Disponible depuis le 18 février en France, Pillar est un jeu indépendant qui, disons-le clairement, tend le bâton pour se faire battre. Développé et édité par MichaelArts (autrement dit Michael Hicks à lui seul), le soft en question est en effet très compliqué à cerner (et encore plus à expliquer).
Les fans de jeux vidéo indépendants que nous sommes ont vu passer des tonnes de titres ces dernières années. Pourtant, force est de constater que Pillar fait partie de ceux qu’on oubliera très rapidement. Intégralement en anglais, ce « jeu » est au final un test de personnalité interactif. Oui, vous avez bien lu. Seulement voilà, là où Doki Doki Universe mêlait cet aspect social à de l’humour ou encore à de vrais objectifs à accomplir, Pillar, lui, n’est jamais gratifiant.
Pour faire court, vous débutez le jeu en choisissant un pseudo, puis en sélectionnant un trait de caractère parmi les six suivants : Distant, Concentré, Généreux, Capable, Tenace, Novateur. A quoi bon, me direz-vous ? Cela afin de définir le gameplay auquel vous allez avoir droit durant le jeu à proprement parler. Prenons un exemple : en choisissant un personnage dit distant, vous allez devoir vous faufiler tel Solid Snake entre des gens de tous âges qui ne doivent sous aucun prétexte vous remarquer. Auquel cas c’est le game over pur et simple.
A contrario, en choisissant Capable ou bien Généreux en début de partie, vous devrez résoudre là encore toutes sortes de puzzles mais en allumant obligatoirement toutes les lumières qui se trouvent sur votre passage… Déroutant, vraiment ! Les heures de jeu s’enchaînent donc sans que l’on ne sache réellement ce que l’on est en train de faire. Pire, on s’y ennuie fermement. Le fait qu’aucun dialogue, aucune voix, ni aucune cut-scene ne soit présente n’aide probablement pas.
La surprise fut donc totale, car les trailers mettaient bel et bien en avant une certaine histoire. Le synopsis du jeu était le suivant : « Perdus dans une petite bourgade enneigée, quelques individus partent à la recherche d’un artefact mystérieux, amenant à la connaissance et à la compréhension. » Honnêtement on aurait adoré avoir cet artefact entre les mains lors de nos sessions de jeu. A contrario, on a surtout enchaîné les boîtes de Doliprane.
C’est d’autant plus dommageable que Pillar n’est pas moche et qu’il bénéficie même d’une patte artistique assez atypique. Les musiques sont elles aussi très agréables pour nos tympans et cela reste l’une de ses plus grandes qualités. La durée de vie, quant à elle, ne se chiffrera que selon vos envies et/ou vos capacités à adhérer au concept.
A la fois test de personnalité et compilation de puzzles sans queue ni tête, Pillar ne plaira clairement pas à tout le monde. Il serait également faux de dire qu’il est taillé pour un public adepte de jeux indés. En effet, le fait qu’il soit intégralement en anglais, assez mou, très compliqué à cerner, et au final assez peu prenant le réservera sans nul doute à une élite encore plus minoritaire que prévue.
Verdict : 5/10
Vendu un peu moins de 10 euros, Pillar est un petit jeu indépendant ressemblant à s’y méprendre à un test de personnalité. Original dans son approche, il devient vite difficile de comprendre ce qu’a voulu nous montrer Michael Hicks à travers son bébé. Jeu indépendant n’est pas forcément signe de réussite à tous les coups. Les fans de puzzle-games un brin poétiques pourront toutefois se laisser tenter sans trop de réticences. Les autres le regarderont du coin de l’oeil, puis se dirigeront vers quelque chose de plus ludique.
Laisser un commentaire