Attendu depuis plus de 7 ans, il est enfin arrivé ! Le second opus de la licence Red Dead Redemption, développé par Rockstar Games, est sur toutes les bouches en ce moment puisqu’il est sorti il y a une dizaine de jours et a permis a des millions de joueurs de retourner à l’Ouest, en compagnie d’Arthur Morgan et de toute sa bande d’hors-la-loi. Avec un très très bon démarrage en terme de ventes (physiques et dématérialisées) – l’un des meilleurs actuellement – et de très bonnes notes critiques (97/100 sur Metacritic) Red Dead Redemption II a attiré l’attention de tous les membres de la rédaction.
Test réalisé sur Playstation 4 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur.
« L’Ouest est ce qu’il y a de mieux »
Si Christopher McCandless parvient à sortir cette citation littéraire lors de son voyage en Alaska, narré dans Into the Wild (film de Sean Penn et livre éponyme de Jon Krakauer), elle prend tout son sens, ici, dans le domaine du jeu vidéo, avec la sortie récente du second opus d’une des licences phares de Rockstar Games, Red Dead Redemption. Bienvenue en Amérique. Bienvenue au pays des cowboys, très loin à l’Ouest.
Des calèches tirées par des chevaux épuisés, des femmes emmitouflées dans des couches et des couches de vêtements, des hommes au regard vif et aiguisé, prêts à bondir sur le moindre ennemi surgissant de derrière un arbre, des températures en dessous de la barre de zéro, une visibilité très faible à cause de la tempête de neige et de froid qui s’abat dans le pays, voici comment s’ouvre ce préquel à la licence, Red Dead Redemption II. Alors que la bande de Dutch menait une vie relativement paisible à Blackwater, leurs nombreux méfaits leur ont valu d’être poursuivi par les autorités locales, les obligeant ainsi à fuir la ville, bras dessus bras dessous. Obligés de s’installer dans un ailleurs encore inconnu et plutôt hostile, Dutch et sa bande vont devoir survivre dans les terres d’Amérique. Véritable périple, le joueur fait partie de l’aventure car il incarne le bras droit de Dutch, le fameux Arthur Morgan, hors-la-loi talentueux et cowboy expérimenté.
Evidemment, tout n’est pas rose au pays des cowboys…. Vivant selon des conditions de vie plutôt rustres et dans une situation des plus précaires (nous y reviendrons), la bande de Dutch va devoir se reconstituer en tant que famille tout en affrontant l’ennemi N°1, Colm O’Driscoll et ses hommes de main, et en essayant de passer sous les radars des autorités du pays, qui n’hésiteront pas à vous tirer dessus au moindre soupçon. Ca en fait des ennemis, n’est-ce-pas ? Heureusement, le joueur pourra compter sur les talents de chacun des membres pour parvenir à faire de l’Ouest le nouveau territoire et terrain de jeu de la bande. Evidemment, ces quelques lignes ne sont absolument pas un reflet parfait du pan scénaristique de ce nouvel opus, et ne constitue qu’un bref résumé du début de l’aventure. Ce qui permet ainsi de préserver quelques surprises aux joueurs qui n’ont pas encore plus de 50 heures de jeu à leur compteur. Oui, parce que, comme annoncé par les développeurs, il faudra environ 50-60 heures pour terminer la quête principale de Red Dead Redemption 2, voire plus si vous arpentez et vagabondez ou effectuez différentes missions annexes.
Un travail d’orfèvre
Red Dead Redemption II est très difficile à catégoriser, tant il mélange plusieurs styles de jeux. Il est à la fois un jeu d’aventure et d’action, puisque le joueur, incarnant Arthur Morgan, devra absolument tuer différents ennemis en fonction des missions et des gunfights qui lui seront proposées, mais aussi une production vidéoludique axée sur la survie, car désirant s’installer durablement dans un nouveau lieu, la famille de Dutch devra se débrouiller par ses propres moyens pour manger (chasse et pêche), s’abriter et prospérer etc. Sans oublier que Red Dead Redemption est un jeu qui offre la possibilité de jouer en troisième personne (TPS) ou en première personne (FPS). Ajoutons à cela, un monde ouvert ultra vivant et de très nombreuses features permettant d’avantage de réalisme et plongeant le joueur dans un roleplay des plus convaincants. Si pour le moment, Red Dead Redemption II est une aventure à faire en solo, Rockstar Games compte bien inclure un mode online, dans les prochains mois à l’image de ce qu’ils font déjà sur GTA V. Expliquons tout cela plus en détail.
