Le mois de janvier dernier a vu le retour en force de l’une des licences phares de Capcom. Après une longue traversée du désert (malgré tout ponctuée d’épisodes sympathiques, comme en témoignent les opus Resident Evil Revelations et Resident Evil Revelations 2), Resident Evil VII a marqué un certain retour aux sources avec quelques nouveautés de taille comme la vue subjective, malgré les critiques de fans puristes qui auraient aimé retrouver les contrôles rigides du premier épisode. Si l’on fait fi de ces reproches quelque peu dénués de bon sens, le jeu a séduit à l’aide de ses nombreuses qualités et a permis au PlayStation VR de briller face à ses détracteurs. Et si on le retrouve en cette fin d’année, c’est parce qu’il revient dans une version Gold comportant notamment les DLC dont nous n’avons pas eu l’occasion de vous parler.
Test réalisé sur PS4 et PlayStation VR à l’aide d’une version numérique fournie par l’éditeur
- Se joue sur : PlayStation 4 avec compatibilité PlayStation VR
- Contrôleur de jeu : DualShock 4 uniquement
- Position de jeu : Assise conseillée
- Motion sickness (nausées) : Faible
« Magnéto, Serge ! »
Le mois de décembre 2017 était doublement attendu par les fans de Resident Evil, et plus particulièrement du septième épisode. En effet, en plus du DLC Not a Hero, qui devait sortir au mois de mai et qui a finalement été décalé de plusieurs mois, c’est l’extension End of Zoe, qui lève le voile sur le destin de la jeune fille, que Capcom offre aux joueurs afin de refermer comme il se doit le 7ème opus canonique de la licence. Enfin, le terme « offre » n’est pas tout à fait correct, puisque si Not a Hero est un contenu gratuit qui nécessite simplement de posséder le jeu de base afin d’être lancé, End of Zoe, lui, est disponible pour les possesseurs du season pass, ou bien à l’achat seul si le reste des contenus téléchargeables ne vous tente pas plus que cela. En effet, rappelons que Resident Evil VII s’est vu gratifier de deux DLC : Les fameux Banned Footages (Ou Vidéos interdites). La bonne nouvelle, c’est que l’édition Gold récemment sortie dans toutes les bonnes crèmeries propose l’ensemble des DLC sortis. Reste à savoir s’ils sont de qualité équivalente au matériau de base.
Quoi que l’on dise à son sujet, Resident Evil VII avait le mérite de proposer une histoire fascinante, tournant autour de la famille Baker, composée de 3 membres complètement dérangés et qui faisaient office de nemesis tout au long de l’aventure. Pour autant, difficile de ne pas développer un certain attachement pour ces personnages macabres et délicieusement glauques, tant ils ont accompagné le joueur durant plusieurs heures horrifiques. L’invitation à les retrouver dans de nouveaux contenus était donc fort intéressante. Mais là où des éditeurs proposent de véritables extensions scénarisées en guise de DLC, Capcom a décidé de surfer sur la vague des cassettes vidéos, artefact qui a bercé tout une génération et qui nous permettait dans le jeu de base de découvrir ce qu’on vécu les pauvres âmes qui ont eu le cran de se perdre dans le bayou, jusqu’au manoir Baker, si l’on peut l’appeler comme cela.
On divisera alors en deux catégories distinctes les contenus de l’édition Gold, à savoir les contenus qui viennent apporter du sel au scénario et les contenus plus orientés arcade et se concentrant sur le gameplay. La tentative de Capcom de renouveler l’expérience de jeu est plutôt bienvenue, mais un peu maladroite. On s’explique : Avec Cauchemar, l’éditeur propose une sorte de mode Mercenaires à la sauce Resident Evil VII. Dans la peau de Clancy, qui a fait la rencontre de la famille Baker avant les évènements de Resident Evil VII, le joueur doit survivre jusqu’à l’aube dans la cave de Jack en se défendant contre les mycomorphes que le patriarche envoie en horde pour lui mener la vie dure. Pour lutter contre ces êtres humanoïdes peu amicaux, l’accès à l’établi de la salle dans laquelle débute le défi sera indispensable. On peut en effet y crafter armes, munitions, remèdes et autres accessoires qui permettront d’ouvrir des portes closes. Mais pour ce faire, il faudra récupérer des pièces de ferraille que les compacteurs répartis dans la cave produisent au fur et à mesure du temps.
