Initialement sorti au Japon fin 2015 sous le nom de Yoru no Nai Kuni, Nights of Azure a vu le jour en Europe six mois après sa sortie sur l’archipel nippon. Développé par Gust, à qui l’on doit principalement la grande série des « Atelier », Nights of Azure est un Action-RPG bien plus sombre que ce à quoi nous a habitué le studio. On peut donc se demander ce que vaut ce nouveau RPG, tant au niveau de l’histoire que du gameplay.
L’amour plus fort que les ténèbres
En Europe du Nord, au Moyen Age, un terrible combat s’est produit, opposant un Seigneur des ténèbres et une « Sainte » Guerrière. Après une longue et très dure bataille, la jeune femme l’emporta en transperçant le Démon de son épée. Depuis ce jour, une pluie bleue azure (d’où le titre du jeu) s’abat sur le pays, transformant les habitants en monstre ne pouvant sortir que la nuit. L’histoire dans laquelle nous prenons place, se passe à notre époque, sur une île de la mer du Nord, nommée Ruswal. Nous incarnons Arnice, une jeune femme envoyée sur l’île pour accomplir une lourde tâche qui consiste à protéger la prochaine « Sainte » qui s’avérera être sa meilleure amie Lylisse. Elles vont rapidement se rendre compte que la mission est beaucoup plus ardue qu’elle n’y paraît car une fois la pleine lune arrivée, le Seigneur Noir reviendra dans le royaume.
Le scénario est ici très basique et parvient à mélanger parfaitement le mythe des lycanthropes ou des vampires à un univers fantastique japonais. L’histoire nous tient en haleine grâce au lien ambigu entre les deux protagonistes, sur lesquels on veut rapidement en savoir davantage. Et heureusement car très peu de personnages sont présents dans le scénario et l’ennui viendrait sans doute rapidement sans cette dramatique histoire d’amour. La mise en scène est cependant très brouillonne, et les dialogues sont bien trop souvent inutiles.
Entre musô et RPG
Le gameplay présent dans Nights of Azure est très similaire au genre musô comme Arslan ou les Samurai Warriors. L’héroïne parcourt un quartier du royaume choisi au préalable sur une carte pour mener à bien sa mission, en éliminant les multiples démons. Notre protagoniste obtiendra au fur et mesure de l’avancée du jeu de nouvelles armes. Les attaques s’effectuent avec la touche carrée et triangle, ou encore la croix pour les attaques spéciales puissantes consommant des points de SP, connu des J-RPG. Malheureusement, il n’y a que très peu d’exploration durant les missions, puisque l’on évolue dans des couloirs où les boss se trouvent à la fin du chemin.
La grande spécificité du titre sont les Servans, des petites créatures aidant Arnice. Ils ont tous des formes et des facultés différentes, et il conviendra à vous de composer une équipe adéquate par rapport à votre ennemi. Vous pouvez en invoquer jusqu’à quatre en même temps par mission. Vos petits alliés peuvent être dirigés par des ordres directs de votre part, comme par exemple demander d’effectuer uniquement des soins. Vous avez la possibilité également de laisser vos Servans prendre leur propre décision. Par ailleurs, vous pouvez tout au long de l’aventure agrandir votre collection d’alliés en sacrifiant le sang bleu azur récolté préalablement en tuant des monstres, sur des objets. Certains sont faciles à obtenir tandis que d’autres sont plutôt rares.
Votre héroïne et vos invocations gagneront bien évidemment de la puissance et des niveaux au cours de chaque mission. Pour rapidement atteindre un bon niveau, il faudra tuer les démons et récolter leur sang bleu azur ou encore en détruisant les coffres. Les fioles de sang seront comptabilisées à la fin de la mission pour augmenter le niveau des Servans, et elles permettront également d’acheter des objets. Pour Arnice c’est un peu différent car il faudra aller dans son rêve pour dépenser les fioles de sang, et ainsi gagner en expérience. Un système similaire à Bloodborne. En plus d’apporter de nouvelles armes, les niveaux vous donneront accès à de nouveaux dialogues pour approfondir l’histoire. Malheureusement, le niveau maximum n’est que de 11, bien qu’il soit long à atteindre, cela reste peu.
