Après Dead Nation, Resogun, Alienation ou plus récemment Nex Machina, Housemarque ne s’arrête pas en si bon chemin en nous proposant une nouvelle licence. Presque deux ans après sa première présentation, Matterfall débarque sur PS4 avec une discrétion un poil inquiétante. Pourtant, le studio finlandais nous propose un jeu qui prend le meilleur de ses prédécesseurs, sans pour autant réinventer le genre. Voici sans plus attendre notre avis sur cette exclusivité qui semble avoir bien du mal à sortir de l’ombre.
Test effectué sur PS4 à partir d’une version éditeur
Commençons par le scénario. Nous allons faire très court puisque celui-ci n’est qu’un prétexte pour dézinguer des centaines d’ennemis sans se poser plus de questions. Nous incarnons une mercenaire nommée Avalon Darrow, dépêchée dans une colonie humaine implantée sur une planète de la galaxie. C’est en ce lieu que des expériences ont été réalisées pour créer des armes destructrices. Bien évidemment, les choses ont mal tourné et il faut à présent détruire toutes les machines de guerre contaminées par la dangereuse matière rouge. Nous sommes le dernier espoir de cette civilisation qui tente de fuir la menace. C’est donc après une courte cinématique d’introduction que nous sommes lâchés dans le tout premier niveau. Le ton est donné, il va falloir être réactif et observateur.
Avancer, sauter, tirer, recommencer…
Matterfall reprend donc de nombreux aspects des précédents jeux signés Housemarque. Déjà, il s’agit d’un shoot’em up avec un système de scoring qui nous renvoie aux titres présents dans les salles d’arcade. Nous voyons toute l’action de profil puisqu’il s’agit d’un side scroller (ou jeu à défilement horizontal). Voilà pour la présentation globale, il est maintenant temps de s’attarder sur le gameplay ainsi que sur le contenu. Déjà, notre héroïne qui se la joue à la Samus Aran arrive bien équipée puisqu’elle possède une armure et des armes. Pour tirer, Housemarque oblige, il faudra utiliser les deux sticks de la Dualshock 4. Un sert à viser, l’autre à faire feu. Une combinaison déjà expérimentée sur les autres productions du studio et qui fonctionne toujours aussi bien. Les tirs sont précis mais nous ne pouvons pas en dire autant concernant le confort sur les sauts. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la touche pour sauter est assignée au bouton R1… Alors que cela fait 20 ans que la touche X remplie parfaitement cette fonction, le changement est un peu brutal et les erreurs fréquentes. Surtout qu’il n’est pas toujours évident de réaliser un double saut ou d’arriver sur la plateforme visée lorsqu’il se passe beaucoup de choses à l’écran. Cependant, Matterfall se rattrape largement dans bien d’autres domaines.
Déjà, parlons de la fluidité exemplaire du jeu. Le 60fps est constant et c’est presque un exploit étant donné tous les effets de particules qui sont présents simultanément à l’image lorsque des ennemis explosent par exemple. Aucune baisse de framerate à signaler et nous ne pouvons qu’applaudir la décision qui consiste à favoriser la fluidité plutôt que la résolution (en 900p sur PS4 et 1080p sur PS4 Pro). Alors certes, les graphismes ne sont pas ultra détaillés ou variés mais tout cela est assez secondaire dans un titre qui mise tout sur son gameplay. Ce genre de production est assez rare dans une période où beaucoup de jeux veulent avant tout raconter une histoire profonde avec des personnages charismatiques. Ici, nous laissons tout cela de côté pour se focaliser uniquement sur l’action débridée sur un fond de musique rétro du plus bel effet.
Une aventure light mais dynamique !
Au total, il y a seulement une douzaine de stages à terminer, dont trois contre des boss. La fin arrive rapidement mais la difficulté est croissante (ce dernier boss bon sang !), surtout si vous choisissez de jouer en Vétéran (il existe aussi Recrue pour facile et Mercenaire pour normal). Le jeu étant vendu à petit prix, il ne fallait pas non plus s’attendre à une durée de vie conséquente. Au fil des niveaux, il faut donc tirer sur tout ce qui bouge pour marquer un maximum de points mais cela ne suffira pas. L’esquive tient aussi une part importante dans le gameplay puisque cela permet nous seulement d’éviter les projectiles mais aussi d’immobiliser les ennemis pendant quelques secondes. Il faut donc constamment alterner, avec une rapidité parfois déconcertante, entre l’offensive et la défensive. Il en résulte une action vraiment dynamique et une progression sans réel temps mort. De plus, il est possible de matérialiser des objets à l’aide de notre canon à matière bleue afin de créer des plateformes ou des boucliers. Voilà qui ajoute un aspect tactique efficace bien que primaire. Heureusement, des humains peuvent être libérés dans certaines zones cachées, ce qui permet de débloquer des améliorations d’équipement ainsi que des armes supplémentaires (grenades, fusil à pompe, laser à tête chercheuse). Il est possible de s’en équiper trois en même temps alors il faut choisir l’arsenal qui convient le mieux à notre manière de jouer.
Bref, avec Matterfall, Housemarque a fait du Housemarque. Rien de surprenant au programme mais le gameplay aux petits oignons permet de se lancer sans trop réfléchir et surtout d’enchaîner les niveaux sans avoir le temps de s’ennuyer. De plus, si vous possédez l’âme du joueur d’arcade, vous prendrez sans doute un malin plaisir à recommencer chaque chapitre pour réaliser le meilleur score possible et ainsi le comparer avec les joueurs du monde entier dans le classement constamment mis à jour. Cependant, il est vrai que nombreux sont ceux qui ne verront pas l’intérêt de se relancer dans une partie une fois le boss final vaincu. Alors oui, ce jeu aura sans doute du mal à briller au milieu des grosses sorties ou des titres plus ambitieux, mais si vous êtes à la cherche d’une expérience qui n’est que pur gameplay, alors Matterfall a ce qu’il vous faut. Au final, voir le générique de fin arriver plutôt rapidement n’est pas forcément une mauvaise chose car il ne vous en coûtera qu’une vingtaine d’euros et terminer un jeu rapidement de nos jours relève presque de l’exploit.
Verdict
Matterfall prouve une fois de plus tout le savoir faire de Housemarque lorsqu’il s’agit de proposer un gameplay parfaitement calibré, une action de chaque instant et une fluidité parfaite. Voilà un jeu qui plaira aux amoureux d’arcade et de scoring, mais qui aura du mal à convaincre ceux à la recherche d’une vraie profondeur scénaristique ou de personnages inoubliables. Si cette nouvelle licence ne marque pas une révolution dans la manière de faire du studio finlandais, elle a au moins le mérite de compiler le meilleur des précédents jeux signés Housemarque. Rien que pour cela, nous pouvons parler d’une réussite.
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