Alors que les rumeurs couraient depuis plusieurs mois, Rockstar Games s’est enfin décidé à sortir Red Dead Redemption sur les consoles PlayStation et Nintendo Switch mais non moins sans polémique. Nous avons repassé quelques heures sur le titre et si les sensations semblent comme à la bonne époque, on se demande si au final le consommateur ne sent pas un peu lésé dans cette affaire.
Test réalisé sur une version PS4 grâce à une copie numérique fournie par l’éditeur (via la rétrocompatibilité sur PS5).
Des souvenirs d’antan
En 2010, Rockstar Games sortait l’un des titres majeurs de la septième génération : Red Dead Redemption. Acclamé en masse par la critique et les joueurs lors de sa sortie sur PS3 et Xbox 360, on retrouve donc 13 ans après les faits un titre attachant avec un cachet encore unique. Pour rappel, cette production Rockstar Games nous permet d’incarner John Marston, un hors-la-loi qui a décidé de prendre sa retraite auprès de sa femme et de son fils. Malheureusement pour lui, cette retraite ne sera que de courte durée et il doit reprendre du service pour sauver les êtres qui lui sont chers. A l’instar d’un L.A. Noire ou encore d’un Grand Theft Auto, ce western spaghetti est un TPS avec un système jour/nuit (et pluie / soleil) assez impressionnant pour l’époque. Le système de progression n’a pas pris une ride et le jeu est encore plaisant à jouer même en 2023 : entre les quêtes principales passionnantes, les quêtes annexes très bien écrites ou encore la présence de multiples activités annexes (Poker, Blackjack…), les joueurs auront de quoi faire avant d’atteindre le bout du tunnel sachant que certaines actions ne peuvent s’effectuer qu’à certains moments de la journée. Comme tout jeu Rockstar, une petite sieste et six heures passeront.
Se déroulant dans les états fictifs de West Elizabeth et New Austin, la carte est presque deux fois plus petite que celle de Red Dead Redemption 2 mais reste passionnante à explorer avec tous ses secrets et une direction artistique à faire pâlir quelques productions actuelles. La mise en scène n’a également pas pris une ride puisqu’on se retrouve avec des dialogues soignés entre les différents protagonistes et une VO à tomber par terre mais avec Rockstar Games à la baguette, difficile d’être étonné par le rendu final. Il en est de même pour la bande-originale qui reste magistrale et qui retranscrit parfaitement les situations dans lesquelles notre cow-boy va se fourrer. Pas de voiture ou encore de soucoupe volante comme moyen de transport, mais simplement notre cheval avec ou sans diligence pour traverser la vaste aire de jeu proposée. Pas de panique toutefois, le voyage rapide est de la partie et est nécessaire au vu des nombreuses activités prévues aux quatre coins de la carte.
Le minimum syndical sur PS4
Après avoir rappelé les bases du jeu, rentrons dans le vif du sujet avec le test de la version PS4. Chose importante avant d’aller plus loin, nous n’avons pas pu jouer que sur PS5 via la rétrocompatibilité. C’est par ailleurs la seule console PlayStation qui permette de jouer intégralement en 4K native, une information à prendre en compte si vous ne possédez à l’heure actuelle qu’une console de la génération précédente. À l’époque, sur PS3, le titre proposait du 640p (sub HD) tandis que la version Xbox 360 proposait une résolution légèrement supérieure avec du 720p. Ce portage PS4 propose donc du 1080p pour la version classique et du mix entre différentes résolutions jusqu’à atteindre la 4K sur PS4 Pro. En revanche, les développeurs de chez Double Eleven Studios (Minecraft: Dungeons, le portage de GOAT Simulator sur consoles) chargés de ce portage ne se sont pas foulés pour la fluidité. Le titre reste malheureusement bloqué à 30 FPS, une véritable plaie quand on sait que des développeurs indépendants ont réussi à déverrouiller le framerate à 60 FPS sur l’avant-dernière console de Sony : il y avait donc visiblement bien mieux à faire de ce point de vue-là.
