Dans le monde des jeux-vidéo, il existe peu de licences pouvant se vanter de faire autant de bruit que celle des Metal Gear Solid. Depuis l’épisode PSone qui a littéralement révélé le génie de Kojima au monde entier, chaque sortie d’un jeu s’imbriquant dans l’histoire mise en place par son créateur a été un véritable événement mondial. Et pour l’occasion, Metal Gear Solid V aura déjà fait couler beaucoup d’encre avant même sa sortie. Tout d’abord car son créateur a décidé de séparer le prologue de l’aventure qui constituera le plus gros de l’histoire. Mais surtout pour sa durée de vie réduite, dont certains se moquent très ouvertement sur les réseaux sociaux. Mais puisque nous valons mieux que de bêtes trolls ayant pour seul objectif de juger une oeuvre sur sa seule durée de vie, voici notre test faisant honneur au chef d’oeuvre qu’est Metal Gear Solid V Ground Zeroes.
No more waiting, huh
Après une cinématique bien connue de tous mais toujours aussi efficace grâce à une mise en scène toujours plus proche de ce que pourrait nous offrir une grosse production hollywoodienne nous revoici dans la peau de Snake également connu sous le nom de Big Boss. D’ailleurs, le fameux « Kept you waiting, huh » a même été conservé, prouvant une fois de plus que malgré le sévérité des événements qui se produisent tout au long de la saga, Kojima n’a pas perdu la touche d’humour propre à la série. Toujours aussi imposant malgré les années qui ont passées, le serpent n’a rien perdu de ses talents. Bien au contraire, dès les premières secondes de jeu on remarque que le personnage réagit au doigt et à l’oeil, et ce avec une fluidité des plus impressionnantes. Si Metal Gear Solid V Ground Zeroes est sorti sur les deux générations de consoles actuelles, la version PS4 n’est pas qu’un bête portage upscalé pour faire plaisir aux détracteurs de vous-savez-qui.
Le jeu tourne en 60 FPS et ceux qui vous diront que cela n’apporte rien de plus n’ont définitivement pas touché à la next-gen. Car il suffit de le voir tourner pour se rendre compte que le dernier bébé de Kojima est tout simplement une petite bombe. Accrochez-vous à vos sièges car le jeu va littéralement vous propulser au coeur de ce que la next-gen peut actuellement nous proposer de meilleur. Les graphismes sont d’une finesse impressionnante, les décors fourmillent de détails à vous en faire baver (Jetez donc un oeil à la pluie battante qui vous accompagne tout au long de la mission Ground Zeroes) et les nombreux effets de lumière risquent de vous faire oublier tout ce que vous auriez pu voir avant. Et encore, nous n’avons pas parlé de la modélisation des visages qui s’avère être tout simplement bluffante. Le Fox Engine qui nous avait été présenté il y a déjà quelques temps tient donc toutes ses promesses in-game et on ose à peine imaginer toute la puissance qu’ils pourront en tirer sur un jeu destiné uniquement à la next-gen lorsque celle-ci sera maîtrisée à la perfection. Force est de constater qu’une fois de plus, Hideo Kojima et ses équipes nous vendent du rêve.
2h de jeu pour 30 euros : Le débat Ground Zeroes
Un rêve qui à l’origine devait être facturé 40€ sur PS4 et qui a finalement vu son prix baissé à 30€ ce qui semble toujours trop cher pour certains qui osent qualifier le jeu de simple « démo ». Cela a provoqué de nombreuses débats, suite à la terrible nouvelle annonçant une durée de vie de 2h seulement. Oui mais voilà, dès le début les choses n’ont pas été dites correctement et forcément les joueurs s’en sont donnés à cœur joie pour démonter un jeu dont ils ne savent au final pas grand chose, vu qu’ils commettent l’erreur fatale de ne pas y jouer. Dans un monde ou une simple place de cinéma coûte plus d’une dizaine d’euros, ou un Blu-ray de 1h30 se monnaie entre 25 et 30€ à sa sortie et ou une place de concert pour les artistes offrant les plus belles prestations dépassent la centaine d’euros il convient de revenir sur les réactions excessives des joueurs (et surtout de ceux qui n’ont jamais daigné porter le moindre intérêt à la série). Faut-il juger un jeu sur sa simple durée de vie lorsqu’il est proposé à un prix avoisinant la trentaine d’euros? Cela reviendrait à mettre de côté tout ce que le jeu-vidéo peut nous offrir de meilleur: Des sensations de jeu unique, des émotions fortes et des moments d’une rare intensité. On constate donc avec déception la façon dont le jeu-vidéo de masse a transformé les esprits. De plus, il faudrait être fou pour ne jouer que 2 heures en tout et pour tout à la dernière production des studios Konami.
