Le paysage des jeux de combat offre un panel très varié de licences, et Mortal Kombat n’est plus à présenter, de par sa direction artistique très particulière mais totalement assumée. Ses célèbres effusions de sang ont sans doute contribué à le faire sortir du lot face à la concurrence, et les développeurs de NetherRealm Studios ont bien compris que cette marque de fabrique était à n’en pas douter ce qui fait le charme de la série. Toujours plus gore à chaque nouvel opus, ce Mortal Kombat X serait-il par voie de fait le plus ignoble et sanglant de tous ?
En chair et en os
Force est de constater que le jeu est beau… pas parfait, mais beau. On peut saluer le soin apporté aux graphismes des différents tableaux qui sont le théâtre des affrontements entre Kombattants, ainsi que la fluidité et le réalisme des mouvements des personnages, malgré des textures un peu ratées au niveau des visages. Mais les efforts ont sans doute été concentrés sur les spectaculaires Fatalities, sans lesquelles Mortal Kombat ne serait pas Mortal Kombat. Toujours plus gores dans leur exécution, on assiste à la mise à mort sans pitié de son adversaire – ou de son personnage – avec moults détails sanglants et abominables. Et si cela ne vous suffit pas, les attaques Rayon X et les Brutalities apportent leur tribut d’hémoglobine et de colonnes vertébrales disloquées à ce charmant tableau.
Who’s Next ?
Si Mortal Kombat a bâti sa notoriété sur la cruauté et le sang, il est d’autres traditions que le jeu a su propager au fil de ses titres. En effet, même si ce n’est pas ce que l’on recherche de prime abord dans un jeu de baston, Mortal Kombat a toujours veillé à construire un scénario plus ou moins travaillé pour justifier la présence de tous ces personnages venus d’horizons bien différents juste pour se taper dessus. Ainsi, entre esprit de vengeance, attirances, soif de pouvoir et volonté de protéger la Terre, l’univers s’est étayé au fil des ans. Dans cette nouvelle mouture, les faits font directement suite aux événements de Mortal Kombat (2011) et se déroulent 25 ans après les précédents. Suite à la défaite de Shao Kahn et la mort de nombreux personnages, Shinnok parvient à s’échapper de sa prison pour conquérir le Nether, avec l’aide de Quan Chi et son équipe de Kombattants mort-vivants. Vous retrouverez à ses côtés quelques personnages connus, que vous ne pourrez malheureusement pas jouer mais qui feront ainsi leur apparition dans le scénario. Face à cette menace bien sûr, les défenseurs du Royaume Terre s’uniront pour neutraliser leur ennemis, avec les éternels Raiden, Johnny Cage, Sonya Blade aux commandes. On retrouvera beaucoup d’autres visages – ou grimaces – connus, de Scorpion et Sub-Zero à Kitana et Mileena, en passant par Kung Lao, Liu Kang, j’en passe et des meilleurs. Le titre apporte bien entendu son lot de nouveaux personnages, avec notamment l’arrivée de la “nouvelle génération” qui constitue les Forces Spéciales : Cassie Cage, fille de Johnny et Sonya, Jacqui Briggs, la fille de Jax, Takeda Takahashi le fils de Kenshi et Kung Ji, un parent de Kung Lao. La relève est assurée.
A côté de cela, la guerre civile fait rage en Outremonde, où Mileena se bat pour récupérer le trône à Kotal Kahn, qui a succédé à Shao Kahn. Epaulée par Baraka, elle fait face également à D’Vorah, une femme insectoïde impitoyable, Ferra & Torr, un duo dynamique un poil agaçant, et Erron Black, un cow-boy assez peu charismatique.
La campagne se révèle un petit peu trop courte – environ 6 heures de jeu – mais aura le mérite de mettre en lumière les personnages phares de la série face aux nouveaux protagonistes, tous gravitant autour d’un mystérieux talisman qui sera la clé du dénouement final. Kitch à souhait, l’histoire ne cherche pas à séduire par sa qualité scénaristique, mais là encore, c’est une marque de fabrique. Ses 12 chapitres – un par Kombattant à incarner – ne poseront pas de difficulté particulière, et consisteront principalement en de longues cinématiques ponctuées de QTE à réaliser et de combats à remporter.
Keep Kalm and… Fight !
