S’engouffrant dans l’aspiration créée par le succès de Mad Max Fury Road au cinéma, Warner Bros et les développeurs d’Avalanche Studios lancent aujourd’hui Mad Max sur PC et consoles de salon, après deux ans de développement. Un projet ambiteux pour les développeurs de la série Just Cause, qui ont la lourde tâche de retranscrire dans cet Open World, l’univers post-apocalyptique des terres du Wasteland.
Un scénario pas si fou
Sortant la même année que Fury Road, on aurait pu penser, comme on le voit malheureusement trop souvent, que le jeu vidéo serait une simple adaptation du film. Bonne nouvelle donc, puisque ce n’est pas du tout le cas avec ce Mad Max, le jeu faisant même office de préquelle au film. L’aventure commence ici par une très longue cinématique qui plante le décor. Celle-ci, visible ci-dessous dans notre vidéo des 15 premières du jeu sur PS4, nous montre les déboires de Max : ridiculisé, pillé et laissé pour mort en plein désert par Scrotus, l’un des fils du grand méchant Immortan Joe. Ayant pour objectif la quiétude dans les lointaines terres désolées, notre protagoniste aux allures de Nathan Drake pourra compter sur son tout nouvel ami et mécano Chumbucket. Ce petit être à la croisée de Golum et du bossu de Notre-Dame vous suivra ainsi tout au long de l’aventure afin de vous épauler dans votre quête de vengeance. Pour ce faire, il va évidemment falloir commencer par vous retrouver un bolide et le customiser à l’extrême façon Need For Speed, armes en plus.
Si la bluffante vidéo d’introduction vous plonge directement dans l’univers Mad Max, la suite de l’histoire laissera par contre un gout d’inachevé. Malheureusement, le scénario ne passera qu’au second plan tout au long du reste de l’aventure et c’est plutôt dommage car il y avait certainement mieux à faire de ce point de vue. Les premiers objectifs vous permettront de vous familiariser avec les consommables du jeu, comme la nourriture et l’eau (servant à restaurer la vie), ainsi que l’essence pour votre véhicule. Malheureusement, vous vous rendrez vite compte qu’il est très facile de trouver des denrées ainsi que des bidons d’essence, ce qui atténue grandement l’aspect « survie » du jeu.
L’objectif est donc d’améliorer au maximum une carcasse de voiture récupérée, la Magnum Opus. Pour ce faire, votre compagnon bossu vous guidera au travers de missions scénarisées, au cours desquelles vous rencontrerez des chefs de forteresses disséminées sur la grande carte du jeu. Vous serez bien souvent obligés de réaliser d’autres objectifs avant de pouvoir enchaîner ces missions les unes après les autres, pour une durée de vie d’environ 20 heures en filant droit. Chaque personnage rencontré dispose de sa propre personnalité et les biographies très complètes qui sont mises à votre disposition dans les menus du jeu renforcent les singularités. À partir de ce moment, vous aurez affaire à une certaine répétitivité dans le sens où chaque chef vous viendra en aide en échange de contreparties plus ou moins similaires. Vous devrez en effet faire le ménage dans leurs zones en battant les troupes de Scrotus tout en gagnant assez de ferraille, la monnaie du jeu, pour améliorer votre voiture et les capacités de Max. Cette ferraille pouvant être ramassée sur les ennemis, leurs véhicules détruits ou dans les très très nombreuses décharges gardées par une petite poignée d’ennemis.
Un air de déjà vu
Le principe de progression est assez similaire à ce que l’on a déjà pu voir dans les différents Open World. Au sein de chaque zone, votre but sera de faire baisser le niveau de menace. Des ballons dirigeables fixes vous permettront de vous élever et de recenser tous les points importants d’une même zone, à commencer par les épouvantails géants marquant le territoire de Scrotus. Rien de bien compliqué puisqu’il suffira de leur foncer dessus avec votre bolide poussé au nitro ou d’utiliser votre grappin pour les réduire en un tas de ferraille. Même principe pour venir à bout des tours de snipers que vous pourrez aussi abattre avec l’arme à longue portée de votre Magnum Opus. Rajoutons à ces points fixes la présence de convois de plusieurs véhicules parcourant les zones en boucle et que vous devrez réduire en cendres. L’IA de ces convois est d’ailleurs très réussie puisque, lorsque vous approcherez, un ou deux véhicules s’en détacheront pour venir vous attaquer alors que le reste filera à vive allure. Néanmoins, détruire les ennemis les uns après les autres ne vous demandera pas de grands efforts, d’autant que votre compagnon Chumbucket se chargera de réparer votre voiture à chaque arrêt.
