C’est quasiment dans l’indifférence générale que Konami nous livrait la semaine dernière le nouvel opus de sa licence Metal Gear, et ce, sans que le créateur de la saga, Hideo Kojima, ne soit impliqué dans le développement du jeu. Si de nombreux fans du producteur japonais se sont insurgés contre Metal Gear Survive dès son annonce et ont carrément appelé à son boycott, nous sommes, nous, très loin de ces considérations et avons accueilli la sortie du jeu comme n’importe quel autre titre. Pour tout vous dire, nous avions même hâte de découvrir ce nouveau gameplay, basé sur la survie et dont les retours après les phases d’alpha et bêta-test étaient plutôt bons.
Test réalisé sur PlayStation 4 à partir d’une version fournie par l’éditeur
Un scénario étrange
Avec Metal Gear Survive, Konami a décidé de réaliser un spin-off de Metal Gear Solid V, certainement pour ne pas trop heurter la sensibilité des puristes et des nostalgiques de Kojima (mais aussi -et surtout ?- pour s’aider de tous les assets déjà créés). Dans notre vidéo des 90 premières minutes du jeu, visible ci-dessous, vous pourrez donc découvrir la mise en place de ce scénario au travers, entre autres, de très très (très) longues cinématiques. On y revoit les événements se produisant au début de Metal Gear Solid V, lorsque la Mother Base est attaquée et détruite. Alors que Big Boss parvient à s’enfuir en hélicoptère, un phénomène étrange se produit : un énorme trou de ver se crée et aspire de nombreux mercenaires restés sur place, pour les emmener dans un monde parallèle appelé Dité. Vient alors le moment où vous, héros de Metal Gear Survive, façonné selon votre bon vouloir et également mercenaire à vos heures perdues, êtes propulsé vers ce monde pour en ramener ses secrets, ainsi que des survivants. Que vous ne tarderez d’ailleurs pas à rencontrer puisque vous ferez très vite la connaissance de Reeves, un soldat rescapé de la Mother Base. D’autres pourront ensuite être sauvés au cours des missions principales, et vous serviront dans votre base, puisque vous pouvez les assigner à des tâches spécifiques selon leurs aptitudes, comme la défense, le jardinage, etc.
Grâce à deux intelligences artificielles très (trop ?) bavardes qui vous assigneront des missions, vous vous éloignerez de plus en plus de votre base pour récupérer des cartes mémoire de données, ou des survivants (oui, le jeu porte bien son nom). Rien de bien original dans ces missions, où l’infiltration peut toutefois se faire une petite place au milieu des ennemis dignes d’un épisode de The Walking Dead. Des genres de zombies aveugles, avec une corne de cristaux, se repérant aux bruits et dont l’IA n’est pas forcément très développée. Pour pouvoir aller de plus en plus loin, vous devrez utiliser des portails de téléportation une fois que vous les aurez activés. Cette activation attire tous les ennemis du coin et vous devrez défendre cette zone durant le temps alloué et affiché à l’écran. Une mission récurrente, donc, qui permet de couper un peu dans le cycle des missions principales. Dans le même genre, vous devrez également défendre votre base, à plusieurs reprises, de l’assaut des zombies. La map comporte également quelques missions secondaires qui permettent d’amasser un peu plus de cristaux de Kuban, matière première nécessaire au développement de votre base et à l’amélioration de votre personnage. Des cristaux que vous gagnerez également en « dépeçant » les ennemis tués avec la touche X. Un système par vraiment pratique, redondant, et qui prend quelques secondes à chaque fois.
Il faut manger mon p’tit !
Konami a effectué un virage à 180° dans le gameplay de ce nouveau Metal Gear puisque, comme le titre l’indique, la survie est le point central de ce nouvel opus. Dans les faits, cela se caractérise par deux points essentiels : la faim, et la soif, qui sont représentées par deux barres qui ont tendance à fondre comme neige au soleil et que vous devrez logiquement faire remonter en buvant et en mangeant. Il vous faudra donc chasser et cuisiner, selon des recettes, les animaux que vous rencontrerez. Pour l’eau, si la plupart du temps vous trouverez des bouteilles d’eau claire, il vous faudra remplir des bouteilles vide d’eau croupie. Attention cependant lorsque que vous les boirez, puisque votre personnage pourra tomber malade et seuls des médicaments pourront vous soigner. La map de Metal Gear Survive permet de placer des points d’intérêt pour indiquer les zones où se trouvent les points d’eau et animaux qui reviennent de façon plus ou moins régulière. Si l’équilibrage a déjà été fait depuis la dernière phase de bêta, il est encore perfectible puisque le début du jeu est un peu compliqué pour trouver de quoi remonter vos barres qui descendent beaucoup trop rapidement. Si l’une de ces barres atteint 0%, cela signifie purement et simplement votre mort, mais plus vous vous en rapprocherez, plus les effets seront gênants : essoufflé après quelques foulées, vision trouble, plus que quelques PV…
Une troisième barre est également à surveiller lorsque vous rentrerez dans l’épais brouillard de cendres présent sur une grande partie de la carte : l’oxygène. Là encore, cette barre descendra très rapidement selon ce que vous ferez. Les cristaux de Kuban vous permettront de recharger cet oxygène un certain nombre de fois, jusqu’à ce que votre bonbonne ne soit tout bonnement plus utilisable. Ce brouillard a également la particularité de vous désorienter complètement et de devoir vous faire avancer « à vue », rajoutant un peu de stress dans cette survie.
