Après le succès du portage de Resident Evil 1 sur PS4, Capcom continue sa politique des remasters avec Resident Evil 0. L’occasion pour certains de replonger dans l’horreur, et pour d’autres, de découvrir cet épisode qui à l’époque fut exclusif à la Gamecube. Sorti en mars 2003, Resident Evil 0 est le dernier opus de la saga basé sur le gameplay à l’ancienne, mais est aussi une prequelle au premier. C’est d’ailleurs pour cela que Capcom propose également ces deux jeux dans une même boite, à travers la sortie de Resident Evil Origins Collection. Mais la question qui vous taraude, nous la connaissons, et c’est bien pour cela que vous êtes ici. S’agit-il d’un bon remake ?
Un train nommé effroi
Le jeu prend place pour sa première partie dans un train, sorte de didacticiel pour débutants, vous permettant de vous familiariser avec le gameplay du titre. La première chose que l’on constate après avoir débuté sa partie, c’est que les cinématiques, elles, n’ont pas été retouchées, ou tout juste le studio s’est contenté d’y appliquer un filtre HD. Cependant, ingame, tout paraît déjà beaucoup plus travaillé, et les décors sont ici clairement mis en valeur. L’ambiance est là, et il est agréable de replonger dans cet univers avec des textures HD plutôt propres. Cela dit, il est impossible de ne pas regretter l’aspect poupée de cire des personnages, notamment sur Rebecca, qui affiche en permanence un sourire niais, presque déstabilisant.
Les muscles d’un homme
La nouveauté du jeu lors de sa sortie initiale était de pouvoir contrôler simultanément les deux protagonistes, à savoir Billy et Rebecca, afin de résoudre bon nombres d’énigmes et ainsi avancer dans le jeu. Chaque personnage dispose ainsi de ses avantages et de ses faiblesses, Billy pouvant par exemple déplacer des objets lourds, et Rebecca combiner des plantes. À noter également que la gestion de l’inventaire est encore une fois une composante avec laquelle il faudra traiter, et sans doute plus habilement qu’avec les opus précédents. En effet, n’ayant aucun coffre à votre disposition, vous devrez tout bonnement laisser vos objets par terre afin de vous libérer de l’espace. Les objets ainsi abandonnés apparaitront alors sur votre carte. Quand au gameplay pur du jeu, on y retrouve tout ce qui a fait la force (ou faiblesse c’est selon) des Resident Evil : une caméra fixe vous empêchant de voir ce qui vous attend, une visée automatique vous facilitant grandement la vie, des clés (beaucoup de clés !) à récupérer, et du back tracking à forte dose. Cependant, le jeu est ici beaucoup moins avare en munitions que son prédécesseur, une bonne chose pour les plus novices d’entre vous, de quoi ternir l’ambiance du titre pour d’autres.
Les larves de l’ennui
Parlons en justement de l’ambiance. Après avoir retrouvé les frayeurs du manoir d’Umbrella, ces couloirs sombres et exigus, ces râles de zombies et son manque de munitions, force est de constater que l’ambiance est ici beaucoup moins pesante. Très certainement la faute à la profusion de munitions, et au concept même du titre qui nous fait parcourir l’aventure presque toujours accompagné. D’autre part, on pourra regretter la présence d’un bestiaire aussi peu inspiré. On y retrouve évidement les traditionnels zombies et araignées, mais les nouveaux monstres peinent à nous effrayer, à l’instar de ce boss chauve souris qui vous énervera plus qu’il vous effraiera tant il est difficile de la viser correctement. Le scénario quant à lui est fidèle à la série, et met en scène des protagonistes connus, comme Albert Wesker. On y parle ici de virus T, et des prémisses du virus G, que l’on retrouve dans Resident Evil 2. Afin d’intensifier le background du jeu, on pourra également partir à la recherche de nombreux dossiers nous en apprenant plus sur la création du virus T et sur la relation Wesker/Birkin. Quant à nos protagonistes principaux, Rebecca et Bill, force est de reconnaître qu’il s’agit sans doute des personnages principaux les moins intéressants de la saga. Rebecca fait pâle figure comparée à Claire ou Jill Valentine, et Billy transpire le stéréotype du bad boy. Ancien soldat accusé d’avoir tué 23 personnes, il ne veut pas parler du passé, et est évidement badass. La bande son du jeu quant à elle se veut discrète mais efficace, à l’instar des opus précédents. On trouve très peu de thèmes identifiables, hormis lors des combats de boss. Les bruitages des monstres sont clairement identifiables et permettent de les reconnaître même hors champs. Malgré cette ambiance sonore relativement réussie, le jeu n’arrive pas nous faire ressentir la moindre peur. Pour les voix, seul le doublage anglais est présent sur la galette.
Albert est dans la place
Une fois le jeu terminé, on nous offre un sacré bonus en la personne d’Albert Wesker, qui devient jouable en lieu et place de Billy. Il est plutôt plaisant de parcourir le jeu avec les pouvoir de Wesker, et de foncer sur les zombies pour les détruire, mais rien de tout cela ne vient augmenter la durée de vie du jeu de manière conséquente. Comptez 6 à 8 heures de jeu pour en voir le bout lors de votre premier run, sachant que nous vous déconseillons le mode facile, bien trop généreux en munition, ce qui nuit grandement à l’immersion.
Verdict : 6/10
Même s’il s’agit ici d’un remaster de qualité, force est de constater que les défauts inhérents au jeu de base sont encore présents. Le bestiaire peu intéressant et l’ambiance peu oppressante nuisent à la qualité du titre. Pourtant, c’est toujours un vrai plaisir de retrouver ces anciennes mécaniques, et pour les personnes n’ayant jamais pu jouer à ce titre, le remaster étant de qualité, vos rétines ne seront pas outrées par ce jeu datant de 2003.
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