Après P.T de Hideo Kojima et Guillermo Del Toro, et The Evil Within de Tango Gameworks qui sort « officiellement » demain, on profite de la sortie sur PS4 de Lone Survivor: The Director’s Cut pour se filer la chair de poule.
This is Madness !
Jeu indé anglais en 2D, largement inspiré par le retro-gaming et la saga Silent Hill, ce survival-horror n’hésite pas à vous foutre la pétoche malgré de gros pixels pleins votre écran. Vous incarnez y un jeune homme sans nom « Vous » qui se réveille dans un immeuble délabré après un rêve bizarre avec un homme à tête de carton. Vous vous rendez vite compte que vous êtes seul dans votre appartement miteux et que les rues sont envahies d’étranges créatures. Vous allez devoir rapidement fouiller votre immeuble crasseux et trouver le moyen de survivre à cet univers complément morbide, et ce, au péril de votre vie. Flippant et onirique, vous ne saurez jamais vraiment si ce qu’il vous arrive est bien réel… ou s’il s’agit juste des délires d’un homme qui a passé trop de temps seul à observer des atrocités.
Les objectifs semblent au départ simples, mais survivre ne le sera pas. Vous devrez reprendre les bases d’un bon survival, et devoir vous nourrir, dormir et réaliser des actions banales pour que votre héros ne sombre pas dans la folie. Plus vous vous nourrirez avec des aliments sains, arroserez une plante, parlerez à votre chat, plus l’état psychologique de « Vous » s’améliorera. A contrario, si vous décidez de le nourrir uniquement de pilules, de lui faire manger tout ce que vous trouvez par terre, sans jamais le cuisiner, alors vous pouvez être sur que la démence ne sera pas loin.
Freak Pixel
Et c’est là tout l’intérêt de Lone Survivor, une ambiance glauque et malsaine à souhait, portée par un graphisme, qui disons le, pique un peu les yeux au début, mais qui renforce cette oppression constante, cette peur de ce qui se cache dans le noir. Les ombres, les lumières, les couleurs ternes, vont à merveille avec le mal-être constant que l’on ressent à jouer. La bande son vous accompagne avec brio et vous plonge au cœur de cet immeuble sorti tout droit de la maison des horreurs. Chaque bruit vous fera sursauter (pour peu que vous jouiez avec le casque) et chaque ennemi que vous entendrez arriver vous flanquera la trouille. Les décors sont travaillés, au point que chaque pixel semble vous cacher quelque chose. D’ailleurs, cette esthétique « approximative » du retro-gaming renforce l’aspect mystérieux du titre : Ai-je bien vu ? Est-ce vraiment une peau tendue contre un mur ? Est-ce que le mur vient de battre comme un cœur ? Est-ce un masque que le héros porte ou large sourire sadique ?
Stranger in the Dark
Chaque pas que vous ferez dans cet enfer aura une conséquence et un impact sur votre mental. Il faudra économiser ses munitions, recharger sa lampe torche et l’utiliser avec parcimonie. Le jeu est stressant, tout le temps, il faudra faire des allers et retours pour manger, dormir et ne pas s’écrouler au détour d’un couloir pour sombrer dans un cauchemar. Reprenant l’idée de Silent Hill 4, vous aurez votre havre de paix (votre appartement) dans lequel vous pourrez à loisir vous reposer, vous restaurer et vous préparer à vivre l’enfer.
Les ennemis du jeu possèdent chacun leurs propres aptitudes, si certains ne feront que vous courir après, d’autres sauteront par exemple aux plafonds. Libre alors à vous de les tuer avec votre arme, de vous cacher dans le décor ou d’envoyer des fusées éclairantes pour les faire fuir. Chacun sa méthode. Il faudra toutefois faire preuve de bon sens en fonction de la situation et économiser au maximum le peu de ressources à votre disposition.
Même si au départ le jeu semblera simple, il se relèvera assez ardu si l’on ne possède pas un bon sens de l’orientation, une bonne mémoire et une patience de diable. Le réalisateur ne nous facilite pas non plus la tâche en laissant les objectifs plus ou moins flous et en cachant quelques quêtes annexes ici et là.
Heureusement, le gameplay est fluide et ne souffre d’aucun point noir, l’idée des miroirs téléporteurs, l’évolution des ennemis, la radio, le journal intime, tout cela permet d’oublier rapidement les allers et retours. Le jeu se finit en une dizaine d’heure, toutefois, il existe plusieurs fins alternatives qui prolongent sa durée de vie, permettant ainsi d’opter pour des choix différents et d’en voir les conséquences.
Verdict : 8/10
En bref, Lone Survivor est un survival-horror ou se mêlent l’étrange et la peur, doté d’une réalisation impeccable, un scénario ouvert et diaboliquement malsain, une ambiance sonore inquiétante qui colle à la perfection au jeu, ainsi que d’une angoisse et une pression permanente quand on joue dans le noir avec le casque. Seule la confusion des objectifs pourrait en rebuter certains. Lone Survivor est une véritable expérience vidéoludique à part entière, qui ravira les fans du genre.
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