Développé par Cornfox & Bros et édité par FDG Entertainment, Oceanhorn est un jeu sorti à l’origine exclusivement sur iOS, et ce en 2013. À l’époque, le choc était réel. Sans avoir à acheter une console Nintendo, les fans de Zelda pouvaient s’amuser avec son clone (presque) parfait, et à moindre coût. Après un portage Steam de qualité mais amputé de son incroyable bande-son originelle, il était logique de voir débarquer l’excellent Oceanhorn sur PlayStation 4 et Xbox One. Voici notre verdict.
Nombreux sont les aficionados du célèbre Link et de la princesse Zelda. De Phantom Hourglass à Link’s Awakening, en passant par Ocarina of Time, on ne compte plus les épisodes marquants de cette licence chère à Nintendo. Pourtant, c’est davantage du côté de Wind Waker que lorgne Oceanhorn, parfait petit sosie de son illustre exemple. Bien évidemment, nombreuses sont les différences entre les deux jeux, et c’est bien normal. Tout d’abord parce que Cornfox & Bros n’a jamais prétendu jouir du même budget, mais aussi et surtout car Oceanhorn reste avant tout un « petit jeu ». Ainsi, on ne pourra s’empêcher d’être un brin déçu par ses textures grossières et peu inspirées, par ses combats de boss assez peu marquants, ou encore par sa mise en scène tout simplement inexistante. Le tout fait très smartphone, et c’est bien normal. Après tout, n’oublions pas que cette version console est vendue à moins de 15 €. Un très bon point donc, d’autant que si l’aventure est faisable, en ligne droite, en une dizaine d’heures, il vous faudra tabler sur 20 à 25 heures pour terminer le jeu à 100%. De quoi faire rougir bon nombre de AAA actuels, sans oublier que 37 trophées PSN sont à déverrouiller tout au long de notre périple, dont un Platine.
Concrètement, et notamment de par son gameplay, en lançant le titre de Cornfox & Bros vous aurez sans cesse le sentiment d’incarner Link. Ce n’est pas foncièrement un mauvais point, bien au contraire, mais comprenez par là que la progression vous sera étrangement familière. Ainsi, si vos débuts s’effectueront à l’aide d’un équipement tout relatif (un bâton seulement, en fait), vous trouverez très rapidement une épée ainsi qu’un bouclier. À vous de prouver au monde entier que malgré votre jeune âge vous en avez dans le ventre ! Dès lors, il vous incombera de partir à la recherche de votre papounet, disparu en mer (ou presque), et ce dès la cinématique d’introduction. Viendront ensuite s’ajouter à tout ça des bombes (pour faire exploser les murs, et accessoirement les ennemis), un arc et ses flèches, la possibilité de lancer des sorts, l’apparition de donjons, d’énigmes à base de caisses à pousser ou de leviers à tirer, ainsi que des combats de boss comme mentionné un peu plus haut.
Quiconque a déjà parcouru les terres d’Hyrule se sentira donc chez lui au royaume d’Arcadia, bien que les îles à visiter dans cet Oceanhorn soient ici beaucoup plus « cubiques ». Et si en terme de graphismes purs, nous vous le disions, le soft peine à convaincre (à plus forte raison sur des machines comme la PS4, la Xbox One et le PC), il en va autrement de la direction artistique appliquée ici. Le charme opère dès les premiers instants et l’ambiance visuelle, très colorée, pousse à l’exploration. Bien sûr, ce monde ouvert reste basique, et nous ne sommes pas dans un The Witcher 3 par exemple. Dans cette optique, même les phases de navigation en bateau pourront paraître des plus simplistes au hardcore gamer. Mais Oceanhorn a le bon goût de ne jamais se prendre pour ce qu’il n’est pas.
Pourtant, force est de constater que ce petit bonhomme a parfois tout d’un grand. Tournant sans souci aucun à 60 images/seconde (et constamment), le titre édité par FDG Entertainment a bénéficié d’un soin tout particulier, et notamment en ce qui concerne sa partie sonore. Oui car, voyez-vous, les compositions musicales d’un action-RPG sont un aspect primordial dans le développement dudit jeu, que ce soit pour accentuer une scène sombre, triste, une bataille épique, ou tout simplement pour que l’on se sente bien dans un village grâce à des mélodies douces et pleines de flûtes. Cornfox & Bros n’a donc pas fait les choses à moitié en faisant appel à deux compositeurs emblématiques de la scène gaming de ces 30 dernières années, à savoir Nobuo Uematsu (Final Fantasy) et Kenji Ito (Saga Frontier, Sword of Mana). Les développeurs ont pu ainsi s’assurer d’obtenir un travail de qualité sans trop de souci. En découle donc une trentaine de pistes, toutes plus harmonieuses les unes que les autres, et surtout dignes de ce que l’on aurait coutume d’entendre dans un AAA sur-médiatisé. Il est à noter d’ailleurs que, comme précisé en introduction, la version Steam ne bénéficie pas de ces fameuses compositions.
C’est donc finalement sans surprise que le jeu est à conseiller absolument à tout fan du genre, qu’il possède déjà tous les jeux estampillés Zelda, ou non. De quoi patienter en attendant la NX, nous direz-vous, et vous auriez bien raison ! D’autant que la chasse aux 100% est vraiment prenante dans cet Oceanhorn, et que la pêche par exemple, risque de vous occuper un bon bout de temps. En effet, dans ce mini-jeu façon Animal Crossing, on prendra un malin plaisir, un peu comme au casino, à continuellement retenter sa chance. Pêcher une truite de 10cm c’est bien, mais quand on attrape un thon bleu de 20cm, c’est mieux. À la rédaction de JVFrance, nous n’avons pas vu les heures défiler et c’est, là encore, la preuve si besoin était que ce petit jeu fera date dans l’histoire des perles du PSN et du Xbox Live… En attendant Oceanhorn 2 évidemment, déjà en développement depuis quelques mois, et dont la sortie est prévue pour 2017. À suivre !
Verdict
Clone entièrement assumé du célèbre Zelda, Oceanhorn: Monster of Uncharted Seas comblera de bonheur les joueurs PS4 et One ne possédant pas de consoles Nintendo. Bénéficiant d’une bande-son à couper le souffle (indisponible sur PC) orchestrée par Nobuo Uematsu et Kenji Ito, ce petit jeu a réellement tout d’un grand. De sa durée de vie colossale à son petit prix, en passant par son combo 1080p / 60fps imparable, il ne faudrait pas grand chose pour décerner le prix du jeu de la rentrée au titre de Cornfox & Bros. Mais c’était sans compter sur des textures grossières, une mise en scène flemmarde, et un aspect générique un peu trop prononcé. On attendra donc sa suite avec encore un peu plus d’exigence, c’est une certitude. Pour l’heure, ne passez pas à côté de ce premier opus.
Max
7 septembre 2016 at 17 h 20 minMerci pour ce super test je vais le prendre sans hésiter.
Mr_Toc
7 septembre 2016 at 21 h 13 minMais je t’en prie, amuse-toi bien 🙂
DF201143
13 septembre 2016 at 10 h 38 minUne petite « pépite » en somme 🙂