Très attendu par les nombreux fans de la franchise et après des preview plus qu’élogieuses de la presse spécialisée, Prince of Persia: The Lost Crown débarque déjà sur consoles et PC pour fêter la nouvelle année. En attendant des nouvelles rassurantes du remake du premier épisode (Prince of Persia : Les Sables du Temps), nous retrouvons donc Sargon, un guerrier aux compétences exceptionnelles qui tentera de sauver son Royaume. Après avoir passé plusieurs heures sur la version PS5, la promesse a bien été tenue par l’éditeur français avec un metroidvania de qualité.
Test réalisé sur PS5 à l’aide d’une version numérique Deluxe Edition fournie par l’éditeur
Une maîtrise technique et artistique
Lors de notre preview, nous étions encore sceptique sur la qualité technique de ce Prince of Persia: The Lost Crown, la faute à la technologie PARSEC qui ne nous permettait pas de voir le plein potentiel de la dernière création d’Ubisoft Montpellier. Quand on sait que les développeurs ont travaillé sur de nombreuses productions à la direction artistique irréprochable comme Rayman Origins, Rayman Legends ou encore Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre, Prince of Persia: The Lost Crown ne pouvait suivre qu’un chemin quasiment identique. En effet, nous avons droit à un plateformer en 2.5D très solide techniquement parlant : le titre est toujours très joli avec une fluidité irréprochable. En effet, cette nouvelle production est l’une des premières sur les consoles de dernière génération à supporter la résolution 4K avec un framerate bloqué à 120 FPS. En revanche, les joueurs Nintendo Switch, Xbox Series S, PS4 et Xbox One devront se contenter d’un nombre d’images par seconde bloqué à 60 et d’une résolution pour la plupart des autres consoles inférieure à la 4K. À savoir qu’il n’existe qu’un seul mode graphique et il n’est pas possible de changer quoi que ce soit dans les options du jeu sur cette partie-là.
Pour réussir cette prouesse technique, Ubisoft propose un mélange intelligent entre qualité graphique et direction artistique. D’un point de vue purement technique, le moteur utilisé par Ubisoft n’est pas celui qui vous proposera un niveau de détail des plus fins, mais une colorimétrie intelligente couplée à une très belle direction artistique donnant un résultat très satisfaisant. Prince of Persia: The Lost Crown réussit donc à nous convaincre. Grâce à des environnements variés et de nombreux effets qui donnent un caractère assez unique au jeu, nul doute que le titre saura satisfaire la plupart des joueurs. Néanmoins, et à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous avons pu jouer à la version complète avec installation du patch day-one et malheureusement, nous avons identifié plusieurs problèmes techniques qui ont entaché notre session de jeu avec un personnage bloqué entre la vie et la mort. Résultat des courses : la cinématique suivante s’est lancée, mais le jeu nous a considéré comme mort. Un beau cafouillage qui nous fera manquer l’un des moments clés de l’aventure. Pour finir sur le visuel, Prince of Persia: The Lost Crown s’appuie de chouettes cinématiques qui apportent un plus à l’expérience de jeu.
Le monde proposé dans Prince of Persia: The Lost Crown est immense avec 9 territoires distincts, et pour cause vous aurez la possibilité de vous téléporter assez régulièrement sur l’ensemble des environnements du jeu. Mais ce qui nous a particulièrement plu, c’est le scénario principal qui subit, à la façon d’une série Netflix, de nombreux rebondissements pour le moins inattendus. Pour rappel, Sargon est le plus jeune des Immortels et son objectif est simple : sauver le Prince (comme Mario avec la Princesse Peach). Accompagné de ses camarades, il apprendra que le trône est convoité par de nombreuses personnes et de ce fait, il devra se méfier de tout le monde : même de ses plus fidèles acolytes. Comme dirait un fameux dicton : méfiez-vous des apparences. Cette histoire nous renvoie à la fameuse série Game of Thrones et il est indéniable que nous avons pris plaisir à explorer ce metroidvania pour progresser rapidement dans l’intrigue principale.
Pour être totalement exhaustif sur la qualité d’écriture, le doublage en langue farsi (ou perse) est l’une des meilleures possibilités proposées avec la langue anglaise. Le rendu final du doublage français est finalement assez hétérogène : certaines voix sont parfaitement adaptées tandis que d’autres ne collent pas vraiment avec la situation. La passe décisive est parfaite pour aborder la BO qui est excellente à tout point de vue. Mais venant d’Ubisoft, la déception ne pouvait être présente sur ce point tant l’éditeur français maîtrise cette partie sur le bout des doigts avec des accords parfaitement adaptés aux situations vécues par Sargon. Le style principal se base sur de la musique orientale, et la compositrice iranienne Mentrix démontre tout son talent en proposant des thèmes toujours très justes. Pour les combats de boss, Gareth Coker a été appelé et son travail est également à souligner. Le britannique enchaîne bien et reste dans la continuité (et surtout la qualité) puisqu’il était déjà à la baguette pour les deux premiers épisodes de la franchise Ori.
