Lorsque l’on parle de survival horror il suffit généralement de prononcer un nom pour mettre tout le monde d’accord, et ce, que l’on soit entre néophytes ou amateurs du genre. Ce titre n’est nul autre que Resident Evil, pierre angulaire du jeu vidéo horrifique qui a permis au génie Shinji Mikami d’être connu d’une majorité de joueurs. Aujourd’hui, il est temps de se re-pencher sur cette oeuvre culte qui a marqué de nombreux esprits.
House of the rising dead
Qui a osé s’étonner de l’annonce de Capcom lorsque ces derniers ont (un peu trop) fièrement dévoilé leur projet qui fut de faire revivre l’un de leur plus grand chef d’oeuvre, qui depuis, a su traverser les époques ? Avec une licence en perte de vitesse depuis un nombre d’années conséquent, il semblait évident qu’un jour ou l’autre, le jeu par lequel tout a commencé allait revenir sur le devant de la scène. Encore plus quand celui-ci pourrait permettre de regagner un peu de crédibilité face à des joueurs presque anesthésiés face à un Resident Evil 7 actuellement en gestation. À défaut de finir avec ce qui a tout commencé, offrons-nous une pause dans le manoir des horreurs de la famille Spencer.
L’histoire se déroule au mois de Juillet 1998. L’équipe Bravo des S.T.A.R.S (Special Tactics And Rescue Squads) est envoyée en mission spéciale pour enquêter sur les étranges cas d’agressions survenus autour de la ville de Raccoon City. Malheureusement, un accident d’hélicoptère survint au moment ou il survolait un manoir. Peu de temps après, l’équipe Alpha est dépêchée sur place pour porter secours à la team Bravo et découvrir ce qu’il se trame. Ils découvriront avec effroi les corps de leurs collègues, morts dans des circonstances bien floues, avant de se faire attaquer par des chiens enragés, ce qui les forcera à se retrancher dans le manoir évoqué plus tôt. C’est ainsi que débute l’aventure, ou plutôt l’épreuve de survie, car nos protagonistes apprendront très vite que les lieux sont bien plus habités qu’on ne le croit au premier abord.
Presque 20 ans après sa sortie on pourrait croire que Resident Evil n’a plus la même aura qu’avant, et pourtant le jeu n’a rien perdu de sa superbe. Beaucoup se souviennent encore du remake sorti sur GameCube en 2002, Capcom s’en est d’ailleurs servi de base pour développer Resident Evil Rebirth HD. Un remake facile en somme, mais qui possède un charme fou, il faut l’avouer. L’éditeur/développeur est connu pour sa faculté à recycler un peu tous les jeux qui ont un tant soit peu fonctionné, et il faut avouer que cette annonce nous a laissé de marbre au début. Puis, lorsqu’il fut question de prendre la manette en main afin de s’essayer au jeu, notre avis a tout de suite changé.
20 ans plus tard
C’est assez impressionnant de se dire que l’on est un train de jouer à un jeu dont les bases du gameplay ont été établies sur la PlayStation, première du nom. Un jeu qui a fait frémir nos grands-frères et/ou nos parents et qu’aujourd’hui nous sommes en train de le redécouvrir sur PlayStation 4. D’autant que depuis le temps, le survival horror a bien changé. Nous avons eu l’occasion de vous en parler tout au long de l’année dernière puisqu’avec Outlast, P.T (Bien que le terme survival horror ne soit pas tout à fait adapté), Alien Isolation ou encore The Evil Within, le genre a été plutôt bien représenté. De ce fait, on aurait légitimement pu nous poser la question suivante : Est-ce que Resident Evil peut encore faire peur ? La réponse sera claire, nette et précise : Oui.
