Ce n’est un secret pour personne, étant donné qu’ils sortent chaque année à la même période, les jeux de sport sont très probablement les licences qui évoluent le moins d’un « épisode » à l’autre. Ce ne sont pas pour autant de mauvaises itérations, loin de là. Mais force est de constater que l’on a parfois du mal à différencier les opus entre eux, tant l’expérience proposée est semblable à celle de l’année passée. Et si nous démarrons ce test sur cet amer constat, comprenez bien que ce n’est pas pour rien. Car oui, MLB The Show 17 nous avait mis sur les fesses, vous vous en souvenez sûrement. Hélas, et bien qu’il soit tout aussi bon, MLB The Show 18 ne nous laissera pas le même souvenir. Compte-rendu d’une redite un peu trop flagrante.
Test réalisé sur PS4 Pro à partir d’une version fournie par l’éditeur
N’y allons donc pas par quatre chemins : oui, MLB The Show 18 est un bon jeu de baseball ! C’est même un bon jeu tout court. Tout du moins… pour quiconque n’aura plus touché à un MLB The Show depuis 2 ou 3 ans. Dans le cas contraire, il est évident que vous mettrez un temps fou à déceler les différences qui opposent ce « nouvel » opus et celui de l’an passé. Concrètement, ce MLB The Show 18 apporte quelques optimisations de-ci de-là, mais il faut batailler sévèrement pour les apercevoir. Toutefois, puisque nous sommes là pour vous donner des faits, sachez que le jeu se base apparemment sur une dizaine de nouveautés, plus ou moins intéressantes selon le profil de joueur que vous arborez, cela va sans dire.
On prend (presque) les mêmes…
Pour commencer, un nouvel arrivant fait son apparition dans le casting vocal de la licence. En effet, Mark Derosa, c’est son nom, rejoint les sempiternels commentaires des habituels Matt Vasgersian et Dan Plesac. Bonne nouvelle ? Sans doute. Toutefois, ne vous attendez pas à l’entendre à tort et à travers, son poste ne l’autorisant à s’exprimer qu’une fois sur douze (environ). Mais ne vous y trompez pas, nous apprécions ce menu changement, c’est simplement qu’après quelques heures passées sur le jeu il est évident qu’il y a encore beaucoup à faire pour renouveler la partie commentaire de la licence. C’est loin d’être aussi catastrophique que dans un PES ou un FIFA, soyez rassurés. C’est juste… trop répétitif ! Gageons que Sony finira par prendre exemple sur les commentaires absolument irréprochables de chez Madden NFL. Secundo, les développeurs nous assurent que le mode RTTS (Road to the Show) a été amélioré de manière significative… Clairement, nous cherchons encore à quel niveau. Là encore, il est évident que ce mode Carrière est excellent, puisqu’il arbore depuis l’an dernier une trame scénaristique et des influences RPG fort bienvenues. De là à dire que l’expérience sera très différente de celle proposée par MLB The Show 17, ne vous emballez pas ma p’tite dame !
Autre point sur lequel les équipes de San Diego ont insisté est la présence, pour la première fois cette année, d’un « Batting Stance Creator » (oui, le jeu est intégralement en anglais, comme toujours). Pour ceux qui n’ont absolument aucune idée de ce dont il s’agit, allons à l’essentiel : grâce à cet éditeur, vous aurez la possibilité de créer de toute pièce le mouvement de votre batteur. Voilà, c’est tout simple, non ? Eh bien sachez, mesdames et messieurs, que là encore ça ne va pas beaucoup plus loin. En gros, malgré la présence de trois ou quatre aspects avec lesquels interagir, ce « créateur » ne risque pas de vous occuper bien longtemps, vous pouvez nous croire. Dans le même ordre d’idée, il semblerait (oui, faites-nous confiance, le conditionnel est ici parfaitement adapté) que l’éditeur de joueur (ou « Create A Player ») ait été entièrement revu… Certes, si on le compare à ceux qui nous étaient proposés il y a 10 ans, sans doute. Mais comparé à celui qui était présent dans MLB The Show 17, autant être honnête : nous n’avons pas compris en quoi ce point avait évolué… Arrive donc le moment où les autres « nouveautés » pointent le bout de leur nez. À commencer par le célèbre mode Diamond Dynasty (mais si, vous savez, l’équivalent du fameux FUT dans FIFA, et MyClub dans PES). Clairement, ce mode de jeu permettant de se créer une équipe de rêve n’est pas du tout le plus joué dans nos contrées. Mais étant donné que c’est tout l’inverse du côté de nos amis ricains, il était évident que ce pan du jeu subirait quelques changements.
I got you Babe
Tout d’abord, l’algorithme de ce mode a changé, permettant, là encore selon les développeurs, une répartition plus juste auprès des joueurs. Mais c’est également cette année que les fans les plus « anciens » de ce sport mythique auront le plaisir de découvrir les toutes nouvelles « Immortal Cards ». Si les légendes que sont Babe Ruth, Bob Gibson ou encore Vladimir Guerrero vous font vibrer, vous allez pouvoir mettre le feu au marbre en priant pour les avoir dans votre équipe cette année ! Enfin, et pour terminer sur la (grosse) partie liée au contenu, sachez que le mode Franchise possède maintenant une feature baptisée « Phases », qui permet de zapper des passages entiers de votre saison, et ce de manière plus pratique que par le passé. Voilà, à présent vous savez tout des nouveautés apportées à cette itération de MLB The Show cette année. Incroyable, n’est-ce pas ?
