Si le manga Naruto s’est arrêté il y a un petit moment, il y a désormais une saga focalisée sur le fils du fameux ninja blond le plus connu du monde, à savoir Boruto. De quoi justifier de nouvelles adaptations, et le jeu vidéo n’y échappe pas. Ainsi, Bandai Namco s’est associé au studio Soleil afin de sortir Naruto to Boruto: Shinobi Striker, un jeu bien différent de ses aînés en de nombreux points. Est-ce un mal ou un bien ? Préparez vôtre arsenal ninja et découvrez la réponse dans le test qui suit…
Test réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version physique fournie par l’éditeur
Je suis un ninja !
Dans Naruto to Boruto: Shinobi Striker, l’accent est mis sur le jeu en ligne et la création d’avatar. En effet, cette fois, on ne suit pas l’une des nombreuses aventures de Naruto. Le héros du jeu, c’est vous ! À l’instar de jeux comme Dragon Ball Xenoverse ou bien L’Attaque des Titans 2, il est possible de créer son propre personnage à la sauce Naruto. Le nombre d’options est plutôt généreux, avec la possibilité de choisir différentes coiffures, corpulences, tailles, maquillages et vêtements. On peut juste regretter que la majorité des propositions soient des références directes aux personnages officiels du manga. Ainsi, les joueurs que vous croiserez en ligne vous feront certainement penser à tel ou tel personnage et il est quasiment impossible de faire un personnage 100% original. Cela dit, le plaisir de créer son propre combattant et de le voir interagir avec les stars du manga Naruto reste fort plaisant.
Carton rouge cependant pour ce qui est de débloquer des objets de personnalisation supplémentaires : il y en a 4000 à débloquer et, pour le moment, il faut passer par un système de loot assez capricieux. En effet, on débloque des rouleaux suites aux affrontements et missions en ligne/solo, tous ayant leur rang de rareté. Ensuite, il faut passer par un magasin virtuel afin de les expertiser et débloquer tel ou tel item. Tout irait bien si on débloquait quelque chose d’inédit à chaque fois… mais ce n’est pas le cas. Outre la répétition de certains items, on peut aussi obtenir de petites sommes d’argent et si vous souhaitez débloquer un objet en particulier, il faudra parfois s’armer d’une incroyable patience. N’oublions pas que les couleurs sont elles aussi à débloquer, et ce pour chaque vêtement ou maquillage, là où d’autres jeux sont plus souples de ce côté-là. Tout cela n’est donc qu’un moyen superficiel de gonfler la durée de vie, hélas.
Team building
Une fois votre ninja créé avec soin, Naruto to Boruto: Shinobi Striker vous place dans un petit hub donnant sur le Manoir du Hokage et autres bâtiments vous proposant divers services. C’est là aussi que vous pouvez interagir avec d’autres joueurs via des messages ou des gestes plus ou moins amusants, créant un véritable sentiment de monde vivant et interactif. Outre la boutique de Tenten et la taverne de Sakura permettant de customiser votre personnage, c’est surtout les missions RV et les affrontements en ligne qui sont intéressants. Les missions RV sont des petites missions jouables en solo ou en ligne (avec un petit peu de dialogues et même parfois des scènes cinématiques) proposant divers objectifs. La majorité du temps, il faut combattre plusieurs ennemis ou un boss selon un temps imparti mais parfois il y a également des objets à retrouver, des endroits ou des personnes à protéger, etc. Hélas, la variété n’est guère au rendez-vous et, si vous jouez en ligne, l’IA ne vous posera que rarement des soucis. Si les missions restent plaisantes à faire grâce au gameplay (on y arrive, on y arrive), ne vous attendez pas à une qualité d’écriture et de mise en scène dignes des derniers jeux Naruto ou même des Dragon Ball Xenoverse, assez similaires dans le fond. Les missions RV sont pourtant essentielles au jeu, puisqu’elles permettent de débloquer différents maîtres afin de débloquer jutsu et autres joyeusetés. Aussi, c’est l’unique façon de jouer en solo, tout le reste du titre étant consacré au jeu en ligne.
