Il en faut du temps pour explorer une galaxie sans limite. Voilà pourquoi notre test de No Man’s Sky arrive avec un peu de retard. Après l’exploration de nombreuses planètes, la collecte de plusieurs tonnes de ressources et des bonds dans à répétition dans les trous noirs, nous sommes enfin opérationnels pour rendre notre verdict. Difficile d’évaluer un jeu comme celui de Hello Games, mais tachons de faire au mieux. C’est la version PS4 qui est passée entre nos mains et voici ce que nous en avons pensé.
No Man’s Sky a tout d’une histoire de conte de fée mais dont la fin n’est ni bonne, ni mauvaise. Annoncé en décembre 2013, ce projet est mené par Hello Games, un petit studio d’une dizaine de développeurs qui n’est connu que pour un certain Joe Danger. Un univers infini, une liberté totale, le tout généré de manière procédurale, il n’en fallait pas moins pour capter l’attention de Sony qui offrira à ce titre indépendant une exposition digne des plus grands triple A de cette génération. Une situation à double tranchant qui fait grimper l’attente auprès des joueurs et qui pousse la petite équipe anglaise à se surpasser pour délivrer un produit à la hauteur de ses ambitions. Presque trois ans et un report plus tard, le jeu est enfin disponible sans jamais avoir réussi clairement à expliquer son concept à une audience toujours plus exigeante. Beaucoup de joueurs se sont créés leur propre No Man’s Sky dans leur imagination et forcément, cela ne pouvait déboucher que sur une (petite) déception. Ce manque de clarté a forcément eu une influence sur certains avis que vous avez pu lire mais tentons de prendre le jeu comme il est, en faisant abstraction de la promotion faite ces dernières années. Certes, nous sommes en présence d’un OVNI qui ne plaira pas à tout le monde mais il propose tout de même des mécanismes classiques qui peuvent être facilement évalués. Décollage imminent…
Vers l’infini et au-delà
Tous les joueurs commencent cette épopée sur une planète différente. Vous pouvez très bien vous retrouver sur des terres hostiles avec des températures glaciales ou très chaudes et même avec des radiations très élevées. La faune et la flore peuvent y être abondantes, tout comme les ressources. Mais vous pouvez aussi tomber sur une planète vide, sans tous les éléments cités précédemment. Seules les ressources sont toujours présentes afin de toujours permettre au joueur de rebondir, sans se retrouver bloqué. C’est la première force de No Man’s Sky, cette variété de l’environnement qui étonne vraiment et donne un peu d’adrénaline au moment de rejoindre une planète pour la première fois. Quoiqu’il en soit, après avoir fait nos premiers pas, il faudra réparer notre vaisseau en collectant des ressources et en craftant des produits et autres technologies. En plus d’une exploration poussée, le jeu de Hello Games nous invite sans cesse à associer les divers éléments que nous trouvons afin de pouvoir améliorer notre équipement ou bien tout simplement survivre. Un aspect intéressant mais hélas vite rébarbatif en particulier à cause d’un inventaire très mal calibré, dans lequel vous allez sans doute passer des heures. Il y est très difficile de gérer son espace car avec toutes les ressources disponibles dans le jeu, on se retrouve vite avec un inventaire plein à craquer et à devoir abandonner certains objets importants faute de place. C’est sans doute le gros point noir du jeu. Cet inventaire croule sous les informations, avec des sous-menus pas toujours lisibles et une fois encore, trop peu d’espaces libres. Heureusement qu’il est possible de l’agrandir au fil de la progression.