Autant dire qu’au début, on se prend facilement au jeu, d’autant que notre score final est converti en points qui octroient ensuite des bonus, comme de nouvelles armes débloquées ou encore la possibilité de commencer avec des remèdes ou des pièces en plus. Mais avec un seul et même environnement en tout et pour tout, la lassitude pointe bien vite le bout de son nez. Proposer quelques maps supplémentaires aurait donné plus d’intérêt à cette cassette que l’on relancera peut-être pour tenter de réaliser un score toujours plus haut et confronter ses résultats avec ses amis et les joueurs du monde entier. Mais encore faudra t-il que la sauce prenne.
C’est l’heure du duel !
La cassette intitulée 21 prend quant à elle la forme d’un jeu de Black Jack macabre pour lequel Lucas Baker a convié Clancy et un inconnu. Là où on a l’habitude de voir de l’argent parié, les protagonistes cités précédemment vont ici miser leurs vies respectives. Le concept n’est pas sans rappeler la licence Saw au cinéma et l’idée aurait pu être séduisante, mais le jeu montre très vite ses limites. De plus, la dernière ligne droite de la cassette se déroule systématiquement de la même façon, puisqu’il n’existe qu’un seul moyen de contrer notre opposant qui finit par tricher de façon éhontée. Une fois ce mini-jeu complété une première fois, les modes Défi et Défi + se débloquent, mais autant être honnête avec vous, il y a bien peu de chances pour que vous soyez motivés à l’idée de relancer la chose. À l’instar de la cassette Cauchemar, il aurait fallu proposer des variantes afin de pimenter la chose et ainsi titiller l’intérêt du joueur.
En dehors des fameuses Vidéos Interdites, on trouve les modes de jeu Ethan doit mourir et Le 55ème anniversaire de Jack. Le premier n’est guère plus qu’un mode de jeu à la difficulté exacerbée dans lequel Ethan doit survivre avec le matériel qu’il trouvera et qui changera à chaque run. La mort y est définitive et les ennemis très résistants, ce qui corse la chose. Pour être tout à fait honnête, il nous a été difficile de survivre plus de quelques minutes. Ce mode de jeu est donc réservé aux joueurs les plus aguerris. Les autres pourront se satisfaire du 55ème anniversaire de Jack dans lequel il s’agit de nourrir le père de la famille Baker. Au travers des 4 maps disponibles, il s’agira de lui rapporter tout ce qu’il pourra ingurgiter dans le meilleur délai possible, le tout en éliminant des ennemis afin de gagner de précieuses secondes. L’intérêt est assez réduit, quoi que la chose est assez fun dans l’ensemble. Heureusement, les contenus scénarisés ont, eux, plus d’intérêt.
La cassette La Chambre nous met une fois de plus dans la peau de ce pauvre Clancy (à croire que les développeurs ont pris un malin plaisir à torturer ce personnage) alors qu’il se retrouve enfermé dans une chambre par Marguerite Baker. Son objectif sera alors de s’échapper en résolvant quelques énigmes et surtout sans se faire prendre par l’épouse de Jack qui repassera à plusieurs reprise dans la pièce afin de voir si son petit protégé a bien fini l’assiette qu’elle lui a apporté. Sur le plan scénaristique, la cassette n’apporte pas grand-chose, voire rien, mais le tout fait son petit effet, surtout s’il est joué avec le PlayStation VR. Car il faut savoir que tous les contenus supplémentaires sont jouables avec le casque de réalité virtuelle, hormis le mode Ethan doit mourir et Le 55ème anniversaire de Jack. Quant à la cassette Filles, il s’agit de loin de la plus intéressante des quatre puisqu’elle nous plonge de façon plus intimiste au sein de la famille Baker et nous permet de découvrir comment ils sont devenus les antagonistes de ce 7ème opus de la licence de Capcom.