Tout d’abord, démunis et exilés les membres de la bande de Dutch, après avoir trouvé un emplacement pour leur camp, doivent impérativement survivre et subvenir à leurs besoins primaires, c’est-à-dire boire et manger. Et là, le joueur a un rôle important à jouer. En effet, en incarnant Arthur Morgan, vous aurez la possibilité de chasser ou de pêcher pour ramener de la nourriture au camp. Vous pourrez également utilisé les peaux récoltées pour améliorer l’équipement d’Arthur (sacoche). Mais ils ont également besoin d’argent. De ce fait, après avoir récolté des pièces de monnaie ou des objets de valeur, il est possible et surtout recommandé de les déposer dans la cagnotte, afin d’améliorer le campement (ajout de nouveaux pôles, amélioration des statistiques etc). Heureusement, des activités annexes permettent de remporter de l’argent plus rapidement et efficacement, telles que le vol et la vente de diligence(s) à une tierce personne, ou encore les mini-jeux comme le poker et les dominos. En somme, les développeurs de chez Rockstar Games donnent de la profondeur à leur jeu tout en assurant la cohérence de certaines features, à l’image de la chasse et de la pêche très bien intégrées dans la narration et dans ce monde ouvert. Evidemment, on aurait aimé une dimension encore plus survivaliste pour encore plus de difficulté, mais c’est déjà pas mal !
D’autre part, des paramètres plus personnels sont aussi mis en place dans le jeu. Si Arthur ne mange pas, il maigri à vu d’oeil. S’il ne se rase pas après quelques jours, sa barbe aura réellement poussée le faisant presque ressembler à un sauvage. En fonction des lieux dans lesquels vous vous situez, il faudra également s’habiller en conséquence car le froid vous affecte considérablement. Pour remédier à cela, rendez-visite au premier commerçant du coin et épluchez son catalogue très bien fourni, afin de vous équiper au mieux (armes, vêtements, munitions) et d’avoir quelques ressources nécessaires à votre survie (café pour restaurer le Sang-Froid, de la nourriture pour votre santé etc). Oui, parce qu’il faudra faire attention à sa jauge d’énergie et de santé pour ne pas risquer la mort. Celles de votre monture sont également importantes, car en cas d’épuisement intense votre cheval est susceptible de mourir. Si cela arrive, pas d’inquiétude, il est possible de dompter des chevaux sauvages ou d’en acheter dans une écurie. D’ailleurs, vous nouerez un lien particulier avec votre monture, si vous le brossez, le calmez, lui donnez à manger, permettant ainsi d’augmenter ses statistiques. Encore une fois, Rockstar insuffle des features, qui ne relèvent pas d’une grande originalité tant elles peuvent être présentes dans d’autres jeux (par exemple, The Long Dark) certes, mais qui parviennent tout de même à donner plus de réalisme, de cohérence et de profondeur à cette expérience vidéo-ludique qui met réellement en avant le roleplay.
Loin de nous l’idée de vous spoiler toute l’aventure, nous ne nous étendrons pas plus longuement sur les possibilités présentes dans Red Dead Redemption II tant elles sont nombreuses et importantes en fonction des situations et de votre avancement dans l’histoire. Autant vous dire que le jeu en regorge, permettant ainsi de faire vivre ce monde ultra ouvert et d’accentuer la dimension roleplay du jeu. D’ailleurs, ils sont amenés progressivement et font toujours l’objet d’une explication détaillée et très intéressante. Vous ne serez donc pas perdus. Comme toujours, Rockstar Games se montre maître dans les productions vidéo-ludiques de cet acabit grâce à une profondeur de contenu et un réalisme inégalé. Et tout de suite on comprend mieux le nombre d’heures de travail, par semaine, que les développeurs ont à leur actif.
