Qui a dit que les vikings n’avaient pas le rythme dans la peau ? Certainement pas les petits gars de chez WanadevStudio. Implantés à Lyon, les développeurs commencent à bien maîtriser les tenants et aboutissants de la réalité virtuelle. Ce qui nous fait dire cela ? 5 jeux développés dont un shooter horrifique dans lequel le joueur se retrouve face à des hordes de zombies et autres monstres peu amicaux. Mais l’on compte également parmi cette liste le récemment sorti Ragnaröck, un jeu de rythme dans un univers viking coloré et épique. Alors, certes, c’est un énième jeu de rythme dans le vaste catalogue que nous propose la VR, mais celui-ci vaut largement le détour.
Test réalisé sur Oculus Quest 2 ainsi que sur Steam VR avec Cable Link et Virtual Desktop. Nos impressions sur la version PS VR2 sortie le 22 février 2023 ont été ajoutées
Le PS VR2 a lui aussi droit au Valhalla
Après le PC VR et le Meta Quest, c’est au tour du PS VR2 d’accueillir Ragnarock. Dans les faits, pas de grand changement à l’horizon : le jeu reste tout aussi fun et grisant à jouer. À ceci près qu’on a trouvé la version PS VR2 un poil plus précise, mais peut-être n’était-ce qu’une impression. Visuellement, le taux de rafraîchissement du casque et sa résolution nous permettent de profiter des environnements colorés, pour peu que l’on parvienne à maintenir notre attention sur ce qui nous entoure pendant que les notes défilent.
Ragnarock reste avant tout un jeu de rythme, dans lequel performances et scoring sont de mise. On y retrouve donc tous les modes habituels, que ce soit en solo comme en multi, avec la possibilité de jouer en cross-plaform , ce qui est une fonctionnalité non négligeable, la réalité virtuelle n’étant pas encore aussi démocratisée qu’on pourrait l’espérer.
En revanche, là où certains titres profitent d’une nouvelle plateforme pour sortir dans une version proposant davantage de contenu, ou encore les DLC déjà parus, Ragnarock se pare de son plus simple habit : N’espérez pas y trouver monts et merveilles dans son drakkar, les vikings arrivent sur PS VR2 avec le strict minimum, soit la version de base du jeu. Elle embarque toutefois toutes les mises à jour ayant ajouté du contenu jusque-là. Pour les contenus additionnels, il faudra attendre un peu, et sans doute repasser à la caisse donc.
Pour autant, que vous ayez déjà le titre ou que vous n’ayez pas encore eu l’occasion de vibrer au rythme de mélodies épiques, on vous recommande vivement son acquisition sur le casque de PlayStation. En effet, la fonctionnalité de vibrations du casque est ici mise à contribution et renforce l’immersion, bien qu’on l’aurait imaginée un peu plus présente. Cela évitera toutefois les migraines et autres maux de tête. Toujours est-il que le jeu de WanadevStudio s’impose toujours comme l’une des références du jeu de rythme en réalité virtuelle. Et en plus, c’est français. Que demander de plus ?
Les vikings aussi, ont le rythme dans la peau
Si l’univers viking a légèrement le vent en poupe depuis un petit moment dans la sphère vidéoludique, jusqu’ici, aucun titre ne s’était attardé sur les courses de drakkar. Car, comme tout le monde le sait, lorsque les vikings n’étaient pas occupés à conquérir des territoires ou bien à prendre part à des guerres sanglantes, ces derniers s’installaient dans leurs navires pour faire la course. Et puisqu’il n’est pas d’équipe de gagnants sans un capitaine pour encourager ses hommes, Ragnaröck nous propose de prendre la tête d’un navire afin de frapper en rythme sur des tambours avec d’épiques musiques en fond. Le tout, afin de faire monter l’adrénaline de ses rameurs et de remporter la médaille d’or. Il faut le voir pour le croire, mais dans l’ensemble, le tout prend très bien forme.
À vrai dire, on ne doutait pas un seul instant que Ragnaröck serait un jeu entraînant. En effet, les jeux de rythme en réalité virtuelle sont légion et font partie des titres les plus faciles à prendre en main tout en s’avérant accessibles au plus grand nombre. Le gameplay ne demande généralement guère plus que de réaliser des mouvements ou de tirer sur des cibles en rythme. Il ne manquait donc plus qu’un jeu faisant la part belle aux musiques celtiques pour parfaire le tout, Ragnaröck vient donc combler ce vide.
De manière générale, le jeu de WanadevStudio n’innove pas vraiment sur le fond, puisqu’il nous est simplement demandé de frapper sur les tambours en rythme au moment où les runes passent sur ces derniers. Avec 4 tambours face à soi, un bouclier de chaque côté pour activer le bonus et un marteau dans chaque main, il n’y a pas vraiment besoin de vous faire un dessin. Ragnaröck verse dans le jeu de rythme dans son plus simple appareil, le but étant bien évidemment de réaliser le meilleur score en ne loupant, si possible, aucune rune. Mais ici, le score n’est pas simplement compté en points habituels. Comme nous vous l’expliquions, le joueur est placé dans la peau d’un capitaine de navire qui doit frapper ses tambours au rythme de la musique afin de motiver ses hommes, ce qui aura pour effet de les faire ramer plus vite et donc de faire parcourir au drakkar une plus grande distance. Le score final est donc calculé sur cette base là.
