Chasseurs, chasseuses, l’heure est venue. Saisissez-vous de votre arme car Monster Hunter Rise sort aujourd’hui sur Nintendo Switch. Même si le succès de Monster Hunter World en 2017 et ses 16 millions d’exemplaires vendus ont été pour beaucoup l’occasion de découvrir cet univers ô combien riche mais complexe. Avec Monster Hunter Rise, Capcom cherche à attirer de nouveaux joueurs grâce à un gameplay en partie revisité, des combats nettement moins difficiles et des mécaniques abandonnées. Si cela parvient à rendre le titre bien plus accessible que les précédents, cela risque de décevoir les vétérans les plus téméraires. En somme, une lame à double tranchant.
Test réalisé sur Nintendo Switch grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
► Découvrez tous nos guides et astuces sur notre page dédiée
Kamura e yōkoso – Bienvenue à Kamura
Comme dans tous les Monster Hunter, le jeu commence par la création de son personnage et de ses compagnons. L’outil de création est très complet et permet de customiser son personnage et ses compagnons pilpoils de la tête aux pieds (ou pattes). Vous devrez donc créer votre chasseur, votre Palico (chat) et votre Chumsky (chien). Le Chumsky est tout fraîchement arrivé dans la licence et introduit ainsi une race canine dans l’ancien monopole félin. Lors de la création de ceux-ci, vous devrez choisir la classe de combat de votre Palico (chat) et même si le Chumsky ne permet pas la spécialisation de ses compétences, il saura être d’une toute autre manière un allié de poids dans vos prochains combats. En effet, celui-ci peut être chevauché pour vous déplacer rapidement dans le village comme dans les zones de chasse. De plus, vous pouvez utiliser des consommables ou des accessoires tout en le chevauchant. Plus besoin de s’accroupir 30 secondes à côté d’un monstre pour aiguiser son arme, aiguisez-là en chevauchant votre Chumsky et évitez ainsi toute attaque.
Enfant du village, vous venez tout juste d’être reconnu officiellement chasseur. De surcroît, étant né à Kamura c’est ici que l’on vous assigne à vos fonctions et toutes les personnes du village ne manquent pas d’éloges à votre égard. Là où les précédents opus nous avaient habitué à des univers médiévaux, voire même à la limite du primitif (Monster Hunter Freedom 1, 2 et Unite), nous découvrons cette-fois ci un univers féodal à l’architecture envoûtante et aux couleurs chatoyantes.
Encore une fois et comme à chaque fois, nous apprenons qu’un danger rôde et que des choses anormales se produisent aux abords du village et dans les contrées voisines. Signes avant-coureurs et de mauvaise augure, tout semble indiquer qu’une “Calamité” se prépare. Phénomène catastrophique durant lequel des monstres devenus fous prennent d’assaut le village. La dernière en date, remonterait à il y a 50 ans et ces phénomènes dévastateurs sont d’origine inconnue. Votre rôle de chasseur sera de protéger le village de ces attaques ainsi que de découvrir ce qui déclenche ces calamités pour débusquer et tuer le mal, à sa source.
La formule est bien connue des habitués de la licence et même si le scénario peut paraître anecdotique, il n’en est pas moins efficace. Pour les amateurs de lore, Monster Hunter Rise saura, d’une toute autre façon, susciter votre intérêt grâce à des collectibles riches en informations contextuelles, disséminés sur les cartes.
Dans Monster Hunter, le principe est simple, il faut accomplir des quêtes pour avancer dans l’histoire et pour accomplir celles-ci, il faut de l’équipement. Et ce même équipement s’obtient en collectant des ressources sur les monstres et dans l’environnement. Un cercle vertueux qui pousse sans arrêt le joueur ou la joueuse à améliorer son équipement.
