Si le jeu solo est désormais monnaie courante, il existe encore des petits studios proposant des party games intéressants, tentant de faire revenir l’ambiance des jeux lors de nos soirées entre amis. Un style qui explosera alors sur les diverses plateformes, proposant des univers variés comme la cuisine avec Overcooked où vous contrôliez des petits chefs cuisto ou encore Moving Out, des déménageurs de l’extrême. Dans un genre à présent bien peuplé, peut-il rester une place pour un jeu tourné autour de la réparation d’automobile ? Retroussez vos manches et préparez-vous à vous tâcher d’huile, il est temps de parcourir Manic Mechanics.
Test réalisé sur PC à l’aide d’une copie numérique fournie par l’éditeur
Vous êtes les mécanos !
Bienvenue dans l’univers coloré et bien huilé de l’île d’Octane, où tout tournera autour de la réparation d’automobile en tout genre, passant de la belle voiture de sport à des engins spatiaux venant tout droit de la science-fiction. Ici, l’histoire est très simple, vous devez devenir le meilleur mécano de la région en battant ceux déjà présents dans les différents districts proposés. Au total, six maîtres mécaniciens dans six quartiers différents vous feront face à travers les 30 niveaux proposés dans ce titre. En soi, l’histoire ne sera pas le point fort du jeu, ce n’est pas ce que l’on attend d’un party game de cette trempe, même si certains maîtres mécaniciens seront plutôt sympathiques et vous feront légèrement sourire. Ce que nous recherchons avant tout sera un gameplay aux petits oignons, des cartes proposant de plus en plus de challenges ainsi qu’une bonne tranche de rigolade. Et c’est ce que Manic Mechanics arrive parfaitement à reproduire malgré ses modèles 3D de personnages approximatifs lorsqu’ils sont en gros plans ou encore certaines cartes brouillonnes ne nous ayant absolument pas fait passer de bons moments. Mais nous y reviendrons en temps et en heure sur le gameplay qui mérite que nous nous y attardons.
Ainsi, Manic Mechanics est un party game jouable jusqu’à quatre joueurs pouvant prendre l’apparence d’un des 29 personnages disponibles. Bien évidemment, certains seront à débloquer, que cela soit en terminant des districts avec le maximum de roues dorées, équivalent aux étoiles, ou encore en parcourant la carte au volant de votre petit bolide. Sur ce point, certains modèles seront largement plus originaux que d’autre, comme Baaary proposant un mécanicien composé essentiellement de mouton ou encore Crash, la mascotte du jeu.
Un gameplay qui ne révolution pas la roue
Après avoir pris votre temps pour bien choisir votre personnage, il est temps de mettre les mains dans le cambouis et de réparer votre première voiture. C’est Betty, premier personnage et maître mécanicien, qui vous apprendra les ficelles du métier à travers un petit tutoriel extrêmement efficace tant les touches sont réduites au maximum. En effet, le jeu étant jouable à la fois à la manette, au clavier ou même à deux joueurs sur un même clavier (même si nous vous conseillons fortement de jouer avec une manette pour être plus à l’aise), il fallait proposer quelque chose de simple. Ainsi, il vous suffira de trois touches seulement, équivalentes à : prendre, jeter et utiliser (ou plus si vous êtes au clavier pour vous déplacer). En réduisant autant le gameplay, cela permet à tout le monde de prendre rapidement en main le jeu et cela peut convenir à l’ensemble de la famille, même aux plus jeunes. Maintenant que vous avez appris à vous déplacer, prendre des objets et les jeter, il va falloir devenir un vrai mécanicien. Pour cela, les différentes cartes de Manic Mechanics répartiront un peu partout des établis, dont chacun réalisera des tâches bien spécifiques. Certains seront spécifiques à la préparation d’un moteur, tandis que d’autres à la peinture d’une portière ou alors d’un spoiler. À vous, ou alors votre équipe, de bien vous répartir les tâches pour réparer un maximum de voitures dans un temps imparti de quatre minutes. Même si tout cela semble assez simple sur le papier, manette en main, il devient grisant de devoir slalomer entre les taches de peinture pouvant vous faire glisser ou encore esquiver les jets d’objets de vos partenaires. Car oui, les objets ne vous seront pas donnés en main propre, il vous faudra les récupérer sur un tapis roulant souvent posté assez loin de la voiture à réparer, vous obligeant alors à jeter les pièces mécaniques plutôt qu’à délicatement les poser sur vos établis.
