C’est en 1987 que le chasseur venu d’un autre monde nous était dévoilé pour la première fois dans les salles obscures. Predator nous contait les péripéties d’un groupe de Marines face à une créature extraterrestre, utilisant notre planète bleue comme terrain de chasse. Le film, comptant Arnold Schwarzenegger au casting, connu un succès mitigé à sa sortie, mais cela n’empêcha pas un second épisode quelques années plus tard avec cette fois-ci, Danny Glover dans le rôle principal. Malgré le faible succès de Predator au cinéma, le chasseur devint rapidement source de créativité et sera décliné en comics avec une autre créature mythique du cinéma : le Xénomorphe de la série Alien. Le duo fonctionnera à tel point que Aliens vs Predator se verra adapté en jeux vidéo mais aussi en films dans les années 2000. Aujourd’hui, le chasseur de l’espace nous revient sur consoles et PC après plusieurs années de silence radio à travers un jeu multijoueur PvP-PvE. La faible communication sur le titre depuis son annonce aux Game Awards nous a fait craindre le pire. Est-ce le cas ?
Test réalisé sur PC grâce à un code numérique fourni par l’éditeur.
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La liste des trophées pour le jeu sur PlayStation 4 à cette adresse
La chasse est ouverte
Alors que son homologue Alien s’est vu adapté en jeu vidéo moult fois ces dernières années (Colonial Marines, Isolation, Blackout), il n’en était rien de Predator dont la dernière apparition remonte au reboot d’Alien vs Predator sorti en 2010. C’est à la surprise générale qu’on découvrait le trailer de Predator: Hunting Grounds lors des Game Awards 2019. Depuis ce jour, la communication autour du titre se fît timide, pour ne pas dire inexistante. Les bribes d’informations collectées faisaient mention d’un jeu à mi-chemin entre un Left 4 Dead et Dead by Daylight, le but étant pour un groupe de Marines d’accomplir divers objectifs (sabotage d’équipement, piratage de PC, création de virus, etc.), le Predator devant les en empêcher. Entre eux viennent se mêler des guérilleros supposer ralentir la progression des deux équipes. La bêta proposée quelques jours auparavant confirmera les dires mais soulèvera également plusieurs points noirs. Soyez rassuré, ils sont encore bel et bien présents.
Mais avant tout, faisons un rapide tour du propriétaire. Comme mentionné plus haut, le titre se veut être une expérience PvP-PvE, soit 4 joueurs Marines face à un joueur Predator et de l’IA venant semer la zizanie. Chaque team possède 4 classes ayant ses caractéristiques propres : Assaut, Ranger, Éclaireur, Soutien pour les Commandos ; Chasseur, Éclaireur, Berserker et Traqueur de la Jungle pour le Predator – la dernière classe étant un bonus de précommande vous mettant dans la peau du Predator original de 1987. Hormis ce dernier cas de figure, toutes les autres classes s’obtiennent après plusieurs heures de jeu, en franchissant un palier de niveau défini. Il en sera de même avec l’équipement (armes principales, secondaires, atouts…) et les slots de personnalisation.
Entre frustration et plaisir coupable
Ceci fait, il est temps de vous lancer dans votre première partie. Le jeu dispose d’un didacticiel très sommaire vous mettant dans la peau du Predator uniquement. Cela vous permettra de vous familiariser avec les mécaniques de base mais ne vous proposera pas une réelle simulation d’une partie en ligne. Ce didacticiel se boucle très rapidement, et pour de plus amples informations sur les autres subtilités de gameplay, le jeu vous invitera à manger du pavé de texte dans la section Extra du menu principal. Si vous ne désirez pas passer par la case Didacticiel, alors direction la Partie Rapide. Le jeu vous demandera quel camp vous souhaitez incarner dans un premier temps (Commando, Predator ou sans préférence). Sans surprise, la liste d’attente pour jouer le Predator peut aisément atteindre plus de 5 minutes contre 30 secondes pour les Marines. Une fois votre rôle sélectionné, un bref briefing sur vos objectifs et la décision par vote sur votre point d’insertion effectués, la partie commence.