Pour partir en chasse, il vous faudra accepter une quête dans le village de Kamura qui sera ni plus ni moins que le hub central du jeu. Les quêtes se trouvent au sein même du village ainsi qu’au grand camp mais celles qui y sont proposées sont différentes. Les quêtes du village sont les missions principales dans le sens où ce sont celles-ci qui vont vous introduire à l’histoire et à l’univers ainsi qu’aux mécaniques essentielles du jeu permettant ainsi de bien débuter alors que celles du grand camp sont plus ardues car jouables en multijoueur. Le challenge y est par conséquent un peu plus relevé mais cela n’a rien d’insurmontable, bien au contraire. En effet, là où la licence Monster Hunter nous avait habitué à un minimum de challenge et de patience pour arriver à ses fins, Monster Hunter Rise se veut plus accessible que jamais et les combats, les crafts tout comme la collecte des ressources ont été grandement facilités ce qui aura pour conséquence d’insatisfaire les chasseurs les plus expérimentés et/ou en quête de challenge.
Par ailleurs et contrairement à tous les autres opus de la licence, Monster Hunter Rise a mis l’accent sur les tutoriels et intègre ainsi de courtes séquences tuteurées dans certaines missions. Même si le compendium et le guide du chasseur restent accessibles via le menu pause, les plus néophytes sauront apprécier être pris par la main. Si cela n’est toujours pas suffisant, le grand camp est doté d’un camp d’entraînement permettant d’appréhender les armes et de parfaire son gameplay. Même si le titre se veut plus accessible, il n’en reste pas moins très riche en mécaniques et ces espaces sont les bienvenues tant les associations d’équipements sont nombreuses.
Les premiers contrats vous permettront d’en apprendre plus sur les monstres et sur les nouvelles cartes, ainsi que sur les patterns des armes. Au fil des contrats, vous obtiendrez de nouvelles quêtes et requêtes par les villageois. Vous prendrez par la suite de l’expérience et vos hauts-faits vous permettront de prendre du jalon et obtiendrez ainsi l’accès à un rang de mission supérieur.
Même si les quêtes 5 étoiles et plus du grand camp sont plus en adéquation avec ce que la licence avait pour habitude de nous offrir, cela reste bien moins intéressant qu’avant en termes de challenge. Sans compter que malgré un bestiaire conséquent, il n’y a que peu de dragons anciens et pas de monstres alpha. Nous pouvons donc nous attendre à ce que Capcom fasse vivre le jeu en ajoutant continuellement des monstres, toujours plus puissants, relevant ainsi progressivement la difficulté comme ce fut le cas pour les précédents titres, en particulier pour Monster Hunter World et son extension stand-alone, Iceborne.
Le temps a fait son œuvre, l’œuvre a fait son temps
Même si la formule et les mécaniques des Monster Hunter sont presque les mêmes depuis pratiquement 20 ans maintenant, elles n’en restent pas moins efficaces et c’est justement là que réside tout l’attrait de cette licence. Cependant, certaines mécaniques obsolètes méritaient d’être corrigées et d’autres d’être approfondies comme ce fût le cas avec Monster Hunter World qui avait tant révolutionné la licence. Développé pour tourner sur des consoles de salon, celui-ci était armé technologiquement parlant pour recevoir tout un tas de nouvelles fonctionnalités plus impressionnantes les unes que les autres dans des décors plus grands et plus beaux encore que jamais auparavant.
Alors après un tel virage et un tel succès sur les consoles de salon, comment la licence aurait-elle pu en revenir à ses origines sur les consoles portables avec des jeux aux environnements très fermés, peu permissifs et où les temps de chargement pullulaient comme c’était encore le cas avec Monster Hunter Génération Ultimate sur Nintendo Switch ?
Et bien rassurez-vous, si un virage a été pris avec Monster Hunter World, un tout autre et un tout nouveau virage a été pris avec Monster Hunter Rise. Contrairement à ses prédécesseurs, nous découvrons un jeu aux graphismes époustouflants et avec un gameplay si développé qu’on se surprendrait presque à jouer sur Nintendo Switch. Même en mode portable, aucune chute de framerate n’a été à déplorer et les graphismes restent très beaux. Seule la batterie s’est vue être consommée rapidement.
L’une des principales nouveautés de cet opus est qu’il n’est plus nécessaire de rester cloué au sol pour se déplacer. Grâce aux Filoptères – insectes utilisés par les chasseurs en guise de grappin – il est dorénavant possible de gravir des monts, escalader des bâtiments et même de faire des bonds en avant d’une cinquantaine de mètres.
