Après 7 ans de développement, un Kickstarter dont les objectifs ont été remplis et une phase d’Early Access, Praey for The Gods s’est rendu disponible il y a plusieurs semaines sur la plupart des plateformes de jeu. Si le projet a été long et fastidieux par moments, le studio de développement No Matter Studios, composé de seulement 3 personnes, a tenu bon et son Shadow of Colossus-like est arrivé à bon port. Mais est ce qu’il arrive à la cheville du titre de Fumito Ueda et Kenji Kaido ou en est-il seulement une plus ou moins bonne alternative ?
Test réalisé sur PS5 grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
Shadow of the Colossus-like convaincant ?
Ayant échoué sur une rive enneigée et gelée, notre protagoniste, une jeune femme rousse aux allures de guerrière, part en quête d’un lieu à vivre pour toute une civilisation, dont l’extinction est très proche. Si dès les premiers pas et premières minutes de découverte, cette terre n’a rien d’accueillant, c’est à juste titre. En effet, en dehors de ses menaçants monts glacés, il s’agit là du territoire de morts-vivants et de divinités féroces qui comptent bien protéger leurs terres de tous envahisseurs. Débute alors une lutte entre la jeune femme, désirant trouver un nouveau foyer pour les siens, et les ayant-droits du lieu. Résumé en une poignée de lignes, le scénario de Praey for The Gods est assez simple. S’il est efficace en soi, on ne peut s’empêcher de penser qu’il manque un « je ne sais quoi » scénaristique qui ferait la différence et permettrait aux joueurs de se sentir plus impliqués dans ce périple.
Par ailleurs, autre point négatif qui vient se glisser dans ce tableau : l’absence quasi constante de voix. Praey for The Gods est essentiellement muet, à l’exception de quelques phrases prononcées par une interlocutrice mystérieuse lors de la découverte d’un certain lieu. Si beaucoup de titres adoptent le mutisme et préfèrent que chacun interprète librement ce qui se passe à l’écran, le soft de Praey for The Gods aurait mérité davantage de lignes de dialogue afin de contextualiser le tout. Ce qui aurait, également, donner plus de profondeur à l’histoire et au lore du titre. Ils ont ainsi préféré mettre l’accent sur la narration environnementale car c’est au détour de quelques parchemins trouvés ci et là que l’on parvient à se faire une véritable idée du lore de Praey for The Gods. Le choix des développeurs est tout à fait compréhensible, dans l’idée, mais on reste sur notre faim la plupart du temps, en ce qui concerne le scénario.
Avant de passer au cœur du jeu, en parlant de son gameplay, revenons un petit instant sur la direction artistique adoptée et la bande originale utilisée. Praey for The Gods arbore un style assez cartoonesque, se rapprochant du chara-design des bandes dessinées ou des comics. On pourrait y voir un certain côté Immortals Fenyx Rising mais en moins bien maîtrisé malheureusement. En revanche, les proportions du protagoniste et surtout des différents boss le sont davantage. Nous avons été impressionnés par le gigantisme des créatures et on a apprécié leur diversité, bien que les techniques pour les tuer restent pratiquement identiques mais nous y reviendrons. Par ailleurs, les environnements glacés de cet open-world apportent une certaine ambiance, emplie de solitude et de dangers, malgré le fait qu’ils puissent être un tantinet redondants à découvrir après plusieurs heures de jeu. On aurait tout de même aimé des jeux de lumière plus intéressants et des contrastes plus frappants, dans l’ensemble. Praey for The Gods n’est pas à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre d’un titre PS5, pour tout vous dire. Côté bande originale, elle est bien présente et propose de belles envolées lyriques et rythmiques durant les affrontements contre les boss. Les compositions musicales deviennent plus anecdotiques lorsque l’on explore le monde.
Avec la version 1.0 du soft, on peut compter sur pas moins de 8 boss à affronter, au total (contre 6 lors de l’Early Access). Ainsi, le contenu est plutôt bien équilibré et on ne s’attendait pas à plus. Par contre, si vous jouez en Normal et si vous ne faites pas de la survie et de l’exploration votre priorité, comptez moins de 7 heures de jeu afin de tuer tous les boss et voir les crédits s’afficher sur votre écran. Disponible actuellement au tarif de 29.99 euros sur la plupart des plateformes de vente (notamment PS Store et Steam), Praey for The Gods nous semble un tantinet cher pour ce qu’il a à proposer. On ne pourrait que vous recommander de vous essayer au titre de No Matter Studios, si vous profitez d’une bonne affaire ou d’une belle réduction sur celui-ci. Pourquoi ? Parce que même s’il n’est pas LE must-have pour le genre, il n’en reste pas moins sympathique.
