Resident Evil Revelations fut à l’époque de sa sortie sur Nintendo 3DS plutôt bien accueilli par la critique et par les joueurs. Le titre était plutôt joli, l’ambiance horrifique et les codes propres à la licence étaient enfin de retour. Quelques années après, l’exclusivité avec Nintendo fut balayée d’un revers de main par Capcom, qui décida de porter le jeu sur (beaucoup) d’autres plateformes. Aujourd’hui, c’est donc au tour de la Nintendo Switch d’accueillir cet opus, avec bien évidemment son lot de nouveautés.
Test réalisé sur Nintendo Switch à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
Après un Resident Evil 5 ayant déçu les joueurs par son manque de « moments de tension », Resident Evil Revelations fut accueilli à sa sortie avec une certaine appréhension par les possesseurs de la 3DS. Les joueurs, ayant l’habitude des belles promesses de la part des développeurs, avaient pris l’habitude d’être méfiants à chaque fois qu’un retour aux sources était annoncé. Et pourtant, il faut bien le reconnaître, le titre s’avère plutôt convaincant. On y retrouve une ambiance horrifique correcte dans des environnements étriqués. Le jeu vous fera parcourir différents lieux et arrive à mélanger habilement les moments d’horreur avec les moments d’action pure. On y retrouve également la plupart des gimmicks de la licence. Vous allez ainsi incarner Chris et Jill à tour de rôle, afin de démanteler une organisation terroriste responsable il y a un an de la destruction d’une ville. Resident Evil Revelations est un épisode dit « classique » de la licence. On fouille les zones à la recherche de solutions aux puzzles (ou énigmes) que le jeu nous réserve, et le back tracking est bien évidemment de la partie. On regrettera cependant l’absence de la gestion de l’inventaire, mais c’était sans doute un choix des développeurs pour dynamiser l’action. Les allers-retours au coffre faisaient toutefois partie d’un tout dans la saga, et la gestion de l’inventaire n’en était que renforcée. On se demandait quelle arme prendre, quelle clé devions-nous conserver etc. Ici, l’inventaire disparait complétement. Dommage.
Un des nouveaux ajouts de gameplay est toutefois la possibilité (et l’obligation surtout) de pouvoir scanner les zones ou les dépouilles des ennemis avec le scanner Genesis. Le Genesis vous permettra ainsi de mettre la main sur beaucoup d’objets, qu’il s’agisse de munitions pour vos armes, de grenades ou d’objets de soin. Et cela s’avère un procédé plutôt… énervant, passé la première zone de jeu. Le nombre de balles est également limité dans le jeu. Par ce biais, le jeu nous force a utiliser cet ajout de gameplay, le scanner donc, dont on se serait bien passé. Une fausse bonne idée en somme.
Le portage Switch de l’horreur
Comme pour tous les portages accueillis par la Switch, la principale force de celui-ci est la possibilité d’y jouer partout. Sauf qu’ici…. ce n’est pas vraiment une nouveauté puisque Resident Evil Revelations était à l’origine disponible sur Nintendo 3DS. La grande nouveauté est donc plutôt de pouvoir choisir entre le mode TV et le mode tablette. Hélas, le premier s’avère rapidement oubliable. En effet, les textures s’étirent, l’aliasing fait vite son apparition, et le tout manque clairement de finesse. Alors, c’est sûr, dans ce mode, on pourra utiliser plus facilement la reconnaissance de mouvements, qui répond plutôt bien, mais le jeu n’en vaut pas la chandelle. Le mode TV ne restera donc pas dans les mémoires et les joueurs risquent de le fuir bien rapidement.
Le mode tablette quant à lui s’avère plutôt irréprochable avec ses 60 fps qui ne bougent pas. Les textures sont forcément plus fines et l’aliasing n’existe plus. Cependant, on est tout de même assez loin de la prouesse technique, mais le jeu permet de se souvenir à quel point la version 3DS mettait à genoux la console de Nintendo de l’époque. Et puisqu’on en est à comparer à deux versions portables, la version Switch l’emporte heureusement haut la main sur le confort de jeu.
Dans les deux cas, que cela soit en mode tablette ou avec la console vissée sur le dock, il subsiste toujours quelques petits soucis d’animations, qui montrent que le jeu n’était pas pensé à la base pour les 60 images/seconde. De plus, aucune amélioration n’a été apportée dans le gameplay. Rappelez-vous plus haut, nous vous parlions de l’insupportable scanner Genesis. Eh bien, sur ce point on retrouve également la maniabilité de l’époque et, que ce soit pour Jill ou pour Chris, nos deux protagonistes se meuvent bien souvent avec difficulté, surtout en comparaison avec les standards du genre. Pire que tout, il y a parfois un décalage entre la mise en place d’une action et son annulation. Ainsi, il faudra patienter entre une et deux secondes pour voir nos héros rabaisser leurs armes. Cela peut sembler peu, mais dans le feu de l’action… cela occasionne hélas quelques dégâts. Surtout lorsque l’on souhaite finir notre adversaire au couteau afin d’économiser des balles !
Une ambiance pesante
Même si le jeu n’a pas forcément très bien vieilli, notamment dans sa maniabilité, il n’en reste pas moins un véritable retour aux sources pour la série. En effet, le titre s’amuse à instaurer une véritable ambiance glauque et poisseuse tout au long du jeu, entrecoupée habilement par des moments d’actions qui viennent dynamiser le tout.
Le scénario du titre s’avère là encore fidèle à la saga, c’est-à-dire nanardesque à souhait. Mais il est suffisamment bien écrit pour que le tout ne nous sorte pas de l’ambiance. On pourra cependant regretter le character design des antagonistes… Franchement ridicules. Et pire que tout, les monstres faisant offices de zombie de base sont tout sauf impressionnants ou inquiétants. L’horreur vient surtout des boss et du bestiaire issu des épisodes précédents.
Verdict : 5/10
Resident Evil Revelations était à l’époque un bon opus d’une licence qui se cherchait encore et était en plein renouvellement. Un moyen pour Capcom de rassurer les fans en leur montrant qu’ils étaient encore capables de faire de l’horreur. La version Switch reprend ainsi tous les éléments présents à l’époque, et n’en améliore pas la substance… Le problème est finalement sans doute là. Il est difficile de passer outre la version dockée à la traine techniquement, ou encore la lourdeur de la maniabilité. Mais si vous êtes passé à côté des (très) nombreux portages du titre, la version Switch pourra néanmoins vous contenter. Pris dans son temps, Resident Evil Revelations était un titre tout à fait grisant. En 2017, il accuse juste 6 ans de retard. Six années durant lesquelles la plupart des éditeurs a amélioré et affiné les animations, et surtout six années qui auront vu la naissance, entre autres, de Resident Evil VII.
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