Si vous incarnez les Commandos, le gameplay s’avère relativement banal. On progresse à travers la jungle d’un point A à un point B, puis du point B au point C en dézinguant les potentielles menaces se dressant sur le chemin. Le jeu vous demandera de remplir un certain nombre d’objectifs allant de la collecte d’informations à la défense d’un point stratégique face à des vagues d’ennemis. Si nous avions mentionné Left 4 Dead en préambule à ce test, c’est que la recette ici s’avère similaire. On y retrouve les guérilleros de base qui feront office de chair à canon mais aussi d’autres spéciaux plus dangereux et résistants, ce qui vient ajouter une pression supplémentaire en plus du Predator errant dans les parages. Jouer les Commandos vous demandera une bonne coordination avec vos coéquipiers, surtout quand plusieurs points sont à couvrir à la fois. Jouer avec vos amis sera donc un choix plus judicieux car, malheureusement, jouer avec des anonymes peut s’avérer frustrant quand ces derniers décident de faire cavalier seul en ignorant l’esprit d’équipe, ce qui peut entraîner la mort d’un allié voire de l’escouade entière. D’ailleurs si l’un de vos collègues meurt au combat, il sera possible de le ramener à vous via des postes radio pour rappeler du renfort. Il s’agira ici de couvrir la position pendant un laps de temps donné jusqu’au respawn de ce dernier.
Une fois tous vos objectifs atteints, il vous faudra rejoindre le point d’extraction et quitter la zone en hélicoptère pour conclure votre mission. Cependant, il se peut que vous réussissiez à tuer le joueur Predator. Si cela se produit, vous devrez alors couvrir la dépouille de ce dernier jusqu’à l’arrivée de l’OWLF. Si vous y parvenez, la mission sera un succès et vos gains seront revus à la hausse. À l’image du film de 1987, il se peut aussi que le Predator ait le temps d’enclencher son système de destruction avant de rendre son dernier souffle. Dans ce cas là, il vous faudra quitter le champ d’action de la bombe ou bien tenter de la désamorcer sous peine de mort inéluctable.
Passons maintenant à la partie Predator, la plus jouissive mais également la plus frustrante lors des premières parties. Si faire du parkour d’arbre en arbre avec son camouflage optique d’activé s’avère grisant, réussir à anéantir l’escouade adverse vous demandera de la patience et de l’ingéniosité. Effectivement, le Predator possède par défaut un arsenal très limité rendant ses possibilités d’actions restreintes. Les choses s’améliorent en progressant mais il n’est pas rare de pester en essayant de mettre un Commando à terre quand le reste de son équipe couplé aux PNJ vous vident leurs chargeurs en pleine face. Fort heureusement, le bond du Predator lui permet de quitter une zone à risque rapidement. Autre attrait majeur du Predator : sa vision thermique. Cette dernière vous permet de traquer vos cibles plus facilement à travers la végétation de la jungle. On peut donc d’amuser à suivre les sources de chaleur et faire du tir au pigeon avec son canon épaule sans trop s’exposer. Évidemment, les Commandos pourront temporairement brouiller votre vision en s’enduisant de boue. Vous vous en doutez, en tant que chasseur, votre rôle sera d’anéantir le groupe de Marines pour mener à bien votre mission. Collectez leurs crânes tels des trophées pour obtenir des bonus d’EXP supplémentaires.
Mi-figue mi-raisin
Il est à noter que Predator: Hunting Grounds est un jeu cross-platform, rendant possible la coopération entre joueurs PC et PS4. Si l’idée est louable et permet la convivialité entre joueurs de supports différents, cela a également un impact sur la technique du titre. S’il n’est pas vilain, Predator: Hunting Grounds est loin d’être visuellement époustouflant, notamment sur PC. On sent que les ambitions ont été revues à la baisse afin de garder une cohérence et une équité entre les joueurs PS4 et PC. Cela n’est malheureusement pas le seul point noir à relever.
