Même si la Wii U a rendu les armes depuis un bon moment, Nintendo ne s’arrête plus de proposer des jeux sur sa fameuse 3DS. Cette fois, c’est le célèbre dinosaure vert qui fait son grand retour dans Poochy & Yoshi’s Woolly World. Le constructeur japonais a toujours eu un temps d’avance sur la concurrence au niveau des titres orientés plate-formes mais cet opus tout en laine arrive-t-il à se montrer à la hauteur de l’héritage de ses ancêtres du même genre ? Voici notre réponse.
A l’instar de Super Mario Maker sur 3DS, ce Poochy & Yoshi’s Woolly World est bien un portage de l’épisode sorti en 2015 sur Wii U. Nous y retrouvons les mêmes niveaux ainsi que la même intrigue. Les Yoshis ont été enlevés et détricotés, il va alors falloir parcourir six mondes pour tous les sauver. Il ne fallait pas s’attendre à un scénario très recherché car le jeu mise avant tout sur son gameplay ainsi que son esthétique qui a déjà fait ses preuves. Aussi, vous ne serez pas surpris d’apprendre que cette version 3DS ne propose pas de réelles nouveautés en comparaison de la version Wii U, le constructeur japonais n’ayant pas jugé utile de faire de grands efforts pour se démarquer du jeu de base. Quoiqu’il en soit, nous sommes bien face à un jeu rempli de bonnes idées et surtout d’un charme qui ne laissera pas les fans indifférents.
Colore le monde…
Ce qui frappe au premier abord, c’est bien entendu l’univers coloré que nous sommes invités à parcourir en compagnie de notre petit dinosaure. L’aspect tout en laine est du plus bel effet sur l’écran de la 3DS. Bien entendu, il ne faut pas s’attendre à un rendu aussi réussi que sur Wii U mais le résultat reste bluffant. Avec six mondes composés de huit stages chacun, l’aventure est un émerveillement pour nos yeux… mais aussi pour nos oreilles. La bande originale colle en effet parfaitement avec les événements à l’écran tout en apportant des notes joyeuses qui tranchent avec les musiques épiques ou très sombres de nombreuses productions actuelles. Que nous apprécions ou non, il faut bien reconnaître que les jeux Nintendo apportent toujours une petite bouffée d’oxygène à un média qui se prend de plus en plus au sérieux. Pour en terminer avec l’aspect esthétique, on regrettera l’utilisation assez limitée de la 3D stéréoscopique qui n’apporte qu’un effet de profondeur, certes réussi, mais sans plus-value significative. Il est dommage de constater que cette fonctionnalité centrale de la machine (qui la porte jusque dans son nom) est devenue au fil du temps un simple gadget. Poochy & Yoshi’s Woolly World ne fait hélas pas exception à la règle et il en est de même pour le tactile sous-exploité. Heureusement, l’essentiel du jeu est ailleurs.
Facile à tricoter
Dans chaque niveau, Yoshi devra rallier un point A à un point B dans la plus pure tradition des jeux de plate-formes. Des ennemis emblématiques de l’univers de Mario tenteront de nous barrer la route comme les Koopa, les plantes Piranha ou encore les Cheep Cheep. Pour se défaire de ces menaces, il faut les avaler avec la super langue de notre dinosaure pour ensuite en faire des pelotes de laines. Ces dernières peuvent ensuite être utilisées comme des projectiles qui sont très utiles pour révéler des zones secrètes ou tout simplement viser d’autres ennemis. Il s’agit de la faculté majeure de notre héros et donc bien évidemment de l’aspect central du gameplay. La variété n’est donc pas forcément de mise, même si de rares zones bonus permettent de transformer Yoshi en géant ou lui donne la possibilité de creuser, ce qui offre quelques moments originaux dans cette aventure néanmoins très linéaire. Tous les quatre niveaux, un boss viendra ponctuer notre épopée, mais là encore, les combats ne sont pas bien compliqués et restent très classiques. Si parfois tel ou tel chapitre peut s’avérer difficile à achever, les boss eux sont bien souvent plus aisés à vaincre.