Croyez-nous, en 2 petites heures, vous aurez tout juste le temps de boucler la mission principale une première fois sans découvrir les divers secrets et objets cachés qui parsèment l’île sur laquelle vous vous trouvez. Et il vous faudra bien plus pour compléter les missions secondaires, réussir les défis ou encore faire le meilleur score possible. Là ou certains pointeront du doigt une durée de vie artificielle, d’autres y verront le moyen de passer encore plus de temps en compagnie de Big Boss. Et quel bon temps. D’autant plus qu’en prenant le temps de chercher les 9 patchs XOF répartis sur la map, les joueurs débloqueront une jolie surprise qui éveillera chez les fans de la série un sentiment de nostalgie et qui les fera sourire plus d’une fois. Cette surprise prend la forme d’une mission spéciale nommée « Déjà vue » et se voit exclusivement réservée aux machines Sony.
Quoi de plus normal pour offrir un bel hommage au premier opus sorti il y a plus de 15 ans sur la Playstation, première du nom ? En jouant cette mission, tout devient encore plus clair: Non, Kojima n’a pas sorti Ground Zeroes dans l’espoir de ramasser de l’argent tout en travaillant sur ce qui sera le pilier central de l’oeuvre Metal Gear Solid V. Voyez le donc comme une mise en bouche histoire de faire patienter les fans qui se languissent en attendant la sortie de The Phantom Pain. Mais plus encore, c’est un beau cadeau fait aux habitués de la saga culte, un cadeau que l’on savoure avec un plaisir délectable. On voit là toute l’attention que le créateur de Metal Gear Solid peut porter à ses joueurs et à leurs attentes. Mais pour qu’ils s’en rendent compte, encore faudrait-il passer outre les remarques qui parsèment tout le web et vivre l’aventure autrement que par des ressentis extérieurs.
De l’évolution du gameplay à son optimisation
Si les divers Metal Gear Solid sortis ont tous apporté leur pierre à l’édifice en ce qui concerne le gameplay de la saga, c’est probablement cet opus qui propose les améliorations les plus flagrantes. Snake se contrôle de façon plus aisée que jamais, grâce à des commandes qui ont évoluées de sorte que le gameplay soit encore plus intuitif mais aussi un brin plus facile d’accès. Ne voyez pas là une dégradation de la jouabilité, car les développeurs l’ont simplement optimisée au possible pour que tout soit intuitif pour le joueur. Ainsi, en passant discrètement derrière un ennemi, il vous suffira d’appuyer sur la touche R2 pour que Big Boss le saisisse. Vous aurez ensuite trois possibilités: L’interroger dans le but de lui soutirer des informations qui pourront vous apporter une aide non négligeable au cours de votre mission (Positions de certains gardes, emplacements d’armes, caméra ou même de patchs XOF), l’étrangler (en martelant la même touche qui vous sert à le maîtriser) ou l’éliminer de façon rapide et discrète. Si l’on est poussé à jouer la carte de l’infiltration, Ground Zeroes propose une multitude d’approches différentes afin de mener à bien votre objectif. Dans le cas ou l’action prime sur la discrétion selon vous, alors vous pourrez sortir l’artillerie lourde et mettre à profit les capacités du héros en termes de combat au corps à corps. Le CQC (Close Quarter Combat) a lui aussi franchi un nouveau seuil.
Beaucoup plus percutant, et surtout plus réactif, il offrira au joueur la possibilité de mettre à terre un ennemi en dirigeant le joystick droit et en appuyant sur la touche R2 au cas ou vous vous seriez fait repérer au détour d’un mur ou d’une cachette mal choisie. Le combat au corps à corps est plus percutant, plus efficace et on peut effectuer de véritables combos maintenant. Autre nouveauté qui vous sauvera si vous tombez nez-à-nez avec plusieurs ennemis: Snake peut désormais courir. À la façon d’un FPS, appuyer sur le joystick le fera détaler assez vite pour pouvoir semer vos opposants. On constate donc que tout a été mis en oeuvre afin d’adapter le jeu à chaque manière de jouer. L’infiltration restera néanmoins la façon la plus évidente de remplir votre objectif sans avoir à frôler la mort contre une I.A plus intelligente, plus réactive. Heureusement, le mode réflexe sera là pour nous assister en cas de pépin: Si l’adversaire vous repère, le réticule de visée se positionnera sur le soldat en question et le temps ralentira quelques instants, à la façon d’un Bullet Time, pour vous donner l’occasion d’éviter de sonner l’alerte. Cette option ne présente que des avantages puisqu’elle est désactivable dans le menu des options. En plus de cela, il ne sera pas toujours facile de se débarrasser de sa cible lorsqu’elle se trouve à quelques dizaines de mètres de vous, postée sur un mirador avec le projecteur vous éblouissant.