Mais plus que de la peur, c’est de l’angoisse qui est ressentie tout au long de l’aventure. Parce qu’à l’époque, le terme survival horror n’était pas synonyme de milliers de zombies à éclater à grands coups d’armes à feu dont les munitions pullulent à travers les niveaux à explorer. Et aujourd’hui encore, il s’illustre comme un jeu dans lequel chaque action doit être mûrement réfléchie sous peine de se retrouver face à une situation délicate. Très généralement, on parlera de zombies un peu trop affamés, mais cela peut aussi se traduire par des pièges dont il faudra se tirer en agissant vite et bien. Car la mort dans Resident Evil est punitive. Ne vous attendez pas à voir fleurir des checkpoint à chaque fois que vous entrerez dans une nouvelle salle ou lors d’événements importants. Le joueur est maître de sa progression et peut tout à fait prendre le risque de compléter le jeu sans prendre la peine de sauvegarder, sous peine de se retrouver face à l’écran titre en cas de mort.
Le système de sauvegardes vient en effet d’un autre temps, mais cela joue énormément sur l’ambiance lourde du jeu. Lorsque l’on est conscient du danger qui rode dans le manoir et ses alentours, on n’agit plus du tout de jouer de la même façon que si l’on savait qu’une sauvegarde automatique viendrait nous sauver en cas de rencontre inopinée avec un boss ou un cerbère à l’appétit sans fin. Et l’on ne peut que féliciter Capcom de ne pas avoir cédé à la facilité en instaurant un système de sauvegarde qui aurait fait perdre au jeu une grande partie de son charme. Il faudra également faire avec une gestion de l’inventaire très minutieuse puisque les emplacements libres sont peu nombreux, non extensibles et il n’est pas possible de se débarrasser d’objets (sauf lorsque le jeu propose d’en jeter un dont on n’aura plus besoin par le futur) en plein jeu si vous n’êtes pas à proximité de l’un des coffres qui vous permettent de stocker vos munitions, herbes et autres trouvailles qu’il faudra gérer avec parcimonie.
Sans ça, n’espérez pas aller très loin dans le jeu, les munitions sont peu courantes, les herbes et autres soins ne sont pas légion et il faudra pourtant réussir à se défendre, ou du moins minimiser les affrontements. Evidemment, cela est plus facile à dire qu’à faire, mais on apprendra vite à esquiver les morts-vivants pour conserver quelques précieuses balles qui ne seront pas de trop face à d’autres adversaires plus imposants. En plus de cela, il ne faut pas oublier que votre inventaire sera vite rempli par d’autres objets dont l’utilité ne vous semblera pas forcément évidente mais qui sauront vite s’avérer indispensables pour avancer. Le jeu ne donne aucune indication sur ce qui est nécessaire ou pas, et laisse donc le joueur en totale autonomie. À moins de connaître le jeu sur le bout des doigts, il faudra donc souvent effectuer des allers-retours qui provoqueront souvent des rencontres dont on se serait bien passé.
Un remake de qualité
Parfois, il faudra laisser parler la poudre et se délester de quelques précieuses munitions. Alors qu’on s’attendait au pire concernant le gameplay, la surprise fut totale. Les développeurs ont eu la bonne idée de dépoussiérer le tout afin d’offrir une expérience agréable sans pour autant dénaturer l’oeuvre de base. Le système de visée est évidemment archaïque, mais est aussi synonyme de tension lors des affrontements. Lorsque l’on tire approximativement sans avoir la possibilité de loger à coup sûr une balle entre les deux yeux de celui qui compte faire de nous son repas, on s’aperçoit que nos munitions s’épuisent bien vite. Votre arsenal technique pourra vous sauver la mise en cas de zombie un peu trop tactile, mais on ne saura que trop conseiller d’éviter les affrontements, surtout quand on peut tirer partie de la rigidité des mouvements des personnages.
C’est dans ces moments là que Resident Evil accuse le coup des années passées et aurait pu justifier une refonte totale afin d’offrir des déplacements et mouvements plus souples, plus naturels et moins « hachés ». Le reste est plutôt convaincant, dans la logique d’un remake simpliste au possible. Les environnements rendent particulièrement bien en HD, notamment l’intérieur du manoir qui est à glacer le sang. Néanmoins, on reste quand même face à un jeu qui aurait pu profiter d’améliorations graphiques plus poussées, notamment au niveau de certaines textures du décor ou encore des visages des personnages. Le visage de la belle Jill est encore plus vide que celui d’un zombie, ce qui fait un peu tâche en ce début d’année 2015. L’ambiance sonore est, quant à elle, saisissante. C’est, à vrai dire, l’un des points forts du jeu, ce qui lui offre cette atmosphère angoissante. Passer d’une pièce presque silencieuse dans laquelle résonne seulement le bruit de la pendule et de l’orage qui tonne à l’extérieur n’a rien de rassurant et les musiques qui se déclenchent lors de scènes fortes en montées d’adrénaline n’arrangent rien. Mais honnêtement, qui s’en plaindra ?
