Les perles qui jonchent le sol du PlayStation Store sont nombreuses. A tel point qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Jeux indépendants, jeux édités mais à faible budget, remasters en veux-tu en voilà… LOUD on Planet X, lui, se situe dans la case des titres à tout petit prix (6,99€ ou 6,29€ pour les abonnés au PlayStation Plus) pour lesquels on ne dépenserait de toute façon pas un centime de plus. Explications.
Sorti le 19 avril sur PC, Mac et évidemment PlayStation 4, le premier bébé des canadiens de chez Pop Sandbox (studio fondé en 2009, mine de rien) verra également le jour sur iOS et Android le jeudi 21. Bien qu’il ne faille pas aller trop vite en besogne, force est de constater qu’un jeu new-gen sortant également sur smartphones a généralement peu de chances de séduire les possesseurs de la dernière-née de chez Sony. Pourtant, nous devons avouer que le concept nous a tout de suite séduit. En effet, dans LOUD on Planet X, vous incarnez un groupe de musique ayant pour objectif de repousser les hordes d’extraterrestres hostiles qui vous foncent dessus… Oui, dit comme ça, cela peut sembler un peu louche, effectivement. Il nous paraît donc primordial de préciser que le jeu se joue intégralement en 2D / scrolling horizontal, et qu’il s’agit d’un mix entre un jeu musical et un tower-defense. Vous visualisez déjà un peu plus ? Parfait.
Vous voilà donc au menu principal du jeu, dans lequel vous ne pouvez qu’appuyer sur la touche Croix, ou visualiser les crédits. Vous pourrez également y gérer la calibration de la manette, un détail qui peut avoir toute son importance dans un jeu demandant autant de précision. On enchaîne donc direction le tutoriel, intégralement en anglais (comme le reste du jeu) mais assez complet.
Pour résumer, l’écran se divise en quatre lignes : le couloir R1, le couloir Triangle, le couloir Rond (ou Carré, au choix), et enfin le couloir Croix tout en bas. Dès que la musique démarre, des aliens arriveront sur l’écran par la droite, avec pour seul et unique but de bousiller votre concert. Pour cela, ils doivent atteindre les amplis situés au bout de chaque ligne. Au cas où ces sales bestioles atteindraient leur objectif, sachez que chaque ampli peut supporter jusqu’à deux coups. Suite à quoi, l’objet est en feu, et il nécessitera une réparation rapide (sous-entendu, avant que d’autres aliens ne le touchent). Réparation express qui se fait en maintenant la touche affichée à l’écran. Si vous êtes débordés, c’est le game over et vous n’avez plus qu’à recommencer le morceau depuis le début.
Enfin, tout ça bien sûr si vous ne vous en sortez pas. Mais comme vous êtes de vrais champions, vous n’aurez probablement aucun mal à terrasser ces vilains blobs à coups de riffs endiablés. Pour ce faire, c’est finalement très simple : pressez la touche affichée à l’écran lorsque les aliens font leur apparition. Exemple : un énorme mollusque arrive sur le couloir du haut. Vous devrez donc presser la touche R1 pour lui tirer dessus à coups de laser (laser sortant de l’ampli lui-même. Oui oui, du beau matos on vous dit). Seulement, vous vous en doutez, le concept est en réalité beaucoup plus vicieux que ça.
Nous vous le disions précédemment, Loud On Planet X mêle l’aspect tower-defense à l’aspect le plus flagrant du jeu : celui de la musique. En effet, tapoter sur R1, Triangle, Rond et Croix ne vous sera d’aucune aide tant que vous ne le ferez pas en rythme. C’est là tout le sel du gameplay. Car contrairement à un DJ Hero, Rock Band ou encore Rocksmith, le jeu de Pop Sandbox ne vous aide jamais, comprenez par là que rien ne vous indique quand vous devez appuyez ou non. Cela s’explique en fait très facilement, puisque tout dépend des aliens. Ainsi, peu importe que vous appuyez 200 fois sur R1, tout ce qui compte c’est de le faire lorsque des aliens sont visibles à l’écran, tout en gardant le tempo (mais vous pouvez très bien faire des pauses en pleine mélodie, il suffira juste de « retrouver » le bon rythme). Ça a l’air compliqué comme ça, mais c’est finalement très simple à mettre en œuvre, manette en mains. Bien sûr, si vous n’avez pas l’oreille musicale et n’arrivez jamais à taper du pied en cadence lorsque vous écoutez de la musique, la tâche s’annonce gargantuesque pour vous.
