Alors que la PS5 continue d’être l’objet de convoitise d’un grand nombre de joueurs qui tentent désespérément de se ruer sur les quelques pièces qui arrivent en stock au compte-gouttes, PlayStation s’attelle à accroître le catalogue de son dernier bébé en date en proposant notamment quelques remasters, histoire de. Et s’il y en a que l’on n’avait pas vu arriver dans le rétroviseur, c’est bien ceux de Nioh et de Nioh 2, tous deux regroupés sous la bannière Nioh Collection et accompagnés de leurs DLC respectifs. Pas de quoi casser 3 pattes à un canard au premier abord, pourtant la franchise Nioh est bien plus qu’une copie des Soulsborne au pays du soleil levant comme certains seraient tentés de le croire, et il s’agit peut-être là de la meilleure occasion pour découvrir cet univers empreint de mysticisme nippon sur toile féodale.
Test réalisé sur PS5 à l’aide d’une version numérique fournie par l’éditeur
Yokai Hunter
Après le développement on ne peut plus tumultueux du premier Nioh, trimballé entre les mains de plusieurs studios avant d’être confié à la célèbre Team Ninja, Koei Tecmo a probablement vu en son œuvre une potentielle franchise ayant les épaules pour jouer des coudes avec les grands noms du genre actuels. Rappelons tout de même que le projet fut initialement débuté en 2004 pour une sortie prévue sur PS3. Alors qu’il devait s’agir à la base d’un simple J-RPG développé en interne, il sera transmis à Omega Force, bien connu pour les nombreux musou tels que les Dynasty Warriors, Samurai Warriors et autres déclinaisons du genre. Finalement, ce sont les pères de Ninja Gaiden qui se chargeront de mener à bien un projet qui fut, pendant longtemps, une simple arlésienne.
Très influencé par Dark Souls, Team Ninja n’en oubliera pas moins pour autant d’insuffler en Nioh une âme qui lui est propre. La suite, vous la connaissez probablement : Nioh se vendra à plus de 2 millions d’exemplaires sur PS4 et Steam et ce ne sont pas moins de 3 millions d’exemplaires qui ont été expédiés selon les dires de Koei Tecmo. À l’heure où vous lisez ces lignes, il y a d’ailleurs de grandes chances pour que ces chiffres aient évolué, d’autant qu’est arrivé entre temps sa suite, qui n’en est pas vraiment une en fait. En effet, Nioh 2, malgré son nom, n’est pas une simple séquelle du premier opus puisqu’il se déroule avant les évènements vécus par William Adams.
On ne vous refera pas un test des jeux en eux-même, puisque le premier opus a été testé à l’époque par Tsu, tandis que Sebalt s’était chargé du test du deuxième volet il y a tout juste un an de cela. On ne saurait d’ailleurs que trop vous recommander la lecture des tests de Nioh et de Nioh 2, puisque nous nous attarderons ici davantage sur les propositions des remasters. Cela étant dit, il convient tout de même de recontextualiser les évènements.
Dans Nioh, le joueur incarne donc William Adams, considéré comme le premier samurai occidental. Ce dernier va se lancer à la poursuite de son esprit gardien, subtilisé par Edward Kelley. Une aventure qui le mènera au pays du soleil levant et qui sera marquée par la rencontre de grands noms de l’histoire japonaise. Nioh 2 quant à lui, permet au joueur de créer son propre personnage de toutes pièces, ce qui tranche littéralement avec les motivations du protagoniste susnommé, et les évènements se déroulent en 1555, durant l’ère Sengoku.
Les yokai s’invitent sur nouvelle génération
Si l’on parle effectivement ici d’un remaster, le premier intérêt de Nioh Collection est avant tout de proposer les deux jeux de la franchise, complétés par l’intégralité des DLC sortis jusque-là. Ce qui tombe plutôt bien dans un sens, puisque le dernier contenu téléchargeable de Nioh 2 est sorti il y a peu. Cela va sans dire, les deux jeux proposent évidemment tous les ajouts que les multiples mises à jour ont amené, ce qui passe notamment par quelques ajustements et fonctionnalités relativement pratiques comme la possibilité d’accéder au tutoriel depuis un autel, de nouvelles missions ou encore le très attendu mode Photo. Concrètement, attendez-vous à plus de 80 heures de contenu étalées sur les deux jeux et leurs contenus additionnels respectifs, soit largement de quoi terminer l’hiver au chaud en chassant du Yokai.
En sa qualité de remaster, Nioh Collection offre également son lot d’améliorations techniques, afin de justifier son arrivée sur PS5. Rappelons tout de même que Nioh et Nioh 2 n’ont jamais vraiment brillé de par leur aspect technique : en effet, à sa sortie Nioh pouvait tout à fait convaincre sans pour autant venir détrôner les titres qui se vantaient de pousser la PS4 dans ses retranchements. Pour Nioh 2, les développeurs n’avaient pas vraiment amélioré la formule, ce qui nous met face à un jeu aux textures un peu datées et qui aurait sans nul doute pu faire son petit effet grâce à sa direction artistique.
Durant notre test, nous avons lancé Nioh remastered dans un premier temps, et si nous craignions que William ait perdu de sa superbe durant ces 4 dernières années, on s’aperçoit malgré tout qu’un certain travail a été fait afin de rendre les textures plus chatoyantes. Dans l’ensemble, on est loin de ce que la PS5 peut nous proposer – et on a par ailleurs déjà vu la PS4 bien mieux exploitée. D’ailleurs, Nioh 2 nous a presque semblé moins rutilant que son prédécesseur. Gageons que, si troisième opus il doit y avoir, Team Ninja saura faire évoluer le moteur de son jeu.