Malgré son gameplay qui ne révolutionne pas la roue, car très similaire à un Overcooked par exemple, sa précision lors de nos lancers ainsi que les différentes hitbox sont parfaitement équilibrées pour vous proposer un jeu réactif et agréable en main. Il vous sera alors possible de jeter une roue terminée directement sur la voiture, au lieu de l’apporter et de la placer, faisant en sorte de voir voler des pièces dans tous les sens et transformant rapidement la carte en véritable décharge. Même si le gameplay se veut rapide d’exécution, il vous faudra toutefois réaliser des petites actions lorsque vous serez sur vos établis, comme marteler son bouton X pour gonfler un pneu ou encore simuler une mise en peinture en faisant des allers-retours avec son joystick. Une bonne chose dans les faits, mais assez redondant à la longue malgré une tentative de renouveau au fil de l’aventure avec des ajouts d’objets ou encore des modificateurs. Mais alors, tout va bien avec Manic Mechanic ? Eh bien…
Au-delà de son histoire n’étant pas importante dans les faits, un gameplay irréprochable malgré un petit bug d’un de nos joueurs, ce qu’il manque à Manic Mechanics est une réelle identité. Dans un genre devenu très populaire où énormément de copies se retrouvent sur le marché, il faut pouvoir proposer autre chose que les autres et ici, il manque clairement un truc. Nous ne pourrions pas dire exactement ce qu’il manquera, car les goûts de chacun sont différents. Peut-être de meilleures musiques, plus pop plutôt que ce que propose Manic Mechanic. Probablement une interface un peu plus travaillée que celle proposée, s’approchant de ce que l’on retrouve sur des jeux mobiles ou encore des modèles différents plutôt qu’un cell shading vu et revu. Encore une fois, ceci n’est qu’une représentation de nos goûts, et malgré ces quelques points, nous avions passé un agréable moment à parcourir l’île d’Octane. La recette fonctionne toujours autant, mais il fera très vite partie des jeux que l’on ne relancera pas forcément, car d’autres sont désormais plus populaires ou alors proposent des mécaniques plus intéressantes.
Verdict : 7/10
Manic Mechanics est un très bon jeu, et cela, il ne faut pas l’enlever. Avec un gameplay qui fonctionne toujours autant, un système de versus plutôt sympathique et des cartes intéressantes, il est un party game à tester au moins une fois en soirée avec des amis ou des proches. Ajoutez à cela que la prise en main se fait assez naturellement et propose que peu de touches, permettant à n’importe qui et à n’importe quel âge de pouvoir devenir le mécanicien de ses rêves. Toutefois, Manic Mechanics fait tout trop bien, ou plutôt, s’inspire beaucoup trop des précurseurs du genre. Faisant de lui une bonne copie de ce qu’il se fait déjà, n’arrivant pas à se démarquer et à proposer un univers ou alors un style de gameplay qui lui est propre. Sympathique au début, il sera vite oubliable malgré de bonnes idées dans le fond. Mais ne jetons pas la pierre aux développeurs qui proposent ici un jeu stable, efficace, qui fonctionne tout de suite et se lançant rapidement, comme à l’époque des cartouches. La porte est alors grande ouverte pour que le studio nous propose son propre style, et nous espérons pouvoir découvrir leurs prochaines productions au plus vite si cela reste autant maîtrisé que Manic Mechanics.
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