Certaines batailles ne parviendront peut-être jamais à trouver d’issue : les adversaires se rendent coup pour coup et l’on parvient difficilement à les départager. Chaque année, FIFA et Pro Evolution Soccer s’affrontent dans une lutte pour obtenir le titre de meilleure simulation sportive. Et si depuis plusieurs années, la franchise d’Electronic Arts était parvenue à se hisser au sommet, force est de constater que le travail de Konami a finalement payé, à en croire les éloges reçus par PES 2015. La franchise FIFA serait-elle en perte de vitesse ? PES parviendra-t-il à reconquérir le trône ? Le coup de sifflet est donné, la partie peut commencer !
Une passe millimétrée…
Pour son vingtième anniversaire, Pro Evolution Soccer devait marquer le coup, en parvenant à détrôner son rival de toujours. Il va sans dire qu’il s’agit là d’un enjeu de taille pour la franchise de Konami. Mais force est de constater que depuis l’année dernière, les choses ont quelque peu changé. Et pour cause, le gameplay a véritablement été peaufiné, pour laisser toujours plus de place à la construction. Le possesseur du ballon dispose ainsi d’un sérieux avantage, d’autant que la défense centrale a tendance à oublier les milieux offensifs, plus vifs et tranchants près de la surface de réparation.
Ainsi, la mise en place d’une stratégie visant à prendre le contrôle du jeu par un système de passes efficientes semble être la meilleure alternative. En maîtrisant ces échanges millimétrés, bien plus carrés qu’auparavant, vous serez en mesure de vous créer de solides occasions. La physique du ballon ainsi que la mobilité de certains joueurs vous permettra de vous faufiler entre les lignes adverses, afin de loger une balle dans le petit filet. Et comme si cela ne suffisait pas, le jeu de tête a été amélioré, afin d’accentuer le réalisme lors des duels aériens.
Malheureusement, et même si les mécanismes mis en place permettent d’optimiser la construction du jeu, PES perd quelque peu de sa saveur, car trop prévisible. Cette part d’aléatoire si frustrante mais nécessaire n’est plus, et l’on assiste à des rencontres où l’issue semble rapidement pliée, si tant est que vous meniez la partie. L’arbitrage, habituellement considéré comme étant ultra sévère, n’est plus que l’ombre de lui-même. Quasiment inexistant, l’homme en jaune censé faire régner la loi sur le terrain ne sert finalement qu’à faire de la figuration. N’espérez ainsi pas obtenir gain de cause suite au tacle assassin porté sur l’un de vos joueurs, car il est fort probable que cela ne se produise jamais, ce dernier faisant trop souvent preuve de laxisme sur des fautes pourtant évidentes…
Et que peut-on dire des gardiens, pourtant si charismatiques au moment de déloger une frappe qui se dirige vers la lucarne. Ces derniers restent finalement impassibles lors d’affrontements en un contre un, et ne parviennent pas à contenir ces frappes généralement très prévisibles et aux trajectoires souvent identiques.
Enfin, notons que PES n’est toujours pas parvenu à obtenir la totalité des licences, ce qui nous contraint à jouer avec des équipes au nom et maillot génériques. Il est plus dommageable en revanche de constater que les dernières recrues du mercato d’été n’ont toujours pas été implémentés : point de Di Maria au Paris Saint Germain, Oscampos à Monaco etc etc.
Un renard des surfaces
En ce qui concerne son contenu, Pro Evolution Soccer n’est pas en reste. En dehors des différentes compétitions qu’il est possible de créer seul ou entre amis, le titre de Konami dispose d’une batterie de modes de jeu relativement complète. La Ligue des Masters est bien évidemment toujours de la partie. Il s’agit d’un système de gestion de club, dans lequel vous incarnez un entraîneur charismatique en quête de gloire. Votre objectif, menez votre équipe à la victoire ! Avant de pouvoir démarrer l’aventure avec le club de votre choix, vous devrez créer votre propre avatar. À ce propos, l’éditeur a fait un travail formidable concernant les combinaisons possibles. En effet, la personnalisation de votre avatar est poussée à l’extrême, difficile de faire plus complet ! Une fois les différentes modalités validées, vous devenez un manager en devenir. L’état des finances du club, la négociation des contrats des joueurs, le mercato, et le plus important, la gestion de l’équipe, chacune de vos actions aura un impact sur la santé de l’équipe.
