Débutée en 1996, la saga Resident Evil fait partie aujourd’hui du patrimoine vidéoludique. Véritable pierre angulaire dans le domaine du Survival-Horror, on ne compte plus le nombre de projets qui gravitent autour de la franchise. Série de films live action et CGI, des titres spin-off en plus de la ligne canonique. Très centrée sur une invasion de zombies dans la petite ville fictive de Raccoon City en ce qui concerne les épisodes 0, 1, 2 et 3, Resident Evil songe à d’autres cieux non seulement en termes géographiques, mais également dans l’orientation de son gameplay. Ainsi, Resident Evil 4 signe une véritable scission avec les autres volets de la série. Caméra à l’épaule, délaissement des zombies traditionnels, un penchant pour l’action Hollywoodien au profit de la peur assumé. Ce nouveau style engendrera un autre épisode quelques années plus tard qui enfoncera encore plus le clou en proposant même de vivre l’expérience en coopération. Malgré son succès commercial et critique, l’avènement de Resident Evil 4 créé la polémique entre les nostalgiques de l’ambiance d’antan, et ceux qui trouvent leur compte dans cette nouvelle direction prise par Capcom. Nous voilà plus de 15 ans après la sortie de RE4 et voici Resident Evil Village qui vient toquer à notre porte. Malgré les relents évidents de l’épisode polémique qui plane au-dessus du titre, Capcom promet de délivrer l’expérience la plus terrifiante de Resident Evil. Grosse annonce marketing ou vérité véritable ?
Test réalisé sur PS4 (ainsi que sur PS5, voir notre encadré ci-dessous) grâce à des versions numériques envoyées par l’éditeur.
C’est la fête au village
En 2017, la firme nippone surprend le monde entier en annonçant Resident Evil VII, positionnant la franchise sur de nouveaux rails. Vue à la première personne, nouveau héros, ambiance qui aurait pu sortir tout droit d’un slasher avec une touche de paranormal. Les démos « The Beginning » et « The Kitchen » terrifieront les joueurs et à juste titre. Jeu entre les mains, si le premier tiers de l’aventure tient ses promesses, malheureusement le soufflé se ramollie et la tentation de Capcom de donner dans le shooter bourrin se faire ressentir. Resident Evil Village continue les péripéties d’Ethan Winters. Prenant place trois ans après les événements de Resident Evil VII chez les Baker, Ethan semble avoir repris le cours de sa vie avec Mia. Les deux protagonistes sont mariés et ont même eu un enfant en la personne de Rose. Tout semblait se dérouler dans le meilleur des mondes quand surgit une escouade d’assaut avec notre bon vieux Chris Redfield aux commandes, dans un rôle énigmatique comme le suggèrent les différents trailers promotionnels. Mia est laissée pour morte, Ethan et Rose kidnappés. Bien entendu, rien ne peut se passer sans accroche et un incident vient chambouler les plans de Chris Redfield. Le convoi supposé escorté, Ethan est attaqué et voilà notre bougre perdu dans la nuit et le froid, des sons inquiétants l’entourant. Sa belle étoile le conduira jusqu’à un mystérieux village non loin de là, un immense château surplombant ce dernier. Petit bémol, mais où sont donc les villageois ?
Ainsi débute ce nouveau Resident Evil. A l’image de son prédécesseur, Resident Evil Village conserve son gameplay à la première personne malgré le retour aux sources opéré coup sur coup par les remakes de Resident Evil 2 et 3. On retrouve donc la majeure partie des éléments de gameplay arrivés avec Resident Evil VII tel que le fait de pouvoir se protéger d’un mauvais coup pour absorber une partie des dégâts, la possibilité de s’accroupir, mais aussi de pouvoir crafter divers munitions ou remèdes grâce au bric-à-brac déniché un peu partout en parcourant l’aventure. Néanmoins, si Resident Evil Village reprend les bases de son prédécesseur dans les grandes lignes, il s’inspire beaucoup du travail passé de Capcom.
