemporel, le titre de Tetsuya Mizuguchi et de ses équipes se doit d’être pris en mains pour comprendre véritablement l’engouement qu’il a pu susciter à sa sortie. Car si notre note pourrait paraître à première vue elevée, nous sommes à l’évidence devant un opus qui possède au final peu de défauts, hormis une durée de vie médiocre et l’absence de gros challenge. Nous avons à côté de cela un concept innovant, une jouabilité divertissante, une bande-son au top et une aventure originale sublimée, en 1080p/60fps. Mieux encore, son mode PlayStation VR est à essayer de toute urgence, tant il apporte une immersion totale avec un casque sur la tête. N’hésitez donc pas, si vous en avez l’occasion, à laisser sa chance à l’opus via le CD/l’application démo du casque de réalité virtuelle de Sony. En attendant, avec ou sans VR, Rez Infinite est un retour à saluer… qui laisse présager – espérons le – une éventuelle suite.
Test effectué avec une version éditeur sur PS4
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