En collaboration avec Devolver Digital en qualité d’éditeur, Nerial, un studio de développement connu notamment pour sa licence Reigns, sort un tout nouvel opus. Alors que les trois premiers opus, soient Reigns, Reigns: King et Reigns: Queen (qui a bénéficié d’un bundle) ont rencontré un vif succès sur PC et mobiles, puis sur Nintendo Switch grâce au récent portage, les développeurs s’allient cette fois-ci avec HBO pour sortir une version de leur jeu qui se déroule à Westeros. Reigns: Game of Thrones est sorti il y a peu de temps et nous avons gouverné Westeros pendant quelques heures pour vous rapporter cet article.
Test réalisé sur PC grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Qu’est-ce que Reigns ?
Avant de parler de Reigns: Game of Thrones, il semble bon de rappeler les mécanismes des jeux de la licence de Nerial pour mettre tous les lecteurs et les joueurs au même niveau. D’ailleurs, les propos ci-dessous conviennent à toutes les versions du jeu. De manière générale, Reigns est un jeu de stratégie, développé premièrement sur PC et mobiles, puis sur Nintendo Switch, dans lequel le joueur manipule des cartes et répond à des questions. Evidemment, ce n’est pas tout et il existe quelques subtilités. A chaque partie, le joueur incarne un Roi ou une Reine (en fonction des versions) qui devra conserver son pouvoir le plus longtemps possible en contrôlant quatre forces : l’Eglise, l’Armée, le Peuple et les Finances. Pour ce faire, des PNJ divers rencontrent le Roi/ la Reine et lui posent des questions ou des énigmes auxquels le joueur doit répondre. Attention, certains intitulés sont assez mystérieux et trompeurs. Dans tous les cas, le joueur a toujours la possibilité de choisir entre deux réponses pré-sélectionnées, en quelques clics seulement : incliner la carte à gauche pour telle décision, ou à droite pour la deuxième proposition. Evidemment, chaque réponse influe sur les quatre forces citées plus haut et il faut parvenir à maintenir un équilibre entre celles-ci pour ne pas être détrôné, assassiné, empoisonné par ses sujets… Heureusement, certaines cartes bonus permettent de geler l’une de ces forces pour minimaliser l’impact de vos réponses.
Selon les réponses choisies, le joueur est amené à parcourir des embranchements narratifs différents. Par exemple, il peut facilement changer de lieu et se retrouver à l’intérieur d’un donjon, dans une taverne et bien d’autres endroits dont nous vous laissons la surprise de la découverte. Ce qui apporte un dynamisme certain au jeu. D’autre part, dans certains cas, en parcourant un nouveau pan scénaristique, le joueur débloque ainsi de nouvelles cartes qui l’emmèneront vers d’autres horizons. Durant toute votre partie, des objectifs vous seront proposés : « rencontrer le pirate », « découvrir le secret de X » et bien d’autres. Leurs intitulé sétant certaines fois aussi mystérieux que les questions des PNJ, il est souvent difficile de les remplir du premier coup. D’ailleurs, le but du jeu, par delà le fait de rester le plus longtemps au pouvoir (il y a un décompte à chaque fin de règne), est de découvrir toutes les cartes, toutes les fins et morts (memento mori) possibles, et rencontrer tous les personnages de la galerie. Bien entendu, cela n’est pas forcément évident car vous n’êtes jamais à l’abri d’un coup d’état ou d’une tentative d’assassinat. Il n’est pas simple de parler de difficulté pour Reigns, tant le jeu se veut assez souple et se plie surtout aux réponses du joueur. Pareil pour la durée de vie, cela dépend essentiellement de vos réponses et de votre temps de règne. Mais une chose est sûre, les différents opus de la licence étant déployés sur PC et mobiles, il est vraiment très plaisant de les lancer pour faire une partie de 5 minutes pendant votre pause café, entre deux métros, etc. D’autant plus que leur prix n’excède généralement pas les 5 euros, que ce soit sur PC ou mobiles (exception pour le bundle de la version Switch).
Winter has come!