Quoiqu’il en soit, la difficulté globale de ce Poochy & Yoshi’s Woolly Word n’est pas très élevée. Même en mode classique, il n’est pas rare d’enchaîner plusieurs heures sans mourir. Cela vient en partie du fait que notre héros répond parfaitement aux sollicitations du joueur (donc peu de chutes mortelles par exemple) mais c’est également lié à une difficulté croissante mais qui n’atteint jamais « l’infaisabilité » totale en fin d’aventure. De plus, si vous rencontrez des soucis pour progresser, sachez qu’il est possible de switcher à n’importe quel moment vers le mode « Relax ». Il permet notamment à Yoshi de voler, d’utiliser les tipoochys en quantité illimitée comme projectile (à la place des pelotes de laine) et aussi de dévoiler toutes les zones secrètes qui étaient préalablement cachées. Cela facilite considérablement la progression et cela rend surtout le titre accessible aux plus jeunes. Il est aussi possible de récupérer des badges pour les utiliser dans un niveau. En déboursant quelques gemmes, ils apportent des bonus bien utiles (et parfois carrément cheatés) à Yoshi. Il peut ainsi subir moins de dégâts, être insensible au feu ou encore l’empêcher de tomber dans les trous mortels. Plutôt que de passer en mode relax, ils permettent donc de rendre un niveau plus facile mais peuvent aussi dénaturer totalement le peu de challenge qui est offert. Par exemple, un chapitre se déroulant dans un château rempli de lave et de projectiles enflammées devient d’une facilité déconcertante avec le badge de résistance au feu. Pas d’inquiétude, c’est bien le joueur qui choisi ou non de les utiliser, ce n’est pas un véritable défaut puisque leur utilisation n’est jamais imposée.
Yoshi et son ami
Ce Poochy & Yoshi’s Woolly World renferme tout de même d’autres « activités » en plus de l’aventure principale. En effet, en récoltant les nombreux bonus éparpillés dans chaque niveau, ce qui offre forcément une certaine rejouabilité pour tous les trouver, il y a aussi des aspects plus inattendus comme le fait de pouvoir customiser son Yoshi. S’il est possible d’obtenir de nouveaux skins en récoltant toutes les pelotes d’un level, nous avons aussi la possibilité de créer notre propre héros à l’aide des motifs qui se débloquent au fur et à mesure de la partie. Ce côté customisation n’est pas très développé mais il est toute de même le bienvenu. Petite nouveauté, Poochy a droit à ses propres niveaux dans lesquels il court en permanence et le joueur doit le guider pour collecter un maximum de gemmes tout en accomplissant divers objectifs. Ces petits chapitres qui s’apparentent à un runner n’ont rien de bien novateur mais ils apportent un peu de variété. Pour finir, le cinéma des Yoshis nous invitent à pouvoir écouter librement les musiques du jeu mais aussi à consulter le bestiaire rencontrés lors de notre progression ou encore à répondre à une question quotidienne en visionnant un court-métrage mettant en scène Yoshi et Poochy dans leur vie de tous les jours. Des « à côtés » assez sympathiques bien que pas forcément indispensables pour apprécier ce titre à sa juste valeur.
Si les possesseurs de l’opus Wii U auront bien du mal à trouver un véritable intérêt à ce portage, les autres apprécieront cet excellent jeu de plate-formes. Les six mondes offrent sans mal une durée de vie conséquente et l’aventure y est bon enfant. Dans l’ensemble, il n’y a pas grand chose à reprocher à cette version 3DS même si nous aurions apprécié plus de nouveautés. Poochy & Yoshi’s Woolly World s’inscrit dans la lignée des portages réussis, qui font un peu dans le service minimum. Mais vu les nombreux joueurs qui ont boudé la console de salon du constructeur japonais, il y a fort à parier que beaucoup découvrirons ce jeu avec son arrivée sur la machine nomade. Si nous y ajoutons en plus un prix relativement abordable pour une « nouvelle » sortie, il n’y a donc plus aucune excuse pour ne pas craquer, surtout si vous êtes un amoureux du genre. Voilà qui vient une fois de plus enrichir l’excellente ludothèque de la 3DS.
Verdict : 8/10
Poochy & Yoshi’s Woolly World est une réussite incontestable. Celles et ceux qui se lanceront dans cette aventure pour la première fois découvrirons un univers coloré et plein de charme, doté d’une bande son excellente, et d’une difficulté croissante qui s’adapte parfaitement aux joueurs adultes comme aux plus jeunes via le mode relax ainsi que les badges. On regrettera tout de même des boss peu inspirés et une certaine répétitivité malgré un gameplay parfaitement adapté à la 3DS. Certes, la 3D stéréoscopique et le tactile ne sont pas mis en avant, mais l’intérêt est bien ailleurs. Nintendo propose une nouvelle fois un jeu de plate-formes exceptionnel et nous n’allons pas bouder notre plaisir.
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