Avec deux saisons et un film en poche, la série PSYCHO-PASS a réussi à cumuler de nombreuses critiques positives et à glaner une certaine notoriété auprès des fans d’anime. Il n’est donc pas étonnant de voir qu’une myriade de produits en tout genre ont été créés autour de son univers : mangas, light novels, et bien-sûr jeux vidéo figurent parmi cette longue liste. Précédé par de courts visual novels en bonus des sorties Blu-Ray et par une application sur smartphone, PSYCHO-PASS: Mandatory Happiness n’est pas le premier jeu vidéo basé sur la série animée. Il s’agit, cependant, du premier à passer au-delà des frontières nippones. Verdict ?
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version fournie par l’éditeur
Prenant une forme proche d’un livre interactif, les visual novels sont, comme leur nom anglophone l’indique, un format et un genre très focalisé sur l’histoire. Le gameplay est donc quasi-inexistant, et l’interface reste minimaliste. PSYCHO-PASS: Mandatory Happiness ne déroge pas à la règle. L’impression d’être face à un livre est accentuée par une regrettable absence d’animations et une faible fréquence de choix. Si ces derniers rythment assez le jeu pour ne pas sombrer dans de la lecture pure, ce n’est qu’en approchant du dénouement final que votre intervention sera demandée plus fréquemment.
Bien que le point clé de Mandatory Happiness soit l’histoire, il n’y a pas de panique à avoir pour les néophytes de la série PSYCHO-PASS. Une base de données regroupe les informations capitales, et une introduction vous plongera aisément dans le Japon dystopique de la série, où, au XXIIe siècle, il sera obligatoire de connaître et révéler le coefficient criminel de chacun : le fameux PSYCHO-PASS. Le résultat de ce coefficient, qui peut fluctuer au cours du temps et est défini par une couleur, forge l’avenir des citoyens : études, emploi, santé… Liberté. En effet, même en n’ayant pas enfreint la loi, une personne ayant un coefficient malheureusement trop élevé se retrouvera dans la plus grande majorité du temps au sein d’un centre de « réhabilitation ». A partir d’une certaine limite, Sibyl, l’infrastructure jugeant le coefficient criminel, ne laissera place à aucun doute et demandera l’élimination de la personne concernée.
Sans plonger les joueurs dans un débat philosophique, la société dystopique de PSYCHO-PASS: Mandatory Happiness peut provoquer, selon la sensibilité de chacun, un questionnement sur l’impact d’une société contrôlée par la psychologie, la recherche du bonheur et la définition même de celui-ci. C’est dans ce monde intriguant que vous pourrez incarner l’un des ces deux personnages :
- Le premier est Nadeshiko Kugatachi, une inspectrice amnésique rejoignant la Division 1 du Département des Investigations Criminelles, chargée d’arrêter les personnes dont le PSYCHO-PASS est trop élevé, et, si besoin, de les éliminer.
- Le second est Takuma Tsurugi, un homme recherchant sa compagne disparue et également membre de la Division 1 du Département des Investigations Criminelles. Son PSYCHO-PASS étant élevé, il agit en tant qu’« exécuteur », homme de main au service des inspecteurs et dont les actions sont étroitement surveillées.
Quel que soit le personnage choisi, l’histoire restera sensiblement la même. Vos décisions détermineront seulement la réaction des autres, votre place dans chaque enquête, et bien entendu le dénouement final. Les différences font le plus souvent surface grâce au contraste entre la psyché des deux personnages jouables : alors que Nadeshiko se présente comme une femme froide et logique, Takuma est un homme chaleureux et impulsif.
Ce sera également l’occasion, pour les amateurs de la série animée, de retrouver les membres de la Division 1. En effet, si les deux protagonistes principaux et l’antagoniste de ce visual novel sont inédits, les autres sont des têtes bien connues. Ainsi, le cast quasi-complet du début de la première saison (Mandatory Happiness se déroulant lors des six premiers épisodes) sera au rendez-vous, et entièrement doublé en japonais.
Si ce doublage est bienvenu, le reste du jeu n’est toutefois traduit qu’uniquement en anglais. Sans demander à un joueur d’être bilingue, il sera nécessaire d’avoir un assez bon niveau pour saisir l’histoire dans sa globalité, qui durera, pour la première partie, moins de 10 heures.
La durée de vie reste conséquente pour les curieux souhaitant parcourir les nombreuses variations liées aux choix effectués dans le jeu (pour les plus déterminés, plus de trente trophées sont liés aux différentes fins). Avoir le point de vue des deux personnages jouables renouvelle également l’expérience, et le mini-jeu, adaptation du célèbre 2048, s’avère addictif et permet de débloquer quelques bonus.
Verdict : 8/10
Il est difficile de juger complètement PSYCHO-PASS: Mandatory Happiness sans pouvoir en dévoiler une partie de l’intrigue. Mais avec son scénario qui saura faire réfléchir les nouveaux adeptes de l’univers, et qui ravira sans aucun doute ceux qui ont déjà été conquis, le titre de 5pb est bienvenu dans le répertoire des visual novels, malheureusement encore assez pauvre en Occident. Prenant, le jeu saura en effet tenir les férus du genre en haleine, et initiera les nouveaux venus sans pour autant les déstabiliser. Cependant, maîtriser la langue anglaise reste malheureusement indispensable pour profiter pleinement des aventures de la Division 1, aucun sous-titrage français n’ayant été intégré.
Laisser un commentaire