Depuis leurs premiers pas sur Sega Saturn avec Princess Crown – ils n’étaient alors encore qu’une équipe mise sur pieds par Atlus – les développeurs de chez Vanillaware n’ont jamais déçu. Spécialistes du jeu en 2D, d’aucun pourrait prétendre ne pas avoir eu les yeux écarquillés devant Muramasa: The Demon Blade ou Dragon’s Crown. C’est donc avec une grande impatience et sans crainte aucune que les joueurs se sont montrés les plus enthousiastes du monde devant Odin Sphere: Leifthrasir, remake du titre phare de la firme.
Nous voici donc replongés dans l’univers onirique d’Erion, à mi-chemin entre jeu de rôle et beat’em all, lequel nous propose d’incarner tour à tour cinq personnages nous livrant différents points de vue d’une même intrigue : la valkyrie Gwendolyne, le prince Cornelius, l’elfe Mercedes, le chevalier des ombres Oswald et la sorcière Velve. Ceux qui ont déjà eu la chance de s’y essayer sur PlayStation 2 le savent fort bien, chaque histoire se veut poignante et dense, tout en proposant une aventure à part entière d’une dizaine d’heures. Bien entendu, ce chef d’œuvre de narration se veut entièrement traduit en français et, cerise sur le gâteau, dispose des voix originales en plus du doublage américain.
Que les choses soient claires : malgré un certain nombre d’imperfections, la version d’origine était définitivement l’un des indispensables de la PlayStation 2, comptant parmi les plus belle réussites disponibles sur le support. Désormais, nous sommes encore au-delà. La présence d’un mode classique proposant la version originale permet d’ailleurs de se rendre compte du travail effectué sur cette nouvelle version qui n’a en aucun cas usurpé son statut de remake. La première chose qui sautera aux yeux est évidemment l’esthétique, véritable claque visuelle frôlant la perfection. Quel régal de se balader dans d’aussi sublimes environnements ! Manifestement, il s’agit là de l’un des plus beaux jeux en 2D à avoir vu le jour, si ce n’est le plus beau.
Mais plus encore, les affrontements d’autrefois semblent bien fades en comparaison des améliorations dont a bénéficié le système. Sauter, planer, esquiver, ajuster la direction des coups… ce sont des batailles d’une exquise fluidité et d’un parfait dynamisme qui nous accompagnent désormais. Plus encore, les multiples coups spéciaux et autres potions en tous genres infligeront une sévère correction à vos opposants. Et autant dire que cette palette d’actions extrêmement variée sera pour le moins bienvenue face aux hordes d’ennemis envahissant régulièrement la totalité de l’écran et les gigantesques boss auxquels vous aurez affaire. Les rixes nerveuses à souhait ne souffrent plus non plus des baisses de framerate rencontrées auparavant et l’ensemble tourne sans problème.
Ne l’oublions pas, Odin Sphère est aussi et avant tout un jeu de rôle et ne manquera donc pas de nous soumettre au gain d’expérience requis pour toute production du genre. De fait, la clé de votre montée en niveau sera toujours la nourriture. Au début du jeu, il ne sera possible que de planter des graines à faire pousser à l’aider de phozons recueillis lors de vos victoires et ainsi en déguster les fruits. Mais peu à peu, d’autres options de plus en plus efficaces apparaitront, comme la possibilité de faire appel à un Chef itinérant prêt à concocter des plats de plus en plus riches à condition de bénéficier de la recette adéquate et de ses ingrédients nécessaires. Les phozons cités plus haut permettront également de débloquer de très nombreuses compétences d’attaques ou de support, couteuses mais diablement efficaces.
Vous l’aurez compris, Odin Sphere présente une multitude de possibilités et il faut avouer qu’entre la culture, la création de potions ou encore la cuisine, on ne sait parfois plus trop où donner de la tête. De plus, cela sous-entend que les objets seront forcément très nombreux. Trop nombreux. Les denrées et flacons à profusion deviennent par exemple rapidement envahissants (encore plus qu’autrefois) au point de ne plus savoir qu’en faire. Ce manque d’organisation encore accentué par le menu en anneaux façon Seiken Densetsu sera susceptible d’irriter les plus soigneux d’entre vous.
Ajoutons à cela que l’aventure étant très longue, une certaine redondance pourra se faire sentir, donnant parfois la sensation d’enchaîner une multitude de phases similaires. Fort heureusement, le scénario est à ce point passionnant et riche en émotion qu’on se voit incapable de lâcher la manette, toujours plus impatient de connaître la suite.
Verdict : 9/10
Au final, non content d’être un remake exemplaire dont on ne cessera de saluer l’engagement et la passion qui s’en dégage, Odin Sphere: Leifthrasir s’impose également comme l’un des titres majeurs de cette année, tous supports confondus. Proche de la perfection en terme de gameplay et d’une qualité d’écriture rarement égalée, voici une aventure à vivre coûte que coûte.
Cryo
8 juillet 2016 at 17 h 52 minLes formes des personnages sont bien faites en plus.
Par exemple, un avis qui n’engage que moi: je trouve que Mercedes a un beau châssis, non? 😉
Ok, je sors 🙁