Des bonnes idées et des moins bonnes
Même s’il y a des monstres à tuer (et encore très peu, hormis des mini-boss plus ou moins intéressants) dans le monde Praey for The Gods, le plus important est d’éliminer les divinités gigantesques et féroces. Parmi elles, on compte le Boar, soit une sorte de sanglier, un troll, un griffon, un ver géant survolant les cieux et quelques autres. Pour tuer chacun d’entre eux, il est impératif de trouver des points d’ancrage lumineux sur eux, soient des cloches à faire sonner trois fois. Cela nécessite ainsi de les approcher, de grimper sur eux, tout en évitant leurs attaques. Par exemple, dans le cas du ver géant, il faut d’abord libérer des prises d’air afin d’atteindre les cieux grâce à la voile puis trouver lesdits points. Dans un autre cas, notamment pour le griffon, il est nécessaire de libérer un brasero afin de tirer une flèche enflammée sur lui et de grimper sur ses plumes, une fois qu’il est à terre. Notez qu’à chaque fois que vous faites sonner une cloche, la créature bougera rapidement et vous devrez vous cramponnez grâce à votre endurance. Cela demande donc de gérer la stamina, tout au long de l’affrontement. C’est efficace et bien pensé, sans être ultra révolutionnaire. Néanmoins, comme vous l’aurez compris, les mécaniques d’approche changent d’un colosse à l’autre, mais l’objectif et les techniques restent relativement les mêmes. De ce fait, même s’il y a un tantinet de la diversité, on finit par exécuter les mêmes actions tout du long. C’est dommage, le soft aurait gagné en intérêt à proposer un gameplay plus évolutif, progressif et donc moins redondant. Néanmoins, cela reste assez plaisant à traverser et No Matter Studios n’a pas encombré son titre de trop de fioritures.
En effet, par delà les affrontements contre les colosses, on peut compter sur une partie survie et exploration. À ce sujet, nous avons le droit à un open-world assez important dans ses proportions. Ce qui promet de belles découvertes, notamment via les grottes. Mais pour tout dire, il manque d’un peu de diversité dans les paysages et les infrastructures proposées. Comme nous avons pu le dire précédemment, Praey for The Gods prend place dans une région dans laquelle la neige est omniprésente. De ce fait, il est impératif de lutter contre le froid, en s’équipant de meilleurs vêtements par exemple ou en ingurgitant certains mets. Cela nécessite bien évidemment de collecter des ressources diverses (bois, corde, etc.) et de chasser les animaux sauvages, de type lapins, sangliers, et bien d’autres. Autant dire qu’explorer et survivre sont deux pendants bien présents dans le titre de No Matter Studios et ils peuvent devenir plus ou moins importants au cours de votre partie. Malheureusement de notre côté, nous avons fait l’expérience suivante : est ce possible de terminer le jeu sans pour autant farmer des ressources afin de crafter de meilleurs équipements, vêtements, etc. ? Eh bien la réponse est oui. En tout cas, selon le mode de difficulté Normal. Par contre, il y a fort à parier qu’en difficulté plus élevée, augmentant alors les contraintes liées au froid et à la faim, le constat ne soit pas du tout le même et explorer, chasser, crafter soient réellement nécessaires et importants.
Du côté de la technique, nous avons été victimes de popping par moments, notamment pour les paysages au dernier plan ou des éléments environnementaux plus proches. La version PS5 permet des temps de chargement rapides, ce qui favorise l’immersion et l’envie de retourner au combat après une défaite contre un colosse. Hormis cela, nous n’avons pas eu de crash d’application ou de problèmes techniques plus importants ou handicapants. Praey for The Gods est donc stable sur la dernière console de chez Sony et ça, c’est toujours plaisant.
Verdict : 6/10
Les développeurs de chez No Matter Studios ont profité de la phase d’Early Access pour prendre la température et ajouter des éléments significatifs, notamment deux nouveaux boss, pour leur titre Praey for The Gods. Bien que certains choix soient tout à fait compréhensibles, tels que le mutisme général du soft pour ne citer que cet exemple, on ne peut nier que l’on reste sur notre faim, niveau scénario et lore. Équilibré de façon générale quant à sa durée de vie, le soft manque de profondeur dans l’ensemble. Le gameplay est sympathique mais, malheureusement, redondant. À découvrir, en cas de baisse de prix.
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