Après Orcs Must Die! 3 paru en 2021, la licence Orcs Must Die revient avec un tout nouvel opus : Deathtrap, sur PC, Xbox Series X et PS5. Développé par Robot Entertainment, un studio indépendant fort d’une dizaine d’années d’expertise dans le zigouillage d’orcs, Orcs Must Die! Deathtrap est un Tower Defense en vue TPS dans lequel il vous faudra protéger des failles dimensionnelles contre une invasion d’orcs et de démons en tous genres. À coups de clé à molette magique, de tromblon, ou bien de pièges grossiers et sadiques, tous les moyens sont bons pour défendre les failles.
Test réalisé sur PC à l’aide d’une copie numérique envoyée par l’éditeur
Pas de chichis
Le jeu commence par une cinématique d’introduction dans laquelle on découvre (ou redécouvre, pour les vétérans de la licence) nos mages écoutant un conseil de guerre. Ce dernier révèle que les Orcs se cherchent un nouveau chef de guerre après que vous, valeureux héros, avez défait le précédent leader maléfique. Les affreux généraux ont alors entamé une parade de coq dans laquelle ils cherchent à démontrer leur toute-puissance pour élire leur suprême leader. Il faut donc calmer leurs ardeurs et tuer le mal à sa racine en éliminant les généraux.
Simple, basique. Bien que la cinématique soit en anglais sans sous-titres par défaut, ce qui d’ailleurs est une constante dans le jeu puisque, outre l’interface, les dialogues ne sont ni sous-titrés, ni traduits, on peut malgré tout facilement comprendre les enjeux. Dans la licence Orcs Must Die! les méchants affreux cherchent à passer les failles, des passages dimensionnels empreints de magies pour se rendre de l’autre côté. Orcs Must Die! Deathtrap reprend les mécaniques bien connues de ses prédécesseurs et ajoute un soupçon de nouveauté bienvenue, comme le multijoueur jusqu’à 4 joueurs sublimé par Unreal Engine 5. Rassurez-vous, il n’est pas nécessaire d’avoir joué aux précédents titres pour profiter de ce nouvel opus, c’est d’ailleurs notre cas. En effet, des vidéos tutoriels sont disponibles dans le hub central expliquant tous les rudiments du jeu. Plutôt malin, les vétérans n’auront pas à se farcir des tutoriels obligatoires, tandis que les néophytes pourront prendre en main, sans mal et pas-à-pas, les concepts et les mécaniques.
Le hub central prend la forme d’une forteresse, une grande place forte dans laquelle se trouve une vaste aire d’entraînement pour tester les différentes capacités des mages de guerre ainsi que divers marchands et PNJs. Elle fera également office de hub multijoueur et proposera, entre deux missions, d’acheter de nouveaux pièges, d’améliorer son équipement, ses fils de destinés ou d’améliorer son arbre de compétences avec des crânes durement acquis.
Les héros à prendre en main sont au nombre de six au début du jeu et ont tous un gameplay foncièrement différent. Allant de l’ours druide se battant au corps à corps, à l’assassin chat, en passant par la magicienne, jusqu’au tireur compulsif avec une arbalète magique dont la cadence ferait rougir de jalousie les armes de guerre traditionnelles, il y en a pour tous les goûts. Nous n’avons pas eu l’occasion de trouver de session multijoueur durant ce test, donc nous ignorons s’il est possible de prendre plusieurs héros simultanément. Nous avons cependant remarqué qu’il était tout à fait possible de jouer à Orc Must Die! Deathtrap en solitaire, cela n’affecte en rien le fun et la difficulté.
