La fin d’année approche et il faut occuper les joueurs WiiU jusqu’à l’arrivée en mars de la Switch. Pas de souci, Nintendo a encore quelques cordes à son arc pour faire vivre sa console, au moins pour un dernier Noël. L’une d’entre elles s’appelle Paper Mario Color Splash, et on vous en parle dans ce test.
De l’importance du recyclage
S’il se pare d’un sous-titre inédit, ce Paper Mario Color Splash s’avère d’une part être un énième épisode de la série Paper Mario et de l’autre la suite spirituelle de l’épisode 3DS Sticker Star. Ce premier fait est l’exemple type d’un problème auquel est de plus en plus confronté Nintendo : la sur-utilisation de ses licences. Nintendo se doit, pour survivre et regagner le cœur des joueurs, de renouveler son catalogue de licences (le gros succès de Splatoon en est témoin) ou de suffisamment moderniser ses classiques pour leur permettre de briller à nouveau (avons-nous réellement besoin d’évoquer le phénomène Pokemon GO ?). Paper Mario Color Splash est donc le cinquième épisode d’une licence (Paper Mario) qui se veut être un spin-off inavoué de Super Mario RPG, déjà spin-off de la saga de base Super Mario Bros. A trop étirer un concept, on finit malheureusement par en perdre l’essence, et la surprise des joueurs devant celui-ci n’est pas la même la première et la cinquième fois.
Paper Mario Color Splash nous raconte donc une histoire assez classique dans l’univers de Paper Mario. De grands méchants s’amusent à voler la couleur du monde et Mario va devoir réparer tout ça. D’un côté, il va devoir arrêter les-dits grands méchants et les milliers de Maskass et Koopa sur son chemin. De l’autre, il va falloir réparer toutes leurs erreurs, ce qui implique de recolorer chaque parcelle de terrain qu’ils ont aspiré. Mais comment Mario peut-il bien s’y prendre, lui n’étant pas un peintre né ? Et bien il pourra compter sur l’aide de son nouveau compagnon (Goodbye Luigi), un pot de peinture du nom de…Peinturion.
Paper Mariole
S’il est une qualité que Paper Mario n’a pas perdu avec les années, c’est bien son humour. Les personnages passent leur temps à questionner l’utilité de chaque fonction du jeu et on assiste à un véritable festival de jeux de mots et d’auto-dérision. Toutes les vannes ne passent pas mais elles suffisent à nous faire lâcher un sourire. Au milieu d’une offre de jeu de plus en plus mature, il fait bon de se retrouver parfois avec un jeu « innocent », où l’on rit plus qu’on ne tire, où les personnages ne meurent jamais vraiment. C’est aussi ça, l’aventure Paper Mario.
L’autre de ses principales qualités, c’est encore une fois son esthétique hyper maîtrisée. Après presque 4 ans de WiiU, Nintendo a bien compris que ce n’était pas sur la technique pure qu’ils pourraient se démarquer. A l’instar de beaucoup de jeux du catalogue de la WiiU (Kirby et le pinceau Arc-en-ciel, Yoshi’s Wooly World), Paper Mario Color Splash profite d’une direction artistique léchée et base son gameplay sur celle-ci. Tout est dans le nom du soft. Mario retrouve sa forme papier et l’univers ses décors cartonnés. Le chara-design n’a pas grandement évolué puisqu’il s’agit à peu près des mêmes personnages que d’habitude, mais leurs nouvelles mimiques servent très bien l’univers du jeu. Big up aux Maskass, toujours aussi crétins mais toujours aussi bons. Pas uniquement là pour faire de la décoration, les aspects « papier » et « coloré » de la direction artistique servent beaucoup dans le gameplay, que l’on vous détaille de suite.
Hearthwomp : Heroes of Nintendo
Avec une tendance à l’action de plus en plus présente dans le milieu du jeu vidéo, les jeux de rôle au tour par tour voient leur heure de gloire s’éloigner de plus en plus. Pour essayer d’appâter le chaland, Intelligent Systems (développeur du jeu) a tenté de renouveler son classique tour par tour en y ajoutant un système de cartes. Le panel d’attaque est sensiblement le même que dans les opus précédents : on peut toujours sauter sur la tête des ennemis, donner des coups de marteau et déchaîner les éléments grâce aux fleurs. Là où tout diffère, c’est dans l’initiation de ces attaques. Mario dispose désormais d’un deck avec des cartes qui symbolisent des actions. On entame donc un combat en sélectionnant la-dite carte (un « saut unique » par exemple). Celle-ci choisie, il faudra y mettre de la peinture (plus vous en mettez, puis la carte aura d’effet). A l’instar de n’importe quel épisode de Paper Mario ou de Super Mario RPG, il vous faudra enfin appuyer au bon moment sur la touche d’action durant l’animation d’attaque pour infliger des dégâts supplémentaires, et souvent nécessaires. Chaque victoire vous rapportera des pièces, de nouvelles cartes, de la couleur et des petits marteaux qui augmenteront le maximum de peinture que vous pouvez porter sur vous. Avec un monde entier à repeindre, il va vous en falloir souvent, donc prenez bien soin de récupérer chaque bonus.
