Après des années de travail, Konami avait réussi, depuis 2014, à faire revenir sa franchise de football à la hauteur de son grand rival de toujours. Avec PES 2018, l’éditeur japonais pouvait même tenter de prendre l’avantage sur son adversaire dans le temps additionnel. Manette en mains, le constat est sans appel même si les défauts de PES restent hélas toujours les mêmes. Suivez-nous pour un petit tour de terrain.
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version physique fournie par l’éditeur
Les habitués de la licence ne seront pas dépaysés dès l’apparition des différents menus. Il est possible de lancer un match instantanément ou bien de sélectionner le mode qui nous parle. C’est bien simple, il y a de tout dans ce PES 2018 : Des matchs exhibition, en ligne, les compétitions continentales, les nationales, la carrière, le mode « Vers une légende », coopération en ligne et bien d’autres. Nous y reviendrons en détail dans les lignes qui suivent. Cependant, il y a un domaine dans lequel un jeu de foot doit s’illustrer, il s’agit bien évidemment du gameplay. Dans une ère où seule la simulation ultra réaliste semble tolérée, Konami a essayé de contenter tout le monde avec une prise en main immédiate mais aussi exigeante pour celles et ceux qui voudraient une expérience ancrée dans le « réel ».
Du football pour tous
Dès le lancement du jeu, vous pouvez choisir le mode de difficulté qui vous convient afin de calibrer l’IA. D’amateur jusqu’à légende, il y en a pour tous les niveaux donc aucun souci là dessus. Dans l’ensemble, malgré une orientation vers la simulation, la vitesse de jeu est rapide d’une part grâce à la fluidité constante mais aussi dans les déplacements des joueurs. Si une certaine lourdeur peut se faire ressentir dans FIFA 18, ça file plutôt vite avec ce PES 2018. Cependant, il n’est pas non plus évident de marquer. En effet, l’intelligence artificielle a été sensiblement améliorée et en particulier pour les gardiens. S’il arrive que ces derniers passent parfois (assez rarement tout de même) au travers, ils restent généralement très efficaces sur leur ligne de but. Frapper en force n’est pas toujours la solution et un petit lob est parfois la meilleure décision. Là encore, tout dépend de votre manière de jouer. Si vous désirez maîtriser tous les gestes techniques, le mode entraînement sera la meilleure manière de se perfectionner (une évidence). Pour les autres, il est possible de jouer sans fioriture, histoire de passer un bon moment sans se prendre la tête. En ce qui concerne le gameplay, nous sommes plus en présence de quelques ajustements plutôt que de réelles améliorations.
Toujours les mêmes avantages et inconvénients
L’autre grosse partie de PES 2018, c’est bien évidemment son contenu. Comme chaque année, c’est aussi à ce niveau que ça pêche. De nombreuses équipes majeures manquent hélas à l’appel ou bien ne possèdent pas leur vrai nom ainsi que leur maillot de la saison. Ainsi, des clubs mythiques comme le Real Madrid, le Bayern Munich, la Juventus de Turin, Manchester United ou même Chelsea ne sont pas sous licence officielle. C’est bien dommage et cela peut casser l’immersion chez les plus exigeants. Il en est de même pour les stades qui sont au nombre de 36. Nous y retrouvons des arènes légendaires comme le Camp Nou, Anfield, Signal Iduna Park, San Siro ou bien le Maracana mais beaucoup d’enceintes ne figurent pas dans la liste. Une fois de plus, FIFA possède une très grande longueur d’avance à ce niveau. Heureusement, nous retrouvons avec plaisir les coupes continentales comme l’UEFA Champions League, l’Europa League, l’AFC Champions League et bien d’autres. Quoi de mieux que vibrer lorsque les hymnes des coupes d’Europe retentissent… La franchise de Konami n’a toujours pas perdu cette exclusivité et souhaitons pour eux qu’ils parviennent à la conserver.
Enfin, nous devons bien sûr évoquer les différents modes de jeu. Là aussi, pas d’évolution majeure mais toujours du très solide. Le mode « Vers une légende » nous invite à créer un jeune joueur ou bien à en utiliser un déjà existant pour le hisser vers les sommets. Ensuite, nous avons aussi la Ligue des Masters qui nous met cette fois dans la peau d’un entraîneur. Divers modes en ligne sont aussi proposés et nous pouvons donc jouer un match tranquillement contre un adversaire ou bien faire une saison entière en multijoueur. Un mode coopération voit aussi le jour et il est possible d’y jouer à deux ou trois joueurs. Une bonne nouveauté qui offre aussi une bonne dose de convivialité. Bien évidemment, nous avons toujours la possibilité de créer nos propres compétitions et de les disputer avec un ami. Le multijoueur en local est bien entendu de la partie lui aussi. Bref, c’est du classique mais aussi du très solide et il y a largement de quoi nous occuper durant de longues heures. Les fans apprécieront de personnaliser leur progression dans n’importe quel mode et de pouvoir visionner de nombreuses statistiques sur leurs réussites comme sur leurs échecs. Les autres ne sont pas obligés de faire attention à tout cela et peuvent se lancer immédiatement dans une partie ou bien dans une compétition. L’immédiateté est toujours la clé mais une certaine forme d’exigence se manifestera toujours pour ceux qui cherchent une expérience plus poussée et immersive.
Maintenant, arrêtons nous un peu sur l’esthétique de ce PES 2018. Graphiquement, il faut bien admettre que la copie est très propre. La plupart des joueurs sont bien modélisés malgré quelques animations encore un peu robotiques. Les émotions, comme la joie après un but ou la déception après une occasion ratée, sont parfaitement visibles sur le visage des sportifs. En ce qui concerne les stades, ces derniers sont parfaitement modélisés, avec une mention spéciale pour le Camp Nou, Anfield et le Signal Iduna Park qui sont sous licence officielle et profitent donc d’un travail plus approfondi. De plus, la fluidité est constante et rien de vient casser l’immersion en terme de rendu. Notons aussi l’ambiance réussie dans les enceintes ainsi que les hymnes avant chaque début de match international. Cela peut paraître anecdotique mais pour les fans, ces petits ajouts peuvent faire la différence. Les musiques proposées dans les menus ne sont pas très nombreuses mais cette playlist est composée de chanteurs célèbres comme Bruno Mars ou Linkin Park. De quoi mettre un peu d’ambiance lorsque vous naviguez entre les modes ou lorsque vous personnalisez votre équipe. Par contre, il serait grand temps de changer le duo de commentateurs français (Grégoire Margotton et Darren Tulett)… Leurs remarques sont généralement à côté de la plaque et leurs blagues toujours aussi insupportables. Dans un autre domaine, notons aussi que les effectifs sont régulièrement mis à jour automatiquement selon les performances des joueurs dans la réalité. Vous l’aurez compris, PES 2018 est un jeu solide malgré des défauts qui persistes depuis déjà plusieurs itération. Il n’en reste pas moins à la hauteur de son concurrent voire même sensiblement au dessus. Cependant, il faut bien admettre que la révolution du genre, aussi bien visuelle qu’au niveau du gameplay, n’est pas pour de suite.
Verdict : 8/10
Konami nous livre un PES 2018 brillant qui saura plaire aux fans de football comme aux amateurs du genre. Le mode coopération est la principale nouveauté qui brille, alors que le reste s’avère être globalement une redite des épisodes précédents. Cela n’enlève rien à la qualité du jeu aussi bien dans son gameplay, accessible mais aussi exigent pour ceux qui le veulent, que dans son aspect visuel. Il reste toujours du travail au niveau des licences officielles mais pour les reste, il n’y a pas grand chose à redire.
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