La plus grande difficulté vient certainement des camps ennemis retranchés derrière de grosses défenses explosives mais même dans ces cas là, il s’avère assez facile d’en venir à bout grâce à des passages secrets qui permettent de contourner la porte principale ou les conseils de vagabonds disséminés en périphérie. Si vous choisissez l’attaque frontale, vous devrez dans un premier temps réduire la défense des citadelles grâce à votre voiture en fonçant dans les fixations des tours par exemple, grâce à votre grappin pour faire exploser des barils, votre sniper ou encore votre fusil à pompe. Notez que chacun des avants-postes dispose de défenses spécifiques et passe en mode guerre si vous mettez un peu trop de temps à repérer les lieux. Dans ce cas, flammes et mortiers sortiront de toutes parts pour vous compliquer la tâche. Une fois les défenses réduites, vous progressez à l’intérieur de l’avant-poste à pied, avec pour seules armes vos poings et bien souvent une ou deux cartouches de fusil. Pour réussir à démanteler le poste, il faudra tout simplement tuer le chef ou détruire les réserves de carburant. Dans les deux cas, la progression est totalement similaire puisque vous devrez parcourir les lieux en collectant pièces de ferraille et objets souvenirs avant de vous retrouvez dans de petites arènes où plusieurs ennemis vous tomberont dessus. Si certains postes sont plus difficiles que d’autres, deux ou trois essais suffiront pour les plus ardus, d’autant que le respawn a lieu à l’endroit où vous avez succombé.
La castagne a tout prix
Bien qu’il soit un as du volant, notre Max sera donc bien souvent à pied et participera à des phases de combats qui nous rappellent un certain Batman Arkham Knight. Au programme donc, des enchaînements de coups grâce à la touche carré, les contres avec triangle, des petite roulades lorsque un ennemi puissant vous assène un coup imparable, ou encore des mises à mort au surin pour compléter le tout. Un compteur de combos fera passer notre Max dans un mode rage où ses coups se verront décuplés et où il terminera ses attaques par quelques jolis coups. Malheureusement, les seuls trois types d’ennemis que l’on rencontre, ainsi que la multiplication de ces combats, installent une certaine routine après quelques heures de jeu. Les animations sont par contre très plaisantes lorsque par exemple on fait passer un ennemi au dessus d’une rambarde ou qu’on le bloque contre un mur pour le tabasser.
En voiture, c’est une tout autre histoire car vous avez de nombreux moyens de venir à bout des patrouilles ennemis. Utilisez la manière forte en fonçant pied au plancher sur l’aile ou en envoyant valser le véhicule dans le décor. Les adeptes de la manière un peu plus subtile pourront utiliser le mode de visée qui ralentit le temps pour vous permettre de viser tantôt une roue, tantôt le pilote ou encore le baril d’essence avec votre fusil ou le grappin. Ce dernier peut par exemple envoyer dans les airs le pilote sans qu’aucune égratignure ne soit faite à sa voiture. On aurait d’ailleurs aimé un peu plus de variétés dans les véhicules ennemis qui manquent quelque peu d’originalité comparé à ce que l’on a pu voir dans Fuy Road. De même concernant notre Magnum Opus qui varie très peu visuellement malgré les nombreux ajouts. On aurait aimé un peu plus de folie.
Vive le pétrole et les montagnes
Très belle surprise concernant l’ambiance du jeu qui colle parfaitement avec l’idée que l’on se fait du Wasteland. Des terres arides, des montagnes rocailleuses, un désert à perte de vue, des épaves de bateaux et autres morceaux de ferraille ensablés avec les bruits des moteurs vrombissants qui passent non loin ou encore les énormes cheminées de raffinage au loin. Si techniquement, ce n’est pas ce que l’on fait de mieux aujourd’hui sur PS4, on s’en approche tout de même sur certains points comme les effets de lumière, les animations du sable qui vole, ou bien lorsque vous êtes pris au milieu d’une énorme tempête avec débris qui volent et foudre qui tombe. De quoi réaliser de superbes clichés avec le mode photo présent et utilisable sur simple pression des deux sticks en simultané.
Quelques bugs sont tout de même à signaler, puisque par exemple nous sommes restés quelques minutes dans une voiture retournée sans que l’on ne puisse en sortir, et surtout de grosses baisses de framerate à certains moments clés du jeu, comme lors de combats ou en voiture. Un patch réglera peut être ces soucis que l’on ne rencontre pas à chaque scène du jeu non plus. Côté son, si vous avez visionné notre vidéo en début d’article, vous vous êtes surement aperçu que les dialogues sont en anglais sous-titrés français. Les voix collent plutôt bien aux personnages mais comme dans de nombreux jeux, on aurait aimé que la taille de la police choisie pour les sous-titres soit plus grande.
Verdict : 7.5/10
Merci à Warner Bros de nous avoir évité une pale adaptation d’un film qui avait mis la barre assez haute. Si dans son fonctionnement, Mad Max ne révolutionne en rien les jeux à monde ouvert, les développeurs ont su retranscrire l’univers que l’on était en droit d’attendre, nous offrant au passage de magnifiques panoramas. On regrette tout de même le manque de variation dans le déroulement du scénario, installant donc une certaine redondance qui pourrait déplaire à beaucoup d’entre vous… et qui entache malheureusement la note de ce très bon jeu.
Kalidor
4 septembre 2015 at 15 h 08 minCe jeu me fait penser a RAGE sorti sur PS3…mais en moins bien.
Hinata
4 septembre 2015 at 15 h 48 minPerso. j’ai pas trouver Rage excellent. Un gros pompage de Borderlands surtout.
Sinon pour Mad Max, apparemment soit tu aime, soit pas. Car aux vues des notes….les critiques n’arrivent pas à se mettre d’accord :p