Pour autant, ne soyons pas mauvais joueurs et avouons que quelques fonctionnalités sont les bienvenues. Car en-dehors de tout ce qui sied au contenu pur et dur, il fallait bien toucher un tant soit peu au gameplay du jeu, quand bien même il n’a plus rien à prouver depuis longtemps. On notera donc l’amélioration de la physique de balle, toute relative mais qui se ressent un minimum après quelques heures passées manette en mains. Il est vrai que l’on jauge mieux, d’une manière globale, le poids de la balle, ainsi que l’angle que l’on lui fait prendre. De notre point de vue en tout cas. Autre point qui fera probablement plaisir à certains petits coquins parmi vous : ce MLB The Show 18 se paie le luxe de proposer un tout nouveau moteur physique de Tagging. Autrement dit (oui, nous savons que ce n’est pas toujours très clair, dit comme ça), il sera plus aisé d’éliminer, en le touchant, un adversaire qui tente de vous échapper entre deux bases. C’était évidemment déjà le cas par le passé, mais cette année le jeu est mieux pensé de ce côté-là. Enfin, d’une manière là encore très générale, le jeu a été amélioré cette année en ce qui concerne l’aspect présentation. Que ce soit en termes d’ambiance sonore, comme nous vous le disions plus haut en évoquant les commentaires audio, ou tout simplement via l’aspect « vie » des matchs, le tout se veut toujours plus réaliste. Ainsi, les mascottes et le public semblent réagir mieux et plus souvent qu’à l’accoutumée, que ce soit pour encenser les joueurs ou au contraire pour les huer. La partie Replay (Ralenti) se veut également plus en adéquation avec ce que nous connaissons des matchs télévisés réels. Sans oublier que le côté météorologique a lui aussi subi quelques menus changements, permettant de ressentir un peu mieux la variation de climat durant une même rencontre par exemple.
De quoi rester… de marbre
Vous l’aurez donc compris, les nouveautés apportées à cette énième version de MLB The Show auront difficilement de quoi vous faire sauter au plafond, à plus forte raison si vous connaissez déjà par coeur cette saga exclusive à la console noire de chez Sony. Pour autant, force est de constater que, malgré la prise de risques inexistante de la part des concernés, le jeu reste, encore et toujours, ce qui se fait de mieux en matière de baseball, et notamment en ce qui concerne les sensations, les graphismes et le plaisir de jeu. Certes, la licence venue des studios de San Diego n’a pour ainsi dire aucun concurrent sur son terrain. Et ce n’est pas le très arcade R.B.I. Baseball qui viendra prouver le contraire. On pourra donc pester, cette année encore, sur le fait que le moteur graphique soit toujours le même, que les commentaires commencent à vraiment prendre un coup de vieux, ou encore sur le fait qu’aucun mode ni aucun contenu ne nous procure un effet WAOUH ! en le parcourant.
Quid des équipes étrangères, par exemple ? Rappelons, si besoin, que le baseball est le sport national au Japon. Sans oublier le fait que l’Europe bénéficie d’un niveau assez fou depuis de nombreuses années maintenant, que ce soit par le biais des teams néerlandaises, italiennes, ou même françaises (les Huskies de Rouen pourraient vous le dire)… Pour l’heure, on se consolera autant que faire se peut avec les sempiternels, mais toujours efficaces, modes RTTS (Road to the Show), Franchise, Home Run Derby, le Retro Mode, les Challenges Communautaires, ou encore le multijoueur (en ligne et/ou local). En revanche, on évitera de passer trop de temps dans les menus du jeu. Pas à cause des musiques que l’on y entend et qui sont excellentes comme chaque année, non. Mais pour éviter de subir trop longtemps la nouvelle interface absolument ignoble inspirée de chez EA Sports et qui, on l’espère, repartira d’où elle est venue, et ce dès l’an prochain.
VERDICT : 7/10
Oui, nous avons décidé d’attribuer deux points de moins à ce MLB The Show 18 qu’à MLB The Show 17 l’an passé. Notre verdict pourra sembler sévère, et pourtant… Car non seulement 7 n’est pas une mauvaise note en soi, mais, surtout, il ne faudrait pas oublier qu’elle est avant tout là pour sanctionner en quelque sorte le manque de travail fourni sur cette « nouvelle » itération. Entendons-nous bien, ce MLB The Show n’est pas moins bon que celui auquel nous avions eu droit il y a de cela 12 mois. Mais il nous paraît insensé de mettre la même note « coup de coeur » à un titre qui n’apporte strictement rien à la franchise de chez Sony. On a coutume de dire que la concurrence a parfois du bon. Il est clair que c’est probablement ce qui manque le plus à l’heure actuelle à la licence de Ramone Russell. Alors OUI, le jeu est très bon, OUI il vous conviendra si vous n’avez plus touché à un MLB The Show depuis 2 ou 3 ans (voire plus), et OUI, les sensations et le souci du détail dont bénéficie le jeu sont à tomber par terre, comme d’habitude. Mais si vous êtes, comme nous, un habitué de la série, un conseil : gardez votre argent pour (peut-être) un opus qu’on espère quelque peu remanié l’an prochain. FOUL BALL !
Dylan
23 mars 2018 at 18 h 31 minMerci pour ce test que j’attendais avec impatience 🙂 Mes c’est bien ce que je craignais pas de gros changement … Dommage mes je l’achèterai quand même je ne résisterais pas ^^