Après avoir parlé des mécanismes de jeu des différents Reigns, venons-en au fait. C’est contre toutes attentes, et surtout avec un grand plaisir, que l’annonce de la collaboration entre la chaîne de télévision américaine HBO et Nerial a été diffusée il y a quelques temps. Pour les puristes préférant les films aux séries télévisées et ceux ne suivant pas l’opinion publique en matière de 7ème Art, HBO est une chaîne américaine possédant plusieurs productions dans son catalogue : Westworld, True Detective, Silicon Valley, True Blood mais surtout – et surtout – Game of Thrones. Pas besoin d’expliquer le synopsis de cette dernière série, tant elle est sur le devant de la scène depuis de nombreuses années, et encore dernièrement avec la date de diffusion de la prochaine saison (21 avril 2019). Nerial s’allie donc avec HBO pour proposer un spin-off vidéoludique, intitulé sobrement mais efficacement Reigns: Game of Thrones.
Dans Reigns: Game of Thrones, les joueurs retrouvent évidemment les personnages cultes de la série : Daenerys, Jon Snow, Lady Sansa, Tyrion Lannister, Arya Stark, la Montagne et bien d’autres. Mais Nerial parvient à sortir son épingle du jeu avec brio, tant le studio parvient à distiller ici et là des éléments tirés de la série et surtout à jouer sur le suspense avant de découvrir chacun de ces personnages, introduits dans des situations cohérentes avec le synopsis et votre manière de jouer/gouverner. D’ailleurs, le jeu suit très logiquement la série et se positionne au moment des événements de la saison 7 et 8 (gare aux spoilers, si vous n’êtes pas à jour). Comme pour les différentes versions du jeu Reigns, les mécanismes de la licence sont ici exactement les mêmes. Hormis le fait qu’en jouant, le joueur aura, au final, la possibilité d’incarner 9 personnages différents en tant que Roi ou Reine. Il faudra les débloquer au fur et à mesure. Ainsi, le joueur commencera l’aventure Reigns: Game of Thrones avec Daenerys, qui vient tout juste de reprendre sa place sur le Trône de Fer et chasser les Lannister de Port-Réal, mais il sera amené par la suite à incarner, par exemple, Jon Snow ou encore Tyrion et Arya. Dans chacun des cas, les lieux changent et les réponses proposées aux questions posées divergent en fonction de la situation et du personnage contrôlé. Cela offre alors beaucoup de rejouabilité et un plaisir certain pour les joueurs connaissant très bien l’univers de George R.R. Martin et la série télévisée. Sans oublier que l’hiver viendra aussi prendre une place plutôt importante dans votre progression, rehaussant ainsi un tantinet le niveau de difficulté après la 25ème année de règne.
Nous vous parlions précédemment des objectifs à atteindre dans le jeu Reigns. Dans cette version, il y a également des objectifs à remplir, comme « Découvrir le secret Targaryen » et bien d’autres, qui viendront ponctuer votre run à tout moment. Certains sont plus ou moins difficiles à remplir, et demanderont probablement plusieurs runs d’essai pour les accomplir. En tout, on décompte pas moins de 49 objectifs à découvrir, pour 29 memento mori à expérimenter et 60 personnages à rencontrer. Autant vous dire qu’il y a du boulot. Heureusement, l’univers Game of Thrones, l’adaptation qu’en fait Nerial avec sa patte graphique toujours aussi stylée et sa bande sonore très agréable, réussiront à coup sûr à vous plonger dans cette nouvelle aventure, au cœur du Royaume des Sept Couronnes.
Verdict : 9/10
Reigns: Game of Thrones reprend très largement les codes des jeux de la licence chère à Nerial mais parvient tout de même à tirer son épingle du jeu en proposant des nouveautés et originalités tout droit influencées par la série télévisée et l’univers de George R.R. Martin. Avec une rejouabilité certaine, un pan scénaristique assez large et la possibilité d’incarner plusieurs personnages pour gouverner Westeros, le jeu parviendra très certainement à trouver sa place dans le cœur des fans de la série mais aussi dans celui des joueurs, de manière générale. Pour un prix très raisonnable, n’excédant pas 5 euros, on ne boude pas du tout son plaisir… d’autant plus que le Trône de Fer est désormais nôtre !
Eyrio
29 octobre 2018 at 19 h 19 minLe jeu m’intéressais déjà, mais le test m’a complètement conquis. je suis très intéressé par le côté rejouabilité. Je sens que je vais avoir beaucoup d’heure sur ce jeu.