Sargon, un héros en pleine possession de ses moyens
Le Royaume court un grave danger et vos capacités seront mises à rude épreuve dans ce Prince of Persia: The Lost Crown. Sargon est un guerrier qui dispose d’un arsenal important de compétences qu’il saura étoffer lorsque les situations le demanderont. Comme pour la plupart des jeux du genre, nous commençons notre partie avec un guerrier qui sait à peine manipuler ses deux lames, et au fil du temps, nous accumulons de nouvelles possibilités qui viendront diversifier le gameplay. Au cours de votre quête, vous utiliserez deux armes principales : ces fameuses lames ainsi qu’un arc que vous trouverez sur votre chemin après la première heure de jeu.
Ces armes sont améliorables en échangeant de la monnaie in-game (il n’existe pas d’achats in-app) auprès de certains artisans que vous rencontrerez au cours de votre aventure. Nous tairons les autres capacités que vous débloquerez au cours de votre quête pour ne pas gâcher la surprise. Bien évidemment, les ennemis seront de plus en plus forts, et vous croiserez de nombreux boss exigeants qui vous demanderont une bonne amélioration de votre jauge de vie et de la puissance de vos armes avant de vous y frotter. Il nous est déjà arrivé de faire demi-tour et de cumuler des améliorations supplémentaires avant de partir à la guerre, le boss étant encore trop redoutable pour notre guerrier solitaire.
Autre élément de gameplay qui arrive rapidement dans le jeu : les éclats d’Athra qui donneront des capacités spéciales à Sargon. Au fur et à mesure que les coups s’enchaîneront, une jauge se remplira et vous donnera accès à deux capacités : une de niveau 1 et une de niveau 2. Vous vous en doutez, chacune de ces possibilités ne fera pas le même nombre de dégâts. Lorsque vous vous rendrez aux arbres Wak-Wak, vous pourrez choisir les deux attaques que vous souhaitez attribuer à votre personnage. En fonction de votre style de jeu, il sera donc important de bien sélectionner des pouvoirs qui s’accordent parfaitement avec votre façon de jouer afin de vous faciliter la tâche lors des diverses batailles.
Pour encore peaufiner davantage votre style de jeu, la personnalisation de l’amulette est extrêmement importante. Avec un nombre d’emplacements défini (mais améliorable au fil de votre quête), il faudra sélectionner avec soin les pièces qui composeront ce collier : plus la pièce vous donne accès à un puissant pouvoir, plus le nombre d’emplacements nécessaire sera important. Vous l’aurez compris, Prince of Persia: The Lost Crown s’appuie sur d’importants éléments de personnalisation qu’il ne faut pas négliger et surtout, qu’il faudra maîtriser pour avancer convenablement dans l’aventure : une réussite de ce point de vue.
Si Sargon sait utiliser ses divers pouvoirs pour infliger d’importants dégâts aux opposants qui lui barreront la route, il ne doit pas oublier que la défense et la gestion de sa vie sont également des éléments importants pour survivre puisque chaque vie a un coût, avec la perte de quelques cristaux. Les ennemis pourront utiliser des attaques basiques ou avec une lueur jaune qui vous demanderont de les parer : en cas de parade parfaite, vous infligerez des dégâts non négligeables. Certains ennemis disposeront eux d’attaques avec une lueur rouge : cette dernière est imparable et à part subir des dégâts pour comprendre si glisser ou sauter est la meilleure solution, il n’existe pas de recette miracle pour contrer ce genre de coup. En parlant de glisser, nous avons abusé de cette possibilité au cours de notre session de test puisque cette technique s’avère redoutable pour contourner un ennemi, d’autant que l’on est intouchable pendant ce moment précis.