L’originalité du titre réside donc davantage dans la forme, bien que le système de combo permette d’octroyer un bonus de rapidité aux vikings, faisant donc avancer le navire plus rapidement sur une courte période. Et pour accompagner ces courses de drakkar, quoi de mieux que des musiques épiques qui collent parfaitement à l’ambiance ? D’Alestorm à Ultra Vomit en passant par GloryHammer, Nanowar of Steel ou encore Celkit, Ragnaröck embarque 30 chansons qui puisent dans le power métal, folk métal, métal celtique, etc. Autant dire que l’on apprécie voir ces styles, bien trop souvent mis de côté dans les jeux de rythme, sur le devant de la scène.
Un must have, aussi bien sur Oculus Quest que sur Steam VR
Bien qu’il dispose déjà d’une tracklist franchement solide, quoique manquant un brin de diversité en termes d’artistes (on s’étonne toujours de ne pas voir de Turisas notamment), il ne faudra pas compter sur Ragnaröck pour offrir pléthore de contenu. Tout du moins, pour l’instant. En effet, le jeu ne propose que deux modes : solo et PVP. Pour ce qui est des environnements différents, ils sont au nombre de 6. Pour ces derniers, on trouvera difficilement à redire finalement, puisque l’on a bien peu le temps de profiter du décor. C’est d’ailleurs dommage car certains environnements offrent quelques animations franchement sympathiques, nous ne saurions donc que trop vous conseiller de jouer chacune des maps différentes sur une musique en mode facile que vous maitrisez bien afin d’en profiter au moins une fois. Au final, jusque dans son interface, Ragnaröck joue la carte de la simplicité, puisque les menus ne sont guère étoffés. Pas de quoi sauter au plafond pour autant, cela s’avère être monnaie courante en réalité virtuelle.
Notons que le mode PVP permet non seulement de rejoindre des parties rapides, mais aussi de créer ses propres parties, qu’elles soient privées ou non. Le jeu étant cross-play, les possesseurs du jeu sur Steam pourront jouer avec ceux ayant l’Oculus Quest, ce qui n’est pas de trop. Actuellement, les serveurs ne sont pas des plus pleins, et il peut être parfois compliqué de trouver du monde avec qui jouer. On apprécie toutefois l’initiative, puisque WanadevStudio aurait tout aussi bien pu se contenter de proposer un titre solo, comme le font la plupart des jeux de rythme disponibles en réalité virtuelle.
Reste maintenant la question du support. En effet, Ragnaröck est disponible sur Steam mais également sur Oculus Quest, tout en sachant que la version Steam peut tout à fait être jouée avec le câble link ou bien via les solutions AirLink ou Virtual Desktop. Dans notre cas, nous avons eu la chance d’essayer les deux versions sur Oculus Quest 2. Si vous possédez donc l’une des itérations du casque indépendant de Facebook, nous vous recommandons chaudement la version disponible sur l’App Lab. Le fait de passer par une des solutions sans fil peut vite ternir l’expérience de jeu, avec un léger input lag pour peu que votre Wifi n’ait pas les reins assez solides. D’autant qu’il fait partie des productions que l’on peut aisément faire essayer à des non initiés de la réalité virtuelle, le côté nomade de l’Oculus Quest 2
Pour le reste, les deux versions se valent complètement. Visuellement, la version Steam est effectivement un poil plus nette, mais cela est valable pour tous les jeux en VR qui sortent à la fois sur Steam et sur Oculus Quest. Rappelons que lorsque vous jouez à un jeu depuis Steam VR sur Oculus Quest, votre casque ne fait qu’afficher un jeu qui tourne sur votre ordinateur. De ce fait, c’est la puissance de ce dernier qui va influer sur la qualité des graphismes. Ainsi, quel que soit le casque que vous utilisez, il en résulte un titre coloré à la direction artistique minimaliste, encore une fois peu originale, mais réussie.
Finalement, quelle que soit la solution que vous choisirez, Ragnaröck reste un très bon parti et s’impose comme une jolie trouvaille parmi la myriade de jeux de rythme qui existent. Aussi accessible que challengeant, avec des niveaux de difficulté allant de 1 à 10, il propose son lot d’exercice physique, comme bon nombre de jeux en réalité virtuelle. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’au lancement, un écran recommande de s’échauffer avant de se lancer dans quelques parties. Qui aurait cru que les courses de drakkar pouvaient être aussi épiques ?
Verdict : 8/10
Non, Ragnaröck ne parlera pas à tout le monde. Sa tracklist qui sent bon la testostérone et la bière y est pour beaucoup, mais pour peu que le métal aux sonorités celtiques et viking soient votre tasse de thé, il y a bien peu de chance pour que ce dernier ne fasse pas mouche. Il ne révolutionne peut-être pas le jeu de rythme en VR, mais Ragnaröck se propulse sans souci au panthéon du genre. On espère que WanadevStudio lui offrira le suivi qu’il mérite et que les serveurs se gonfleront un peu en termes de fréquentation.
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