Parmi eux, et loin d’être uniquement propre à Predator: Hunting Grounds, une IA totalement à la ramasse et inconstante. D’une vivacité d’esprit surhumaine ou bien d’une débilitée affligeante, il y en a pour tous les goûts. Que vous soyez Commando ou Predator, elle ne manquera pas de vous jouer des tours. Elle sera aussi bien capable de vous repérer à des kilomètres derrière un mur ou gentiment perché sur une branche que d’ignorer la mort d’un collègue à 10 mètres d’elle. Bref, de la bonne intelligence artificielle comme on les aime. On soulèvera aussi quelques ratés en ce qui concerne le mode parkour du Predator. Il arrive maintes fois que le personnage ne s’accroche pas à l’arbre comme convenu après pression de la touche adéquate, ce qui peut rendre la chose vraiment pénible, notamment quand vous essuyez un feu nourri et tentez de fuir. Autre détail qui a tout de même son importance, la configuration des touches sur PC semble être configurée en QWERTY par défaut et sans moyen d’y remédier – du moins nous n’avons pas trouvé – ce qui rend le tout injouable. L’utilisation d’une manette compatible est donc fortement conseillée !
La bande-son est relativement minimaliste dans Predator: Hunting Grounds. Vous côtoierez principalement les sons de la faune et de temps à autre les grognements et cliquetis iconiques du chasseur de l’espace. Lors de phases d’actions, des thèmes sonores composés de percussions tribales rappelant vaguement les thèmes originaux des films feront leur apparition. Quant au jeu d’acteur, hormis celui du Predator directement tiré des films, il est relativement quelconque et oubliable.
T’as pas une gueule de porte-bonheur
Comme beaucoup de jeux multi du genre, les récompenses sont constituées de nouvelles armes, atouts et cosmétiques, aussi bien pour votre Commando que pour le Predator. Il y a moult objets à débloquer et ce de diverses façons. Jouer au jeu, gagner des niveaux vous permettra de débloquer certaines récompenses telles que des armes ou atouts qui sont accessibles uniquement après avoir atteint un level défini. Pour les récompenses cosmétiques, deux choix s’offrent aux joueurs : les lootbox ou le Veritanum. Vous obtiendrez une lootbox pour chaque niveau passé. À l’intérieur, trois récompenses aléatoires. Si le hasard n’est pas votre truc, c’est là que le Veritanum entre en jeu. Il s’agit simplement de la monnaie in-game de Predator: Hunting Grounds. Cette dernière s’obtient après chaque partie, mais il est possible d’augmenter vos gains en collectant cette monnaie disséminée un peu partout sur la map. Ouvrez l’œil !
Pour finir, parlons brièvement du contenu global du titre. Un mode de jeu unique et seulement 3 maps proposées. Autant dire que le contenu est plus que maigre pour un jeu vendu 40 euros (dans son édition standard). Cela installe rapidement un sentiment de lassitude malgré des objectifs générés aléatoirement en début de partie. Croisons les doigts pour que du contenu supplémentaire soit implémenté au plus vite si Predator: Hunting Grounds ne veut pas voir ses serveur désertés dans les jours à venir.
Verdict : 5/10
Predator: Hunting Grounds est un jeu qui surfe sur un style un peu en déclin du 4v1. S’il était arrivé quelques années plus tôt, peut-être que ce dernier aurait bénéficié d’une attention et d’un engouement plus prononcé. De plus, son faible contenu et ses quelques problèmes de gameplay empêchent le jeu d’être appréciable sur le long terme. Si on peut trouver le jeu amusant les premières heures, la sensation d’en avoir fait le tour se fait vite ressentir – surtout quand incarner le Predator peut vous demander plus de 5 minutes d’attente. Le jeu venant de sortir, il est possible de trouver des parties aisément mais il est à parier que la communauté risque de plier bagages dans les semaines à venir de par la redondance de son gameplay et le faible contenu proposé au Day One. La balle est donc dans le camp de Sony Interactive Entertainment et Illfonic pour corriger le tir et agrémenter le contenu du jeu de façon à rendre l’expérience plus riche et intéressante qu’elle ne l’est aujourd’hui.
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