Une fois le premier décollage réalisé, la magie de No Man’s Sky peut opérer. En quittant l’atmosphère de la planète, nous fonçons véritablement vers les étoiles où tout est réalisé à échelle 1:1, sans chargements. Encore plus impressionnant, tout ce que vous voyez à l’écran est explorable. En voyant les dimensions pour la première fois, il y a de quoi avoir le tournis et se laisser un peu dépasser. Heureusement, de nombreuses icônes s’affichent pour guider le joueur et éviter qu’il se perde. Par exemple, chaque système solaire possède une station spatiale qui permet de poser son vaisseau, acheter des ressources et objets ou encore rencontrer des PNJ. Un peu partout sur les planètes et dans ces stations, des extraterrestres nous accueilleront et il sera possible de converser avec eux. Enfin en quelque sorte, puisqu’au départ il est impossible de comprendre leur langage. Il faudra tout apprendre, mot par mot, en trouvant puis en activant des monolithes dispersés un peu partout dans la galaxie. En comprenant ce que nous demande le PNJ et en y répondant convenablement, nous obtenons des récompenses plus ou moins importantes. Un aspect RPG intéressant mais hélas trop limité et bien souvent répétitif. C’est à ce moment que nous devons évoquer un autre gros souci de No Man’s Sky.
Entre immersion et répétition
Le but ultime du jeu est de rejoindre le centre de la galaxie. Pour l’atteindre, il faudra naviguer de système en système à coup d’hyperpropulsion qu’il faudra recharger une fois de plus en collectant des ressources. Une fois le réacteur du vaisseau suffisamment alimenté, il suffit d’ouvrir la carte galactique et de sélectionner le système solaire que nous désirons explorer, dans la limite de la puissance de notre hyperpropulsion. Voilà le véritable objectif du titre de Hello Games et forcément la sensation de faire toujours la même chose se fait vite sentir. Les quelques combats spatiaux dynamisent un peu notre progression, puisque des vaisseaux ennemis peuvent nous attaquer à n’importe quel moment dans l’espace. Il faudra posséder un armement correct pour s’en débarrasser. Si la prise en main est compliquée au départ, la suite devient une formalité, si bien qu’il est aisé de dézinguer 4 ou 5 ennemis tranquillement. C’est la même chose au sol. Des sentinelles surveilleront de prêt nos mouvements, si bien qu’en tuant gratuitement la faune ou en ramassant trop de ressources, elles pourront décider de nous attaquer. Un système de recherche à la GTA entre alors en scène avec un niveau allant de 1 à 5. Contrairement au jeu de Rockstar, ces forces de l’ordre galactiques ne sont pas bien dangereuses et l’IA est plutôt à la ramasse. Enfin, renommer les planètes, les plantes et les créatures que nous croisons à quelque chose de gratifiant mais cela reste une fonctionnalité sans réel impact puisque les autres joueurs ont peu de chances de tomber sur une de nos découvertes. Sans fil narratif, il est vrai que l’intérêt de No Man’s Sky sur le long terme peut être assez discutable mais pourtant le jeu possède un charme certain.
La sensation d’être plongé au cœur d’une oeuvre de science-fiction est absolument grisante. Les couleurs et les environnements du jeu étonnent même si techniquement, il y a forcément des reproches à faire. Parfois, les décors mettent un peu de temps à s’afficher et des bugs de collision ne sont pas rares, surtout dans l’espace. Mais dans l’ensemble, Hello Games rend une copie plus que correcte, avec une bande son aux petits oignions. Les compositions musicales s’intègrent parfaitement à cet univers et renforcent l’immersion à chaque instant. D’un point de vue esthétique, il n’y a pas grand chose à redire et au final, No Man’s Sky réussi son pari de proposer une galaxie sans limite. Alors oui, c’est vide par moment, on a l’impression de tourner à rond mais il y a comme une impression étrange qui se dégage de ce jeu… L’impression d’être devant un projet inachevé qui a encore de beaux jours devant lui. Comme pour un certain Minecraft, les prochaines mises à jour devraient être salvatrices pour un titre qui, malgré son nombre presque infini de planètes, peut parfois sonner creux. No Man’s Sky est avant tout une promesse, une idée différente de concevoir un jeu vidéo et qui pourrait faire des émules. Bien entendu, cela ne plaira pas à tout le monde mais il est indéniable que nous sommes en face de quelque chose d’unique dans le paysage vidéo-ludique. Un extraterrestre qui tente sa chance comme peu auraient osé le faire. Si les défauts sont bien présents, Hello Games a tout de même réussi à capter l’attention des joueurs quitte à s’attirer les foudres de certains après la sortie.
