Sorti en fin d’année dernière sur consoles et PC, Nikoderiko: The Magical World est un jeu de plates-formes haut en couleur qui s’inspire des cadors du genre. 6 mois plus tard, VEA Games revient avec une nouvelle version nommée Director’s Cut apportant avec elle son lot de nouveautés, notamment un nouveau monde et des doublages dans de nouvelles langues. Est-ce suffisant pour séduire les fans du genre qui n’ont pas encore succombé ?
Testé sur PC (et bientôt sur PS5 Pro) grâce à une version numérique envoyée par l’éditeur
Des couleurs, de la joie et de la bonne humeur
Si vous êtes passé à côté de Nikoderiko: The Magical World lors de sa sortie, c’est votre jour de chance avec l’arrivée de la version Director’s Cut. L’occasion pour nous de revenir sur ce manquement et de vous livrer notre test du jeu complet qui se nomme désormais Nikoderiko: The Magical World – Director’s Cut. Et si vous souhaitez approfondir le sujet, sachez que vous pouvez retrouver notre interview de Dmitry Smirnov, fondateur du studio VEA Games avec qui nous avons pu parler de la crise que subit l’industrie, de l’utilisation de l’IA dans le jeu vidéo ainsi que du développement du jeu.
Tout commence par un trésor convoité par Niko et Luna, les deux protagonistes principaux aux faux airs de Mario et Luigi, avec un design ressemblant davantage à Crash Bandicoot. Le baron Grimbald arrive et subtilise ce dernier, l’objectif final de cette quête étant finalement de retrouver ce trésor en éliminant toute la garde rapprochée de ce grossier personnage. Pour ce genre de jeu, l’histoire n’a finalement que peu d’importance, mais la mise en scène couplée à des dialogues au ton léger a été une bonne surprise de notre côté. Ce fonctionnement est notamment dû à la présence de doublages français, absents du jeu de base et ajoutés gratuitement par le biais de cette Director’s Cut. En plus d’être de qualité, ces derniers sont idéaux pour les plus jeunes qui ne peuvent encore lire rapidement et comprendre les dialogues lors des cinématiques, ou lors des transitions entre les niveaux.

Parce que oui, la structure du titre est finalement très proche d’un Mario Bros et d’un Crash Bandicoot, pour ne citer qu’eux. Sept mondes sont accessibles avec cinq niveaux chacun, dont un dernier niveau où il s’agira d’éliminer le boss de la zone. Un huitième monde a été ajouté par le biais de cette édition Director’s Cut et est disponible quand vous avez fini la première zone. Nettement plus corsé que les zones originales, nous vous recommandons de vous y attaquer en dernier lieu, sachant qu’il s’agit d’un monde non connecté au reste puisque, pour y accéder, il faudra vous rendre dans les menus du jeu. Si l’objectif est bien entendu d’arriver à la fin de chaque niveau, de nombreux collectables se trouveront sur votre passage et le 100% n’est pas donné à tous les joueurs. N’ayez crainte, il n’existe pas de compteur de vies et de nombreux points de passage idéalement placés rendront l’expérience plus accessible.