Resident Evil 8.4
Incontestablement, Resident Evil 4 semble être la source d’inspiration majeure de ce Resident Evil Village. Après tout, il fût l’un des plus gros succès de la franchise, mais aussi un sujet de discorde parmi les fans pour les changements drastiques qu’il apportera à la série par la suite, notamment cette composante action dont Resident Evil ne semble plus capable de se détacher de peur de perdre une partie de son public. Bien que cet opus délaisse une Espagne fantasmée pour l’Europe de l’Est, on y retrouve de nombreux échos à l’épisode sorti en 2005. Bien entendu, ce village délabré et lugubre en lui-même est un exemple criant. Les villageois infectés ont troqué leur place pour celui de Lycans (ou loup-garou) qui exercent néanmoins la même fonction que leurs homologues espagnols. Tout comme ces derniers, ils répondent aux ordres d’un culte obscur dont le gourou n’est pas Lord Sadler, mais Mère Miranda. Comble de ce rapprochement, la présence d’un marchand avec qui vous pourrez acheter du matériel ou bien troquer divers objets trouvés en fouillant les lieux ou looté sur les cadavres de vos opposants. Bien que nous n’ayons plus à faire à un mystérieux personnage encapuchonné mais à un bonhomme embonpoint répondant au nom du « Duc », il s’agit ici d’une feature propre à Resident Evil 4 que la série n’aura jamais exploitée de nouveau en 16 ans – Resident Evil 5 et ses achats entre les chapitres mis à part.
« Mais alors, comment se déroule ce Resident Evil Village ? » demanderez-vous. Après une petite mise en bouche face aux Lycans, vous voilà au cœur du village. Le village est le HUB central du jeu. Vous y reviendrez régulièrement après complétion d’une zone. Petit à petit, vous pourrez débloquer de nouveaux pans et accéder à des trésors que vous pourrez ensuite revendre au marchand, ou encore mieux avec l’obtention de nouvelles armes et pièces d’équipement afin d’améliorer ces derniers. Si les trésors peuvent être stockés indéfiniment, il faudra composer avec un espace limité pour vos armes et consommables. Le système de la mallette issue de Resident Evil 4 (décidément !) en guise d’inventaire est un retour bienvenu. Presque un jeu dans le jeu, vous pourrez trier et réorganiser votre espace comme bon vous semble. Relativement restreinte au début, vous pourrez petit à petit augmenter l’espace disponible auprès du Duc en faisant l’acquisition d’upgrades contre une certaine somme d’argent.
Les Maîtres des lieux
En tout et pour tout, quatre zones sont à pacifier, chacune détenue par l’un des « Seigneurs » du village. On ne la présente plus, Lady Alcina Dimitrescu gère la première. Il s’agit ici de l’imposant château grandement mis en avant par Capcom. En compagnie de ses filles (Bella, Daniella et Cassandra), la bourgeoise géante suceuse de sang va vous traquer tel Mister X ou le Némésis. Malheureusement, ce personnage exagérément encensé par la faute de fans à l’esprit mal placé s’avère relativement décevant. Pensée comme une Mister X Lite, jamais Lady Dimistrescu ne procure un réel sentiment de danger. Là où la force du colosse était, non seulement, son pas déterminé, il est aussi le fait qu’il était possible de le croiser à peu près n’importe où dans le commissariat de Raccoon City, cette dernière opérant majoritairement dans le hall principal du château. Malgré les airs imposants de ce dernier, la surface explorable est moins importante que celle du poste de police, ce qui aurait pu contraindre Capcom à limiter les déplacements de la vampiresse afin de ne pas tomber nez à nez sur elle à chaque coin de couloir de façon systématique.
