Fort attendu par les fans depuis son annonce, Monster Hunter: World débarque enfin sur PlayStation 4 et Xbox One (et arrivera plus tard sur PC). Annoncé comme l’opus destiné à conquérir le cœur des joueurs occidentaux grâce à une ambition monstrueuse, le titre de Capcom assure-t-il ses promesses ? La « simplification » du jeu a-t-elle de quoi plaire également aux vétérans de la série, qui eux ne tiennent pas à voir leurs habitudes bousculées ? La série fait-elle bien de revenir sur les consoles de salon ? Préparez votre matériel et mangez un bon morceau de viande, le test de Monster Hunter: World vous attend ici et maintenant !
Test réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur
Welcome home, good hunter!
Monster Hunter: World vous met dans la peau d’un chasseur qui devrait forcément vous plaire : en effet, c’est tout simplement vous ! Le jeu commence en effet par la création de votre personnage, assez complète et permettant bon nombre de fantaisies grâce à des options poussées, de quoi créer là une immersion de taille dès le départ. Une fois votre double virtuel et votre compagnon d’aventures (un Palico, chat fort utile très proche de l’Homme) modélisés, c’est parti pour la chasse, qui commence d’ailleurs d’une fort belle manière. En effet, le début du soft, qui fait office de tutoriel ni trop long ni trop court, est introduit par des cinématiques clairement bien mises en scène, et ça, on y aura droit tout au long du jeu. Si l’histoire de Monster Hunter: World est plutôt simple, basique (mais tout de même prenante), chaque monstre a droit à une vidéo d’introduction du plus bel effet, avec des cadrages dynamiques et une action entraînante mettant souvent en valeur le chasseur que l’on aura créé avec soin. De quoi bien motiver les joueurs à aller jusqu’au bout de l’histoire et en découvrir plus sur les mystérieux agissements du Zorah Magdoros, un dragon ancien qui fait un peu penser à Godzilla soit dit en passant. Pour en savoir plus, il faudra explorer avec parcimonie les diverses zones du Nouveau Monde et, surtout, il faudra chasser de nombreux monstres tous aussi différents les uns que les autres.
Monster Hunter (semi-open) World
L’une des ambitions de Capcom avec Monster Hunter: World était de créer un jeu plus vaste, avec la fin des habituels chargements de zones durant les niveaux. Mission réussie ? Tout à fait ! Finies les diverses petites zones, cette fois nous avons des niveaux assez immenses, à explorer sans la moindre coupure, et ce, même en se téléportant d’un camp à l’autre via la carte. Un véritable plaisir pour l’exploration, surtout que les niveaux sont tous bien différents et fort vivants, impossible de s’y ennuyer donc, pour peu qu’on aime la chose bien entendu. Hélas, nous n’avons pas encore affaire ici à un véritable monde ouvert mais, en contrepartie, il y a là un level design aux petits oignons, où l’on se repère facilement grâce aux décors uniques à chaque recoin. Outre les monstres à chasser, il est possible de collecter des ingrédients, pêcher, trouver des indices pour les bêtes devant être terrassées… Capcom a vraiment soigné la formule pour que la chasse ne soit pas l’unique élément amusant de Monster Hunter: World. En effet, il y a un bon nombre d’améliorations assez notables à l’exploration, principalement le grappin qui permet d’escalader plus vite ou de s’agripper à un monstre volant (très amusant !). Aussi, les animations des nombreuses actions de déplacements (escalade, saut de liane en liane, accroupissement, etc) sont désormais bien plus souples, sans oublier la présence inédite de lucioles (les Navicioles) pouvant aider les joueurs pour la collecte d’objets ou le pistage de monstres, procurant ainsi une réelle joie à la découverte de chaque niveau. Seule ombre – minuscule – au tableau : l’assistante, pas très pratique et souvent irritante, notamment à cause d’une voix française surjouant parfois un peu trop (les joueurs du dernier Everybody’s Golf nous comprendront). Malgré tout, Capcom a clairement tenu ses promesses, mais qu’en est-il de l’aspect le plus important de la série, à savoir la chasse ?