Jump They Say
Paper Mario, ce n’est pas que des combats, c’est aussi un peu de plateforme et des puzzles/énigmes qui parsèment chaque niveau. La plateforme est assez basique, dans la mesure où votre personnage ne peut pas « tomber ». Il peut descendre, oui, mais dès qu’il y a un peu de hauteur, les murs invisibles sont de sortie. Nul n’est question de ralentir votre progression ici. Vous aurez déjà bien à faire avec les petites énigmes. Certaines qu’on appelera « à la Yoshi’s Wooly World », nécessitent de jouer sur les propriétés basiques du papier : le fait qu’il se plie, qu’il est léger. D’autres impliquent également la peinture, puisque certains passages du jeu ne seront accessibles qu’en repeignant des zones précises, ou même des personnages (on vous laisse la surprise).
Le dernier gros élément de gameplay est le découpage. Notre petit Peinturion a une propriété spéciale : dés qu’il peut distinguer une forme géométrique précise dans le décor (Un arc de cercle formé à l’arrière plan, par exemple), il peut la découper et vous faire rentrer dedans. Dans l’exemple évoqué en parenthèses, il découpera cet arc de manière à ce que vous le traversiez et atterrissez à l’emplacement qui correspond au bout de l’arc. Cette capacité vous est souvent utile, notamment pour traverser des fleuves alors qu’aucun pont n’est disponible.
Mais pourquoi tant de haine ?
Malgré un système de jeu qui semble se renouveler, des puzzles intéressants, une beauté et un humour de tous les instants, pourquoi n’allons quand même pas accorder à ce Paper Mario Color Splash une note d’exception ? Et bien, tout simplement car le jeu se révèle assez ennuyeux, dans la pratique. Beaucoup d’idées bonnes sur le papier (lol) échouent à l’exécution parce qu’on a parfois l’impression que le jeu nous impose des mécaniques peu intuitives. Le gameplay s’est enrichi, c’est indéniable, mais au lieu de rendre le tout plus dynamique comme le réussit souvent la franchise Super Mario RPG, le jeu se ralentit cruellement. L’initiation d’une attaque prend tellement de temps que l’on finit peu à peu par s’ennuyer de ces combats qui constituent les principales phases de gameplay en-dehors de la marche. Le rythme du tour par tour se voit ralenti et c’est bien là le problème.
Pour ce qui est de son contenu, le jeu ne prend pas le joueur pour un demeuré et la galette, pour la quarantaine d’euros demandés, vous livrera une aventure complète d’une vingtaine d’heures et ponctuée de petits mini-jeux agréables et autres petits challenges disséminés dans les niveaux. Mais l’aventure s’avère tellement répétitive et déjà-vue qu’il est difficile de ne pas ressentir des longueurs durant celle-ci.
Un dernier petit bon point : la bande-son, très apaisante et qui colle parfaitement à l’univers stylisé et coloré du plombier moustachu.
Verdict
Il n’est pas chose aisée de prendre des risques, mais malheureusement c’est parfois nécessaire pour le bien d’une licence et de ses joueurs. Avec ce cinquième opus de Paper Mario, Nintendo choisit la facilité et présente un jeu entre mécaniques efficaces et fausse-bonnes idées. Un jeu qui est visuellement inspiré, un jeu qui fait du bien parce que son univers est apaisant, mais qui peine tellement à décoller et à se distinguer qu’il en devient fatigant. Le nouveau système de combat ne marche pas, on répète des patterns que l’on effectue déjà depuis des années, encore et encore… On aimerait vous conseiller Paper Mario Color Splash pour alimenter le Noël de votre WiiU, mais rien n’y fait. A moins que vous n’ayez jamais joué à un Paper Mario ou que vous soyez particulièrement patient avec son système de combat, on vous conseillera plutôt de vous replonger dans une des précédentes aventures du plombier de papier. La WiiU est rétrocompatible, ne l’oubliez pas.
Test effectué avec une version éditeur sur WiiU
hhhhhh
27 octobre 2016 at 18 h 24 minEn total désaccord avec la critique, jeu très innovant, très différent de ce que la série avait l’habitude d’offrir.. et ma foi très agréable à parcourir, en somme une valeur sûre