HENSHIN !
Lors de l’affrontement du premier boss qui n’est autre qu’un gigantesque dragon, Arnice débloque la possibilité de se transformer temporairement pour attaquer avec plus de puissance. Pour pouvoir réussir cette transformation, il est nécessaire de remplir une jauge en bas à gauche de l’écran en tuant des petits monstres. C’est pourquoi il est important d’utiliser l’attaque au moment opportun au risque de perdre le combat. Il existe en tout cinq transformations possibles, cependant celles-ci ne se débloquent pas en montant de niveau, mais avec les Servans – il en existe une vingtaine – que vous emporterez dans votre équipe et leurs points de couleur. Chaque allié dispose d’une nature et des couleurs. Il faut cumuler jusqu’à 10 couleurs pour qu’Arnice puisse se métamorphoser pendant quelques secondes. Ce qui est dommage est qu’on ne puisse pas changer les couleurs, et si un Servans n’a pas celle que l’on désire, il faut la recréer. En tout cas, ces transformations sont une belle réussite et donne un réel dynamisme aux combats.
Arnice et les Servans pourront en plus de cela, être équipés d’objets les rendant plus forts ou plus résistants. Cela est très appréciable, car on a l’impression de pouvoir façonner notre façon de jouer, comme bon nous semble et on apprécie les multiples stratégies possibles.
C’est l’heure du D-D-D-UEL !!
Entre chaque mission, Arnice se retrouve dans un hôtel où le calme et la sérénité règnent. C’est l’occasion pour vous de remplir des petites missions annexes ou encore de farmer du sang pour acquérir de nouveaux objets. Bien enfouie sous l’hôtel, se cache une arène où des challenges sont donnés. Il en existe pas moins de 50 qui varient de l’un à l’autre. Vous devrez par exemple vous défaire d’un ennemi en employant uniquement vos Servans, ou encore décimer une horde de démons en moins de 30 secondes. Tous les défis sont chronométrés et suivant le temps pris pour finir la tâche, vous obtiendrez un score allant de 1 à 3 étoiles, qui vous donnera plus ou moins de sang ou des objets avec plus ou moins de valeur. Il est cependant dommage que les derniers niveaux deviennent vraiment très difficiles voire aux limites de l’impossible dans les derniers challenges.
Un jeu d’une autre époque
Nights of Azure, en plus de posséder un scénario différent et bien construit, possède une bande son qui colle parfaitement à l’univers, avec des musiques plus ou moins oniriques, en passant par des chants électro-pop. Un bon mélange des genres que les joueurs apprécieront. Les doublages sont exclusivement japonais et très bien interprétés, on regrettera cependant que le sous-titrage soit seulement disponible en anglais. Autre très bon point, c’est la fluidité des combats puisque le jeu tourne en 60 FPS et rares sont les fois où le framerate baisse. Malheureusement, ce sont la qualité des graphismes qui laissent à désirer, en effet ils ne sont en aucun cas dignes des consoles Next Gen et tiennent plus de la PS3 à sa sortie. Les décors sont brouillons et peu animés mais dans l’ensemble on se plait plutôt bien dans ce royaume.
Enfin, le jeu est assez court pour un J-RPG, puisqu’une quinzaine d’heures suffiront à clore la trame principale, heureusement un new game + sera présent pour parfaire votre équipe de Servans.
VERDICT : 7/10
Nights of Azure apporte un vent de fraîcheur dans l’univers J-RPG de la PS4. L’histoire est est très bien écrite, nos héroïnes ont une identité forte qui fait qu’on s’attache rapidement à elles. Grâce à un système de combat emprunté aux musô, le jeu se fera sans prise de tête. Attention toutefois aux boss qui vous demanderont d’être davantage stratégique, en utilisant les bons objets ou encore la bonne transformation au bon moment. On regrette cependant que les graphismes soient de la précédente génération de consoles. Quoi qu’il en soit, Nights of Azure est une belle surprise pour les aficionados de J-RPG.
Laisser un commentaire