Verdict
Au final, il ne sert à rien d’expliquer chaque mécanique de No Man’s Sky, car chacun aura une manière différente d’appréhender le jeu. Un explorateur, un guerrier de l’espace, un marchand ou encore un vrai pirate, il est possible d’être un peu tout ça à la fois. Dans une industrie parfois en panne d’inspiration, les développeurs anglais de Hello Games nous apportent une vraie bouffée d’air frais comme seuls les studios indépendants osent le faire. Si la route est encore longue pour arriver à proposer une trame et une progression passionnante, l’horizon semble dégagé puisque de nombreuses mises à jour viendront alimenter le jeu au cours de ces prochains mois. Plus qu’un jeu, No Man’s Sky est une promesse sur le long terme qui se mettra forcément des joueurs à dos mais qui saura en ravir d’autres. C’est pour ce genre d’expérience que le jeu vidéo est ce qu’il est et malgré ses soucis ainsi que ses détracteurs, ce titre à destination de la PS4 et du PC pourrait bien marquer un tournant dans le milieu du divertissement. La note que vous découvrez juste en dessous de ces mots reflète avant tout une sensibilité plutôt qu’un véritable jugement. Les défauts cités auraient très bien pu la faire chuter d’un ou deux points mais pour son initiative et son ambition, No Man’s Sky mérite de l’attention et de la patience. Maintenant, nous avons hâte de découvrir vers quels horizons le jeu se tournera pour sa très longue vie.
Pierre Crochart
18 août 2016 at 13 h 01 minTrès bien ton test President, mais tu éludes complètement l’un des aspects les plus problématiques de NMS : la promesse comparée au résultat. Je vais pas te la refaire ; on voit traîner ça un peu partout (notamment sur le Reddit du jeu qui est plutôt exhaustif), mais le compte n’y est pas du tout. Et pour 60€, on est nombreux à regretter que le jeu soit en réalité une early access mal déguisée.
Thibaut Popelier
18 août 2016 at 13 h 48 minJe n’élude pas grand chose au final. Comme je le dis dans le test, j’ai surtout l’impression que beaucoup de joueurs se sont imaginés leur propre No Man’s Sky malgré les infos venant des développeurs. J’ai suivi le jeu depuis son annonce et je n’ai pas eu l’impression d’avoir été trompé sur la marchandise. De nos jours, on fait tout un foin pour pas grand chose alors qu’il y a des façons simples de savoir à quoi s’attendre (google). Ce n’est pas comme du temps où il fallait se fier à la jaquette pour avoir des infos plus ou moins vraie. Maintenant tu vas sur internet et tu sais tout.
Pour ce qui est d’une early access comme tu dis, je ne vois pas en quoi ça dérange puisque le jeu s’améliorera durant toute sa carrière. L’argent que tu as mis maintenant, tu ne le mettras pas plus tard. Puis pour un jeu en « accès anticipé », je trouve que No Man’s Sky s’en sort pas trop mal^^ Pour moi, le jeu est une promesse sur le long terme et je l’ai toujours vu comme tel. Comme un Minecraft en quelque sorte. Il faudra refaire un bilan dans quelques mois^^
Hinata
19 août 2016 at 13 h 48 minMerci pour le test.
Bon j’ai pas encore fait NMS, mais ça va pas tarder^^
De plus sa permet au jeu d’avoir quelques patch avant d’y jouer. Comme le 1.04 qui viens d’être mise en ligne <3
flocle
21 août 2016 at 23 h 10 minTrès bon test. Pour l’instant, j’accroche bien au jeu, ça me plaît, et c’est ce que j’attendais. Un peu perdu parfois dans l’immensité des planètes.