Jamais sans mon iDroid
Années 70 oblige, le radar ne sera pas de la partie pour vous aider à éviter le genre de situation décrite ci-dessus. On peut alors compter sur le terminal iDROID qui aura plusieurs utilités. Il vous donnera accès aux différentes données de la mission, affichera le journal, pourra appeler l’hélicoptère lorsque l’exfiltration sera nécessaire et jouera les différentes cassettes que vous trouverez au cours des différentes missions du jeu. Mais sa principale utilité sera d’afficher la cartes et les éléments importants que vous repérerez avec les jumelles. Il vous suffira d’observer des ennemis afin qu’ils apparaissent en surbrillance et ce, jusqu’à la fin de la mission. Il en va de même pour les tourelles anti-aériennes et les véhicules. Meilleure sera votre préparation, mieux vous pourrez appréhender le terrain afin de vous frayer un chemin dans le camp Omega. D’ailleurs, votre iDROID propose aussi un mode navigation, similaire à ce que pourrait proposer un GPS.
Pratique pour avoir un oeil sur la map tout en avançant si un endroit fait l’objet de nombreux allers-retours de la part de la garde. Une application compagnon a même été développée afin d’accompagner le joueur encore plus pertinemment dans son expérience. Votre smartphone remplira alors le rôle d’iDROID et vous n’aurez pas à appuyer sur le pavé tactile en plein mouvement pour appeler l’hélicoptère. Propre, facile d’utilisation, c’est du travail d’orfèvre que Konami a fourni là. Tous les renseignements disponibles dans le jeu (Journal, informations, cassettes, statistiques) seront accessibles dans cette application incontournable si vous possédez un iPhone ou un smartphone tournant sous Android. Il sera même possible de débloquer des bonus pour le jeu Mother Base dans lequel il faudra développer sa base et envoyer ses unités en mission. Pas indispensable mais assez sympathique pour être noté, tout a été fait dans le but de multiplier les interactions entre le jeu et l’application. Et tout ceci ne fait que favoriser l’immersion dans cet univers bien plus riche qu’il n’y paraît au premier abord.
Kojima X Shinkawa X Gregson-Williams : Le combo au service de l’immersion du joueur
Il faut avouer que Hideo Kojima a toujours su s’entourer de talents qui ont su déployer toutes leurs capacités afin de nous offrir le summum du jeu-vidéo. On ne compte plus les personnages ô combien charismatiques tout droits sortis de l’esprit du génial Yoji Shinkawa, ce dessinateur réputé pour sa patte graphique personnelle. L’illustrateur et character designer a littéralement su imprégner la saga Metal Gear Solid de par ses créations, et lorsque l’on évoque la licence culte de Konami, impossible de ne pas penser aux superbes artworks dessinés par lui même. On avait été impressionnés par Solid Snake sur PSOne puis nous l’avions redécouvert encore plus charismatique sur PS2. Au même moment, le monde découvrait Raiden, qui a divisé les joueurs (Sa chevelure blonde décolorée peut-être? Allez savoir). Jusqu’au troisième opus ou l’on a découvert le « père » de Solid Snake, Big Boss.
Le plus intéressant reste qu’on l’a connu en tant qu’ennemi (pour ceux ayant eu le courage de finir Metal Gear sur MSX et disponible sur Metal Gear Solid 3 et Metal Gear Solid HD collection), puis en tant que véritable héros. Ground Zeroes et The Phantom Pain nous raconteront donc comment cette figure illustre finira par basculer du côté obscur de la force. Tout cet arc narratif construit depuis toutes ces années met donc le joueur en condition pour appréhender Metal Gear Solid V comme il se doit. Le plus étonnant reste peut-être le fait que tout est si bien raconté que même si vous découvrez la série avec cet opus, vous serez directement plongé dans le feu de l’action. C’est la force de Kojima, raconter une histoire épique, bourrée de rebondissements et twists en tous genres sans que les novices ne soient pris au dépourvu. L’intensité ne sera pas la même si l’on a joué à Metal Gear Solid 3 et Peace Walker mais personne ne restera de marbre devant la cinématique finale qui nous entraîne dans un véritable maelstrom. L’émotion est palpable, le génie est là , les personnages sont impuissants. Et la bande son vient secouer tout ce petit monde, à l’aide de thèmes épiques. Harry Gregson-Williams signe une fois encore une OST de toute beauté dans laquelle chaque mélodie s’accorde avec les évènements.
