Il y a un peu plus d’un an de cela, Koei Tecmo sortait Project Zero : la Prêtresse des Eaux Noires sur consoles et PC, un épisode sorti en 2014 et autrefois exclusif au support de la Wii U. L’éditeur et développeur nippon effectue un nouveau bond en arrière en proposant cette fois-ci Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire, un autre titre précédemment exclusif sur console Nintendo, la Wii en l’occurrence.
Test réalisé sur une version PC à l’aide d’un code fourni par l’éditeur
Dis-moi, mon ami. As-tu déjà dansé avec le diable au clair de lune ?
Licence se faisant discrète depuis près d’une décennie, Koei Tecmo créa la surprise en annonçant le portage de Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires sur les supports actuels pour la fin d’année 2021. Sorti en exclusivité sur Wii U en son temps, ce fut l’occasion pour une grande partie des fans d’enfin mettre la main sur cet opus que beaucoup auront manqué, la console ayant été un échec retentissant pour Nintendo. Malgré le fait que le jeu soit un banal portage HD sans réelle plus-value, se replonger dans cet univers dérangeant et atypique teinté de folklore asiatique fut un plaisir dans l’ensemble. Un an après la sortie de Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires, Koei Tecmo continue son opération séduction avec le portage d’un autre épisode, plus ancien cette fois-ci, lui aussi exclusif à une machine Nintendo : Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire.
Comme souvent dans Project Zero, ce n’est pas un mais plusieurs personnages aux passés torturés que vous incarnerez à tour de rôle à travers treize chapitres : Ruka Minazuki Yomotsuki, Misaki Asou, Madoka Tsukimori et Choushiro Kirishima. Concernant le synopsis, il est le suivant : Rogetsu Kagura est un festival organisé une fois tous les dix ans sur l’île de Rogetsu, au sud du Japon. Au cours de celui-ci, cinq filles ont mystérieusement disparu. Elles seront sauvées par un détective, Choshiro Kirishima, mais toutes souffrent du syndrome de Sélénite, un mal qui entraine une perte de la mémoire. L’une d’elles, Ruka Minazuki, avait un vague souvenir d’une seule mélodie… Dix ans plus tard, deux de ces demoiselles ont été tuées. Déterminées à résoudre le mystère de la mort de leurs amies, les filles restantes, Misaki et Madoka, acceptent de se rendre sur l’île de Rogetsu. Ruka décide également de les suivre sur l’île. On découvrira bien vite les expériences glauques dont ont été victimes les visiteurs de l’île de Rogetsu, sans compter les nombreuses entités fantomatiques qui hantent les lieux. Un synopsis et un jeu signé Goichi Suda, aussi connu sous le pseudo de Suda51, papa de la série No More Heroes, Lollipop Chainsaw ou encore Killer7.
Un gameplay cliché
Si vous n’êtes pas encore familier avec le gameplay de Project Zero, celui-ci est très simple. Dans la grande habitude de la série, c’est avec un appareil photo que vous partirez à la chasse aux fantômes. L’Obscura a le pouvoir de repousser les défunts, et mieux, de les conjurer une bonne fois pour toutes. En vous baladant dans les différents lieux proposés, vous serez amené à rencontrer différents types d’esprits. Certains totalement passifs et d’autres bien plus agressifs. Lorsqu’un fantôme malfaisant s’en prend à vous, c’est là que l’Obscura entre en jeu. Activable par pression d’une touche, vous passez de la vue à la 3ème personne à une vue subjective. Il ne s’agira pas de mitrailler à tout-va, mais bien d’être précis en réalisant vos photos si vous voulez repousser les entités efficacement. En concevant un esprit au centre de l’objectif, vous faites alors grimper une jauge circulaire avec deux paliers majeurs. Vous l’aurez compris, plus la jauge est remplie, plus dévastateurs seront les dégâts infligés au fantôme. De temps à autre, il sera possible d’effectuer un cliché dit « Fatal ». Ce cliché spécial aura pour effet d’étourdir l’esprit momentanément, mais aussi de lui infliger des dégâts plus importants. Si votre Obscura dispose de l’évolution Alarme, un petit voyant en haut de votre objectif vous informera de la possibilité d’un Cliché Fatal.
Afin de repousser les esprits du mieux possible, on retrouve les traditionnelles pellicules qui vous serviront de munitions, chaque type ayant ses particularités propres. Il en est de même avec les différents objectifs à collecter pour l’Obscura, chaque protagoniste pouvant en associer jusqu’à trois à leur appareil photo. Mais Project Zero, ce n’est pas juste combattre des fantômes, c’est aussi beaucoup d’ambiance. En parcourant les divers lieux proposés, vous pourrez aussi prendre en photo des esprits inoffensifs ou encore des évènements particuliers concernant un personnage au cœur du chapitre. Certains évènements ou fantômes seront plus ou moins faciles à capturer, ce qui vous demandera d’être sur le qui-vive. L’Obscura vous servira aussi à résoudre quelques petites énigmes et à faire apparaitre des éléments invisibles à l’œil nu. Si les personnages féminins font usages de l’Obscura, notre détective, lui, aura pour repoussoir la « Torche Spirituel ». Bien que les objets semblent différents, leur utilisation reste sensiblement similaire. Malheureusement, Il faudra composer avec un gameplay sacrément lourdaud. En effet, nous sommes face à un titre au maniement quelque peu Old School, où l’on se demande parfois si l’on dirige des êtres humains ou bien des camions bennes. Peu importe le protagoniste, nous sommes confrontés à une rigidité prononcée, notamment quand vous êtes en vue subjective. De plus, il faudra composer avec de nombreux endroits exiguës, ce qui peut rendre certains combats vraiment pénibles, surtout quand plusieurs esprits sont à vos trousses en même temps.
Techniquement, la critique que nous avions faite vis-à-vis de Project Zero : La Prêtresse des Eaux Noires se tient ici aussi. Si les modèles 3D des protagonistes ont été revus à la hausse, sans être d’un rendu renversant pour autant, et que la résolution globale a été augmentée, nous restons face à un jeu de 2008. Entendez par là que Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire comporte de nombreuses textures en basse résolution. Néanmoins, ce défaut est habillement masqué par un grain à l’image omniprésent ainsi que par l’utilisation de la profondeur de champ pour flouter l’environnement. Malgré ces petites imperfections, on peut compter sur une ambiance vraiment réussie dans son ensemble, le tout servi par une intrigue captivante qui nous pousse à toujours aller plus loin. Mention spéciale à l’OST, discrète mais efficace, ainsi qu’aux doublages entièrement en japonais avec la possibilité d’afficher des sous-titres en français. Dommage, cependant, que le bestiaire soit si peu varié, les mêmes entités étant utilisées à outrance et sans incorporer un nouveau pattern dans les combats, ce qui aurait au moins permis d’être un peu plus surpris à leur prochaine rencontre.
Verdict : 6/10
Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire fait ce que l’on attend de lui : chasser du fantôme et nous mettre mal à l’aise grâce à son ambiance et à sa mise en scène bien rôdée, notamment dans l’utilisation de jump scares. Malheureusement, nous sommes face à un portage qui offre le minimum syndical en terme de remastérisation avec un léger lifting des modèles 3D et une résolution plus élevée. Malgré cela, Project Zero : Le Masque de l’Éclipse Lunaire reste un Must Have pour tous les fans de jeux à tendance horrifique, et vous plongera dans son univers dérangeant pour approximativement 8 et 10 heures selon votre rythme, un peu plus si vous souhaitez effectuer le 100%. Après deux remasters, on espère toujours que la série nous reviendra bientôt avec un épisode inédit.
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