Si l’apparence de ce mode de jeu est minimaliste et plutôt sobre, elle reste néanmoins épurée et simple d’utilisation. On se prend rapidement au jeu qui consiste à jouer au petit patron et l’on apprécie de pouvoir créer l’équipe parfaite, avec l’aide de notre assistant géré par l’IA. Ce dernier nous apporte régulièrement de précieux conseils, relativement utiles aux débutants qui souhaitent maîtriser ce mode, ainsi qu’aux habitués qui y trouveront là des informations supplémentaires. De nombreuses données apparaissent d’ailleurs régulièrement à l’écran, et il est possible de les consulter afin de connaitre l’état de forme de votre équipe, ses principales caractéristiques. On entre pour ainsi dire dans une véritable phase de gestion à la Football Manager…
Le mode Vers une légende vous invite quant à lui à prendre le contrôle de l’un de vos joueurs favoris, et ainsi décider de l’avenir de sa carrière. Le concept est intéressant quoi que daté et peu innovant. Le choix du joueur a également son importance, et vous ne prendrez certainement pas le même plaisir à jouer avec un défenseur (qui touche vraisemblablement peu de ballons) par rapport à un milieu offensif qui créera de nombreuses occasions durant la rencontre. Il vous faudra également choisir votre angle de vue avec attention, certaines caméras laissant parfois à désirer en ne couvrant pas la totalité de la surface de jeu.
Mais My Club est probablement le mode de jeu sur lequel Konami semble miser le plus. Cet équivalent de l’Ultimate Team de FIFA propose ainsi de former la meilleure équipe de tous les temps. Pour ceux et celles qui ne sauraient pas, My Club vous propose de créer la meilleure collection de cartes de joueurs, qui seront utilisées lors de match afin de vous assurer la victoire. Votre entraîneur ainsi que vos joueurs peuvent être améliorés en vue de renforcer votre effectif. À ce propos, chaque joueur peut, si vous ne souhaitez pas prolonger son contrat, se reconvertir en coach dans le but de faire évoluer un autre de ses coéquipiers. Un apport de poids, qui peut rapidement permettre à l’un de vos poulains de gagner plusieurs niveaux d’expérience.
En remportant les différentes compétitions et ligues qui vous sont proposées (disponibles contre l’IA ou en ligne), vous serez en mesure d’amasser une fortune colossale en vue de vous offrir (ou obtenir suite à une victoire) des recruteurs, lesquels dénicheront pour vous de nouveaux joueurs de talent, ou pas. Le jeu fait alors la part belle à l’aléatoire, qui pourrait bien ne pas vous être favorable… À vous donc de débloquer les meilleurs chasseurs de talent !
Quelques conseils : Il est important d’amasser un maximum de crédits si vous souhaitez recruter de nouveaux joueurs, un nouvel entraîneur ou accroître la taille de votre effectif. Ainsi, commencer par des compétitions mineures face à l’IA peut être une stratégie intéressante pour anticiper les futurs matchs face à des joueurs sur-entraînés et venant du monde entier.
Il tire… Et c’est le but !
Un travail important a été apporté aux graphismes de cette nouvelle mouture. Des interfaces épurées, de nouvelles licences et leurs maillots, ainsi qu’une modélisation en partie réussies. C’est d’ailleurs assez paradoxal dans la mesure où certains visages frôlent le photo-réalisme, tandis que d’autres subissent une sorte de transformation qui les dénature quelque peu.
Le constat est assez troublant et les différentes images présentes dans cet écrit en attestent… Les cinématiques représentent généralement parfaitement les joueurs que l’on peut reconnaître aisément. En revanche, certains joueurs ne sont pas épargnés, à l’image d’Iker Casillas, visible dans le sceenshot ci-dessus. C’est d’autant plus dommage quand on sait que c’est ce même Fox Engine qui a permis à Metal Gear Solid V: The Phantom Pain un rendu si impressionnant. La comparaison frôle le ridicule, vous en conviendrez, mais tout de même : lorsqu’on voit le travail abattu dans le système de personnalisation de votre entraîneur dans le mode Ligue des Masters, on se demande comment ce genre de résultat est parfois possible. Pas de quoi s’affoler en revanche, il s’agit certainement de quelques exceptions que vous serez sans doute nombreux à nous partager sur les réseaux sociaux.
Les stades sont quant à eux modélisés à merveille et l’on apprécie l’ambiance générale qui règne dans ces arènes. Il s’agit d’ailleurs de l’un des points forts de ce PES 2016, qui propose ici une tracklist de qualité (même si relativement limitée) dans les menus, ainsi que la présence sonore du public durant les matchs, lesquels scandent avec plaisir l’hymne de leur club. En toute subjectivité, nous avons également apprécié le duo de commentateurs Grégoire Margotton et Darren Tullet qui, malgré le côté répétitif de leur discours respectif, auront su nous donner le sourire, grâce à quelques phrases cultes que vous découvrirez durant vos prochaines parties.
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