Sachez tout de même qu’un métronome visuel apparaît à l’écran lors des phases de jeu. Il prend ici la forme d’un rectangle rose entourant la scène et a pour but, comme tout bon métronome, de vous guider quant à la rythmique utilisée pour chaque morceau. De notre avis, il est surtout trompeur et en énervera plus d’un, mais c’est là un autre débat.
La dernière petite feature ralliée au gameplay du jeu vient du fait que tous les aliens ne sont pas égaux. Non, il y a les tout petits, les moyens, et les plus retors. Comment les différencier ? C’est très simple, ils ont tous un nombre d’yeux différents. Le jeu lui-même vous le dira durant le tutoriel de départ : les yeux correspondent au nombre de coups que vous devez porter aux ennemis. Exemple : un alien à 5 yeux débarque tout en haut de l’écran, je dois donc taper cinq fois sur R1 (en rythme, sinon le laser ne se lance pas et l’alien continue de se rapprocher) pour en venir à bout. Simple en apparence, mais vite stressant lorsque l’écran se remplit de monstruosités. Tout dépendra finalement du niveau de difficulté choisi (Facile, Normal, ou Difficile), puisque vous enchaînerez les bons scores les doigts dans le nez si vous démarrez plus bas que Normal. Une fois les bonnes notes effectuées, le mot LOUD (en haut, au centre de l’écran) verra ses lettres se remplir au fur et à mesure.
Une fois le terme complètement plein, il vous suffira de presser L2 + R2 pour faire exploser tous les aliens se trouvant sur la surface de jeu à l’instant T. Une sorte de jauge de Spécial à utiliser en dernier recours, vous l’aurez compris. Dans le même ordre d’idée, plusieurs bonus (visibles en haut à droite de l’écran) viendront vous aider dans votre dur labeur : fans faisant des photos pour éblouir les envahisseurs, videur qui repousse la menace, machine à fumée pour ralentir la menace blob, bouclier vous permettant d’encaisser deux coups supplémentaires… Autant de petits power-ups aussi variés qu’incroyablement inutiles ! L’idée était bonne sur le papier, mais le jeu se terminera sans même s’en servir.
Une transition toute trouvée, donc, pour vous évoquer la très problématique durée de vie du jeu. En effet, bien qu’il soit vendu moins de 7 €, LOUD on Planet X se termine hélas en moins de deux heures. Nous ne ferons d’ailleurs aucun commentaire sur les 11 pauvres trophées PSN associés au titre, rapidement débloqués et sans trophée Platine pour couronner le tout… Le problème vient surtout du fait que, mis à part ses 28 niveaux (un pour chaque morceau), le jeu ne propose absolument rien. Pas de mode multi, pas de mode Survie, Défis, ou quoique ce soit d’autre qui pourrait nous donner un minimum envie d’y revenir.
Pour notre part, nous l’avons désinstallé de notre PlayStation 4 juste après avoir terminé le titre à 100%. Aussitôt fini, aussitôt oublié, dommage ! D’autant que la bande-son de ce Loud On Planet X est clairement excellente. Bien sûr, les groupes et les chansons ne plairont pas à tous, mais il faut dire que les développeurs ont fait de sacrés choix. Concernant les musiciens, vous aurez donc le choix entre Austra, Cadence Weapon, CHVRCHES, Fucked Up, Health, July Talk, Lights, Little Dragon, Metric, Metz, Monomyth, Purity Ring, Shad, ou encore Tegan and Sara. Chacun de ces 14 groupes se voit disposer ici de 2 morceaux plus ou moins connus. Pop, Rock, Hip-Hop… De quoi faire de belles découvertes, nous en sommes convaincus. Dommage que le tout s’apparente finalement plus à un festival en plein-air qu’à un jeu vidéo sortant en 2016.
VERDICT : 5/10
LOUD on Planet X semblait très prometteur sur le papier. Proposant un mix entre Plants VS Zombies et Sound Shapes, le premier jeu de chez Pop Sandbox nous déçoit malgré de très bonnes idées de départ. Visuellement simpliste mais léché, façon Fret Nice, ce petit jeu canadien a au moins le mérite de présenter un gameplay original, servi par une bande-son d’excellente facture. Il est donc fort dommage de ne proposer qu’un challenge minime, extrêmement court, que l’on terminera puis que l’on ne ressortira plus. Espérons une suite basée sur le même principe mais beaucoup plus conséquente en terme de contenu (et de budget ?).
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