Lors de notre aventure, la fenêtre de parade nous a semblé un poil trop importante : en appuyant sur L1 dès que la lueur jaune s’affichait, nous n’avons cessé de nous faire surprendre le temps que notre ennemi lance son animation. Mais dans sa globalité, le gameplay de Prince of Persia: The Lost Crown est exigeant et demande une certaine maîtrise pour profiter convenablement du jeu. L’utilisation des diverses potions pour retrouver de la santé devra être réfléchie puisque vous serez limités en antidote. La compréhension et l’apprentissage des patterns de tous les ennemis du jeu (plus de 65 types différents et un peu moins de 10 boss) sont indispensables pour progresser rapidement. Foncer tête baissée ne fonctionnera pas, et la mort fait partie de l’expérience de jeu. Vous voilà prévenus.
Un contenu généreux qui s’adresse aux solistes
Contrairement aux dernières productions Ubisoft sorties à la fin de l’année 2023 (The Crew Motorfest, Avatar: Frontiers of Pandora ou encore Just Dance 2024) et à l’exception d’Assassin’s Creed Mirage, Prince of Persia: The Lost Crown ne propose pas de mode multijoueur. Que vous souhaitiez jouer en local ou en ligne, il sera impossible de profiter de cette aventure à deux joueurs ou plus. En revanche, si la solitude ne vous déplaît pas plus que ça et que le genre metroidvania vous intéresse, le titre a de nombreux arguments pour vous convaincre. Déjà, avec une quête principale qui flirte avec les 25 heures de jeu, c’est une donnée importante qui donne une première indication sur le contenu proposé par les développeurs d’Ubisoft Montpellier. Mais ce n’est pas tout. Car en plus de cette trame principale qui vous maintiendra largement en haleine, vous aurez droit à de très nombreuses activités annexes.
Au cours de votre périple, vous croiserez de nombreux PNJ qui vous demanderont vos services pour assouvir certains désirs. En contrepartie, ils vous donneront de l’argent (à savoir des cristaux) ou encore des éléments uniques pour améliorer votre stuff. Ces quêtes nous ont convaincues : certaines sont plus intéressantes que d’autres, certes, mais globalement leur écriture est de qualité. Contrairement aux derniers titres Ubisoft, la dimension RPG n’est pas présente : les tenues n’ont aucun effet sur les statistiques de notre personnage, vous êtes donc libres de choisir le skin de votre choix sans impact sur le jeu. Parmi les autres petites possibilités proposées par Prince of Persia: The Lost Crown, on mentionnera encore et toujours la présence de multiples collectables à récupérer sur votre chemin. Ces derniers vous donneront davantage de précisions sur les faits passés.
Si vous souhaitez améliorer votre protagoniste au maximum de ses capacités, de nombreuses heures de jeu supplémentaires vous attendent. À noter qu’Ubisoft propose deux façons de profiter des richesses du jeu : soit en utilisant le mode guidé (qui affichera les chemins exploitables dès acquisition de la compétence demandée) ou exploration (qui n’affichera que peu d’éléments sur la carte). Vous pouvez basculer d’un mode à l’autre directement depuis le menu Options du jeu, le choix n’est pas définitif. Dernière possibilité et toujours en rapport avec la navigation : vous avez la possibilité de prendre des photos d’endroits précis et ces dernières seront visibles depuis la carte. Une excellente feature qui vous permettra de marquer certains éléments sur votre carte pour y revenir un peu plus tard (une sorte de prise de notes, mais avec l’aide d’une photo).
Pour conclure sur le contenu, sachez que ce metroidvania propose de nombreuses options d’accessibilité qui vous permettront de profiter d’une expérience de jeu hautement personnalisable. Taille et type de police des sous-titres, choix des langues entre le texte et les voix, balance audio, passer les phases de plateformes pour ceux qui ne souhaitent pas galérer lors des puzzles ou encore marquer les éléments avec lesquels Sargon peut interagir sont des possibilités proposer dès la sortie du jeu. De nombreuses options intéressantes s’offrent à nous pour rendre Prince of Persia: The Lost Crown accessible à un public plus large, malgré son gameplay exigeant.
Verdict : 8/10
La nouvelle création d’Ubisoft Montpellier est une réussite sur de nombreux points. Techniquement assez costaud pour le genre, proposant un gameplay dynamique et une maîtrise complète de tous les éléments liés au genre metroivania avec une durée de vie impeccable, Prince of Persia: The Lost Crown confirme nos premières impressions, c’est-à-dire être un metroidvania de qualité. Si on peut lui reprocher une absence de mode coopératif en local ou en ligne et une stabilité pas encore optimale (à l’heure où nous écrivons ces lignes), le titre coche tout de même toutes les cases de son cahier des charges. Vendu à un prix raisonnable avec la prise en charge du 4K/120FPS sur les consoles de dernière génération et PC, cette nouvelle production de l’éditeur français mérite toute votre attention.
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