Pour autant, si les remasters de Nioh et Nioh 2 ne brillent pas de par leurs améliorations visuelles, c’est surtout les ajouts qui tirent parti des capacités de la PS5 qui nous intéressent là. Avec tout d’abord la possibilité d’afficher le jeu en résolution 4K et de profiter d’une fluidité accrue (120 FPS), Nioh Collection avait de quoi aguicher. Sauf que, comme pour les moutures PS4, il faut une fois de plus faire le choix entre la résolution et les performances. La bonne nouvelle c’est qu’en 4K, le jeu tourne tout de même à 60 FPS, ce qui rend ce mode probablement plus intéressant pour la plupart des possesseurs d’un écran capable d’afficher cette résolution-là. En effet, si vous désiriez opter pour le mode Performance, sachez qu’il vous faudra alors une TV pouvant proposer un taux de rafraîchissement suffisant. On passera sur le mode Performance PS5 Standard qui n’a vraiment que très peu d’intérêt en soi et s’adresse davantage aux joueurs qui ne possèdent pas une TV 4K permettant les 120 FPS.
Dans notre cas, nous avons privilégié le mode 4K afin de rendre honneur à la direction artistique franchement maitrisée et dépaysante au possible. Pour autant, dans un mode comme dans l’autre, de légères chutes de framerate ont été notées, et pas seulement lors de scène d’actions. Nioh Collection aurait peut-être gagné à être un poil plus optimisé pour son arrivée sur PS5.
Des ajouts sympathiques, mais est-ce suffisant ?
On ne vous apprendra rien en vous disant que Nioh et Nioh 2 sont des jeux exigeants, qui nécessitent sens du timing et analyse de la situation afin de ne pas mourir bêtement. L’avantage, c’est qu’avec les capacités du SSD de la console de Sony, le jeu réduit quasiment à néant la notion de temps de chargement, nous permettant de réapparaître presque instantanément après avoir péri. Pas d’excuses donc pour ne pas s’acharner sur un boss qui vous donnerait un peu trop de fil à retordre. Depuis le menu principal, la partie de charge en une fraction de seconde, et s’il n’y avait pas l’écran de chargement nécessitant d’appuyer sur un bouton pour continuer, autant dire que le lancement d’une partie serait immédiat. On reconnait bien là le SSD de la PS5 qui fait des merveilles de la même façon que sur le très sympathique Marvel’s Spider-Man: Miles Morales.
Nioh et sa suite sont des jeux au gameplay nécessitant un certain temps d’adaptation, notamment du fait de la barre de Ki, faisant office de barre d’endurance et dont il est possible d’en récupérer une partie en pressant le bouton R1 au bon moment après une attaque. Avec sa prise en main toujours aussi agréable, la DualSense permet de facilement s’adapter à un mappage des touches pas forcément évident, la faute à des placements jamais tout à fait optimaux, malgré différentes configurations possibles. On a tout de même un peu de mal à comprendre ce qui empêchait Koei Tecmo de revoir ce point, quitte à proposer une personnalisation complète des touches. Au moins, les développeurs ont fait en sorte de puiser dans les capacités de la DualSense en offrant un retour haptique franchement convainquant et des gâchettes adaptatives qui seront davantage utilisées sur les armes à distance, tels que les arcs et les fusils.
Reste à savoir maintenant s’il faut craquer pour Nioh Collection. L’avantage, c’est que la réponse s’imposera bien vite à vous en fonction de ce qui va suivre. En effet, les possesseurs de Nioh 2, que ce soit en édition complète ou en édition de base, avec un ou plusieurs DLC acheté(s) séparément pourront récupérer gratuitement Nioh 2 Remastered dans l’édition qu’ils possèdent déjà sur PS4. En revanche, pas de cadeau en ce qui concerne Nioh premier du nom, puisqu’il faudra repasser à la caisse, et c’est là que l’addition risque d’être un peu plus salée : chaque remastered étant facturé 59,99€ tandis que la compilation des deux titres est vendue 69,99€, le calcul est assez vite fait. Les grands gagnants dans l’histoire sont donc principalement les joueurs qui n’avaient encore jamais touché un Nioh de leur vie et seraient tentés par ces Action-RPG aux allures de hack’n’slash fortement inspirés des Souls.
Si vous désirez tout de même repasser à la caisse, notez que les jeux sont cross-save. Vous pourrez donc transférer votre sauvegarde de Nioh/Nioh 2 afin de reprendre votre progression là où vous l’avez laissée. Le cross-play est également de la partie, afin de pouvoir jouer en co-opération avec les possesseurs des versions PS4. Pas de grosse révolution dans l’ensemble, mais Nioh a largement su s’imposer comme une nouvelle licence de choix pour les amateurs de jeux un peu exigeants, ce qui fait donc de Nioh Collection un indispensable dans la ludothèque des joueurs avertis.
Verdict : 8/10
On ne va pas y passer par quatre chemins : Nioh Collection se contente de faire simple et efficace. On imagine difficilement le budget de ces deux remasters explosé, étant donné qu’ils se contentent du minimum ; mais ils le font bien. On recommandera davantage ce bundle aux joueurs qui n’ont pas encore eu l’occasion de découvrir l’aventure de William Adams et l’histoire du personnage que l’on crée de toutes pièces dans le second opus. Il y a largement de contenu pour passer des dizaines d’heures intenses dans cet univers si particulier, à mi-chemin entre le folklore et l’historique. Mais pour cela, encore faut-il être prêt à relever le défi.
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