Graphiquement parlant, Red Dead Redemption dispose d’un lifting qui affine quelques textures, mais surtout qui dégage l’effet de flou que nous avions sur PS3 (avec une résolution presque deux fois supérieure à l’originale, il fallait s’en douter). Même remarque sur les ombres et les jeux de lumière qui sont plus précis. En revanche, les visages qui à l’époque étaient bien en avance sur leur temps sont désormais bien datés et certaines animations faciales font un peu peur, mais rien de bien grave pour le coup. Il en est de même pour certaines textures qui ne rendent pas honneur aux machines actuelles et qui auraient mérité plus qu’un simple portage. Vous pouvez par ailleurs mesurer par vous-même la qualité de ce portage par le biais d’une courte vidéo de gameplay tirée de la version PS4 (lancée depuis une PS5) en 4K et 30 FPS :
Concernant le contenu, on se retrouve avec la version Red Dead Redemption: Game of the Year Edition mais sans le contenu multijoueur qui était bien sympathique à l’époque puisqu’il s’agissait d’un mode coopération avec des missions communes à l’histoire originale ou spécifique via des contenus téléchargeables divers et nombreux. Bien dommage d’avoir amputé ce remaster d’une bonne partie de son contenu, mais dans des portages comme celui-ci le mode en ligne passe très souvent à la trappe, car les prix de vente sont généralement décents. Cependant, tout le contenu solo s’y trouve avec l’extension Undead Nightmare qu’on ne présente désormais plus. Vendu contre la modique somme de 49,99€, on comprend mieux pourquoi Red Dead Redemption a été retiré du catalogue PlayStation Plus (jeux PS3 jouables en streaming) il y a un peu moins de deux mois à l’heure où nous écrivons ces lignes… Sachant que cette version incluait le mode multijoueur dont nous avons parlé un peu plus haut. On comprend mieux le choix de Rockstar Games de ne pas porter cette production sur Xbox Series et Xbox One, la version 360 permettant d’y jouer via la rétrocompatibilité avec la possibilité de jouer à plusieurs et avec un lifting plus que raisonnable. Vendu en masse à l’époque, Red Dead Redemption est trouvable d’occasion à moins de 15€ dans sa version Game of the Year, à méditer donc…
Et la version Nintendo Switch dans tout ça ?
Si le test et la note se focalisent uniquement sur la version PS4, nous avons eu la chance de jouer une trentaine de minutes sur la version portable. À l’exception de la maniabilité au joy con qui peut s’avérer perturbante et assez dérangeante en raison d’une précision pas toujours au poil, le travail effectué est de qualité, bien qu’il reste incomparable au travail effectué sur The Witcher III: Wild Hunt – Complete Edition. Red Dead Redemption reste un open-world costaud, la Nintendo Switch avait accueilli sans trop de difficulté L.A. Noire qui est de la même génération, contrairement au jeu précédemment cité qui était sorti sur la huitième génération de consoles : la comparaison n’a donc pas vraiment de sens. En revanche, le titre est légèrement amélioré par rapport à la PS3 avec un filtre qui affine quelque peu les textures.
Comme mentionné précédemment, Red Dead Redemption dure un peu plus de 40 heures (hors son extension Undead Nightmare qui est incluse) et si jouer dans les transports s’avère indispensable de votre côté, il devient une alternative plus que crédible. Bien entendu, la console de Nintendo profite également d’un framerate bloqué à 30 FPS mais stable ainsi que de deux résolutions différentes : 720p si vous jouez en mode portable et 1080p via le dock et votre télévision.
Verdict : 6/10
Testé un portage n’est jamais chose simple et Red Dead Redemption en est l’exemple parfait tant le jeu original est extraordinaire et nous ne remettons aucunement en cause les qualités intrinsèques du titre. Soyons honnête, la version PS4 n’a pas beaucoup d’intérêt si vous avez déjà pu jouer auparavant au titre, sauf si la mise à l’échelle en 4K compte énormément à vos yeux sur PS5, mais l’absence des 60 FPS n’arrange pas la copie finale. En revanche, la version Nintendo Switch est déjà nettement plus intéressante puisque c’est la première version du titre jouable en mode portable. Dépourvu de son mode multijoueur original, ce portage inclut donc le jeu de base ainsi que toutes ses extensions dont Undead Nightmare pour une expérience presque ultime. Un titre a conseillé aux possesseurs d’une console Nintendo Switch ou aux joueurs qui n’ont jamais touché à l’œuvre original et qui n’ont pas d’autres choix que de passer par la mouture PS4.
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