Si le Marsupilami a eu le droit à sa propre collection de BD en 1987 par le belge André Franquin, c’est en 1952 que cette créature apparaît pour la première fois dans le tome 4 de Spirou & Fantasio « Spirou et les Héritiers ». Contrairement aux autres BD phares de l’époque : Astérix & Obélix, les Schtroumpfs ou Tintin, cette créature jaune aux tâches noires n’avait eu le droit qu’à une adaptation vidéoludique en 1995 sur Megadrive. Heureusement, Microids est venu corriger ce manque de contenu en proposant sur consoles et PC le titre Marsupilami : Le Secret du Sarcophage, un jeu de plates-formes en vue de côté qui utilise des mécaniques bien connues du genre. Incontournable ou simple copier-coller des meilleurs titres ? La réponse tout de suite dans notre test.
Test réalisé sur PS5 (avec une version PS4) grâce à une copie numérique envoyée par l’éditeur
► Retrouvez notre gameplay de Marsupilami : Le Secret du Sarcophage à cette adresse
Un univers coloré dynamisé par sa bande-son
Lorsque nous lancions pour la première fois le titre sur notre console, nous ne nous attendions pas à grand-chose graphiquement. Et effectivement, dès la première cinématique, nous avons pu constater que le moteur technique du titre accusait le poids des années. Mais grâce à sa colorimétrie très flashy et un character-design réussi, le titre est malgré tout parvenu à nous séduire. La modélisation des différents Marsupilami (qui sont au nombre de trois) sont très soignés et on s’amusera à switcher entre eux dans le hub central pour varier les plaisirs. La réalisation d’un titre ne se limite pas à sa plastique et Marsupilami : Le Secret du Sarcophage s’appuie sur une bande-son aux petits oignons. Si les titres resteront moins dans la tête qu’un Rayman Origins ou un Rayman Legends, on ne peut s’empêcher à chaque nouveau niveau d’être surpris par la réalisation sonore qui s’inspire très largement de ce qui avait été fait dans les œuvres de Michel Ancel. Des sonorités simples qui respirent la bonne humeur et en totale corrélation avec ce qu’il se passe à l’écran. À noter toutefois que le titre n’est pas doublé vocalement puisque les personnages ne parlent tout simplement pas.
Niveau gameplay, le jeu s’appuie sur des mécaniques très simples et dignes des meilleurs plateformers : sauter, courir, coup de queue, rouler et une sorte de « splash » à la Crash Bandicoot ni plus ni moins. Des commandes simples pour une prise en main instinctive qui permettra aux plus jeunes de prendre rapidement leurs marques. Au niveau du level-design, le titre s’inspire des meilleurs titres du genre notamment Rayman et ses derniers opus (avec une vue de côté). En effet, entre les dojos (des salles qui conduisent à des niveaux bonus) cachés par de faux feuillages, le fait de s’appuyer sur les parois pour atteindre le rebord d’une autre surface ou encore le fait d’être poursuivi en musique par du « feu » pour essayer de rattraper le boss, le titre français s’inspire très largement de la référence tricolore dans le domaine des jeux de plates-formes. On notera la présence d’autres mécaniques classiques comme la possibilité de rebondir sur des ennemis ou de s’accrocher à des anneaux pour atteindre certains items qui confortent notre idée sur le manque général d’innovation du titre. Trois niveaux de difficultés sont disponibles : facile, normal et difficile. Nous avons joué en difficulté normal qui propose trois cœurs alors que le mode difficile en comporte seulement deux. Le mode facile lui permet de tout simplement ne jamais mourir lorsque vous êtes touché par des ennemis.
Un plaisir écourté qui doit en amener d’autres
Le jeu se découpe en trois mondes distincts composés de divers niveaux. Chaque niveau renferme des plumes à collecter, d’un dojo qui est le niveau bonus qui permet de récupérer des tickets et d’un trésor qui renferment de nombreux fruits d’or. En effet, et contrairement à un Rayman Legends, Marsupilami : Le Secret du Sarcophage comporte un compteur de vies mais il sera difficile d’atteindre le Game Over pour la simple et bonne raison que le jeu est trop généreux dans ce domaine. Comme pour Crash Bandicoot, 100 fruits récoltés se transforment en une vie supplémentaire. Sur votre route, vous pouvez trouver des fruits d’or qui comptent pour cinq. Ce qui accélèrera le remplissage de votre compteur global. Enfin, vous pourrez débloquer des niveaux alternatifs grâce aux diverses plumes ramassées sur votre passage. Tandis que les tickets obtenus vous permettront d’accéder à des niveaux remplis de fruits pour encore une fois remplir votre sac de vies. À titre indicatif à l’attaque du dernier niveau, nous avions 88 vies à notre actif.
Le principal défaut du titre réside dans sa durée de vie beaucoup trop courte mais c’est une analyse qui doit mener une réflexion supplémentaire. Quelle est la cible visée par les développeurs ? Effectivement, pour les puristes que nous sommes et qui avons, depuis maintenant des années, notre âme plongée dans cet univers vidéoludique, le titre est d’une simplicité déconcertante, excepté les deux derniers niveaux. Nous aurions apprécié la présence d’un monde supplémentaire avec des niveaux plus corsés, plus difficiles comme les deux derniers du titre. Comptez deux petites soirées environ pour conclure le jeu et trois heures supplémentaires pour la collecte de l’ensemble des items (plumes et dojos). Deux heures en plus seront nécessaires pour terminer tous les contre-la-montre ; une variante qui est présente dans chaque niveau. Marsupilami : Le Secret du Sarcophage aurait très bien pu être jouable en coopération à deux joueurs avec un ami ou tout simplement avec votre enfant pour lui faire découvrir l’univers du jeu vidéo, et il est bien dommage que cette possibilité ne soit pas donnée. Toutefois, le titre s’appuie sur des mécaniques solides et cet essai doit en appeler d’autres avec ou sans notre créature favorite.
Verdict : 6/10
À l’instar du jeu Les Schtroumpfs : Mission Malfeuille du même éditeur, Marsupilami : Le Secret du Sarcophage possède des qualités indéniables comme sa plastique très mignonne et colorée, sa bande-son de qualité ou encore son gameplay simpliste et très accessible qui séduira un jeune public. Néanmoins, le jeu s’appuie sur des mécaniques déjà bien connues des amateurs de plates-formes et ne séduira pas les joueurs pour son originalité. Comptez une durée de vie en ligne droite de trois heures de jeu environ pour un joueur confirmé. Si vous êtes nouveau-venu sur le genre, ajoutez une heure supplémentaire. Nous avons tout de même pris du plaisir à parcourir les trois mondes qui composent le titre mais, malheureusement, l’absence d’un mode multijoueur combiné à une trop courte expérience vous empêchera certainement de relancer le titre une fois ce dernier terminé de fond en comble.
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