Capcom a lancé en 2001 un jeu mélangeant horreur démoniaque et Japon médiéval. Onimusha: Warlords, mélange improbable entre Resident Evil et jeu d’action typiquement japonais, marqua le début d’une grande saga de l’ère 128 bits. 18 ans plus tard, Capcom décide de ressortir ce classique sur les machines du moment, pour le meilleur et pour le pire. Que vaut donc la version remasterisée d’Onimusha: Warlords ? Réponse dans les lignes qui suivent…
Test réalisée sur PlayStation 4 à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
Les démons peuvent pleurer
Avant d’entrer dans les détails de ce remaster d’Onimusha: Warlords, puisque c’est surtout ça qui nous intéresse ici, il faut bien entendu donner un peu de contexte afin de savoir ce qu’il se trame dans ce jeu. Ainsi, nous incarnons Samanosuke, un samouraï digne et fort qui a pour mission de sauver la princesse Yuki des griffes de démons malfaisants. Au début du titre, il y a encore des conflits « normaux » opposant les humains entre eux mais très vite, on passe à une invasion démoniaque avec des monstres ne faisant pas dans la dentelle, teintant de rouge les nombreux décors que l’on traverse. Heureusement, Samanosuke se voit remettre assez vite un gantelet magique capable d’aspirer les âmes des ennemis maléfiques tués, lui octroyant la capacité d’utiliser ainsi que d’améliorer des lames et des sorts hors du commun, de quoi donner une chance dans la lutte contre les démons.
Bien que l’histoire ne soit pas forcément originale, loin de là même, l’ambiance se veut malgré tout fort plaisante grâce à un bon mélange entre horreur et ambiance des films de samouraïs. Cependant, il faut bien garder à l’esprit que le jeu date de 2001, soit les débuts de la PlayStation 2. De ce fait, la mise en scène et les cinématiques ne sont pas du tout comparables à ce que l’on peut voir de nos jours, ce qui est normal. On regrette surtout que les animations n’aient pas été retouchées plus que ça, les personnages tremblant étrangement lors des cinématiques, de quoi casser un peu l’immersion, surtout que l’on voit tout en détails maintenant que le jeu est en haute-définition. De plus, il n’est toujours pas possible de passer les scènes si l’on recommence certains passages, ce qui est parfois agaçant.
Un rendu qui fait ‘mush ?
Entrons désormais dans la partie technique, point essentiel d’un remaster. Ici, ne vous attendez pas à monts et merveilles, ce n’est pas un remake et cela se voit. Pour ce qui est du positif, il faut tout de même saluer que nous avons enfin une expérience fluide à 100%, le tout avec 60 images par secondes, rendant les combats et l’exploration plus agréables qu’avant. Aussi, les temps de chargement sont réduits, quasi inexistants et les personnages sont plus propres que jamais, enfin en haute-définition et pour un jeu de 2001, ils sont plus que corrects, même si certains démons accusent leurs âges.
Hélas, tout n’est pas parfait. Onimusha: Warlords s’inspire beaucoup de Resident Evil et cela va jusqu’aux décors, étant en 2D pré-calculée. Ces derniers n’ont pas été totalement remis au goût du jour en dehors de la résolution et même si beaucoup d’entre eux gardent un charme particulier, notamment grâce à la direction artistique, d’autres sont indignes d’aujourd’hui à cause des textures baveuses et des pixels bien trop apparents, là où Capcom a fait un meilleur travail avec le remake du premier Resident Evil. Aussi, le jeu étant désormais en 16:9 et non plus en 4:3, le tout sans aucun travail particulier derrière, quelques plans de caméra gâchent ainsi grandement le plaisir. Les changements de caméra étant très fréquents et les personnages prenant parfois tout l’écran, il est difficile de venir à bout de certaines situations délicates, carton rouge de ce côté-là.
Pour ce qui est du gameplay, il reste le même, simple mais efficace, à un détail près : on peut enfin contrôler pleinement les déplacements de Samanosuke avec le stick directionnel, là où le jeu d’origine possède des déplacements « tank » à la Resident Evil. D’ailleurs, si vous connaissez bien ce dernier et pas du tout Onimusha: Warlords, les deux se jouent quasiment de la même manière, avec un système de soin d’herbes similaire, des puzzles plus ou moins difficiles, l’importance de l’exploration et des secrets, des ennemis apparaissant par surprise, etc. Cependant, Onimusha: Warlords tend davantage vers l’action, avec un focus sur les attaques d’épée (qu’on effectue avec une simple touche et sans combos, nous ne sommes pas dans un Devil May Cry non plus mais les différents sabres offrent tout de même des mouvements différents), de la magie offensive et quelques armes permettant d’attaquer à distance. Si l’on exempt les soucis de caméra ici et là, le jeu reste plaisant à parcourir malgré les années qui passent, les différents ennemis demandant différents plans d’attaque et les boss restant sympathiques à affronter. Le challenge est bien présent mais si vous avez du mal, sachez qu’une difficulté plus souple a été ajoutée.
La taille, ça compte ou pas ?
Contrairement à de nombreux remasters, ici, nous n’avons droit qu’au premier opus Onimusha, alors que la série compte 4 épisodes tous sortis durant l’ère 128 bits. Bien sûr, le prix réduit de 20€ va de pair avec le contenu proposé mais on aurait aimé une compilation plutôt qu’un simple jeu, surtout qu’Onimusha: Warlords n’est pas le plus long de la série. En comptant quelques erreurs ici et là, le jeu se finit assez rapidement, moins de 5-6 heures suffisent à en voir le bout. De plus, nous avons ici la version PlayStation 2 et non la version Xbox, nommée Genma, qui rajoute plus d’options d’attaque ainsi qu’un contenu étoffé, notamment avec le l’ajout d’un ennemi spécial à la Nemesis de Resident Evil 3, rajoutant davantage de tension et de challenge. Dommage, donc.
Enfin, il faut mentionner le cas des musiques, ces dernières étant tout à fait nouvelles mais cela est dû à une situation particulière : Mamoru Samuragochi, le « compositeur » de base, est en fait un imposteur et de ce fait, Capcom s’est vu obligé de refaire les musiques. Du coup, est-ce que les nouvelles musiques correspondent à Onimusha: Warlords ? Dans l’ensemble oui mais certaines musiques d’époque avaient un meilleur cachet, concordant mieux à certaines zones mais ce n’est qu’un léger détail. Heureusement, les voix japonaises sont bien proposées et elles sont de grande qualité.
Verdict : 7/10
Si Onimusha: Warlords reste un jeu d’action culte et qu’il est bon de pouvoir y (re)jouer dans de meilleures conditions, le travail d’optimisation n’est pas accompli à la perfection, surtout que l’on a affaire à un seul jeu alors que l’on aurait pu « facilement » avoir soit une compilation, soit un remaster plus accompli voire mieux, un remake. De ce fait, on se doit de donner cette note à la qualité du remaster mais le jeu lui-même mérite plutôt 8 malgré sa faible durée de vie. Si vous ne l’avez pas fait, cela reste une bonne opportunité, le titre ne manquant pas de charme malgré le poids des années se faisant ressentir ici et là. Cependant, on espère que Capcom fera plus attention avec les épisodes restants, s’ils ont droit à des mises à jour eux aussi.
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