Quand y en a plus, y en a encore
Jusqu’à la semaine dernière, les contenus cités ci-dessus étaient alors les seuls disponibles pour Resident Evil VII et justifiaient difficilement l’achat du Season Pass, les contenus orientés arcade étant trop limités pour éveiller l’intérêt du joueur sur la durée. Heureusement, avec le DLC gratuit Not a Hero et End of Zoe, l’éditeur a permis d’offrir un peu plus de substance à cette Gold Edition qui n’aurait pas eu grand intérêt sans ça. Focalisons-nous d’abord sur celui qui se concentre sur Zoe. La jeune fille avait vu son destin passé sous silence à la fin de Resident Evil VII, aussi cette courte extension nous permet de savoir ce qu’il advient d’elle. Quelques temps après les évènements relatés dans le jeu, Joe Baker, le frère de Jack, trouve le corps de Zoe inanimé. Ce dernier va devoir trouver le même remède qui a permis de sauver Mia, l’embarquant alors dans une aventure qui se boucle en maximum deux heures. Mais attention, deux heures assez particulières dans l’histoire de la franchise, puisque le couillu personnage n’utilisera que peu ou prou d’armes pour se défendre puisque c’est principalement ses poings qu’il utilisera pour éliminer les mycomorphes sur son chemin.
Assez étrange au premier abord, cela a quelque chose de jouissif bien que l’aspect survival horror en prenne un coup (Nos poings faisant office d’armes mortelles, on se sent tout de suite plus serein). Avec quelques enchaînements mis à disposition, on se fraye un chemin dans les marécages du Bayou jusqu’à l’affrontement final qui s’avèrera assez avare en révélations. À vrai dire, on aurait aimé que Capcom ne se contente pas du stricte minimum et offre un peu plus qu’une fin aussi basique que celle-là. Il en va de même pour Not a Hero, qui d’une durée équivalente, a une fin on ne peut plus expéditive. Très orienté action, il nous met dans la peau de Chris Redfield à la poursuite de Lucas Baker dans les mines non loin de la résidence des Baker. Du fait de sa gratuité, on ne peut pas vraiment lui reprocher son manque de générosité et d’inventivité, mais force est de constater que le manque d’inspiration se fait ressentir, tant dans le level-design que dans les quelques objectifs qui nous mèneront au dernier membre de la famille Baker en vie.
Verdict
Au vu de son prix plutôt doux pour une édition compilant l’intégralité des contenus de Resident Evil VII, le rapport qualité/prix est plutôt au rendez-vous. Pour autant, les contenus supplémentaires ne trouveront véritablement un intérêt qu’auprès des joueurs qui auront accroché à la famille Baker et qui voudront approfondir l’expérience par le biais d’expériences faisant l’impasse sur le scénario pour se concentrer sur le gameplay. C’est un parti pris comme un autre, mais pas forcément ce à quoi on s’attendrait au premier abord pour un jeu de l’acabit de Resident Evil VII. Reste que les contenus en extra viennent plutôt bien compléter l’aventure et vous occuperont une bonne poignée d’heures. Avec une compatibilité presque totale avec le PlayStation VR (seuls Le 55ème anniversaire de Jack et Ethan doit mourir ne le sont pas), il y aura de quoi s’offrir encore quelques frayeurs. Mais ce seront surtout les aficionados du produit de base qui y trouveront leur compte, d’où l’utilité toute relative de cette Gold Edition.
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