Parlons-en, justement, du gameplay. Naruto to Boruto: Shinobi Striker se veut accessible mais fun. Moins technique que les anciens jeux Naruto, l’accent y est mis sur les déplacements – avec notamment de grands sauts, kunaï à fil servant de grappin et le retour de la course sur les murs ! – ainsi que le travail d’équipe. Outre diverses options d’esquive (permutation, déplacements latéraux, etc.), on a droit à des attaques simples (rapides et fortes), puis les fameux jutsu (trois au total à activer via de simples pressions de touches). Ces derniers se différencient selon la classe qu’on prend durant les combats. Il y en 4, à savoir : attaque, distance, défense et soin. Ces classes offrent également différents moyens de combattre ainsi que des armes exclusives, passant des poings au sabre, permettant de varier le gameplay d’une agréable façon. Selon les situations et le choix de classe des autres alliés, il faut savoir choisir la classe qui sera la plus utile à l’équipe (c’est similaire aux jeux comme Overwatch). Ainsi, une équipe variée aura plus de chances de gagner qu’une équipe centrée uniquement autour d’une ou deux classes. Le tout fonctionne plutôt bien grâce à des contrôles précis, simples, fluides et les 60 images par seconde qui confèrent aux combats de belles sensations, notamment quand les jutsu se déchaînent sur l’écran.
Est-ce parfait pour autant ? Hélas non : la caméra pose souvent problème, notamment lors des combats sur les murs et, si certains joueurs ont des soucis de connexion en ligne, ça donne une action confuse à cause des « téléportations » et autres problèmes habituels liés au lag (mais ça, ce n’est pas la faute du jeu). N’oublions pas également que les combats à 8 joueurs peuvent être parfois difficile à suivre tant ça va dans tous les sens. Aussi, l’accessibilité évidente du jeu offre au final des combats peu techniques (donc un peu répétitifs) et, parfois, seuls les jutsu ultimes sont déterminants dans les victoires. De ce côté, il y a donc encore un équilibrage évident à faire. Certaines attaques font peu de dégâts tandis que d’autres peuvent tuer en un seul coup, plutôt injuste pour les débutants qui doivent attendre un bon moment avant d’avoir accès aux meilleurs jutsus, à moins de jouer avec les personnages officiels car oui, il est possible de jouer avec Naruto, Sasuke et d’autres figures illustres du manga. Pour le moment, il y a 20 personnages jouables mais nous savons déjà qu’il y en aura plus suite aux mises à jour et DLC. Il reste tout de même alors difficile de progresser comme il faut dans les affrontements en ligne avec ses propres personnages, que ce soit à travers les simples matchs offrant de la capture de zone – oui, nous avons ça dans un jeu Naruto – ainsi que parfois d’autres objectifs ou bien la fameuse Ligue Mondiale des Ninja, offrant un classement rang par rang. Ici, les matchs s’enchaînent plutôt bien grâce à un matchmaking et un netcode au point (pas toujours, cela dit) mais il arrive encore trop souvent d’avoir des équipes mal mélangées. Il faudra voir ce que cela donne avec le temps.
Un manga vivant
Tout à l’heure, la fluidité a été mise en valeur mais est-ce au détriment d’une qualité graphique en retrait ? Fort heureusement, non ! Soleil a su profiter de l’Unreal Engine 4 pour que Naruto to Boruto: Shinobi Striker soit digne du manga de base grâce à un cel-shading efficace et des couleurs rendant hommage aux couvertures originales de Masahi Kishimoto (sans oublier les effets réussis, ainsi que les calligraphies rappelant les différentes planches de l’oeuvre). Les attaques ultimes auraient pu être plus impressionnantes mais il faut prendre en compte que ce n’est pas un jeu de combat classique. De plus, les arènes sont plutôt grosses, avec beaucoup de verticalité et offrent donc un véritable plaisir d’exploration lors des matchs effrénés. Quel dommage cependant qu’elles ne soient qu’au nombre de 5 pour le moment, malgré divers moments de la journée et autres météos proposées. Cela s’ajoute au faible nombre d’objectifs différents à accomplir, ce qui pourrait en lasser certains assez rapidement. Espérons que les mises à jour corrigeront rapidement cela.
Enfin, si les musiques ne sont pas particulièrement marquantes, elles respectent l’esprit Naruto et chacune se marrie bien à chaque moment (et niveau) grâce à des rythmes qui changent selon l’importance de ce qu’il reste à faire. Ainsi, l’enrobage de Naruto to Boruto: Shinobi Striker est plus que correct mais il reste malgré tout des améliorations à apporter afin de le rapprocher du statut des anciens jeux Naruto ou de ses modèles à peine cachés, à savoir les Dragon Ball Xenoverse.
Verdict : 7/10
Si Naruto to Boruto: Shinobi Striker a quelques soucis évidents, il pose néanmoins de solides bases et sait procurer le plus essentiel, à savoir du fun. Malgré des frustrations ici et là, Soleil et Bandai Namco offrent aux admirateurs de Naruto une chance de créer des ninjas uniques dans le premier titre de la licence pensé spécialement au jeu en ligne. S’il faut attendre un peu de voir ce que donne le jeu sur la durée via le suivi des développeurs, le jeu devrait pouvoir amuser la majorité des fans du ninja blond le plus connu du monde souhaitant prouver leurs valeurs au monde entier.
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