La deuxième zone aux mains de la marionnettiste Donna et de sa poupée Angie est pour le coup le moment de bravoure et le coup de cœur de cette expérience Resident Evil Village. A l’image de la première démo de Resident Evil VII, la série renoue avec l’angoisse, le sentiment de vulnérabilité et le malsain. Dépourvu d’arme, vous airez dans ce cottage en bord de falaise où la folie gagne peu à peu. A certains égards, ce passage empreinte quelques bribes d’idées à ce qu’aurait pu être le projet avorté de Hideo Kojima et Guillermo Del Toro. Malheureusement, il s’agit aussi de la zone la plus courte des quatre seigneurs. Déception. L’avant-dernière zone est quant à elle celle du lac artificiel détenu par Salvatore Moreau, un scientifique dont les diverses mutations lui donnent l’allure d’un Quasimodo amphibien. Pour terminer, Rob Zom… Karl Heisenberg, un autre antagoniste mis en avant par les Trailers, s’occupe de l’usine située à l’extérieur du village. Capable de contrôler les éléments métalliques tel Magneto des X-Men, Heisenberg s’adonne à des expériences sur des sujets humains afin de créer des hommes machines à son service et celle de Mère Miranda, l’ultime canaille.
Il est à noter que chaque zone tente de proposer un bestiaire qui lui est propre. Si les lycans occupent les ruelles du village, les sous-sols du château seront eux habités par des humanoïdes décharnés, arborant une capuche et ayant en mains une serpe ou épée pour certains d’entre eux (Resident Evil 4, bonjour ?), là où l’usine de Karl Heisenberg est composée majoritairement de sujets humains mécaniquement modifiés. Une liste non-exhaustive, on ne va pas tout vous gâcher non plus !
Resident Evil Village : le portage de l’impossible ?
Annoncé en grande pompe comme une exclusivité PC, PS5 et Xbox Series en été 2020, Capcom justifiait alors son choix par l’implémentation de nouvelles technologies qui rendaient le portage sur l’ancienne génération de consoles difficilement faisable. Les ventes de PS5 et Xbox Series n’étant pas forcément conséquentes en raison du faible approvisionnement lié au Covid-19, le développeur-éditeur nippon reverra sa copie pour tenter de délivrer Resident Evil Village à ceux toujours en possession de leurs vieilles PS4 et Xbox One. Pour ce faire, Capcom a dû adapté le jeu sur différentes résolutions pour chaque génération de machine. Ainsi, ce test étant rédigé après complétion du jeu sur PlayStation 4, l’expérience s’est déroulée en 900p et 45fps. C’est là que l’on se rend compte des atouts du RE Engine maintenant à l’œuvre depuis la sortie de Resident Evil VII en 2017. Bien que la résolution soit inférieure à 1080p et que quelques ralentissements ont pu être signalés, le rendu général n’en reste pas moins bluffant. Certes, les anciennes générations de consoles ne disposent pas de certaines features telles que le Ray Tracing, cependant, Capcom a clairement tout mis en œuvre pour que les joueurs PS4 et Xbox One ne se sentent pas lésés en comparaison de leurs homologues sur PS5, Xbox Series ou encore sur PC. Ce compromis sur la résolution et la fréquence d’image captée à 45fps permet un rendu tout aussi soigné que celui proposé dans Resident Evil VII, dans des environnements bien plus étendus et comportant peu de temps de chargements d’un lieu à l’autre. Chapeau Capcom ! Malheureusement, ce compromis semble avoir eu raison d’une potentielle expérience VR. Véritable argument commercial lors de la sortie de l’épisode précédent, l’expérience ne se voit pas renouvelé ni même dans les cartons chez Capcom. Nous sommes en 2021, que serait un jeu de la sorte sans son mode photo ! Le jeu dispose également d’un filtre « found footage » qui donne à l’image un grain VHS usée et un son étouffé. Un gadget qui amusera ceux qui souhaitent donner à Resident Evil Village une couleur à la Blair Witch Project.