Si elles ont beaucoup moins d’impact que la mission principale, les missions secondaires sont malgré tout bien orchestrées pour des aventures étant définies comme des « recréations pseudo-historique ». Les objectifs sont variés d’une mission à une autre et chacune aura un angle d’attaque différent. Si encore une fois, le joueur est libre d’agir comme il le souhaite dans cet open-world (Plutôt réduit, certes, mais nous sommes sur une île, pas à San Andreas) il y aura toujours un chemin presque tracé qu’il pourra suivre afin que tout se déroule telle que Snake le voudrait. Si l’on prend en compte le fait que chacune d’elle possède ses propres objets cachés à découvrir plus les défis, il en faudra du courage pour atteindre les 100% de complétion ainsi que le rang S en mode difficile pour toutes les missions proposées.
Verdict : 9/10
Comment ne pas succomber à ce Metal Gear Solid V Ground Zeroes? Sa réalisation exceptionnelle et son immersivité ajoutés à un gameplay perfectionné en font un jeu que tout bon fan de la série se doit de posséder tandis que les néophytes seront soufflés par tant de maîtrise. On ne peut que saluer le travail de Kojima pour cette baffe monumentale qu’il nous offre une fois encore et pour cette fin épique et introduisant avec panache l’œuvre qui viendra parachever l’histoire commencée avec Metal Gear Solid. Ceux qui sauteront le pas sur next-gen ne seront pas déçus du voyage et découvriront les merveilles réalisées par le Fox Engine que l’on a hâte de retrouver dans The Phantom Pain. Ce dernier est d’ailleurs tellement bien teasé à la fin de la mission principale que l’on se demande comment on pourra attendre afin de lever le voile sur tous les mystères mis en place avec cet épisode. Ceux qui se seront laisser influencer par les critiques aveugles passeront alors à côté d’un moment inoubliable que chaque amateur d’expérience vidéoludique se doit de vivre une fois dans sa vie. Indispensable.
Crick
18 avril 2014 at 11 h 07 minJ’aime bien la comparaison avec d’autres médias comme un dvd, que dirions nous si, pour 10€, nous aillons le droit de voir superman voler entre des buildings, des forets et………..c’est tout!!! Quand il n’y a pas de scénario, que le but est juste de montrer ou démontrer le beau boulot qui a été fait, moi j’appelle ca une démo. J’ai pu lire plusieurs avis de gamers ayant joué à cette démo, et ils parlaient tous d’une difference notable entre le jeu se déroulant de nuit et de jour sur la qualité du rendu, l’as tu aussi constasté?
Junan
18 avril 2014 at 14 h 33 minTu trouves vraiment qu’il n’y a pas de scénario? C’est fort ça, car pourtant Ground Zeroes pose les bases de The Phantom Pain, alors bon courage si tu as l’intention d’y jouer sans faire celui là. 😉
De nuit le jeu est en effet un peu plus beau. Mais ça ne m’a pas plus choqué que cela, même de jour le jeu reste magnifique.
Crick
27 avril 2014 at 11 h 37 minJe viens de voir un replay de l’émission de gamekult sur le test de ce jeu par Snaken, et je trouve son avis un peu plus objectif. Si tu as déjà vu tout les trailers tu n’apprends rien de nouveau, il y a déjà eu une demo pour metal gear 2( je crois) fournis GRATUITEMENT avec zone of the enders dont le contenu était au dessus de celle ci. On doit ici sauver deux persos de peace Walker, Chico et Paz, qui sont loin d’être des incontournables de cet épisode. Attention, je le dis et le répète, c’est mon avis perso et non une critique du tiens.
Kero
18 avril 2014 at 14 h 10 minPerso je n’achèterait pas celui la et j’attendrai le Phantom pain car je ne suis pas un très grand fan de la série mais j’ai quand même envie d’y rejouer.
Mais pour un vrais fan le fait que le jeu dure « que 2 heures » n’est pas un obstacle, perso si je devait jeter tout les jeux sur les quels j’ai passer moins de 2 heures il ne m’en resterait plus beaucoup … (la plus part des AAA magnifiques y passerait)
De plus j’avais tester de jouer a MGS 4 chez un pote, et il n’y avais pas beaucoup plus que 2h de jeux (si on enlève toutes les cinématiques évidemment) donc pourquoi se plaindre pour le 5 si c’est un bon jeu ?
Bon après je peut comprendre …