La diversité de gameplay des héros est très agréable. Corps-à-corps bourrin, agilité, dégâts de zone, tireur d’élite, les mages de guerre permettent de varier les approches et les stratégies. De plus, chaque héros possède des compétences uniques qu’il sera possible d’améliorer grâce à un arbre de compétences. Celui-ci se divise en deux branches, celle unique aux héros et celle commune à tous les mages de guerre. Amélioration des dégâts des pièges, augmentation du nombre de points de vie, amélioration de la défense des failles, etc. L’arbre commun aura tendance à améliorer toutes les compétences universelles telles que les pièges, les pièces gagnées en partie ou encore, la santé des mages, tandis que l’arbre personnel améliorera quant à lui la cadence de tir d’un héros, ses dégâts ou son temps de rechargement de compétences uniques.
Des pièges à gogo
Comme le nom du jeu l’indique, les pièges constituent une composante essentielle à la défense des failles. Au plafond, au sol, sur les murs… Disposez-en partout pour qu’ils soient les plus mortels possible afin d’empêcher les orcs d’atteindre les failles. Le jeu octroie, par défaut, une quantité définie de pièges. Mais il est possible d’en acheter de nouveaux auprès d’un PNJ dans la forteresse. Plus vous remporterez de missions de défense de failles, plus vous collecterez de crânes. Le joueur peut par la suite dépenser ces mêmes crânes dans les boutiques pour améliorer les pièges, les fils de destinés et son arbre de compétences. Cette monnaie unique sert à toutes ces composantes, et il revient au joueur de la dépenser sciemment et avec efficacité, car sa collecte est fastidieuse. Les crânes sont donc à dépenser avec parcimonie.
Une autre des composantes essentielles au titre sont les barricades, qui bloquent ou contraignent les déplacements des orcs. Disponibles en nombre limité, elles permettent de bloquer des routes pour contraindre les orcs à emprunter certains axes stratégiques. Vous l’aurez compris, il faudra ensuite concentrer vos pièges et votre défense sur ces mêmes axes pour maximiser vos tueries. Attention toutefois à ne pas bloquer toutes les issues possibles, car dans de tels cas, les orcs n’auront pas d’autre choix que de détruire vos barricades et pourront ainsi arriver de tous les côtés. Tant que les orcs ont une solution d’accès à la faille, ils suivront docilement le chemin mortel que le joueur aura tracé. Pour aider le joueur à positionner ses défenses, des fantômes montrent les déplacements des troupes ennemies entre chaque vague et permettent au joueur d’adapter ses défenses. Très utile et particulièrement plaisante, cette mécanique limite les mauvaises surprises et les éventuelles déceptions associées. Nous nous sommes parfois surpris à passer plus de temps à positionner nos défenses qu’à défendre réellement. Et, il n’y a pas à dire, lorsque les défenses sont efficaces, c’est particulièrement grisant et machiavélique. Bien évidemment, il reste toujours une part d’aléa dans chaque vague, puisque tous les monstres ne se déplacent pas uniquement au sol et pourront passer outre vos défenses.
En effet, Orcs Must Die! Deathtrap dispose d’un grand bestiaire à la variété intéressante. Les monstres les plus communs, les orcs, se déplacent à pied et chercheront à atteindre la faille ou, éventuellement, à vous tabasser si vous vous trouvez à proximité. Tandis que d’autres existeront uniquement pour vous tuer et iront vous chasser jusque dans vos retranchements. Il est donc essentiel de s’adapter à chaque vague, car rien n’est jamais couru d’avance. Certains ennemis se soignent, d’autres tiennent le rôle de tank et protègent les autres monstres des attaques, tandis que d’autres pourront désactiver vos pièges. Par exemple, un élémentaire d’eau désactivera temporairement un sol incendiaire et permettra à toute une horde de le suivre sans prendre de dégâts. La dimension stratégique d’Orcs Must Die! Deathtrap est très agréable, puisqu’il est primordial d’anticiper et de trouver des synergies entre les pièges pour faire face à une majorité de situations, sans compter que de nouvelles portes s’ouvrent au fil des vagues, permettant aux orcs d’arriver depuis de nouveaux axes. Certaines cartes sont bien évidemment plus faciles que d’autres à défendre en fonction des pièges dont le joueur dispose et de la topographie. Mais, là encore, rien n’est jamais gagné, car des zones corrompues surgissent aléatoirement ici et là et contraignent le joueur dans la disposition de ses pièges. Ces aléas permettent de maintenir l’attrait du jeu et limitent la répétitivité puisqu’une mission n’est jamais réellement la même.