On aime mieux la chasse que la prise
Que les fans des anciens opus et les nouveaux joueurs soient tout de suite rassurés : Monster Hunter: World s’adresse à tout le monde ! Grâce au maniement plus souple (l’utilisation des objets, par exemple, est largement facilitée grâce à une présence de roue d’items facile à utiliser) et à des fonctionnalités de combat inédites, telles que l’utilisation d’une fronde pouvant tirer sur diverses choses (pierres, fruits rouges, etc) ou de capes permettant de se cacher ou même de planer, les combats de Monster Hunter: World sont un véritable régal. La base du gameplay n’a pas vraiment changé : il faut toujours esquiver au bon moment les attaques des monstres, dresser des pièges afin de les paralyser pendant de courts instants, utiliser le décor à bon escient afin de pouvoir leur monter dessus et faire de gros dégâts, utiliser les spécificités de chaque arme… En ce qui concerne les armes justement, il y en a 14 différentes au total, et toutes offrent une manière de jouer différente car certaines privilégient la vitesse tandis que d’autres s’axent davantage sur la puissance ou la distance. Cela va d’un simple duo épée et bouclier à une arme à feu, tout en passant par un glaive combiné à l’utilisation d’insectes vivants. Bien entendu, il est possible de s’en tirer avec un seul type d’arme, mais il est tout de même primordial de s’adapter à chaque chasse, certains monstres pouvant être plus difficiles à abattre avec tel ou tel type d’équipement. Au vu de la diversité de l’arsenal, il est d’ailleurs quasiment impossible de n’aimer aucune arme, ce qui fait que le jeu peut autant attirer les férus de combats à l’épée que ceux qui préfèrent tirer de loin.
La force de la licence a toujours été de proposer une abondance de monstres différents et, de ce côté, Monster Hunter: World ne déçoit aucunement. En plus de proposer le retour de bêtes iconiques, il y en a beaucoup de nouvelles aussi terrifiantes qu’imprévisibles, certaines demandant beaucoup de patience et d’observation afin d’en venir à bout. L’une des nouveautés majeures de cet épisode, c’est que l’écosystème se veut réaliste, avec des monstres y chassant eux aussi, ce qui peut créer des luttes entre deux grosses bestioles géantes. Rien de plus impressionnant que de voir un Rathalos s’attaquer à un Anjanath, entre autres ! Cela permet également l’élaboration de nouvelles stratégies, puisque vous pouvez attirer tel ou tel monstre envers un autre, de quoi vous faciliter grandement la tâche. Toutefois, si celle-ci devient trop compliquée pour vous, pas de panique : une autre nouveauté intéressante, c’est l’amélioration du jeu en ligne. Si vous pensez ne pas pouvoir vous en sortir seul en plein combat, il est possible d’envoyer une fusée de détresse invitant d’autres joueurs dans votre partie, en toute simplicité. Bien sûr, la difficulté augmente afin de s’adapter au nombre de chasseurs mais, désormais, le monstre a davantage de cibles à éliminer, ce qui permet de souffler par moments. Bref, on ne peut que s’incliner devant une telle diversité d’options et un gameplay désormais maîtrisé à la perfection, bien moins lourd que par le passé.
Jusqu’au bout du monde
En dehors de la chasse et de l’exploration, vous pouvez, comme d’habitude, faire une petite pause dans le village du coin. Dans Monster Hunter: World, nous avons affaire à une guilde, qui s’est installée un peu à la va-vite afin d’étudier les terres mystérieuses du Nouveau Monde. Ainsi, vous reviendrez souvent dans la chaleureuse Astera, campement portuaire constitué à partir de carcasses de bateaux. Les bonnes vieilles habitudes y resurgissent vite : on peut y créer des armes, armures et diverses améliorations à partir de morceaux de monstres collectés après les combats (l’aspect négatif du métier), renouveler son équipement via le marché ou l’alchimie, s’entraîner avec toutes les armes, manger un petit morceau afin d’être plus fort lors d’une prochaine chasse, s’associer à d’autres chasseurs en ligne… De quoi y passer un peu de temps, surtout que la préparation est tout aussi importante que le reste afin d’assurer au joueur une bonne progression.
Enfin, si Monster Hunter: World offre de temps en temps quelques textures (bien) baveuses, des petits soucis de collision et un framerate fluide mais inconsistant sur la PlayStation 4 de base, on ne peut tout de même qu’applaudir le travail de Capcom sur l’aspect visuel du titre. Chaque niveau est rempli de détails affolants, la direction artistique fait partie des meilleures de la saga (mention spéciale au Plateau de Corail) et l’animation des monstres est à tomber. C’est l’émerveillement à chaque lancement du jeu. Tout cela est sublimé par des musiques apaisantes, exotiques et épiques, dans la plus pure tradition de Monster Hunter, du très bon calibre donc. Ajoutez à cela des dizaines voire des centaines d’heures de jeu, notamment avec du contenu rajouté prévu sur la durée, via des mises à jour gratuites, et vous obtenez un soft à posséder de toute urgence.
Verdict : 9/10
Monster Hunter: World est sans aucun doute l’épisode ultime de la saga. Brillant à bien des niveaux et s’adressant à des joueurs de tous horizons, le jeu de Capcom sait renouveler avec brio la formule démarrée en 2004. Il constitue ainsi un tournant majeur de la série, qui a décidément bien fait de revenir sur consoles de salon après de (trop) nombreuses années d’attente. L’un des titres phares de 2018, assurément.
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