Les bruits de couloir se faisaient très insistants sur l’idée que Resident Evil Village serait le jeu le plus long développé sur le moteur vedette de la firme. Désolé mais la réponse est non. En ayant complété la quasi totalité des activités annexes, ce qui consiste à dénicher les différents trésors du jeu, le titre atteint difficilement la barre des neuf heures d’aventure. On est, grosso modo, dans ce que proposait Resident Evil VII en terme de durée de vie pour un jeu beaucoup plus linéaire. A titre de comparaison, Resident Evil 2 Remake se comptait aisément en une dizaine d’heures pour un premier run. Si la durée de vie du titre peut sembler un poil avare, le titre compte tout de même son lot de suppléments sous forme d’archives, de making-of et de bonus à débloquer. Similaire à ce que proposait le remake de Resident Evil 3, les joueurs auront accès à une boutique après avoir terminé le jeu. Grâce à des défis complétés pendant leur aventure, ils pourront dépenser des points collectés dans des figurines 3D, des artworks, de l’équipement à utiliser en New Game Plus +, mais aussi afin de débloquer le mode Mercenaire ! Disparu des radars depuis Resident Evil 5, il signe son grand retour dans Resident Evil Village.
Pour ceux qui ne l’auraient pas connu, le mode Mercenaires (ou Mercenaries en VO) fût implémenté avec Resident Evil 3, sorti en 1999 sur PlayStation première du nom. Il s’agissait ni plus ni moins qu’un mode de jeu accès sur le scoring où le joueur devait repousser des vagues d’ennemis et tenter de produire le meilleur score avant la fin du temps imparti – sans se faire dévorer cela va de soi. Dans cette nouvelle mouture, le mode délaisse forcément le maniement à la 3ème personne pour celle du FPS. Le joueur devra repousser un nombre donné d’ennemis sur 3 manches pour espérer décrocher le meilleur rang et débloquer une nouvelle zone. Pour l’aider, des sabliers de temps additionnels et des buffs de compétences sont disséminés à travers les cartes. Amusant occasionnellement, ce mode gadget fera le bonheur des amateurs de scoring à ne pas douter. Les autres s’y amuseront un temps avant de passer leur chemin. Il est à rappeler, qu’un mode multijoueur PvP aurait dû sortir en même que le jeu de base, malheureusement, Capcom aura décidé de décaler sa sortie à cet été, sans plus de précision.
On a aussi testé Resident Evil Village sur PS5
Si l’on n’oublie pas les possesseurs de consoles de la génération précédente (force est de constater que ce parc de consoles est encore très présent, malgré l’arrivée de la nouvelle génération), prenons tout de même quelques instants afin de vous parler de la version PS5. Vous n’êtes pas sans savoir que la PS5 et la Xbox Series X/S sont effectivement plus puissantes que leurs grandes soeurs. Pour autant, elles n’en restent pas moins des machines qui, à l’heure actuelle, sont les témoins de concessions certaines, avec des jeux qui proposent de meilleures performances, très souvent au détriment du sacro-saint Ray Tracing ; ou bien des graphismes plus poussés et une résolution de 2160p (plus communément appelée 4K) mais avec un framerate plus élevé. Le cas de Resident Evil Village ne diffère guère : en tant que titre cross-génération, on aurait pu s’attendre à un résultat en demi teinte sur PS5. Il n’en est finalement rien, car bien que Capcom avait levé le voile sur les performances du jeu sur toutes les machines, le huitième opus de la franchise créée par Shinji Mikami parvient à offrir un spectacle certain. Dans les options, le jeu permet d’activer le Ray Tracing, soit disant au détriment du framerate, qui selon les annonces, descendrait à 45 FPS. Dans les faits, on observe que l’éditeur a joué la carte de la prudence, puisque le titre oscille plutôt entre les 55 et 60 images par secondes, faisant de cette option celle de prédilection, à notre sens. Gagner un semblant de poignée de frames contre l’abandon du Ray Tracing serait bien dommage, la différence n’est que très peu perceptible lors de passages bien précis. En revanche, le RE Engine continue d’impressionner, puisqu’après un sacré tour de force en proposant un Monster Hunter Rise des plus convaincants sur Nintendo Switch, il offre à Resident Evil Village sur PS5 une gestion de la lumière on ne peut plus convaincante tout en maintenant la fluidité à un niveau tout à fait acceptable.
