Après une sortie sur PC quelque peu remarquée et surtout appréciée par la communauté, Portal Knights se téléporte aujourd’hui dans un » nouveau monde », celui des consoles de salon. Et la promesse est belle, redéfinir le jeu en bac à sable en s’attaquant, de manière indirecte, à une véritable légende du genre : Minecraft. Subsiste alors une problématique de taille : peut-on véritablement faire face au mastodonte développé jadis par Mojang, et désormais entre les mains de Microsoft ? Rien n’est moins sûr…
Test effectué sur PS4 via une version envoyée par l’éditeur.
Franchissez le portail
Bienvenue dans le(s) monde(s) palpitant(s) de Portal Knights. Ici, vous pourrez incarner au choix homme ou femme de diverses classes : Guerrier, Rôdeur ou Mage. Une « spécialisation » qui aura son importance tout au long du jeu, puisqu’elle déterminera votre manière d’appréhender chaque combat, et l’équipement que vous devrez crafter/équiper pour survivre.
Après une courte phase d’instruction relativement enrichissante, le véritable objectif de Portal Knights se dessine enfin. En effet, l’univers développé par Keen Games est composé d’une multitude de mondes uniques, divers et variés et reliés un à un par des portails qu’il vous faudra reconstruire. Une progression point par point, qui aura pour influence de vous faire découvrir de nouvelles créatures, mais aussi de nouveaux minerais et technologies. Une idée intéressante qui, à l’inverse d’un Minecraft en total bac à sable, créé une sorte d’invitation au voyage inter-dimensionnel.
Exit les gigantesques cartes façon Mojang déterminées de manière totalement aléatoires. Ici le procédural laisse place à quelque chose de différent, comme une sorte de jeu de plateau. Bouclez votre objectif dans la zone en recréant le sacro-saint portail, et passez à la zone suivante. Choisissez d’établir votre camp de base sur l’une des « planètes » visitées auparavant, et effectuez des voyages rapides d’un point A à un point B pour récolter de nouveaux minerais et matériaux.
Sur ce point très précis (récolte/crafting), on pourrait véritablement se croire dans Minecraft. Car autant le dire de suite, Portal Knights a énormément de points de convergence avec le titre de l’écurie Microsoft. A commencer par la construction des éléments qui composent chaque carte, des sortes de cubes qu’il vous est possible de collecter puis de façonner à votre guise. Commencez avec un simple morceau de bois et une pierre tranchante, et faites-en une pioche capable d’extraire des minerais rares. De ces récoltes, confectionnez un nouvel établi, plus perfectionné que celui conçu précédemment. Celui-ci vous permettra de mieux vous armer, en créant de nouveaux équipements (baguette, épée, corset, cape, bottes…).
Puisqu’encore une fois, c’est votre progression qui vous permettra de découvrir de nouvelles matières premières, l’innovation ne sera possible que si vous entreprenez une grande phase d’exploration. Un concept qui a tendance à se démarquer positivement de Minecraft, mais dont on pourrait reprocher le manque d’ambition créative, malgré des ajouts de type RPG intéressants, mais quelques peu légers.
De la sueur et du sang
L’amélioration de vos compétences de combat, que vous pourrez soit crafter, soit apprendre via un système d’arbre de talents (3 nouvelles compétences tous les 5 à 10 niveaux), sera elle aussi fonction de votre avancée dans ce parcours.
Quel intérêt nous direz-vous ? Celui d’être paré à tout éventuel affrontement. Nous l’abordions brièvement quelques lignes plus haut, Portal Knights est un jeu exigeant en termes de construction, mais également lorsqu’il s’agit d’affronter diverses créatures. Celles-ci évoluent et s’adaptent selon le monde sur lequel vous vous trouvez, et le bestiaire ne cesse de s’étoffer lui aussi au fil de votre aventure. Par ailleurs, fait intéressant, certains portails que vous serez en mesure de reconstituer vous mèneront directement vers une planète sur laquelle se trouve un boss. Des combats plutôt prenants, qui vous demanderont, en plus d’un bon arsenal, un minimum d’adresse. Mais aussi une bonne gestion de la caméra – l’un des défauts du soft – que l’on pourrait qualifier de perfectible.
En définitive, du point de vue de son gameplay, Portal Knights s’approprie de nombreuses mécaniques provenant de Minecraft, en les adaptant à son propre modèle. Une formule globalement payante, et prenante. On apprécie de pouvoir découvrir progressivement ces nouveaux mondes, que l’on peut parcourir seul ou à plusieurs, en créant ou en rejoignant la partie d’un(e) ami(e). D’autant que le monde est, à l’instar de celui de Minecraft, peuplé. La différence, c’est que les PNJ qui apparaissent dans Portal Knights peuvent converser avec nous, et même nous proposer des quêtes FEDEX à réaliser en échange de points d’expérience et de loots.
L’univers au creux de la main
La direction artistique de Portal Knights est globalement maîtrisée. Coté graphismes, on apprécie l’aspect général, les textures mais également la modélisation de l’environnement et des personnages/créatures. L’ensemble est harmonieux, les couleurs vives et chatoyantes, parsemées d’un effet d’ombre et lumière du plus bel effet. Que vous soyez à la surface de la terre, ou au fin fond d’une grotte, le travail effectué par les équipes de développement reste régulier. Aucun véritable défaut à l’horizon.
En ce qui concerne l’ambiance sonore là encore, nous sommes en présence d’une ligne épurée, très légère mais suffisante. C’est en combat en revanche, contre les boss notamment, que cette dernière devient plus puissante, plus punchy. Une manière pour nous de comprendre rapidement l’enjeu de la situation.
Verdict
On comprend désormais mieux l’engouement autour de Portal Knights sur PC. Sur console, le titre édité par 505 Games s’en sort très bien malgré les améliorations à prévoir en termes d’ergonomie et de gestion de la caméra. S’agit-il d’une simple copie de Minecraft ? Non évidemment, mais il parvient à en tirer le meilleur, de manière « allégée ». Le système de crafting propose finalement moins de possibilités et offre moins de profondeur. A contrario, on découvre un scénario léger, une trame que l’on se plait à suivre sans broncher. Pas vraiment innovant, mais rafraichissant.
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