MacGyver n’a qu’à bien se tenir
Hormis la survie, l’autre point central de ce Metal Gear Survive est le craft ! Dès le début du jeu, votre base comportera plusieurs établis pour concevoir vos armes et munitions, vos médicaments, vos gadgets et défenses, mais également pour cuisiner votre nourriture à partir des animaux chassés. Les possibilités sont très importantes et augmentent avec votre progression dans le jeu. Cette base est évolutive et vous pourrez ensuite construire de nouveaux ateliers, pour cultiver par exemple. Sans oublier des défenses à placer pour tenir le coup lors des phases d’assaut. Pour ce qui est des matières premières, vous en trouverez absolument partout lors de vos missions et il vous faudra évidemment fouiller les moindres recoins pour trouver les plus précieuses. D’autres, comme le bois ou le métal, pourront également être obtenues en détruisant des objets.
Avant de partir en mission, il faudra donc préparer avec méthode votre équipement, s’assurer que vos barres de soin et soif soient au maximum, avoir également de la nourriture supplémentaire en stock, vérifier l’état de vos armes qui s’abîment au fur et à mesure de leur utilisation, contrôler que vous avez des munitions, et faire le pleins de gadgets (mines, cocktails molotov etc). Derniers objets très importants à placer où vous le souhaitez : les défenses (comme des barrières en métal ou des sacs de sable par exemple) qui vous permettent de retenir plus ou moins les ennemis lorsque vous les placez et qui vous donnent un peu plus de temps pour pouvoir les tuer. Impossible de s’en priver.
Solo, multi, même combat
Comme c’est désormais souvent le cas dans les jeux vidéo, le solo et le multijoueur sont liés. Votre équipement et vos armes du mode solo sont les mêmes que dans le multijoueur coopératif. Point de mode Joueur contre Joueur (PvP) ici, mais uniquement de la coopération avec des points à défendre, le tout jusqu’à 4 joueurs. Là aussi, la préparation de votre équipement sera primordiale et le travail d’équipe obligatoire pour résister durant les différentes vagues d’ennemis. Un Tower-Defense en quelque sorte, très addictif. Vous comprendrez également très vite que ce mode multijoueur est un gros pourvoyeur de cristaux de Kuban et de matériaux, au point de devenir un passage obligatoire pour pouvoir progresser dans le solo.
Abordons maintenant le sujet qui fâche dans tous les jeux qui y ont recours, à savoir les micro-transactions. Konami s’est laissé tenter par la chose et propose aux joueurs de recourir à la Carte Bleue pour progresser plus vite, mais également pour profiter de quelques options qui auraient dû être intégrées gratuitement. Pour pouvoir faire plusieurs sauvegardes, pour créer un second avatar ou même pour pouvoir sauvegarder votre avancée en cours de mission (et pas seulement à chaque retour à la base), il faut malheureusement payer ! C’est surtout ces « options » payantes qui nous gênent, bien plus que les bonus accélérant la progression. Etant donné que le jeu ne comporte pas de PvP, il est en effet moins gênant de savoir que certains payent pour progresser plus vite.
Verdict : 7/10
Metal Gear Survive ne restera certainement pas dans les annales de la série et encore moins dans celles du jeu vidéo d’une manière générale, mais nous avons tout de même été plutôt agréablement surpris par la proposition de Konami. Si le scénario du solo ne représente pas un grand intérêt, le multijoueur en coopération est plutôt addictif, tout comme le mélange Survie/Gestion qui apporte de bonnes idées, mais dont l’exécution n’est pas toujours bien pensée. Toutefois, pour moins de 40€ et avec une grosse durée de vie à proposer, MGS devrait donc satisfaire un large public de joueurs.
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