Tournant sous Unreal Engine, Nikoderiko: The Magical World est un jeu qui offre une colorimétrie plongeant le joueur dans la joie et la bonne humeur. Avec ses couleurs chatoyantes, circuler dans les différents niveaux est plaisant et on ne peut pas dire que la technique soit un frein pour jouer au titre. Concernant cette dernière, la version Director’s Cut apporte notamment des améliorations graphiques, des animations plus naturelles ainsi que de meilleures performances. N’ayant pu toucher au jeu original à sa sortie, nous ne pouvons pas effectuer la comparaison avant/après.
En revanche, il est certain que le jeu souffre d’un manque d’originalité dans son character design avec des personnages et des ennemis trop génériques. Heureusement, le bestiaire évolue en fonction des mondes et vous n’aurez pas cette sensation de répétitivité que nous avons pu observer sur des jeux similaires. Sur PC, le jeu fonctionne correctement en Ultra, malgré quelques ralentissements lorsque nous finissons un niveau ou que nous récupérons un collectable. À noter que, sur cette plateforme, la DualSense n’est pas nativement compatible et qu’il faudra se contenter d’une compatibilité partielle (pas d’affichage des touches PlayStation à l’écran, jeu non jouable aux flèches directionnelles).
Une exécution réussie malgré un manque d’originalité
Difficile pour une telle production de tirer son épingle du jeu pour son originalité de gameplay, mais est-ce l’ambition de VEA Games ? Très clairement, non, et ce fut confirmé plusieurs fois par l’éditeur : le jeu s’inspire de ce qui se fait de mieux, à savoir des franchises Donkey Kong, Mario Bros., Crash Bandicoot ou encore Sonic. Avec l’absence notable de double saut, le timing est très important pour pouvoir récupérer tous les bonus et l’erreur coûte souvent très cher. Notre personnage dispose d’une palette de coups plutôt restreinte, mais nettement suffisante pour avancer dans l’aventure : le pilonnage et la glissade seront notamment vos meilleurs amis. Avec peu de boutons, les plus jeunes pourront sans aucun doute s’essayer au titre, mais ils risqueront tout de même de demander de l’aide à des joueurs plus expérimentés pour passer certains passages plus difficiles. Que vous incarniez Niko ou Luna, sachez qu’il n’y a aucune différence au niveau du gameplay manette en main.
Autre solution et non des moindres, le mode coopération permettra de se la jouer à la Mario Bros ou à la Rayman. Les deux joueurs incarneront chacun Niko et Luna et, en cas de chute, il sera rapidement possible de sauver son ami pour qu’il puisse revenir dans le jeu. Nous avons finalement eu assez peu de problèmes de caméra, notamment dans ce mode de jeu, mais attention : si vous restez trop longtemps hors écran, le jeu procède à votre exécution et votre coéquipier devra ainsi vous réanimer. Élément sympathique, il est possible à tout moment de basculer vers de la coopération ou du solo : en aucun cas il n’est demandé de sortir du niveau pour ajouter ou supprimer un joueur. Le top tout simplement en termes d’accessibilité.

Enfin, le titre propose désormais trois modes de difficulté : facile, normal et difficile. Le dernier cité a été ajouté lors de cette mise à jour Director’s Cut et promet davantage de difficulté pour les joueurs qui souhaitent un challenge plus important où chaque impact aura des conséquences. De notre côté, le mode Normal nous a paru juste et c’est dans ce dernier que nous avons fait l’ensemble de l’aventure. Des coffres à butin gratuits (avec de la monnaie récoltée en jeu) sont également de la partie et vous donneront accès à des modèles de personnages ou encore à tous les thèmes de la bande originale accessibles depuis la galerie.
En termes de durée de vie, on se retrouve finalement avec une histoire qui nous a tenu en haleine pendant environ 8 heures, et vous pouvez ajouter deux à quatre heures supplémentaires pour récupérer les collectables manquants. Bien entendu, cette durée de vie dépendra du niveau du joueur et peut se voir allongée ou raccourcie. Ajoutez-y deux heures de jeu pour arriver à bout du dernier monde qui est beaucoup plus difficile que le reste du jeu.

Si nous avons parlé des doublages, nous n’avons pas encore évoqué l’ambiance sonore dans son ensemble. Le travail est de qualité, avec des thèmes enjoués parfaitement adaptés à chaque situation ou environnement que nous traversons. Que ce soit la jungle, la mer, une grotte ou encore un temple, la BO fait très largement le travail. À noter que pour forcer les joueurs à relancer le jeu, de nouveaux trophées et succès ont été ajoutés suite à l’apparition de ce huitième monde : de quoi faire frémir les chasseurs.
Verdict
Nikoderiko: The Magical World – Director’s Cut ne nous a pas marqué par son originalité, mais par l’exécution réussie de nombreuses bonnes idées tirées des meilleures plates-formes 2D et 3D. Doté de l’Unreal Engine, le titre séduit par sa technique, mais nous a bien moins convaincus par son chara design. Mais manette en main, les sensations sont plaisantes et le challenge s’accroît de fil en aiguille. Faisable en coopération avec une durée de vie correcte, nul doute que cette production intéressera les amateurs du genre, sachant que les ajouts de la version Director’s Cut sont bienvenus et surtout gratuits ! L’occasion est donc idéale pour investir ou relancer ce Nikoderiko : The Magical World !
Les +
- Haut en couleur, chatoyant pour les yeux
- Exécutions réussies des différentes boucles de gameplay
- Des trésors à trouver dans tous les niveaux
- Coopération locale disponible à tout moment
- Un doublage français de qualité dans le ton, parfait pour les plus jeunes
- Le nouveau monde qui augmente la difficulté originale du titre
- Des thèmes entraînants et bien adaptés aux situations
Les -
- Chara design trop générique
- Gameplay qui manque d’originalité et sans prise de risques
- Quelques rares problèmes de collision
- Pas de coopération en ligne sur consoles
- La DualSense pas optimisée pour la version PC