Venons-en au fait, les Kombats ! (Si vous avez déjà atteint votre quota de mots commençant par “C” dont la première lettre est délibérément remplacée par un “K”, sachez que nous, non. C’est également une tradition de la série, et qui sommes-nous pour oser y mettre un terme ?) Différents modes s’offrent à vous pour mettre à profit vos ardeurs belligérantes. Du simple duel – en ligne ou non – aux Tours d’adversaires, il y a du choix. Le mode entraînement vous permet de vous familiariser avec les commandes générales du jeu, et ses différentes subtilités. On vous apprends à parer, briser les combos, enchaîner les vôtres, utiliser votre jauge pour réaliser des attaques améliorées ou votre cruelle attaque Rayon X. Les développeurs du jeu n’y sont pas allés de main morte. Les détails sordides sont zoomés et montrés au ralenti, ce qui nous permet d’admirer les os voler en éclats ou bien les tripes du personnage sortir de leur habitat naturel…
Les Fatalities et les Brutalities rivalisent également d’horreur et on prend un plaisir à la fois coupable et jouissif à les regarder. Pour les premières, il faudra comme toujours réaliser un combo légèrement compliqué – mais pas trop – lorsque le FINISH HIM autoritaire nous enjoint d’achever notre adversaire. Les secondes s’effectuent lors du combat, dans des conditions bien précises à réunir. Elles peuvent se caractériser par une des attaques classiques du héros, mais version particulièrement violente, vous assurant la victoire. Les menus accessibles très facilement depuis la partie vous permettent de jeter un rapide coup d’oeil sur les combinaisons qui vous intéressent, et vous assurent une prise en main plus aisée.
Le gameplay est d’ailleurs assez flexible puisqu’en choisissant votre personnage, vous devrez adopter l’un des trois styles de combat, en fonction de ce qui vous convient le mieux. Cela changera certaines de ses attaques et donc ses combos (et accessoirement son apparence). Il en résulte un mash-up très varié, puisque chacun des 25 personnages dispose de ses 3 écoles de combat – nous vous laissons le soin de faire le calcul. Autre nouveauté introduite dans ce titre, l’appartenance à une Faction, que vous pouvez choisir dès le début. Ce sont en quelque sorte des guildes qui vous connectent et vous opposent au reste de la communauté, et dont la progression dépend de vos actions et combats. Vous pouvez à tout moment changer de faction, pour vous ranger du côté des vainqueurs, ou au contraire pour participer à l’ascension des challengers.
Pour varier les plaisirs, on peut se laisser tenter par les défis Test your Luck ou Test your Might. Le premier, assez drôle, vous engage dans un combat dont la mécanique est légèrement modifiée par quelques boost qui pourront de manière tout à fait injuste donner l’avantage à votre adversaire. A vous de tirer votre épingle du jeu et de faire montre de talent pour retourner le match en votre faveur. Le second mode, encore un classique, sera nettement moins intéressant puisqu’il vous demandera d’appuyer bêtement sur une touche dans un laps de temps très court pour voir votre personnage briser un objet du tranchant de la main. Si en revanche vous vous sentez d’humeur à massacrer une série d’adversaires comme au bon vieux temps, les Tours (Klassiques, infinies, et autres) vous embarqueront dans des combats de plus en plus épineux.
En définitive, ce Mortal Kombat X marque certainement l’histoire de la série en offrant aux amateurs du genre un titre vraiment réussi et homogène dans son gameplay. Fidèle à lui même dans ses principes, il reprend les bonnes idées apportées par les opus récents et ajoute ce qu’il faut d’innovation pour dépoussiérer la licence.
Verdict : 8.5/10
Plutôt bien équilibré dans son gameplay avec des nouveautés audacieuses et bien trouvées qui viennent améliorer et moderniser les codes classiques du genre, Mortal Kombat X offre une prise en main accessible aux débutants mais ce qu’il faut de difficulté pour opposer un réel challenge aux puristes du genre. Le mode histoire, bien qu’un peu court, s’avère assez intéressant et nous replonge avec délices dans l’univers kitch de la licence. Mais surtout, NetherRealm Studios s’est amusé à pousser toujours plus loin l’horreur et la cruauté des combats pour notre plus grand plaisir, il faut bien l’avouer, on en redemande.
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