Alors que les jeux qualifiés de AAA se suivent et se ressemblent, force est de constater que même sur la scène indépendante, la tendance est à la copie. C’est bien simple, on a parfois l’impression que 90% des productions à petit budget jouent la carte du pixel-art, de la musique chiptune, et de l’ambiance un brin déjantée. Triste constatation, donc. Pourtant, certaines « perles » continuent de pleuvoir de temps en temps, et ce, sans même que l’on s’y attende. Sans pour autant être une totale réussite, Metropolis: Lux Obscura fait partie de cette catégorie de jeux sur lesquels on aime tomber totalement par hasard. Cela tombe bien, car il s’apprête à voir le jour sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch dès ce 4 avril. Verdict !
Test réalisé sur PlayStation 4 Pro à partir d’une version fournie par l’éditeur
N’y allons pas par quatre chemins : il y a encore un mois nous n’avions absolument jamais entendu parler de ce Metropolis: Lux Obscura. D’ailleurs, étant donné qu’aucune communication n’est faite autour de lui, il y a fort à parier que, même à l’orée de sa sortie, vous ne trouviez quasiment aucun test ni aucun trailer à vous mettre sous la dent. Heureusement, nous sommes là pour vous aiguiller un minimum ! Metropolis: Lux Obscura (que nous abrégerons MLO, si vous le voulez bien) n’est pourtant pas si inconnu que ça. Non car, voyez-vous, le bougre s’est d’ores et déjà fait une petite réputation auprès des joueurs PC. En effet, ce petit projet vendu à peine 9€ est disponible sur la plateforme Steam depuis le 11 octobre dernier. Espérons donc que cette sortie console, débarquant 6 mois plus tard, fasse venir quelques joueurs de plus.
You wanna dance?
Mais alors, à quoi vous attendre pour un si petit prix, finalement ? Eh bien c’est simple, le jeu d’aventure des russes de chez Ktulhu Solutions propose un concept que l’on qualifiera de « pas banal, ma bonne dame ! ». En effet, vous avez affaire ici à une espèce de bande-dessinée/comic-book interactif, mais qui ne se joue pas du tout comme le grand classique qu’était Comix Zone. En réalité, les scènes comprenant des bulles et des cases ne sont « que » des cinématiques. Les passages joués, eux, sont quelque peu différents. Concrètement, vous devrez déambuler sur la map du jeu via un menu en vue de dessus, en choisissant dans quel endroit de la ville vous désirez vous rendre. Rien de plus simple, donc. Vous passerez notamment par le club de strip-tease (le jeu est TRÈS axé sur le sexe !) ou encore la ruelle sombre dans laquelle il ne vaut mieux pas fourrer son nez. Bien évidemment, vous incarnez Jon Lockhart, à savoir un taulard tout juste sorti de cellule qui avait été condamné à tort pour le meurtre de son meilleur ami. Étant donné que vous n’êtes pas de nature à rester au chaud sur votre canapé devant les niaiseries d’Hanouna et Cie, il va de soi que votre but sera d’en découdre avec à peu près tous les méchants pas beaux qui traînent en ville.
Les cut-scenes sont donc extrêmement nombreuses et, en plus de proposer une direction artistique absolument somptueuse que les fans de Sin City, Max Payne ou encore The Wolf Among Us/Fables ne renieront pas, le jeu déboule avec une bande-son n’a pas non plus à rougir. Vous aussi vous avez les poils qui se dressent dès que vous entendez une bonne grosse bande-son jazzy tout droit venue des bas-fonds de New-York ? Alors vous êtes définitivement au bon endroit (sans même évoquer les doublages anglais vraiment réussis) ! À noter pour l’anecdote que, grâce à un traducteur qui s’est porté volontaire, le jeu bénéficie de textes intégralement disponibles en français ! C’est assez rare pour être souligné. Autre point finalement très surprenant, dans le bon sens toujours, Metropolis: Lux Obscura possède pas moins de 24 trophées PSN, dont 1 trophée Platine, rien que ça !
La preuve par 3 !
Mais alors, autant vous le dire tout de suite, il n’y a pas que les cut-scenes qui sont nombreuses dans ce MLO, oh que non ! Car vous vous en doutez très probablement, il va falloir vous battre, et pas qu’un peu, si vous espérez vous en tirer dans cette ville pourrie par la corruption. C’est d’ailleurs là que le jeu perdra sans doute une bonne partie du grand public. En effet, si son gameplay est si particulier, c’est avant tout car ses affrontements se jouent d’une seule et unique manière : façon Match-3 ! Oui, vous avez bien lu. Les phases de baston de Metropolis: Lux Obscura fonctionnent exactement sur le même principe qu’un Bejeweled ou qu’un Candy Crush Saga… Pourtant, si nous avons pris la peine de rédiger ce test, soyez assurés que c’est parce que ce gameplay n’a ici rien de rebutant. Pour tout vous dire, nous avons même été conquis par ce système vous demandant d’aligner des poings pour frapper votre adversaire, ou de faire matcher le maximum de medikits pour regagner en points de vie avant que votre adversaire vous tatane la tronche. Le seul souci étant que les malfrats en question (ou encore les chiens, si si, tout va bien !) sont systématiquement plus forts que vous. Certes, cela rajoute du challenge, et après tout il n’y a aucun mal à ça. Mais force est de constater que certains ennemis sont vraiment… vraiment… vraiment hardcores ! Il ne sera donc pas rare de mourir et de devoir réessayer jusqu’à réussir à passer. Vous voilà prévenus : si vous voulez avoir le temps de visionner les 4 fins dudit jeu, ce ne sera pas toujours une partie de plaisir. Mais l’aventure ne dure finalement que 4 à 5 heures à tout casser (pour un prix d’à peine 9,99€, rappelons-le), et il serait dommage de passer à côté de cette ambiance « Sexe, drogue et film noir » que l’on ne voit que trop rarement dans le monde du Jeu Vidéo.
VERDICT
Difficile de s’étendre durant des heures en évoquant un jeu de la trempe de Metropolis: Lux Obscura. En effet, si de notre côté nous l’avons fortement apprécié, il va de soi qu’il n’y a finalement pas grand-chose à dire à son sujet. Toutefois, cette petite aventure apportée par le studio russe Ktulhu est un véritable vent de fraîcheur en cette période printanière. Certes, un vent un peu glauque, vous l’aurez sans doute deviné, mais quelle ambiance ! Que ce soit grâce à sa DA absolument irréprochable, sa bande-son que l’on aimerait écouter en boucle sur vinyle, ou à son concept tout droit sorti d’un cerveau torturé, Metropolis: Lux Obscura a tout pour lui, même son prix. On retiendra néanmoins une difficulté parfois bien trop élevée, et une redondance toute relative liée au peu de variété que distille son gameplay. Bref, bonne pioche !
Laisser un commentaire