Verdict : 7.5/10
Bien que l’on aurait envie de jeter la pierre à Capcom pour avoir ressorti une énième fois un jeu du placard pour nous le revendre, il faut admettre que l’on est en présence d’un remake de qualité, permettant d’apprécier un jeu qui a vieilli et ne proposerait pas forcément le même plaisir qu’auparavant si il était joué dans sa version initiale. On aurait été en droit d’attendre un peu plus de contenu qu’un simple classement qui recense les temps des joueurs à travers le monde et deux costumes exclusifs une fois le jeu terminé. Néanmoins, vu son tarif raisonnable pour un remake HD (comptez 20€ sur le PSN) on vous invite vivement à pousser les portes du manoir Spencer si ce n’est pas déjà fait. Après tout, c’est ici qu’une page du survival horror s’est écrite, et il serait dommage de passer à côté
Hinata
19 janvier 2015 at 19 h 10 minDeja fait sur Gamecube à l’époque. J’avous que je compte pas le refaire…
J’aurais mieux voulu d’un Remake de Resident Evil 2! ^^
Romain Vattier
19 janvier 2015 at 20 h 59 minLa même.. J’ai fais la version GameCube et du coup je passe mon tour sur ps4.
Silidrone
20 janvier 2015 at 0 h 04 minTiens t’es là aussi toi? 😀
Comme Hinata, un RE2 Remastered aurait été top!
babar97423
21 janvier 2015 at 2 h 29 minFais sur ps1 ( je le possède encore et conte le garder ainsi que le 2 et 3) de même pour la gamme cube je ne pouvais le laisser seul sur le psn il m’appeler en disant achete moi joue moi…Jai craqué… Et ne le regrette pas !!!! C’est que du bonheur !!!
Warladine
24 janvier 2015 at 20 h 40 minBonjour, +1 pour gringo et franchement je me tate car j’avais vraiment adoré le jeu à l’époque et le refaire en plus beau doit être sympa (même s’il faut encore lacher 20 euros)
mr_anzai
24 janvier 2015 at 21 h 02 minBonjour,
1) l’âge moyen des joueurs PS4 n’est pas de 38 ans… de nos lecteurs non plus. Pour faire dire ce qu’on veut à des chiffres, il faut encore savoir de quoi on parle.
2) juste un exemple : un joueur qui a 25 ans aujourd’hui avait 6 ans lors de la sortie du jeu sur PS1. Est-il un ado pour autant ?
3) libre à toi de ne pas vouloir te mélanger à des ados, mais ils sont (tous comme les trentenaires que je suis, voire quarantenaires, voire plus…) les bienvenus ici.
Si tu préfères tourner les talons dès la première tournure qui n’est pas à ton gout, libre à toi d’aller voir ailleurs si l’herbe y est plus verte.
Au plaisir de te revoir dans le coin 😉
Junan
2 février 2015 at 2 h 18 minBonjour gringo30,
Pour te répondre, cela était une bête erreur de saisie. Je pense faire partie des gens qui « savent écrire » comme tu dis, puisqu’au final, tu ne sembles avoir relevé que cette coquille. D’ailleurs, quand on se permet d’écrire une horreur telle que « Jeux-vidéos », je pense qu’il vaut mieux s’abstenir de faire ce genre de commentaire.
Pour ce que tu as plus haut, concernant l’âge moyen des joueurs de jeux-vidéo, je ne vois absolument pas où est le soucis. Je connais des gens qui ont découvert Resident Evil sur PSone, et aujourd’hui leurs enfants jouent au remake HD sur PS4. Tu trouves peut-être cela choquant, mais c’est une réalité.
J’ai plutôt l’impression que tu cherches la petite bête là ou elle n’est pas en fait…