Visuellement, le résultat est sans appel : malgré quelques textures encore un peu baveuses, notamment concernant le feuillage des arbres au second ou troisième plan ou encore au niveau des chevelures, Resident Evil Village est un jeu qui en a sous le capot et parvient – pour un titre sortant sur deux générations différentes – à offrir un rendu à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre d’un AAA de cet acabit. On a déjà très hâte de voir ce que Capcom fera avec son moteur lorsqu’il sera l’heure d’abandonner la génération PS4/Xbox One. En attendant, le jeu parvient à puiser dans les capacités du SSD de la PS5, ce qui permet au jeu de se lancer en une poignée de secondes. Nous avons même fait l’expérience de lancer le mode Mercenaires depuis le menu principal de la console, en utilisant la fonctionnalité « Reprendre ». Il aura fallu moins de 7 secondes entre le lancement du jeu et l’arrivée sur le menu principal du mode désiré. Il faudra donc veiller à préparer son café avant de lancer la console, puisque le lancement du jeu ne vous laissera même pas le temps d’atteindre la machine.
Si vous jouez sur PS5, n’oubliez pas de surtout vous munir d’un casque afin de profiter de l’audio 3D, puisque si le sound design est une réussite, il prend tout son sens avec la fonctionnalité présente sur la console. Le village se veut tout de suite moins rassurant une fois que l’on a le casque sur la tête, de même que les zones déjà vidées de tout ennemi. On a beau savoir qu’on est en territoire plus ou moins sûr, certains bruits peu rassurants laissent toujours le doute planer. De même, il pourra servir à identifier la proximité de certaines menaces, ce qui risque de vous être fort utile. Du côté de la DualSense, si ses fonctionnalités sont mises à contribution avec notamment les gâchettes adaptatives et le retour haptique, cela reste plus discret. On ne s’attendait pas forcément à plus, mais toujours est-il que l’immersion se voit favorisée par la manette, ce qui est forcément un bon point lorsque l’on parle d’un jeu où l’ambiance se veut inquiétante.
Vous l’aurez compris, dans la mesure du possible, nous ne saurions que trop vous conseiller de vous jeter sur Resident Evil Village sur consoles nouvelle génération. Au sein de la rédaction, il se murmure même que la note que l’on a attribué au jeu pourrait être réhaussée d’un point sur ces plateformes.
Verdict : 7/10
Sans être mauvais, ce Resident Evil Village est un épisode qui risque de diviser la fanbase encore une fois. Alors que l’on espérait un retour à l’horreur et à la peur panique avec Resident Evil VII (du moins pour ce qui est du premier tiers de l’aventure), ce huitième épisode renoue avec ses vieux démons. L’ombre de Resident Evil 4 plane sur Resident Evil Village sur bien des points et on sait le sujet de discorde que cet opus suscite au sein de la communauté. Malgré quelques moments de bravoure, l’expérience s’avère être finalement en dent de scie. Néanmoins, il faut saluer le boulot fourni par Capcom pour nous proposer un jeu techniquement très convaincant pour la précédente génération, quelques ralentissement mis de côté. Un regret, l’absence du support VR qui aurait été un véritable plus pour les machines de Sony. Les plus nostalgiques d’entre vous pourront toujours se consoler avec quelques parties sur l’emblématique mode Mercenaires de retour dans Resident Evil Village, en attendant l’arrivée de la composante online Resident Evil Re:Verse, un jour peut-être.
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