Outre les aptitudes de transport, les filoptères apportent avec eux de toutes nouvelles mécaniques de combat, celles des attaques de lien de soie et la chevauchée de monstre. Attaquer un monstre avec des liens de soie aura pour effet de l’étourdir, une fois celui-ci suffisamment affaibli, les fils utilisés pour vos attaques permettront de le chevaucher. Cette nouvelle fonctionnalité remplace le fameux “je suis monté” de Monster Hunter World qui permettait de s’agripper à une proie pour la renverser. Ici, vous pourrez temporairement contrôler un monstre en le chevauchant. Simple mais terriblement amusant.
Bien évidemment, les cartes ont été revues pour permettre de s’adonner à ces folies aériennes et s’éloignent ainsi bien loin des standards de la licence. En effet, l’environnement a grandement évolué et ce qu’il a à offrir aussi. Dorénavant, récupérer des matériaux ne prend plus des heures et il n’est plus nécessaire de s’équiper d’outils comme la pioche ou de breuvages pour se protéger du froid ou du chaud et le cycle jour/nuit peut changer en pleine partie. De plus, on peut également utiliser la faune à son avantage grâce à des petites créatures récupérables pour par exemple attirer un monstre, le faire fuir ou encore vous envoler dans les airs grâce à une bestiole générant des pseudos tornades. Sans parler des Spectroiseaux qui augmentent temporairement votre vie, votre endurance, votre attaque ou votre défense jusqu’à la fin de la quête et qui sont disséminés sur la carte. Bref, Monster Hunter Rise a réellement été pensé pour passer plus de temps dans le feu de l’action qu’à chercher des matériaux.
Un bon chasseur sait chasser sans son chien
Comme indiqué plus haut, tout est simplifié, tant dans l’utilisation des objets que dans les chasses. Par exemple et chose surprenante pour une « chasse », il n’est plus nécessaire de pister un monstre car celui-ci sera directement indiqué sur votre carte et ce, dès votre arrivée sur la zone de jeu. Oubliez donc la mécanique des navicioles de Monster Hunter World.
En multijoueur, vous pourrez être accompagné d’un Pilpoil contrairement aux quêtes en solitaire où jusqu’à deux compagnons à 4 pattes pourront vous accompagner. Même si l’idée semble intéressante sur le papier, si vous jouez à 4, il y aura en tout 8 personnages sur la carte et cela aura pour conséquence de créer une pagaille sans nom. De plus, la difficulté étant relativement absente dans cet opus, la présence des Pilpoils facilite d’autant plus le travail. Le multijoueur n’en demeure pas moins agréable pour autant, bien au contraire. Il est même, comme pour les autres opus, l’une des forces de la licence. Le seul bémol à en retenir est que le jeu n’est pas doté de chat vocal. Seuls le clavier numérique et des réponses pré-construites vous permettront de communiquer en jeu avec les autres chasseurs et chasseuses.
Enfin, les calamités. Autre grande nouveauté de cette opus, les calamités sont le nouveau “tower defense” de Monster Hunter qui rappellent un peu la mission de défense d’une forteresse face au Lao Shan Lung de Monster Hunter Freedom premier du nom. À la petite exception près que dorénavant ce n’est pas une créature géante qui attaque mais toute une horde de monstres fou-furieux. Nous retrouvons donc tout l’attirail habituel de défense de forteresse auxquels les précédents opus nous ont habitué. Cependant et ne vous méprenez pas, les calamités ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît et sont à notre sens et pour le moment, l’une des seules difficultés du titre.
Verdict : 8/10
Certes, Monster Hunter Rise n’est pas aussi exigeant que ses prédécesseurs, et de surcroît, certaines mécaniques qui constituaient son charme ont disparu. Pour autant, la licence avait besoin d’un second souffle sur les consoles portables tant d’un point de vue technique que pratique et c’est aujourd’hui chose faite. Non seulement Monster Hunter Rise apporte avec lui tout un tas de nouveautés novatrices mais il intègre également de nouvelles mécaniques environnementales qui refondent une grande partie du gameplay. En rendant le titre plus accessible et plus ludique, Capcom cherche sans aucun doute à toucher une audience plus large qui correspond parfaitement aux utilisateurs de la console sans pour autant délaisser les fans de la première heure. Le pari était risqué mais celui-ci a été relevé avec brio.
Laisser un commentaire