Sorti cette semaine sur PS4 et PS Vita, Little Red Lie avait déjà fait un peu parler de lui au sein de la communauté des joueurs PC. Simple portage sur les consoles Sony (la trame narrative étant la même), le jeu se propose tout de même de poser des questions sociétales d’actualité.
Test réalisé sur Playstation 4 à partir d’une version numérique fournie par l’éditeur.
Pauvreté, honnêteté, politique, finances et inégalité économique sont autant de thématiques au coeur de la narration de ce jeu d’aventure, centré sur deux personnages antagonistes : Sarah Stone, une jeune femme en prise directe avec sa propre identité/personnalité, et Arthur Fox, un homme à succès riche et misogyne. Dans ce jeu en 2D, le joueur naviguera grâce à ces deux personnages, aux caractères si différents, dans cette réalité où l’argent est roi et guide vos faits et gestes, constamment.
Deux vies, un mensonge
Mentir, mentir, mentir… C’est le seul et unique choix possible durant toute la narration du jeu. Que ce soit à travers l’histoire de Sarah Stone ou celle d’Arthur Fox, le joueur devra préserver ses finances en mentant à tous les personnages… et même à soi-même.
Alors que Sarah Stone doit maintenir les comptes financiers de sa famille à flot, et ce malgré les difficultés (comme la maladie de sa mère demandant toujours de nouveaux traitements médicaux, l’état psychique de sa soeur qui ne cesse de se dégrader et l’inefficacité de son père), Arthur Fox, homme millionnaire, ne cherchera lui qu’à s’enrichir encore plus, profitant au passage de tous ses avantages (drogues, alcool, manipulation, viol…). Deux destins et deux caractères différents, pour un seul et même credo : mensonge et argent !
La trame narrative se veut d’ailleurs assez visionnaire, car elle pose des questions sociétales encore d’actualité, telle que l’inégalité économique entre hommes et femmes, la responsabilité familiale de chacun, la manipulation au détriment d’autrui… Autant d’éléments qui semblent très importants dans ce jeu on ne peut plus linéaire (les objectifs étant donnés à chaque début de « chapitre », auxquels aucune dérogation n’est possible).
Une patte artistique façon 90’s
L’essence narrative du jeu se voulant sombre, les développeurs de chez WZO Games ont fait le choix de coller à cet aspect pour créer leur palette graphique. Le rouge et le noir étant les couleurs principales durant cette double aventure, le ton est donc donné, tout du moins visuellement.
Sur le plan sonore, le jeu est tout aussi fidèle à son histoire. Discussions de fond pour les lieux peuplés, sons d’agrafeuses dans les bureaux, bruitages divers et mélodies à la Stranger Things, bien électro et donnant un côté très réaliste, permettent de plonger dans l’univers de Little Red Lie, et finalement dans ceux de nos deux personnages.
Dans ce monde en 2D, type The Legend of Zelda, le joueur devra naviguer dans différents lieux, tels une salle de conférence en incarnant Arthur Fox, ou la maison des parents de Sarah Stone, le tout en ayant un minimum d’interactions possibles avec les objets et personnages de son environnement. Les plus importants étant mis en surbrillance grâce à la touche O de la manette PS4. Aucune interface HUD ou autre menu ne vient d’ailleurs perturber l’expérience narrative.
Verdict : 6/10
Les joueurs aimant les jeux narratifs, comme Everybody’s Gone to the Rapture ou The Walking Dead de Telltale Games, et ne s’attendant pas à énormément d’action, devraient trouver leur bonheur avec Little Red Lie. Si quelques longueurs peuvent se faire ressentir, la qualité scénaristique du jeu (intégralement en anglais) est au rendez-vous et permet de gommer ce point presque négatif. Disponible sur Playstation 4 et PS Vita (cross-buy) pour la somme de 10 euros, la patte artistique, la bande sonore et l’ambiance générale font de ce Little Red Lie un bon jeu indé pour les joueurs à la recherche d’une aventure bien plus réflexive qu’active, pour entre 6 et 8 heures de jeu.
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