Red Goddess: Inner World fait partie de ces jeux dont les débuts timides ont commencé sur Kickstarer. Financé avec succès par la communauté, c’est ainsi que ce “Metroidvania” comme on aime les appeler aujourd’hui, a vu le jour. Dans le paysage très riche des jeux indépendants, reste à voir si le dernier né de Yanim Studio réussit à se démarquer.
Suite à un événement cosmique inexpliqué, Divine perd la mémoire de qui elle était. Sa seule certitude, c’est qu’elle est une jeune déesse, mais elle n’a plus aucun pouvoir. Sa seule réminiscence : le prénom d’Evelyn, qui lui évoque une grande tristesse. Envoyée sur une planète étrange, aussi inconnue que familière, Divine recherche les réponses à ses questions. C’est dans cet endroit dangereux, qui n’est autre que le reflet de son âme, que la jeune déesse devra retrouver ses pouvoirs et lever le voile sur la vérité.
Le scénario de Red Goddess: Inner World, simple mais efficace, plonge le joueur dans un univers unique et envoûtant. Récité par un narrateur qui semble également faire partie de l’histoire, il accompagne le personnage tout au long de son aventure entourée de mystère.
Dans sa forme, le jeu reprend les codes classiques d’un jeu de plateforme en 2D, et les commandes seront rapidement assimilées par le joueur. Pour autant, le début du jeu nous prend gentiment par la main en nous guidant pas à pas pour nous familiariser avec les différentes capacités de notre personnage. Par la suite, la difficulté du jeu imposera au joueur de manier l’héroïne de façon précise, voire millimétrée, pour réussir ses actions.
Rapidement, Divine retrouvera ses pouvoirs et notamment deux facettes d’elle, la colère et la peur, ce qui permettra de varier le gameplay du personnage, et certains ennemis ou certains obstacles requerront d’adopter l’une de ses formes pour en venir à bout. L’obtention de ces nouvelles capacités est d’ailleurs très intelligemment intégrée au scénario par l’insertion de séquences de souvenirs qui permettent à la jeune déesse – et au joueur – d’apprendre à s’en servir.
On peut saluer le game-design ingénieux qui a fait en sorte de proposer une aventure non linéaire, à l’allure un peu labyrinthique mais suffisamment bien pensée pour ne pas perdre le joueur dans sa progression. En explorant le paysage, on repère les endroits inaccessibles et on devine que l’on devra y repasser plus tard avec de nouveaux pouvoirs. Le paysage par ailleurs bien travaillé est beau et coloré. En outre les graphismes plutôt réussis prouvent qu’entre l’ultra-réalisme et le pixel art, il y a un monde à explorer, et Yanim Studio a su se l’approprier brillamment. Du reste, la durée de vie fait partie des bonnes surprise du jeu, puisqu’il faudra entre 12 et 15 heures pour le terminer.
On pourra malheureusement regretter que le jeu ne soit disponible qu’en anglais sous-titré anglais, mais l’histoire et les dialogues se comprennent aisément, et les équipes de développement travaillent actuellement sur une traduction française du jeu. D’autre part, la difficulté du jeu pourra parfois causer quelques accès de frustration au joueur, quand l’inertie du personnage assez difficile à appréhender vient se coupler à la maniabilité exigeante du gameplay (réussir un saut se jouera parfois à quelques millimètres), le tout saupoudré de temps de chargement excessivement longs entre deux décès de Divine. De plus, l’impossibilité de passer les cinématiques déjà vues pourra rebuter les plus impatients.
Verdict : 7/10
Red Goddess: Inner World propose une aventure envoûtante et très belle, dans un style Metroidvania bien maîtrisé quoique parfois assez ardu à dompter. Ses graphismes originaux et colorés, ainsi que son game-design ingénieux en font un jeu de plateforme 2D plutôt réussi, malgré quelques défauts tels que les temps de chargement bien trop longs et l’absence d’une version française du jeu.
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