Une immersion visuelle et sonore
Par delà les mécanismes de jeu à proprement parlé, qui relèvent déjà d’un travail titanesque de la part des développeurs, c’est la direction artistique et la bande sonore qui parviennent également à capter l’attention, et surtout les yeux et oreilles. Avec GTA V, Rockstar Games avait déjà prouvé qu’ils étaient très bons en termes de qualité visuelle. Ils viennent confirmer ce statut avec Red Dead Redemption 2, qui dès les premières minutes du jeu, inflige une grosse claque visuelle. Il est beau, voire même très beau, et bénéficie de jeux de lumière incroyables. D’ailleurs, on pourrait penser que vu l’étendue de ce monde ouvert, il y aurait des problèmes d’aliasing et des effets de flou dans l’arrière plan, mais il n’en est rien. D’autant plus que les paysages changent en fonction de l’environnement (neige, forêt, lieu aride presque désertique, lac) dans lequel on se situe ou encore de la météo, et offrent alors des panoramas des plus sublimes. C’est là que l’on regrette considérablement l’absence du mode photo sur le jeu, bien qu’il existe quelques solutions.
Du côté de la bande sonore, elle est également très convaincante car elle emprunte des morceaux typiquement country et sont jouées à point nommé dans le jeu. On n’en attendait pas moins de ce côté là. Les bruitages permettent une immersion totale dans ce monde hyper ouvert, et apportent encore plus de réalisme à chaque mouvement ou action entrepris. Heureusement, Rockstar intègre un doublage de qualité, pour les personnages. La VO (possibilité de mettre les sous-titres français) est toute aussi convaincante que la bande sonore, puisque l’accent des personnages est vraiment très mâché, comme nous avons l’habitude de l’entendre dans des films de western, à la Clint Eastwood par exemple. Cela ajoute alors beaucoup aux charismes des hors-la-loi de la bande de Dutch, c’est bien vu !
Un sans faute ?
Après tous ces propos, plutôt élogieux dans l’ensemble, le verdict se fait attendre. Peut-on réellement dire que Red Dead Redemption 2 est d’une perfection sans faute, un diamant sans impuretés ? Peut-on vraiment lui apposer la note maximale de 10/10 ? Difficile d’opter pour la note maximale pour le coup car le jeu a tout de même quelques défauts notables, pouvant handicaper la progression de certains joueurs. Le premier élément négatif plutôt frappant est le gameplay. Dès les premières minutes de jeu, on se rend vite compte que le gameplay est assez rigide et clairement lourd. C’est d’autant plus frappant quand on sort d’un jeu comme Assassin’s Creed Odyssey (notre test), qui bénéficie d’une souplesse notable au niveau de son gameplay. Ici, avec Arthur Morgan, tout devient lent et lourd… On a vite l’impression qu’il traîne ses vieux os de cowboy. D’autant plus que le système de commandes peut mener à la confusion. Par exemple, pour ouvrir un tiroir vous devrez maintenir triangle, alors que pour ouvrir le placard juste à côté vous devrez appuyer une seule fois sur carré. Pourquoi, autant de complexité ? On peut se méprendre, à force. Alors, évidemment, il faut prendre conscience que ce gameplay, se rapprochant de celui du premier opus, est voulu de la part des développeurs car il favorise l’impression de réalisme et accentue l’importance du roleplay, mais il reste assez troublant en début de partie. De façon générale, il semblerait, selon les premiers retours, que soit le jeu plaît énormément soit il déçoit beaucoup et ennuie les joueurs.
Même si le jeu ne souffre pas d’aliasing, il ne tourne tout de même qu’en 30 FPS et est victime de quelques bugs, notamment au niveau du contrôle de la monture, à en juger par les centaines de clips assez drôles des joueurs partagés sur les réseaux sociaux (Twitter, majoritairement). Loin d’être un Ablette n°2 (The Witcher 3), dans Red Dead Redemption 2, votre cheval est tout de même parfois difficile à manier tant certains bugs se mêlent à votre partie. Ce n’est pas très grave en soi, mais sachant que cela peut coûter la vie de votre monture chérie et que toutes vos actions ont une répercussion dans ce monde, on en vient parfois à charger le dernier point de contrôle pour éviter ces désagréments.
Verdict : 9/10
Red Dead Redemption 2 est sans nul doute une leçon vidéo-ludique, prouvant qu’il est possible de mêler un monde ultra ouvert et hyper vivant à une direction artistique, visuelle et sonore qui en jette, à une narration aux petits oignons et à des mécanismes de jeu très poussées, permettant ainsi d’accorder davantage de réalisme et de profondeur au contenu. Si le diamant Red Dead Redemption 2 a quelques impuretés, notamment à cause de la lourdeur du gameplay et certains problèmes au niveau de la maniabilité du personnage et du cheval, il saura tout de même se faire une place dans le coeur de la majorité des joueurs. Et apparemment, c’est déjà le cas !
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