Le déroulement du jeu est simple : choisir une mission depuis la forteresse, établir ses défenses, empêcher les orcs de passer à travers les failles pour ne pas faire tomber le compteur à zéro, gagner la mission et enfin, choisir si le joueur s’arrête là ou bien s’il parie de passer à la mission suivante. S’il choisit de poursuivre, alors il devra parier une partie de ses crânes gagnés. En cas de nouvelle victoire, il décuple ses gains, en cas de défaite, il perdra ses crânes pariés. Cette mécanique est particulièrement dure et injuste, puisqu’en une dizaine d’heures de jeu, nous n’avons pas réussi à amasser tant de crânes faute à celle-ci, limitant le développement de nos héros ainsi que l’amélioration des pièges. De plus, chaque mission possède un malus obligatoire dont héritent les missions suivantes. En d’autres termes, plus le joueur réalise de missions sans retourner à la forteresse, plus elles sont difficiles. Fort heureusement, il en va de même pour les bonus octroyés après chaque vague. Ces bonus sont appelés « fils de destinés » et peuvent prendre différentes formes : du bonus de dégâts de certains pièges au gain immédiat de nombreuses runes, permettant l’achat de pièges entre deux vagues, ou encore des points de failles supplémentaires. Certaines conditions permettent de débloquer de nouveaux fils de destinés comme le fait de tuer 1 000 types d’ennemis ou encore certains généraux.
Une technique sans faille
Dans la même lignée que ses prédécesseurs, Orcs Must Die! Deathtrap propose différentes cartes à l’ambiance fantasy. Nous pourrions nous attendre à découvrir des environnements aux allures de grandes forteresses, mais que nenni, l’ambiance générale est bien plus faste. Les gros blocs de pierre grise et les douves laissent la place à de grandes demeures hautement décorées. Les cartes peuvent se jouer dans différentes conditions : de jour, de nuit, sous la pluie et bien d’autres. Les éléments influencent par ailleurs les mobs et les pièges. Bien que tout cela soit très cohérent, on peut déplorer l’absence de bande originale véritablement marquante puisque outre le générique très métal du menu principal, les autres bandes originales sont, soit très répétitives, soit tout bonnement absentes. Dommage, cela aurait pu donner plus de caractère au titre qui n’en est, fort heureusement, pas dépourvu sur d’autres aspects. Enfin, nous n’avons pas rencontré de bugs spécifiques durant nos sessions de tests, outre quelques problèmes de traduction. Par ailleurs, le jeu permet aux joueurs de choisir entre un mode DLSS équilibré ou performance et, pour les joueurs PC, il est également possible de limiter le nombre de FPS.
Verdict : 7/10
Orcs Must Die! Deathtrap poursuit brillamment l’héritage de la licence avec un gameplay à la fois stratégique et jouissif, combinant un Tower Defense classique et des éléments de TPS. La diversité des héros, des pièges et des ennemis favorise une rejouabilité importante, tandis que les mécaniques comme les fils de destinés et le pari de crânes apportent tension et personnalisation aux différentes missions. Néanmoins, la progression peut paraître frustrante en raison du système punitif de pari et de la rareté des crânes. Malgré des choix artistiques et une ambiance cohérente, le jeu ne dispose pas réellement de bande originale, ce qui ampute le titre d’une dimension cognitive qui pourrait renforcer l’extase ressentie lors de l’extermination d’orcs. À jouer en solo ou à plusieurs, Orcs Must Die! Deathtrap est assurément un jeu fun et sans prise de tête qui saura contenter les joueurs occasionnels comme réguliers, pendant quelques minutes ou durant plusieurs heures d’affilée et le tout, à petit prix.
Laisser un commentaire